Laurent Gbagbo : La date de son retour en Côte d’Ivoire différée, les raisons

Changement de calendrier ! Lancien président Laurent Gbagbo ne rentrera plus en Côte dIvoire, mi-mars, comme annoncé il y a quelques jours. A travers un communiqué ,    Dr Adou  Assoa, Secrétaire Général du Front populaire ivoirien (FPI), en date de ce 12 mars,  annonce le report du retour de Laurent Gbagbo.  Lire communiqué pour savoir  les raisons  

COMMUNIQUE DE PRESSE DU FPI SUR LE RETOUR DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO

Le mercredi 24 février 2021, au cours d’une cérémonie de présentation des membres du Comité National d’Accueil du président Laurent GBAGBO, le Docteur ASSOA Adou, Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien (FPI), avait annoncé, en parfait accord avec le président GBAGBO, que celui-ci serait de retour en Côte d’Ivoire à la mi-mars 2021.

Le président Laurent GBAGBO s’associant pleinement, dans la pure tradition africaine, au deuil qui frappe la Côte d’Ivoire, avec la brutale disparition du Premier Ministre Hamed BAKAYOKO, survenue le 10 mars 2021 et tenant compte du calendrier de la Chambre d’Appel de la Cour Pénale Internationale qui doit intervenir le 31 mars 2021, informe l’opinion nationale que la date de son retour en Côte d’Ivoire sera conséquemment différée.

La Direction du FPI qui s’excuse auprès des militants, des sympathisants et du peuple de Côte d’Ivoire pour les désagréments éventuels, s’engage à préciser ultérieurement, la date du retour effectif du président Laurent GBAGBO sur la terre de ses ancêtres.

La Direction du FPI sait pouvoir compter sur la compréhension de tous et sur la discipline des militants.

Fait à Abidjan, le 12 mars 2021

Dr ASSOA Adou

Secrétaire Général

CPI : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé situés le 31 mars, les scénarios probables

31 mars, date décisive  pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. La chambre d’appel de la Cour pénale internationale rendra son arrêt le 31 mars prochain à 15h, heure de La Haye après l’appel de la Procureure.

Accusés de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010 et 2011, l’ancien président de la République et son ministre de la jeunesse ont été acquittés en janvier 2019.  Toutefois, la procureure avait fait appel de cet acquittement.

Elle avait notamment demandé aux juges de prononcer un non-lieu à la place des acquittements. Fatou BenSouda avait mis en avant des « vices de procédures ».

En demandant de prononcer un non lieu, elle entend laisser place à d’éventuelles poursuites, car « le non-lieu ne clôt pas définitivement le dossier. Il ne blanchit pas les accusés », comme le rappelle Rfi.

Le 31 mars, la chambre d’appel de la Cpi pourrait donc revenir sur sa décision et prononcer un non lieu, en lieu et place de leur acquittement. Gbagbo et Blé Goudé pourraient donc revenir à la barre. C’est un scénario à envisager.

« Interrogée par les juges lors d’une audience sur les conséquences qu’aurait une telle décision, la procureure avait indiqué qu’elle pourrait demander la tenue d’un nouveau procès contre l’ex-président et l’ancien chef des Jeunes patriotes », rappelle d’ailleurs Rfi.  

Seconde hypothèse ! La confirmation des deux acquittements par les juges. Dans ce cas, Gbagbo et Blé Goudé pourraient ainsi dire définitivement adieu à cette affaire, car innocentés.

« Les conditions imposées à leur libération seraient immédiatement levées. Laurent Gbagbo, qui vit en Belgique, et Charles Blé Goudé qui réside à La Haye, pourraient regagner la Côte d’Ivoire.

Un motif supplémentaire d’attendre avec beaucoup d’impatience le verdict des juges.

Manassé AGBOSSAGA

Kpakpato Sans Payer : Cette vieille parole de Gbagbo et cette image qui ont fait le tour des réseaux sociaux après la mort de Bakayoko

Le premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko est officiellement mort ce mercredi 10 mars 2021 en Allemagne dès suite d’un « cancer fulgurant ».  A l’annonce de la mort du ‘‘Golden Boy’’ les internautes ont rapidement sorti de leurs placards deux vieux morceaux.

Le premier, c’est une ancienne image. On y voit notamment Laurent Gbagbo, Hamed Bakayoko et le Colonel Issiaka Ouattara dit ‘‘Wattao’’.

 L’image remonte à la chute de l’ancien président en 2010. Plus de 10 ans après, les deux serviteurs de Alassane Dramane Ouattara sont tous morts, tandis que Laurent Gbagbo, transféré à la Cour pénale internationale est encore vivant.

Le deuxième morceau, c’est une vielle parole de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.  

 « Vous me combattez pour quelqu’un que vous ne connaissez pas véritablement. Vous allez me regretter un jour. Vous êtes sur le mauvais chemin. Les plus chanceux d’entre vous seront jetés en prison et les plus malchanceux seront tués ou en exil. »

HamBak, Wattao, morts, Soro en exil, …

En mode kapkapto Sans Payer, vous aurez sans doute compris…

Manassé AGBOSSAGA

Côte d’Ivoire: Blé Goudé parle de la « nature de ses relations » avec Soro et Gbagbo

Charles Blé Goudé était ce mercredi 3 mars 2021, dans une émission spéciale, l’invité de la télévision panafricaine Afrique Medias. A l’occasion, le président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) a évoqué la « nature de ses relations », avec Guillaume Soro et Laurent Gbagbo.

Aucun malaise avec celui qu’il appelle son « mentor » et  « le Grand Gbagbo ». Sur Afrique Media, l’ancien ministre de la Jeunesse a martelé que ses « rapports sont bons » avec l’ancien président, dénonçant au passage  « des conflits imaginaires » soulevés par certains politiciens tapis dans l’ombre.

Charles Blé Goudé a laissé entendre que rien peut l’opposer à « son mentor » et invite les uns et les autres « à ne pas jouer avec leurs douleurs ».

Morceaux choisis : « Nos rapports sont bons…je n’ai aucun problème avec le président Laurent Gbagbo…il n’a aucun problème avec moi…Rien ne peut m’opposer au grand Laurent Gbagbo…Nous sommes liés à tous les niveaux ».

Le cas Soro

Interrogé, également,  sur la nature de sa relation avec l’ancien président de l’Assemblée nationale, Charles Blé Goudé a d’abord fait remarquer que pendant qu’il était en prison, Guillaume Soro était aux affaires.

Il a ensuite indiqué qu’il a toutefois reçu l’appel de Guillaume Soro lorsqu’il a été acquitté en 2019.

Charles Blé Goudé poursuit et souligne que Guillaume Soro reste un « ami » avec qui, il a partagé « beaucoup de difficultés » depuis la Fédération des scolaires et étudiants de Côte d’Ivoire.

Loin de ses analyses qui soulèvent parfois incompréhensions,  le président du Cojep rassure de la bonne santé de son amitié avec Guillaume Soro, aujourd’hui en difficulté avec le pouvoir ivoirien.

« je revendique mon amitié avec Soro…Je n’ai aucun problème avec Soro…il demeure mon ami », insiste l’homme qui dit se mettre désormais au service de la paix.

Manassé AGBOSSAGA

Participation annoncée de l’opposition aux législatives : Siméon Kouadio Konan critique et interpelle Bédié, Gbagbo, …

A travers une lettre ouverte adressée à Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et consorts,  Siméon Kouadio Konan, ancien candidat à la présidentielle de 2021  interpelle l’opposition ivoirienne sur sa participation annoncée aux législatives de 2010. Visiblement en désaccord avec cette option,  il porte des réserves et s’interroge « Dans le contexte fragile actuel, alors que le peuple porte encore le deuil de ses martyrs, alors même que le régime n’a encore daigné entreprendre la moindre véritable action de compassion, d’apaisement et de conciliation à l’endroit des populations qui continuent de pleurer leurs morts, alors que les communautés demeurent sur pied de guerre, se précipiter à aller à des élections sous le fallacieux prétexte du respect d’une constitution qui aura elle-même mainte fois été atrocement violée à volonté, ne relèverait-elle pas d’une grave insouciance et d’une grande irresponsabilité ? ». Lire l’intégralité de sa lettre.

Manassé AGBOSAGA

Konan Kouadio Siméon

LETTRE OUVERTE A L’OPPOSITION IVOIRIENNE

Abidjan, le 10 janvier 2021

Objet : Législatives du 06 mars 2021

Mesdames et Messieurs,

J’ai suivi avec un grand intérêt, la conférence de presse de la coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition, le jeudi 07 janvier 2021, conférence au cours de laquelle a été annoncée officiellement, la participation de ladite coalition aux législatives du 06 mars 2021. Pour justifier cette décision, les conférenciers qui n’ont pas manqué de réaffirmer que pour l’opposition, le pouvoir en place était illégitime et illégal, ont avancé les raisons et objectifs suivants :

– Empêcher le pouvoir RHDP de contrôler l’ensemble de tous les pouvoirs et d’orchestrer une mainmise totale sur notre pays, ses institutions et son peuple ;

– Assurer à la coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition, la majorité absolue au Parlement pour lui permettre de reconstruire un Etat de droit »,

– Montrer que le RHDP, s’il ne triche pas, est extrêmement minoritaire.

Par quelle alchimie assure-t-on la légitimité et la légalité d’une élection organisée par un pouvoir lui-même illégitime et illégal ?

Comment arrive-t-on à se convaincre qu’un pouvoir qui n’a pas hésité à transformer, aux yeux et au su du monde entier, un taux de participation inférieure à 10% à plus de 60%, va ‘’octroyer’’ la majorité parlementaire à l’opposition ?

Y a-t-il souvenance dans les minutes du parlement ivoirien et dans ce système ‘’d’enveloppes parlementaires’’, un seul exemple où une opposition parlementaire même majoritaire a-t-elle pu faire échec à un projet de loi de l’exécutif ? – Pour votre gouverne, le FPI était sorti minoritaire des urnes aux législatives de 2000. Cela ne l’a pas empêché de s’arroger la majorité à l’assemblée pour faire passer toutes ses lois –

Qu’y a-t-il encore besoin de montrer ‘’l’extrême minorité du RHDP’’ ? et à qui ? Le cinglant désaveu et le NON retentissant du 31 octobre ne sont-ils pas suffisants ?

Finalement, qu’en est-il du dialogue national ? Quid du préalable minimum de ‘’la libération des personnes, jeunes, femmes, cadres de la société civile et leaders politiques incarcérés’’ ?

Voilà des questions dont les réponses pourraient bien aider les nombreux ivoiriens qui s’emblent totalement perdus devant les raisons de cette décision que la raison elle-même semble ignorer.

En démocrate convaincu et ayant en sacerdoce la réconciliation nationale et la paix sociale, j’applaudirais des deux mains si cette option venait à nous mettre en capacité de nous délivrer de la dictature actuelle. Toutefois, dans ma posture de sentinelle éclairée, permettez-moi, avec tout le respect que j’ai pour les Présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ainsi que pour toutes les éminentes personnalités de l’opposition, de douter du bien fondé et de la sagesse de cette décision en ce qu’elle est indubitablement porteuse de risques évidents de récidives et de résurgence d’affrontements, de violence et de tragédie nationale. En effet, Dans le contexte fragile actuel, alors que le peuple porte encore le deuil de ses martyrs, alors même que le régime n’a encore daigné entreprendre la moindre véritable action de compassion, d’apaisement et de conciliation à l’endroit des populations qui continuent de pleurer leurs morts, alors que les communautés demeurent sur pied de guerre, se précipiter à aller à des élections sous le fallacieux prétexte du respect d’une constitution qui aura elle-même mainte fois été atrocement violée à volonté, ne relèverait-elle pas d’une grave insouciance et d’une grande irresponsabilité ? Devrions-nous nous accommoder d’élections meurtrières dans notre pays ? Devrions-nous considérer comme étant congénital et donc normal le fait des affrontements et des morts à chaque élection en Côte d’Ivoire ?

En dehors de quelques avantages financiers pour quelques cadres et leurs partis politiques, que gagnerait le peuple si ce n’est encore des pertes en vies humaines ? En réalité, il faut avoir le courage de le dire, l’enjeu de ces législatives est essentiellement financier pour l’opposition et politique pour le RHDP qui pourrait ainsi légitimer son pouvoir. Si tel était le calcul de l’opposition (se renflouer ses caisses), il lui faudrait alors abandonner son illusion de la lutte contre le troisième mandat car non seulement sa participation le légitimerait mais encore, personne n’imagine sérieusement un député se faire hara-kiri en s’engageant dans une lutte pour écourter le mandat du Président en sachant que ce fait écourterait de facto le sien. Soyons franc avec le peuple.

Pour ma part, je suis constant et cohérent car je pense que sans cohérence, sans constance, sans persévérance, sans résolutions fermes et surtout sans sacrifices, il n’y a point de grandes victoires. Je dis depuis bientôt 20 ans que sans réconciliation, toute élection déboucherait toujours sur des affrontements fratricides et des tragédies. Le 31 Aout dernier, je me suis rendu au siège de la commission électorale indépendante pour lui signifier que je ne lui déposerais pas mon dossier pourtant au grand complet pour la présidentielle parce que j’étais convaincu qu’elle conduirait la Côte d’Ivoire à une tragédie. Pour les mêmes raisons, la CEI n’ayant changé en rien fondamentalement et parce que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, je n’entends pas engager, en l’état actuel des choses, mon groupement politique, Initiatives Pour la Paix en Côte d’Ivoire et encore moins ma personne dans ces législatives précipitées.

Comment faire pour que plus jamais en côte d’ivoire, une élection ne débouche sur une guerre fratricide ? Comment faire pour qu’un individu, fut-il Président de la république, ne puisse plus disposer de pouvoir aussi exorbitant pour s’imposer au peuple ?

Voilà des questions qui me paraissent mériter le sacrifice de Toussaint Koffi N’guessan et de nos martyrs des récents évènements. Voilà ce qui devrait être, à mon sens, pour les acteurs politiques de tout bord, la priorité des priorités.

La réponse à ces questions vitales pour la république passe, je l’ai dit et redit depuis des années, je persiste et je signe, aujourd’hui plus qu’hier, par l’organisation d’assises nationales de dialogue inclusif telles que proposées par le Président Bédié le 09 décembre 2020. Tout autre option n’aura d’autre résultat que de remettre aux calendes grecques la fin de l’Etat d’exception actuelle et la restauration de l’état de droit dans notre pays.

Respectueusement,

Konan Kouadio Siméon (KKS)

Gbagbo a enfin reçu son passeport : il veut rentrer en décembre en Côte d’Ivoire

A travers un communiqué publié ce vendredi 04 décembre par son avocat personnel Habiba Touré, Laurent Gabgbo a confié avoir reçu deux passeports. L’ancien président ivoirien compte à présent rentrer dès ce mois de décembre au pays.

Laurent Gbagbo

Communiqué de Presse

Bruxelles, le 4 décembre 2020 – Le Président Laurent Gbagbo a reçu ce jour deux passeports, un ordinaire et un diplomatique des mains de Madame l’Ambassadeur Nogozene Bakayoko, Chef de Cabinet du Ministre des Affaires Étrangères, et de Monsieur Abou Dosso, Ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Belgique.

Comme il l’a affirmé lors de sa dernière interview du 29 octobre dernier sur TV5 Monde, il n’a pas à négocier ce qui revient de droit à un citoyen.

Néanmoins, il salue l’acte que viennent de poser les autorités ivoiriennes qui, selon lui, va dans le sens de l’apaisement.

Toutefois, à la lumière des récents événements qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire, l’obtention de son passeport est un épiphénomène.

Le Président Laurent Gbagbo s’incline devant la mémoire de tous les morts de la crise pré et post électorale de 2020. Il apporte son réconfort à tous ceux qui sont blessés dans leur âme et dans leur chair. Il demande aux autorités ivoiriennes de faire encore un pas de plus vers la décrispation du climat socio-politique.

On ne peut pas emprisonner des leaders politiques parce que ceux-ci ont fait valoir leur droit de dire non à un 3ème mandat inconstitutionnel.

Ce n’est pas respecter le droit que de les arrêter et/ou les emprisonner à cause d’une déclaration d’intention.

Il demande de nouveau la libération de tous les responsables politiques et de la société civile injustement incarcérés à la suite de la volonté de Monsieur Alassane Ouattara de briguer un 3èmemandat. L’arrestation récente de ces personnes ne devrait pas nous faire oublier que depuis plusieurs années, des députés, des militaires et des civils croupissent encore dans les geôles ivoiriennes.

Le Président Laurent Gbagbo appelle à leur libération ainsi qu’au retour sécurisé des exilés afin que les filles et fils de la Côte d’Ivoire abordent sereinement le dialogue, dans un climat de confiance.

Par ailleurs, il apporte son soutien aux artistes Yodé et Siro, et déplorent leur condamnation, alors qu’ils n’ont fait qu’user de leur liberté d’expression.

Toutefois, il note avec satisfaction la levée des blocus chez le Président Henri Konan Bédié et chez les autres personnalités politiques de l’opposition. Nos familles respectives ne doivent plus payer pour notre engagement politique.

Ayant maintenant son passeport, il envisage de rentrer en Côte d’Ivoire, au cours du mois de décembre 2020, et a désigné à cet effet, le Ministre Assoa Adou, Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien (FPI), pour approcher les autorités compétentes afin d’organiser son retour dans la quiétude conformément à son statut d’ancien Président de la République.

Il rend hommage à son ami, l’ex-Président ghanéen, feu Jerry John Rawlings.

Enfin, le Président Laurent Gbagbo remercie toutes les personnes à travers le monde, en particulier les africains, qui se sont mobilisés pour sa cause aux côtés des ivoiriens. Il adresse son infinie reconnaissance à la diaspora qui lui a tenu compagnie pendant toutes ces années de détention.

Pour le Président Laurent GBAGBO, Maitre Habiba TOURE

Avocat près la Cour d’Appel de PARIS

Côte d’Ivoire : Gbagbo a parlé à Soro

Après Hamed Bakayoko, c’est le tour de Guillaume Soro d’échanger avec Laurent Gbagbo. A travers un communiqué, l’ancien président de l’Assemblée nationale a confirmé qu’il s’est entretenu avec l’ancien président au sujet de la crise qui secoue la Côte d’Ivoire.

Après Hamed Bakayoko, c’est le tour de Guillaume Soro d’échanger avec Laurent Gbagbo. A travers un communiqué, l’ancien président de l’Assemblée nationale a confirmé qu’il s’est entretenu avec l’ancien président au sujet de la crise qui secoue la Côte d’Ivoire. Communiqué !!!

Côte d’Ivoire : Echange téléphonique entre Laurent Gbagbo et Hamed Bakayoko

Laurent Gabgbo a échangé avec  Hamed Bakayoko au sujet des derniers évènements en Côte d’Ivoire. L’ancien président a contacté par appel téléphonique le premier ministre pour lui faire part  de « sa vive préoccupation quant au traitement infligé à l’ancien  Président Henri Konan BEDIE ainsi qu’à d’autres personnalités politiques ». C’est un communiqué de presse de l’avocat personnel de Laurent Gbagbo, publié ce 04 novembre, qui confirme la nouvelle. Détails !!!

Laurent Gbagbo

Communiqué de Presse de Maître Habiba TOURE

Avocat Personnel du Président Laurent Gbagbo

Bruxelles, le 4 novembre 2020

Au vu de la situation politique qui s’est crispée avec l’arrestation du Président Henri Konan BEDIE, son épouse, le Premier Ministre Affi N’Guessan, les Ministres Assoa Adou et Maurice Guikahue et de bien d’autres personnalités politiques, le Président Laurent Gbagbo, après 10 ans sans aucun contact avec le pouvoir en place, a appelé ce jour, Monsieur Hamed Bakayoko, en sa qualité de Premier Ministre, Chef de Gouvernement, Ministre de la Défense.

Au cours de cet échange téléphonique, le Président Laurent Gbagbo a fait part de sa vive préoccupation quant au traitement infligé à Son Excellence, le Président Henri Konan BEDIE, Ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, ainsi qu’à d’autres personnalités politiques.

Le Président Laurent Gbagbo s’est ému tout particulièrement de la situation vécue par Madame Henriette BEDIE qui, nonobstant son état de santé et le fait qu’elle ne fasse pas de politique, se retrouve séquestrée à son domicile.

Le Président Laurent Gbagbo a tenu à inviter le Premier Ministre Hamed Bakayoko, à apaiser la situation en favorisant le dialogue plutôt que la répression.

Il s’est réjoui de la très bonne disponibilité du Premier Ministre Hamed Bakayoko qui a promis de poser des actes en faveur de la décrispation du climat politique.

Le Président Laurent Gbagbo apporte sa solidarité aux familles des personnes séquestrées et appelle l’ensemble des militants à garder leur sérénité.

Maître Habiba TOURE

Avocat Personnel du Président Laurent Gbagbo

Blé Goudé après l’interview de Gbagbo : « Je ne me suis pas trompé de leader »

Charles Blé Goudé a publié un message après la diffusion de lentretien de Laurent Gbagbo, dans lequel il  exprime sa joie davoir toujours lancien président comme son leader. Découvrez son message !!!

« Discuter, né-go-cier, parler ensemble…. », voilà le remède que vous avez conseillé au patient ivoire, pour lui éviter une catastrophe certaine.

Monsieur le président, je viens de suivre votre interview avec la chaîne de télévision TV5. Je relève que, ni les bombardements, ni votre détention en isolement à Korhogo, encore moins les longues années passées derrière les barreaux de la Cour Pénale Internationale, n’ont pu faire vaciller ou varier votre fidélité aux valeurs pour lesquelles vous vous êtes engagés en politique.

Pas même de mots rugueux à l’encontre de l’adversaire, qui pourtant chaque jour tente vainement de vous rabaisser. Voilà la sève politique à laquelle j’ai été allaité.

Je peux fièrement déclarer à la face du monde, que je ne me suis pas trompé de leader. Que votre modestie en souffre, félicitations et bravo monsieur le Président. Pour employer une expression en vogue en Côte d’Ivoire, vous avez parlé fort.

Votre fils Charles Blé GOUDE

Tout ce que Laurent Gbagbo a dit sur TV5 : Intégralité de l’entretien

Nous étions 44 candidats. On a rejeté 40 candidatures. Vous voyez un peu. Donc… Je trouve ça un peu enfantin. Je pense que dans un pays, ceux qui veulent être candidats doivent être candidats. On ne doit pas multiplier les obstacles sur la route des candidatures. Je ne conçois pas comme ça la politique.

TV5 : Monsieur le Président bonjour.

GBAGBO Laurent : Bonjour madame.

TV5 : Et merci d’accorder cet entretien à TV5 monde. Comment allez-vous depuis que vous avez recouvré la liberté ?

GBAGBO Laurent : Je me porte mieux. On est toujours mieux quand on est en dehors des prisons que quand on est en dedans. Donc je me porte bien.

TV5 : Depuis le 15 janvier 2019, date de vote acquittement, vous vous terrez dans le silence. Pour quelle(s) raison(s) avez vous accepté de parler aujourd’hui ?

GBAGBO Laurent : Vous savez depuis mon arrestation en Avril 2011, je n’ai pas parlé. Sauf lors des interrogatoires devant la Cour pénal internationale. Et quand j’ai été acquitté, j’attendais d’être dans mon Pays avant de parler. J’attendais d’être en Côte d’Ivoire avant de parler. C’est pourquoi depuis je ne parlais pas. Mais aujourd’hui, la date du 31 Octobre approche, je vois que les querelles nous amènent dans un gouffre. Et en tant qu’ancien président de la République, en tant qu’ancien prisonnier de la CPI, ancien homme politique connu, si je me tais ce ne serait pas responsable. Donc j’ai décidé de m’exprimer pour donner mon point de vue sur ce qui ce passe en ce moment en Côte d’Ivoire. Et donner ma direction. Celle qui me semble bonne.

Laurent Gbagbo entretien à Tv5 Monde

TV5 : Pour la Présidentielle du 31 Octobre, vous partisans ont déposé votre candidature qui a été rejetée. Est ce que vous avez été surpris par le rejet de votre candidature parce que vous ne remplissiez pas toutes les conditions ?

GBAGBO Laurent : Nous étions 44 candidats. On a rejeté 40 candidatures. Vous voyez un peu. Donc… Je trouve ça un peu enfantin. Je pense que dans un pays, ceux qui veulent être candidats doivent être candidats. On ne doit pas multiplier les obstacles sur la route des candidatures. Je ne conçois pas comme ça la politique.

TV5 : Vous estimez que certains candidats ont été sciemment écartés de la présidentielle ?

GBAGBO Laurent : Bien sûr. Bien sûr. Mais bon, c’est pour tout ça que je m’exprime aujourd’hui.

TV5 : Depuis l’annonce de la candidature d’Alasane Ouattara pour la Présidentielle du 31 Octobre, pour briguer un troisième mandat, la Côte d’Ivoire connaît une crise pré-electotale, qui a fait d’ailleurs déjà plusieurs victimes à Abidjan et dans Plusieurs villes de l’intérieur, est ce que vous comprenez la colère des anti-troisième mandat ?

GBAGBO Laurent : Oui. Oui. Je la comprends et la partage. Je pense que l’un des problèmes politiques en Afrique, c’est qu’on écrit des textes sans y croire. On écrit dans la constitution que le nombre de mandats est limité à deux (02). Pourtant on veut faire un troisième mandat ? Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit. Il faut qu’on respecte ce qu’on dit. Dès l’instant où dans une société, les textes de lois et la constitution qui est la loi suprême…

TV5 : On dit d’ailleurs  que c’est la loi fondamentale.

GBAGBO Laurent : …c’est la loi fondamentale. Les textes de lois qui régissent les rapports entre les citoyens, disent une chose, il faut qu’on s’y conforme. Et c’est en s’y conformant que la société est régulées de façon efficace. Si on écrit une chose et qu’on en fait une autre, on assiste à ce qui arrive en Côte d’Ivoire aujourd’hui.

TV5 : La situation inflammable que connaît la Côte d’Ivoire depuis le mois de juillet, vous préoccupe alors ?

GBAGBO Laurent : Elle me préoccupé absolument. Et je voudrais dire qu’on a un remède à cela. Le remède, c’est la discussion. Il faut que les gens s’asseyant et qu’ils discutent.

TV5 : Quand vous dites  « les gens s’asseyent » vous pensez à qui ? Alassane Ouattara, Henry Konan Bédié, SORO Guillaume.

GBAGBO Laurent : Aux hommes politiques en général. Je pense à ces trois là. Mais le champ politique s’est élargi depuis. Le champ politique s’est élargi. Mais depuis que Houphouët était président, parce que j’ai été le seul à être candidat contre Houphouët Boigny, j’ai été le seul en 90, mais je ne cessais de répéter: << asseyons nous et discutons>>. Avec la discussion, la négociation on règle beaucoup de problèmes.

TV5 : Mais monsieur le Président, est ce que tous les trois vous n’avez pas une part de responsabilité ? Parce que depuis 30 ans vous cristallisez la scène politique Ivoirienne à coup de désalliances et d’alliances. Est ce qu’aujourd’hui le temps n’est pas venu pour vous, tous les 3, de vous retirer et de passer la main à une nouvelle génération?

GBAGBO Laurent : On ne règle pas les problèmes politiques comme ça. C’est anti démocratique d’ailleurs de céder, de régler… J’entends souvent dire, or ces trois là, il faut qu’ils partent, il faut qu’ils quittent. Mais de GAULLE, il est resté combien de temps devant la scène politique ? De 1940 à 1969. Son départ de l’Élysée après la défaite du référendum qu’il avait initié. François Mitterrand il est resté combien de temps ?

TV5 : 14

Gbagbo Laurent : non 14 ans l’Elysée. Mais au devant de la scène politique François Mitterrand était ministre depuis les années 40, 50, puis il est passé dans l’opposition, puis il est devenu Président.

TV5 : Mais comparaison n’est pas raison. La situation de la Côte d’Ivoire est particulière et vous le savez. Depuis 1999 date du premier coup d’état, tous les trois vous occupez la scène politique. Et aujourd’hui ce qu’on entend c’est que la jeunesse se dit que vous devez passer la main à une nouvelle génération.

GBAGBO Laurent : La jeunesse ne dit rien du tout (rires). Ce sont les autres qui parlent pour notre jeunesse. Mais je ne voudrais pas focaliser la discussion sur ce sujet. Parce que, bon, moi j’ai été mis en prison une décennie et la vie a continué. Donc la vie peut continuer sans nous. Mais je veux dire que poser le problème en ces termes là, c’est encore tromper les Ivoiriens. En leur disant, si ces trois là s’en vont, tous les problèmes sont réglés. Or non.

TV5 : Peut être pas tous les problèmes. Mais une grande partie des problèmes. Qu’est ce que vous proposez pour renouer les files du dialogue entre Alassane Ouattara et les principaux leaders de l’opposition dont vous faites partie ?

GBAGBO Laurent : il faut une auto éducation. Il faut que les gens comprennent que dans la démocratie on se donne des règles. On n’est pas d’accord. Dans la démocratie d’abord on se rend compte qu’on n’est pas d’accord. C’est la première chose qui fonde la démocratie. On n’est pas d’accord. Mais on vit ensemble dans un pays.

TV5 : En bonne intelligence.

GBAGBO Laurent : Oui on doit vivre en bonne intelligence. On doit se donner des règles. On doit se donner des règles. Et une fois qu’on s’est donné des règles, il faut les respecter. C’est ça. Il faut les respecter. Si on ne peut pas respecter les deux mandats, qu’on ne l’écrive pas dans la constitution. Au temps d’Houphouët Boigny, il n’y avait pas de limitation de mandats.

TV5 : C’était le parti unique aussi.

GBAGBO Laurent : C’était le parti unique. Mais il n’y avait pas de limitation de mandats. Quand il n’y a pas de limitation de mandats. On s’attend à tout. La limitation de mandats n’est pas obligatoire. Mais moi je la souhaite. Mais une fois qu’on a limité les mandats dans la constitution, il faut qu’on respecte cette limitation.

TV5 : Face à ce qu’elle appelle la dérive du pouvoir, l’opposition ivoirienne fait bloc. Et elle appelé à la désobéissance civile. Un mot d’ordre que Alassane Ouattara n’entend pas puisque ça ne l’a pas fait reculer. Et d’ailleurs ses partisans au RHDP disent le 31 Octobre, un coup ko. Victoire au premier tour. Qu’est ce qui nous attend au lendemain du premier octobre ?

GBAGBO Laurent : La catastrophe. Ce qui nous attend, c’est la catastrophe et c’est pourquoi je parle. Pour qu’on sache que j’ai parlé. Pour qu’on sache que je ne suis pas d’accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Pour qu’on sache que je dis qu’il y avait autre chose à faire. Il faut discuter.

TV5 : Monsieur le Président cet entretien tire à sa fin, cela fait neuf ans que les Ivoiriens ne vous ont vu, ni entendu, qu’est ce que vous voulez leurs dire à la veille de cette date cruciale du 31 Octobre ?

GBAGBO Laurent : Discutez ! Négociez ! Parlez ensemble !

TV5 : Il est encore temps de la faire ?

GBAGBO Laurent : Il est toujours temps de le faire. Il est toujours temps de le faire. Il est toujours temps de parler. Je voudrais dire aux ivoiriens que dans ce combat qui se mène aujourd’hui autour du troisième mandat, je suis moi Laurent GBAGBO ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l’opposition. Je dis vue mon expérience, il faut négocier.

TV5 : Merci.

Source : Page Facebook Laurent Gbagbo