Entre invectives et attaques personnelles, les cinq séquences fortes du débat Trump-Biden

À cinq semaines de la présidentielle, Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés pour la première fois mardi soir lors d’un duel télévisé qui a viré à la cacophonie.

Le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden lors du premier débat présidentiel, le 29 septembre 2020 à Cleveland, dans l'Ohio.
Le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden lors du premier débat présidentiel, le 29 septembre 2020 à Cleveland, dans l’Ohio. Morry Gash-Pool/Getty Images/AFP

À cinq semaines de la présidentielle, Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés pour la première fois mardi soir lors d’un duel télévisé qui a viré à la cacophonie.

Un affrontement chaotique. À 35 jours de l’élection présidentielle, le premier débat ayant opposé Donald Trump et son adversaire Joe Biden a tourné au règlement de comptes, entre railleries, attaques ad hominem et invectives. Les candidats se sont affrontés sur six thèmes : leurs bilans politiques, l’intégrité du scrutin, les questions raciales, l’épidémie de Covid-19, la nomination de la nouvelle juge à la Cour suprême, et l’économie du pays. Voici les temps forts de ce face-à-face où les petites phrases ont parfois éclipsé le fond. 

« Allez-vous la fermer ? » : Biden s’emporte contre Trump

Fidèle à ses habitudes, le locataire de la Maison Blanche a interrompu, à de nombreuses reprises, le candidat démocrate. Agacé, ce dernier a fini par lâcher : « Allez-vous la fermer ? ». Est-ce là le futur slogan de la campagne ? L’équipe de Biden a déjà lancé un t-shirt arborant cette punchline. Un peu plus tard, le candidat démocrate a traité le président de « menteur » puis de « clown ».

« Il n’y a rien d’intelligent en vous », a de son côté lancé Donald Trump, en mauvaise posture dans les sondages. Il a accusé son rival d’être une marionnette de la « gauche radicale », que ce soit sur la santé, la sécurité ou le climat. « Êtes-vous pour la loi et l’ordre ? », a interrogé le président américain dans un échange particulièrement tendu, où il a accusé son rival d’être otage de ses soutiens au « sein de la gauche radicale ». « La loi et l’ordre avec la justice », a répondu son adversaire démocrate, 

Sur la gestion de la crise du Covid-19

Les deux candidats se sont écharpés sur le bilan de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, pays le plus endeuillé au monde avec plus de 200 000 morts. « Vous n’auriez jamais pu faire le travail que nous avons fait, vous n’avez pas cela dans le sang », a attaqué Donald Trump, vantant son action et critiquant les « fake news » de la presse. « Je sais ce qu’il faut faire » tandis que « le président n’a aucun plan », a répondu Joe Biden, attaquant le président ainsi : « Vous devriez quitter votre parcours de golf et sauver des vies. »  

Sur les résultats de la présidentielle

Joe Biden s’est engagé à reconnaître le résultat de l’élection du 3 novembre. « J’accepterai » les résultats, a assuré l’ancien vice-président démocrate. « Si ce n’est pas moi, je reconnaîtrai le résultat ». Donald Trump, lui, a botté en touche. 

Les résultats de la présidentielle du 3 novembre pourraient ne pas être connus « avant des mois » en raison notamment du vote par correspondance, a martelé l’actuel président. « Il y aura des fraudes comme nous n’en avons jamais vu », a encore dit celui qui affirme depuis des semaines, sans preuves, que le vote par correspondance pourrait fausser le résultat.  

Sur les suprémacistes blancs

À la fin des discussions sur la poussée de tensions raciales dans le pays à la suite de la mort de George Floyd, le présentateur Chris Wallace, a demandé au président s’il était prêt à condamner les suprémacistes blancs. Sa réponse a été pour le moins trouble. Donald Trump s’est dit prêt à le faire, sans aller jusqu’à prononcer une condamnation claire.

Il a affirmé dans la foulée : « Mais je vais vous dire, on doit faire quelque chose au sujet des antifas », au sujet de groupuscules d’extrême gauche. Il a également appelé les Proud Boys, un groupe nationaliste prônant la supériorité de la race blanche, à « reculer et à se tenir prêt ». Comme l’écrit le New York Times, l’un des membres a affirmé que des demandes d’inscriptions ont eu lieu depuis cette déclaration du président.  

Sur les fils Biden

Les attaques personnelles ont aussi atteint les familles des deux candidats. Donald Trump a souvent essayé de présenter les affaires en Ukraine et en Chine de Hunter, un fils de Joe Biden, comme étant emblématiques d’une corruption supposée de la part de Joe Biden. « Votre fils arrive, et il prend des milliards de dollars », a-t-il dit mardi soir à son rival. Ce dernier a en retour laissé entendre qu’il pourrait « parler toute la nuit » de la famille Trump et de son « éthique ». 

Donald Trump a aussi assuré que Hunter Biden avait été « renvoyé » de l’armée pour consommation de drogue, provoquant une réaction outrée du démocrate. « Mon fils, comme beaucoup de gens, avait un problème de drogue. Il l’a dépassé. Il l’a réglé. Et je suis fier de lui », a-t-il martelé. Et il a mentionné son fils Beau, mort d’un cancer en 2015, pour attaquer des propos rapportés du président, selon lesquels il aurait qualifié des militaires de « losers ». Beau, qui a été réserviste, « n’était pas un loser. C’était un patriote », a dit Joe Biden. 

Par LEXPRESS.fr