Gabon: plus de limitation de mandat politique, les députés valident la révision de la Constitution

C’est fait ! Au Gabon, les députés ont, lors d’un congrès convoqué par le président Ali Bongo, adopté  la constitution révisée. La nouvelle loi votée ce jeudi 06 avril, consacre, entre autres, la non-limitation de tous les mandats politiques.

C’est fait ! Au Gabon, les députés ont, lors d’un congrès convoqué par le président Ali Bongo, adopté  la constitution révisée. La nouvelle loi votée ce jeudi 06 avril, consacre, entre autres, la non-limitation de tous les mandats politiques.

178 voix pour, 8 voix contre, et 12 abstentions ! C’est le verdict qui a sanctionné le congrès devant statuer sur la révision de la constitution au Gabon.

Les députés approuvent ainsi les modifications des articles 4, 9, 10, 11, 15 et 111  relatifs notamment  au suffrage, l’âge d’éligibilité, la durée du mandat du président de la République, l’éligibilité des  candidats à la fonction de Président de la République, la nomination du Premier ministre et des autres membres du gouvernement,…

La constitution révisée consacre désormais le principe de l’harmonisation de tous les mandats politiques et leur durée à cinq ans, la non-limitation de tous les mandats politiques, l’adoption du scrutin à un tour pour toutes les élections politiques ; le passage de 18 ans à 30 ans d’âge d’éligibilité pour le Président de la République, le passage de 40 ans à 35 ans de l’âge d’éligibilité pour les sénateurs, …

« Pour nous, les choses ont été biaisées dès le départ. L’objectif qui permet d’éviter les lendemains électoraux de crise, c’est l’amélioration du système électoral. Cet aspect a été annihilé. Donc, nous ne voyons pas l’intérêt d’apporter une quelconque caution à ce qui s’est fait et décidé. », s’est insurgée la députée de l’opposition Albertine Maganga Moussavou, rapporte Rfi.

Même son de cloche du député Jean-Robert Goulongana. A la tribune, il a soutenu que la constitution ne serait jamais assez moderne sans limitation des mandats. « C’est un moyen d’entraver la volonté du président de s’accrocher coûte que coûte au pouvoir », a déploré  le chef du groupe parlementaire Forces Démocratiques Unies.

Mais faux rétorque le premier ministre. Selon Alain-Claude Bilie-By-Nze, il s’agit d’un « projet d’avant-garde pour le raffermissement de la démocratie et l’État de droit ». Il soutient que les nouveaux textes contiennent des  « mesures importantes, qui conduiront à des lendemains électoraux apaisés ».

Le président Ali Bongo ne tardera donc pas à promulguer la nouvelle constitution qui doit s’appliquer aux élections générales de 2023.

Manassé AGBOSSAGA