Les partis de l’Opposition œuvrent pour présenter une liste unique aux législatives du 28 avril 2019. Toutefois, des leaders de l’opposition ne souhaitent pas voir le parti Restaurer l’Espoir dans l’écurie. Ce jeu d’exclusion pourrait coûter cher à l’Opposition.
Manassé AGBOSSAGA
Tout semble être fait pour exclure le parti « Restaurer l’Espoir » de la probable liste unique de l’Opposition aux législatives de 2019. Des textes, des audios, des visuels, bref des montages sont orchestrés pour présenter Candide Azannaï comme une tope ou un partenaire à éviter. Les auteurs de cette sale besogne pensent ainsi faire du mal au président du parti « Restaurer l’Espoir ». Certains prédisent déjà la « mort politique » de ‘‘l’enfant chéri de Joncquet’’. Mais, c’est mal connaître, l’homme. Car, Candide Azannaï ne coulera pas. Et si par miracle, il devait couler, il coulera avec tous les partis de l’opposition.
L’Opposition veut se priver d’un fin stratège
« Même si tu n’aimes pas le lièvre, reconnais au moins sa vitesse », dit un adage burkinabais. En effet, des gens peuvent ne pas aimer Candide Azannaï, mais ils se doivent de reconnaître ses qualités de fin stratège. Le président du parti Restaurer l’Espoir reste unique en son genre. Il agit avec méthode et stratégie. Candide Azannaï ne réagit pas au calendrier ou au rythme des autres. L’homme a aussi une faculté d’adaptation facile. En clash avec Boni Yayi, il a su répondre du tac au tac. A cette époque, Candide Azannaï a prouvé qu’il savait donner des coups, avec des mots forts.
Sous Patrice Talon, l’homme a surpris plus d’un en acceptant le poste de ministre de la Défense. Il s’est facilement adapté à la discipline de la grande muette.
Il a l’art de peaufiner avec soin les stratégies, les concepts à mettre en œuvre pour vendre un candidat, même dans les moments les plus difficiles. Le slogan ‘‘Edjin ko nin’’ sorti de son laboratoire en 2011 pour faire réélire Boni Yayi, au premier tour, ou encore la campagne menée minutieusement pour conduire Patrice Talon au palais de la marina sont illustratifs.
Candide Azannaï, c’est aussi cet acteur politique qui sait aussi se vendre et vendre ses partenaires. En 2015 par exemple, il a réussi à jouer sur le groupe de mot « révision de la constitution » agité à l’époque par les partis du pouvoir pour arracher trois sièges dans la 16è circonscription électorale. Joseph Djogbénou et Patrice Nobimè, élus à l’époque sous la liste UN, conduite par Candide Azannaï ont ainsi profité des qualités de l’homme.
Ces résultats obtenus ne sont pas forcément offerts par ses adversaires. Candide Azannaï est allé chercher ses victoires sur ces différents terrains de guerre.
L’autre force de Candide Azannaï, c’est qu’il est difficile de tricher contre lui ou de lui voler sa victoire. Lui-même n’hésite pas à avouer qu’il est un spécialiste de la fraude. Si l’Opposition ne veut se voir voler sa victoire ou mettre en place un véritable plan anti-fraude, Candide Azannaï pourrait être la personne la mieux indiquée.
Maîtrise des acteurs du moment
Pour venir à bout d’un adversaire, il est important de le connaître dans les moindres détails. Candide Azannaï est dans cette posture. Il a cet avantage de connaître Patrice Talon. Pour l’avoir beaucoup côtoyé, notamment lors de la présidentielle de 2016, il doit beaucoup connaître les faiblesses et forces de Patrice Talon.
Le président du parti « Restaurer l’Espoir » peut être en mesure d’édifier ses alliés sur le mode opératoire de Patrice Talon, grand guide des différents blocs de la mouvance. D’ailleurs, après sa démission en mars 2017, Candide Azannaï a, à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux aux militants de son parti, défini Patrice Talon, comme un chef qui reste dans l’ombre et agit par procuration.
L’ancien ministre délégué de la Défense connait alors les points et faiblesses de son ‘‘ex patron’’.
A cela, il connaît les lieutenants de Patrice Talon, à l’instar de Joseph Djogbénou, actuel président de la Cour constitutionnelle.
Un leader qui draine toujours du monde
Candide Azannaï, c’est indéniablement le « Messi » ou le « Christiano » béninois en politique. Il est aimé. Il est adulé. Ils sont nombreux et nombreuses ces béninois qui à l’annonce d’un meeting politique de l’homme effectuent, à leur propre frais, le déplacement, ne serait-ce que pour l’écouter.
Ils sont nombreux ces béninois et béninoises à demander les audios ou vidéos de Candide Azannaï lorsqu’ils ont appris que l’homme a effectué une sortie politique. Cette popularité, Candide Azannaï ne l’a pas volé. Il ne l’a pas acquis aux prix d’un poste de député, ou de ministre.
Son éloquence, son art oratoire, sa sincérité, sa conviction, sa connaissance des grands penseurs ou philosophes, sa culture générale, son militantisme et autres ont fait de lui une « icone » de la politique béninoise, que les béninois ne sont jamais ennuyés à écouter.
Prix de sa conviction
L’instabilité politique de Candide Azannaï agitée par ses détracteurs n’est pas fondée. Le président du parti « Restaurer l’Espoir » paie en réalité le prix de sa conviction politique et de son engagement au service de l’intérêt général.
Audacieux, il n’a pas eu peur à prendre ses distances de Boni Yayi quand le régime de la Refondation allait à la dérive.
Face à certains abus du régime de la rupture, il a ensuite renoncé aux avantages et privilèges que lui procure son poste de ministre délégué chargé de la Défense nationale. A l’Assemblée nationale, il n’a jamais couru derrière un poste.
Qu’il soit nominatif ou électif, Candide Azannaï n’est pas accroché à un poste. Retourner à l’hémicycle n‘est donc pas une obsession pour lui.
C’est un message que doit comprendre certains leaders de l’opposition qui prient et œuvrent pour « la mort politique » de Candide Azannaï.