Aménagement de l’Embarcadère d’Abomey-Calavi : Valentin Djènontin fait des troublantes révélations

Valentin Djènontin a publié, ce jeudi 30 juin 2022, l’épisode 7 ‘‘Ma Prophétie’’. L’ancien ministre de la Culture a notamment fait des troublantes révélations sur le projet de l’aménagement de l’embarcadère d’Abomey-Calavi avec une digue de traversée. Lire son développement ci-dessous.

Valentin Djènontin a publié, ce jeudi 30 juin 2022, lépisode 7 ‘‘Ma Prophétie’’. Lancien ministre de la Culture a notamment fait des troublantes révélations sur le projet de l’aménagement de l’embarcadère d’Abomey-Calavi avec une digue de traversée. Lire son développement ci-dessous.

MA PROPHETIE | Episode 7 : 30 Juin 2022

L’embarcadère d’Abomey-Calavi.

A ma prise de service, j’ai demandé la fiche récapitulative exhaustive des projets en cours dans le département ministériel.

A la lecture de ladite fiche, j’ai remarqué avec stupéfaction et pincement au cœur qu’il y avait beaucoup d’infrastructures en souffrance au titre de l’ancien Ministère du Tourisme pour diverses raisons : crédits insuffisants, abandon par le prestataire, etc…

Au nombre des projets initiés dans le Ministère, il y avait le projet « Aménagement et assainissement des embarcadères du Bénin».

Dans le lot, j’ai découvert un projet qui a particulièrement retenu mon attention à plus d’un titre étant donné d’une part que ce projet était capital, non seulement pour l’assainissement de l’embarcadère mais aussi et surtout permettrait de relier Ganvié, (site touristique par excellence) à la grande commune d’Abomey-Calavi, façade d’entrée à la Commune lacustre de Sô-Ava ; d’autre part, ce projet s’exécutait dans ma ville de résidence, ma circonscription électorale (je l’avoue). Il s’agit du projet de l’aménagement de l’embarcadère d’Abomey-Calavi avec une digue de traversée.

J’ai demandé à examiner le contrat du marché relatif à l’embarcadère d’Abomey-Calavi.

Grande a été ma surprise de remarquer que ce projet, vieux de plusieurs années mais qui n’a jamais démarré, n’était conclu que pour une durée d’exécution de 6 mois maximum.

En cherchant à comprendre ce qui empêchait l’exécution des travaux, les cadres du Ministère m’avaient expliqué que le prestataire avait introduit un avenant au contrat qui n’a jamais été signé.

Afin de me faire ma propre religion du dossier, j’ai demandé à recevoir en audience le prestataire aux fins de m’enquérir de ses difficultés à réaliser les travaux.

Grande a été ma déception de me retrouver en face d’un homme hautain, intimidateur, manipulateur et violent.

Se cachant derrière l’avenant qui n’avait pas été signé et qui n’avait jamais été prévu au contrat initial, mais qu’il a malicieusement introduit pour modifier les termes de l’engagement financier (offres financières) pris auprès de l’administration publique, il était fermé à toute explication ; il ne voulait rien comprendre, sinon qu’obtenir son avenant par ruse.

Il ne se souciait nullement des pénalités qui s’accumulaient contre lui pour retard d’exécution.

Mon interlocuteur que j’essayais vainement d’amener à la bonne lecture et compréhension des clauses du contrat pour soigner l’image de son entreprise n’a pas hésité à me cracher à la figure qu’il est professeur d’université (situation aggravante à mon avis) et que je ne pouvais pas lui dire que la non exécution du contrat résultait de son fait et par conséquent qu’il avait l’obligation d’exécuter le contrat au risque d’exposer son entreprise aux conséquences de la non exécution de marché public.

J’avoue n’avoir pas aimé cette indélicatesse malgré toute mon humilité habituelle. J’avais calmement répliqué à ce prestataire : Monsieur, vous êtes peut-être professeur d’université ; je ne souhaite pas en savoir davantage. Mais, Enarque que je suis, vous ne m’avez jamais enseigné et vous ne le pouviez même pas. Je vous prie de faire profil bas et reconnaître votre faute, puis travailler à réparer les préjudices causés à l’administration publique sinon je vais faire engager la procédure de rupture de votre contrat même au prix de mon fauteuil puisque vous semblez compter tellement sur vos appuis dans l’appareil d’Etat.

Je souligne à propos, que l’une des graves tares de l’administration béninoise est la complaisance qui résulte des trafics d’influence. Certains cadres subissent trop facilement, soit activement par complicité, soit passivement par peur, les caprices de certains fournisseurs ou prestataires de services qui font usage de menaces comptant sur leurs appuis supposés ou non dans le cercle du pouvoir.

Beaucoup de Directeurs Généraux de sociétés d’Etat, Ministres subissent le diktat de ces opérateurs économiques qui ont la main mise sur les marchés publics puisque maîtrisant à coup de corruption tout le système de passation des marchés publics avec une domination sur le circuit financier : les services de la Direction Générale du Budget, de la Direction du Contrôle Financier, de la Direction du Trésor Public, du Receveur Général et de la Direction du Contrôle des Marchés Publics. Il s’agit d’une puissante machine des ténèbres qui broie sans ménagement les cadres rebelles quand leurs intérêts sordides sont en jeu. C’est affreux et pitoyable !

Je suis sorti de cet entretien frustré mais très déterminé à faire aboutir le projet pour le bonheur de la population et des visiteurs touristiques car l’image qu’affichait l’embarcadère d’Abomey-Calavi avec des tas d’immondices et l’impraticabilité de l’accès aux barques pour Ganvié était dégoûtante.

La lecture des clauses du contrat doublée des échanges avec le prestataire a renforcé ma conviction que le prestataire était dans la délation juste pour extorquer de l’argent au trésor public. Il n’était nullement fondé à réclamer un avenant à un contrat de durée d’exécution maximale de 6 mois qui n’a connu le moindre début d’exécution.

Aucune modification n’a été apportée au projet initial par le Maître d’ouvrage. Aucun évènement spécifique nouveau n’est intervenu dans le projet qui puisse justifier un avenant. Le renchérissement du coût des matériaux évoqué par le prestataire n’était que de sa faute pour n’avoir pas exécuté le projet dans le délai imparti (3 à 6 mois) puisqu’il courait après un hypothétique avenant pour se faire plus d’argent.

Au total, il ressort de toutes les analyses du dossier que la non réalisation des travaux résultait d’une astuce préméditée du prestataire, probablement pour gagner le marché en proposant peut-être une offre financière moindre que ses concurrents; sachant que plus tard, il sortira la carte d’avenant pour augmenter le coût de réalisation des travaux.

Il convient simplement de noter que la pratique de l’avenant aux contrats de marchés publics au Bénin est parfois et très souvent détournée de son objectif initial prévu et encadré par les dispositions du code des marchés publics et des commandes publiques. Il devient souvent un mécanisme de fraude insidieusement et malhonnêtement pratiqué par certains fournisseurs et prestataires en complicité avec les responsables de la chaîne de passation des marchés publics pour gruger l’Etat.

En effet, pour pouvoir gagner le marché, ces prestataires ou fournisseurs minimisent leurs offres financières pour paraître moins disant par rapport à leurs concurrents. C’est une pratique qui fausse totalement le jeu de la libre concurrence avec des conséquences dommageables à la bonne exécution des chantiers d’Etat. L’avenant, surtout lorsqu’il n’est pas pratiqué selon les règles de l’art pénalise non seulement les concurrents mais surtout les finances publiques. Il crée des surcoûts qui souvent entraînent l’abandon des chantiers en cours de réalisation pour défaut de financement ou insuffisance de crédits.

Les spécialistes de cette pratique comptent souvent sur la dotation budgétaire inscrite à la rubrique « charges non réparties » pour financer leurs opérations, bénéficiant la plupart du temps de la complicité des responsables de la chaîne des dépenses publiques pour faire prospérer leurs affaires.

Le danger dans la plupart des cas est qu’en raison de la rareté des ressources et de la rationalisation des dépenses publiques avec moins de crédits « charges non réparties » dans le budget des Ministères, le nombre de chantiers inachevés se multiplie créant ipso facto des éléphants blancs.

Ayant découvert la supercherie, la mauvaise foi du prestataire dans un océan d’arrogance, de mépris, de trafic d’influence, j’ai résolu de sacrifier au besoin mon poste pour l’affronter afin d’obtenir l’exécution de l’ouvrage pour doter la commune d’Abomey-Calavi de cet important ouvrage fort utile pour l’économie touristique et les finances locales des communes de Calavi et de Sô-Ava.Peut être une image de 5 personnes et étendue d’eau

Tous les usagers et visiteurs habitués à l’embarcadère d’Abomey-Calavi avant 2011, soit pour se rendre à Ganvié, soit pour s’approvisionner en poissons frais devraient bien se souvenir de l’état d’insalubrité criard des lieux et des difficultés de franchissement.

Avec foi, ténacité, courage, et fermeté, j’ai pu ressusciter et mettre à flot ce projet qui a repris corps par le démarrage des travaux. Le prestataire n’ayant pas eu gain de cause avec moi a dû se résoudre à démarrer les travaux que mon successeur est venu conduire à terme.

La leçon que j’ai tirée de cet exercice dont les cas similaires foisonnent dans tous les Ministères est que l’avidité, la cupidité de certains opérateurs économiques et de certains cadres complices associés sont à l’origine de la plupart des chantiers abandonnés que l’on qualifie d’éléphants blancs.

Parfois, c’est la haine de certains natifs dans certaines régions contre un régime et leur manque de patriotisme qui hypothèquent la réalisation de grandes infrastructures aujourd’hui qualifiées d’éléphants blancs, de musée de la honte dans une partie du pays.

Dans l’administration publique béninoise, il y a une légion de ces hommes d’affaires, spécialistes des marchés publics atrophiés. Ils ont des entrées faciles aux hommes influents de l’Etat, aux décideurs publics et surtout aux responsables de la chaîne des dépenses publiques.

Ils sont parfois si puissants qu’ils parviennent facilement à instrumentaliser certains ordonnateurs délégués, certains directeurs administratifs et financiers qui deviennent leurs ouvriers et qui leur doivent obéissance et soumission. Ces fournisseurs et prestataires deviennent des donneurs d’ordre dans l’administration en raison de leur réseau d’influence dans l’appareil d’Etat.

Les responsables publics qui manquent d’intégrité, de probité, d’autorité, de courage mais qui sont très enclins aux gains faciles deviennent rapidement leurs proies.

L’amour de l’argent, l’exhibitionnisme, le paraître ont tellement pris le pas sur l’être et la morale que sans un effort librement consenti de tous à la culture d’un minimum de valeurs morales et de dignité, la lutte contre la corruption demeurera encore longtemps, lettres mortes dans notre pays.

Les hommes intègres continueront à être la risée des hommes sales puisque notre société est formatée de telle manière que seul l’avoir est célébré. On n’a cure des valeurs morales, de la dignité, de l’humilité, de la loyauté et de la fidélité.

« Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. »

1 Timothée 6 : 10-11

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

Guéguerre entre artistes Béninois, BUBEDRA, rôle des églises, route des pêches,…Valentin Djènontin en parle dans ‘‘Ma Prophétie’’, épisode 6

Valentin Djènontin a publié, ce jeudi 16 juin 2022, l’épisode 6 de ‘‘Ma Prophétie’’.  Il revient notamment sur son passage au Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT). Il en profite pour aborder des sujets comme la guéguerre entre artistes Béninois, le BUBEDRA, le rôle des églises, le tourisme, l’artisanat,…

Valentin Djènontin a publié, ce jeudi 16 juin 2022, l’épisode 6 de ‘‘Ma Prophétie’’.  Il revient notamment sur son passage au Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT). Il en profite pour aborder des sujets comme la guéguerre entre artistes Béninois, le BUBEDRA, le rôle des églises, le tourisme, l’artisanat,…

 

MA PROPHETIE

Episode 6 : 16 Juin 2022

MCAAT, une puissance silencieuse ignorée ?

Le Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT) est dans la hiérarchie gouvernementale, l’un des Ministères les moins cotés ; pourtant, c’était un gros Ministère de par le poids démographique de ses usagers, leurs contributions au PIB, le rôle socio-éducatif de ses acteurs.

Ce Ministère regroupait quatre grands secteurs :

– La culture : talentueux artistes chanteurs, compositeurs, écrivains, cinéastes, acteurs de troupes théâtrales, conteurs, musées, palais royaux, bibliothèques, arts culinaires, habillements, modes, etc….

Un monde de gaieté communicative, de créativité, de vivacité permanente.

Le milieu culturel béninois est un monde passionnant, joyeux, sympathique. C’est un monde qui respire le bonheur, la vie mais malheureusement infecté par quelques rares éléments dont les pratiques sont parfois peu recommandables ; ce qui dépeint négativement sur la perception que le grand public a des artistes chanteurs en l’occurrence.

– L’alphabétisation : apprentissage et promotion des langues nationales.

Le Bénin est un pays multilinguistique avec de forte différenciation entre le Sud et le Nord mais de grandes affinités existent entre les langues d’une même région.

Une soixantaine de langues nationales sont parlées au Bénin.

Regroupées en neuf groupes sociolinguistiques, elles sont :

  • Le groupe des Fons
  • Le groupe des Adjas
  • Le groupe des Yorubas
  • Le groupe des Baribas
  • Le groupe des Peulhs
  • Le groupe des Ottamaris
  • Le groupe des Yoa-Lokpa
  • Le groupe des Dendis
  • Autre groupe

Chacun de ces groupes sociolinguistiques compte un nombre de langues nationales apparentées qui pourraient varier de deux à plus d’une dizaine.

Certaines ONG étaient très actives dans le secteur.

La majorité des béninois surtout en zones rurales et péri-urbaines n’étant pas alphabétisés en français, trouvaient dans l’apprentissage des langues nationales une opportunité pour savoir lire, écrire et communiquer facilement dans leur propre langue; contrôler leurs activités commerciales, agricoles, artisanales, etc…

Les églises étaient des partenaires privilégiés avec un rôle prépondérant dans la recherche, l’écriture et la diffusion des langues nationales par des supports divers et variés.

Certains professeurs de la FLASH ainsi que de hauts cadres comme le Ministre HOUDOU Ali étaient des artisans chevronnés de la promotion des langues nationales.

Grâce au projet Fastrack que j’ai réanimé et relancé (il avait été suspendu au MCAAT par le bailleur pour défaut de consommation des crédits), une nouvelle dynamique avait été insufflée au sous secteur de l’alphabétisation avec des acteurs d’ONG très engagés.

L’un des projets phares du sous secteur de l’alphabétisation était l’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel. Après les travaux d’experts, six langues au plan national avaient été retenues pour être enseignées dans les établissements scolaires. L’expérimentation avait débuté dans certaines écoles pilotes avant que je ne sois muté de ce Ministère pour celui de l’Economie maritime.

L’artisanat : c’est un secteur à fort potentiel de ressources d’emploi : environ 25% de la population active, 13% du PIB selon l’INSAE 2008 et une diversité de métiers : 175 métiers, 40 corps de métiers et 8 branches professionnelles au regard de la nomenclature des métiers de l’artisanat de l’UEMOA.

La réorganisation du sous secteur avec la création de la chambre de l’artisanat et le dynamisme des artisans réunis au sein de la structure faîtière était un gage d’avenir radieux en perspective pour les artisans avec des formations de professionnalisation. C’était l’un des chantiers les plus âpres mais très bénéfique pour les artisans grâce à leur génie.

Les promoteurs privés, les ONG et surtout les partenaires techniques et financiers étaient favorables et disponibles dans l’accompagnement institutionnel et financier du secteur.

Le tourisme : Outre les hôtels dont le nombre était insuffisant et pour lesquels, le Ministère, grâce à la détermination du Chef de l’Etat avait commencé la mobilisation de potentiels investisseurs avec des actions visibles et tangibles sur le terrain, le Bénin dispose de grands sites touristiques dont entre autres le Parc national animalier W de la Pendjari, les chutes de Tanéka koko, de Tanougou, le temple des Pythons, le musée historique d’Abomey, le musée d’histoire de Ouidah, le musée Honmè, la cité lacustre de Ganvié, le marché Dantokpa, les plages de Fidjrossè, de Ouidah, de Grand-Popo, le centre artisanal de Cotonou, etc…

Le plus grand projet touristique phare au Ministère était la route des pêches. La protection et la sauvegarde du site de Fidjrossè jusqu’à Ouidah contre les prédateurs n’ont pas été de tout repos.

C’est ici le lieu de reconnaître et de saluer la compétence de tous les cadres qui ont successivement travaillé des années durant et sous divers régimes sur les différentes facettes de l’étude de ce projet.

L’immensité du projet au regard de l’ambition qui le portait était tel que la mobilisation du financement n’a pas été chose facile. Sous l’autorité du Président YAYI, des investisseurs chinois, coréens approchés avaient manifesté leur disponibilité. L’un des obstacles avait été que chacun d’eux tenait à prendre le lead sans trop collaborer avec d’autres partenaires.

Les premiers pas du projet route des pêches avaient débuté par l’aménagement, le bitumage des premiers kilomètres à partir de Fidjrossè avec le financement de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

Le MCAAT est un département ministériel à fortes potentialités de développement.

La richesse du patrimoine culturel, artistique, artisanal et touristique du Bénin est sans commune mesure avec ce que notre imaginaire de citadins pouvait explorer ; et c’est malheureusement cette étroitesse d’esprit quant à l’envergure du potentiel de notre pays dans les sous secteurs cités supra qui rejaillit sur le traitement que l’on faisait de ce département ministériel riche de ses animateurs, ses acteurs, ses usagers clients, ses potentialités, son étendue, ses domaines de compétence et d’intervention.

C’était un Ministère dynamique au service du plus grand nombre et pour le rayonnement du Bénin à l’extérieur à travers la compétence, la créativité, le génie, le talent de nos artistes et artisans.

La promotion, l’interculturalité et l’inter ethnicité du Bénin sont autant d’atouts pour le développement socio-économique du Bénin à travers ce Ministère, trait-d’union promotionnel entre le Bénin et le monde. Autant le football fait découvrir certaines Nations, autant la culture, l’artisanat, le tourisme bien mis en orbite pourraient non seulement faire connaître le Bénin hors de nos frontières, mais aussi et surtout faire rentrer beaucoup de devises.

Les responsables de la Troupe théâtrale Houindonaboua par exemple qui faisaient pendant que j’étais encore au Ministère le tour du monde pourraient en dire mieux que moi.

Il y avait tellement à faire, tellement à innover dans ce Ministère que mon court séjour de 7 à 8 mois ne pouvait suffire à gérer les instances et implémenter les nouvelles idées de relance des différentes composantes du Département pour impulser la nouvelle dynamique naissante.

Malgré ce beau tableau, le Ministère ne manquait pas de crises internes entre acteurs que chaque Ministre gère en temps réel ou en différé. Les séquelles des crises passées ou présentes ne cessent d’impacter négativement l’ambiance de travail au sein des artistes et artisans.

J’avais donc la lourde responsabilité de gérer au mieux ces crises ou leurs séquelles pour éviter au Ministère la déchirure entre ses potentiels usagers, acteurs et la perte de ses atouts, opportunités avec les partenaires techniques et financiers et les partenaires sociaux.

J’avais à remettre en confiance les acteurs dont certains étaient en guerres intestines féroces caractérisées par des diatribes véhiculées par leurs chansons. Le monde artistique avait été secoué par de violentes dissensions entretenues par certains groupes dans la famille des artistes.

Les cas les plus illustratifs, ouverts et connus du grand public furent par exemple ceux de nos célèbres chanteurs de la musique traditionnelle GBEZE contre ALEVI; ALEKPEHANHOU contre KESSE; qui dans une rare velléité à travers des chansons calomnieuses s’invectivaient. Plus que deux ou quatre individus, c’étaient des camps qui s’affrontaient avec des meneurs sous-marins et des relais plus ou moins visibles.

Toutes les fois que ces situations se présentaient au Ministère, un mécanisme de médiation soutenue se met en place avec l’aide de plusieurs notables, anciens chanteurs, personnes ressources et les cadres du Ministère pour aider à allumer le calumet de la paix.

L’autre front, aussi préoccupant a été celui du groupe parallèle d’auto défense constitué pour la protection des droits d’auteurs aux côtés de BUBEDRA et mené entre autres par l’artiste TOHON. En effet, la piraterie faisait ravage, appauvrissait les artistes et les privait de la jouissance des fruits de leur labeur.

C’était une véritable gangrène qui ruinait la corporation. Certains ne sentant pas leurs droits assez protégés par le BUBEDRA se sont organisés en une force parallèle de lutte qui n’avait pas été sans conséquence au plan sécuritaire et l’unité de la famille des artistes et affiliés.

Cette guerre qui a duré un moment a fini elle aussi par s’estomper grâce à des négociations et intermédiations.

Le Bénin dispose de riches patrimoines culturels matériels et immatériels à travers les danses, les habits traditionnels, les accoutrements des rois, des princes, des adeptes du culte Vodoun, la variété des mets traditionnels des régions du sud au nord en passant par le centre, les contes, les proverbes, les rythmes folkloriques, la multitude des langues nationales, les sites touristiques, les musées, les palais royaux, les forêts classées, etc ..

L’hôtellerie ne peut prospérer sans un environnement sécuritaire et politique apaisé, sans le tourisme comme anti chambre bénéficiant de l’accompagnement des agences de voyage avec des offres intéressantes et captivantes. L’artisanat accompagne et fouette le tourisme par la créativité des artisans et des sculpteurs d’objets d’art. C’est un trio indissociable qui a besoin de plus d’attention des gouvernants de tous les temps et de tous les régimes pour le bonheur de nos braves artistes, artisans et pour la santé financière du trésor public.

Un travail de conception, d’aménagement, de construction d’infrastructures, d’équipements hôteliers et de sites touristiques doit être méthodiquement fait dans un cadre juridique protégé de libre concurrence.

La protection, la veille, la sensibilisation et l’accompagnement des artistes et artisans dans une démarche de qualité et de bonnes pratiques doivent être soigneusement faits pour leur assurer un minimum vital et une espérance de vie acceptables. Nos artistes meurent souvent trop jeunes pour des raisons multiples et multiformes.

Un regard particulièrement bienveillant doit être porté aux chanteurs de la musique traditionnelle souvent illettrés mais qui se révèlent de véritables bibliothèques de nos savoirs endogènes. Leurs chansons véhiculent des philosophies, des leçons de morale et d’éthique dont le monde actuel en déperdition et sans repère a énormément besoin pour un réarmement moral et spirituel fort utile pour l’avenir de notre pays, de notre continent et du monde entier.

« Avec moi sont la richesse et la gloire, les biens durables et la justice. Mon fruit est meilleur que l’or, que l’or pur, et mon produit est préférable à l’argent. »

Proverbes 1 : 18-19

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

Valentin Djènontin : « Ils sont les premiers à crier à mon ingratitude ou à mon avarice parce qu’ils ne… »

Valentin Djènontin a publié ce jeudi 2 juin 2022, l’épisode 5 de ‘’Ma Prophétie ». L’ancien ministre de la Culture en a profité pour régler ses comptes avec ceux, qu’il qualifie de « militants fictifs ».

Valentin Djènontin a publié ce jeudi 2 juin 2022, l’épisode 5 de ‘’Ma Prophétie ». L’ancien ministre de la Culture en a profité pour régler ses comptes avec ceux, qu’il qualifie de « militants fictifs ».

Revenant sur les pressions morales dont il a fait objet après sa nomination au poste de ministre de la Culture dans le Gouvernement de Boni Yayi, Valentin Djènontin a dénoncé les « militants fictifs », c’est-à-dire « ceux qui n’ont jamais travaillé de près ou de loin » à ses côtés, « des cohabitants du quartier qui l’avaient combattu », mais qui le traite injustement de tous les noms d’oiseau.

Pour lui, ces derniers ont été les premiers à ternir son image pour n’avoir pas été nommés à un poste de responsabilité ou pour ne  pas être  rentrés les poches pleines après une visite.

« La promotion à un poste de responsabilité politique permet de dénicher les militants fictifs », fait-il d’abord remarquer avant de poursuivre « ils sont les premiers à crier à mon orgueil, à mon ingratitude pour ne les avoir pas nommés à un poste ou à mon avarisme parce qu’ils ne retournent pas chez eux avec des sacs de billets chaque fois qu’ils viennent taper à ma porte ».

Selon l’ancien député, les « militants fictifs », « sont les champions des expressions comme, c’est nous qui avons mouillé les maillots avant qu’il ne soit à ce poste ! ».

Quand Valentin Djènontin pense à ces derniers, il ne peut, malgré son exil, s’empêcher de « rire ».

Manassé AGBOSSAGA

Le « principe du respect de l’équilibre régional » était « cher » à Boni Yayi, confie un ancien ministre

Boni Yayi a passé 10 ans à la tête du Bénin (2006-2016). S’il est vrai que les Béninois ont vu beaucoup de ministres défiler, il est aussi vrai que l’ancien président accordait du prix à « l’équilibre régional ». Dans l’épisode 5 de ‘‘Ma Prophétie’’, Valentin Djènontin a insisté sur ce point.

Boni Yayi a passé 10 ans à la tête du Bénin (2006-2016). S’il est vrai que les Béninois ont vu beaucoup de ministres défiler, il est aussi vrai que l’ancien président accordait du prix à « l’équilibre régional ». Dans l’épisode 5 de ‘‘Ma Prophétie’’, Valentin Djènontin a insisté sur ce point.

Selon l’ancien ministre de la Culture, Boni Yayi prenait en compte le principe de l’équilibre régional pour la formation de son Gouvernement et imposait cette même règle à ses ministres.

« Un autre aspect que je me dois de mentionner est le principe du respect de l’équilibre régional cher au Président YAYI », a confié Valentin Djènontin, ajoutant « autant le Chef de l’Etat respectait l’équilibre régional dans le choix de ses Ministres au Gouvernement, autant il exigeait des Ministres l’observance autant que possible du même principe dans le choix des cadres dans les cabinets ministériels pour éviter le régionalisme dans les Ministères ».

Mais à la question de savoir si ce principe est-il toujours respecté sous l’actuel locataire de la marina, l’ancien député, actuellement en exil, lance « C’est discutable ! ».

Manassé AGBOSSAGA

 

« Mes tympans ont souffert le martyr », Valentin Djènontin raconte « les pressions morales » dont il a fait l’objet après sa nomination dans le Gouvernement

La gouvernance en Afrique et particulièrement au Bénin est tributaire d’un certain nombre de tendances lourdes qui affectent son efficacité.

Valentin Djènontin partage dans l’épisode 5 de  »Ma Prophétie » la gestion du pouvoir d’Etat. L’ancien ministre de la Culture de Boni Yayi en profite pour raconter son calvaire après sa nomination. Lire son témoignage.

MA PROPHETIE

Episode 5 : 02 Juin 2022.

Gestion du pouvoir d’Etat : les prémices des pesanteurs sociologiques.

La gouvernance en Afrique et particulièrement au Bénin est tributaire d’un certain nombre de tendances lourdes qui affectent son efficacité.

Dans cet épisode, tirant leçon de mes premières expériences, je partage avec vous mes observations liminaires avant d’aborder plus sérieusement plus tard le sujet dans d’autres épisodes lorsque je serai dans les situations vécues en cours de carrière dans les ministères et administrations.

Dès l’annonce officielle de la liste des membres du Gouvernement, et durant les premiers mois qui l’ont suivie, j’ai fait l’objet de pressions morales inhabituelles qui témoignent du caractère spécifique de notre société et des difficultés de la gestion du pouvoir d’Etat dans notre pays, le Bénin.

En la matière, je ne pense pas être une exception. Ma situation pourrait peut-être paraître atypique en raison :

D’abord, de la période où j’ai été appelé au Gouvernement ; deuxième mandat du Président YAYI où la plupart des cadres en position de responsabilité aux Ministères de la Culture et du Tourisme seraient militants d’un parti politique ou ont des parrains dans le système ;

Ensuite, de ma provenance politico régionale : 6è et 24è circonscriptions électorales ; professionnelle : hôpitaux et CNHU ; religieuse : communauté chrétienne évangélique ; académique : ENA, Lycée Technique Coulibaly, CEMG de Covê.

Enfin, de la culture sociologique béninoise véhiculée par un adage largement répandu à savoir : « on ne mange pas de pomme verte lorsqu’on a un parent sur le pommier ». Voilà un dicton hyper nuisible à la bonne gouvernance.

J’aborderai sommairement le sujet en deux points :

  • Les signes annonciateurs
  • La formation du cabinet ministériel

1- Les signes annonciateurs

– Les appels téléphoniques intempestifs

La première corvée à laquelle l’on est confronté suite à la nomination à un poste de responsabilité est la réception d’un nombre impressionnant d’appels téléphoniques et de messages écrits ou vocaux.

La situation a été particulièrement plus difficile à mon niveau parce que j’avais décidé de ne pas faire comme la plupart des cadres promus qui changent leur numéro de téléphone aux lendemains de leur nomination à un poste de responsabilité.

Mes tympans ont souffert le martyr. Je m’étais demandé si les standardistes de l’OPT ou des sociétés de téléphonie mobile recevaient autant d’appels téléphoniques par jour!

Moi qui étais connu des collègues et amis comme l’homme qui répond aussitôt à tous les messages reçus sans exception d’où qu’ils viennent, je n’avais pas été capable de suivre le rythme. Je n’avais apuré le stock des premiers messages reçus que des semaines plus tard puisque les derniers messages renvoient plus loin dans le téléphone les premiers.

Malgré cet effort et cette souffrance, il n’est pas rare d’entendre curieusement des camarades et amis se plaindre de ne jamais pouvoir me joindre au téléphone. Le plus drôle, c’est que ceux qui n’ont jamais essayé d’appeler le numéro ou qui ne l’ont même pas, se mêlent également à ces critiques.

Nous sommes une spéciale société de suspicion et de calomnie.

– Le nouvel arbre généalogique imaginaire.

Dès que l’on accède à une parcelle de pouvoir élevé, l’on découvre subitement de nombreux nouveaux parents inconnus depuis des lustres.

C’est ainsi que j’ai su que la dame X ou le jeune homme Y est l’enfant du cousin de la mère de ma grand-mère ou de mon grand-père.

L’autre étudiant, fonctionnaire ou maçon dont la femme est en attente d’accouchement à l’hôpital est l’enfant de la copine d’enfance de ma mère.

Le jeune diplômé en quête d’emploi qui était arrivé l’autre fois à la maison est le petit-fils de la tante qui s’est mariée dans le village de l’autre bout du quartier.

J’avais aussi bizarrement découvert des amis de classe avec qui je n’avais jamais fait les bancs ; etc…. C’est trop compliqué.

S’il est une bonne chose de se rendre subitement compte qu’on est issu d’une grande famille qui couvre tout le territoire national et au-delà, il n’est pas tout aussi simple d’en gérer les implications multiples et multiformes.

– Les militants fictifs

La promotion à un poste de responsabilité politique permet de dénicher les militants fictifs, c’est-à-dire ceux qui n’ont jamais travaillé de près ou de loin à mes côtés, des cohabitants du quartier qui m’avaient combattu. Ils sont les premiers à crier à mon orgueil, à mon ingratitude pour ne les avoir pas nommés à un poste ou à mon avarisme parce qu’ils ne retournent pas chez eux avec des sacs de billets chaque fois qu’ils viennent taper à ma porte. Ce sont les champions des expressions comme, c’est nous qui avons mouillé les maillots avant qu’il ne soit à ce poste ! Rires…

– Les cadres rapporteurs

Lorsque l’on arrive nouvellement à la tête d’un Ministère et que l’on manque de vigilance, d’attention, de sagesse, il est facile d’être récupéré par des cadres menteurs, rapporteurs et manipulateurs. Ils sont les premiers à chercher à rentrer dans les bonnes grâces du nouveau patron. Matin, midi et soir, ils sont à la porte du Ministre pour venir le saluer.

Spécialistes des fiches douteuses, ils se montrent les plus disponibles. Profitant des fiches à contenu équivoque, ils vous distraient et profitent de l’accueil pour rapporter leurs collègues, médire d’eux en les présentant comme les démons et la peste dont il faut se méfier si l’on veut réussir sa mission à la tête du Ministère.

Ces cadres sont nombreux dans nos administrations. Nocifs et dangereux, il faut se méfier d’eux si l’on ne veut pas creuser sa propre tombe en prenant leurs ragots pour vérité d’évangile. Pris à leurs pièges, vous vous rendrez méfiants, suspicieux, distants des meilleurs cadres consciencieux loin des bavardages et des fumisteries.

Pour éviter ces palabres et tenir à l’écart cette catégorie de personnes, dès ma première rencontre avec le cabinet et les cadres du Ministère, j’ai clairement expliqué aux collaborateurs en poste avant ma nomination que s’il y a une discipline dans laquelle je suis très nul, c’est d’écouter les médisances, les calomnies de certains cadres sur leurs collègues.

Je suis prêt et disponible à recevoir et écouter tout le monde, des hauts cadres aux techniciens de surface, mais seulement pour traiter avec chacun sa préoccupation.

Au cas où il y aurait un différend entre collègues et que mon intervention serait utile pour sa résolution, il faut que le plaignant vienne avec son collègue qu’il accuse. Il aura ainsi la latitude d’étaler devant l’intéressé tout le mal qu’il pense de lui. L’accusé aura ainsi l’occasion de donner sa version des faits. S’il y a offenses, des excuses seront présentées, le tort réparé et l’entente restaurée pour une nouvelle ambiance de travail vivable.

2- La formation du cabinet ministériel

L’exercice le plus redoutable auquel j’ai fait face au Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme est la formation de mon cabinet ; lequel n’a pu être validé avant mon départ de ce Ministère pour celui de l’Economie Maritime, des Transports Maritimes et des Infrastructures Portuaires.

Je rappelle que le Ministère de la Culture que j’étais appelé à diriger résultait de la fusion de deux anciens ministères : Ministère de la Culture et de la Promotion des Langues Nationales et le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme.

Avant de désigner les membres de mon cabinet, il aurait fallu d’abord faire adopter en Conseil des Ministres le nouveau Décret portant Attributions, Organisation et Fonctionnement (AOF) du Ministère qui va donner naissance au nouvel organigramme du Ministère.

Enfin, le nouvel AOF a été adopté après un travail acharné et soutenu avec les cadres.

Débute le plus dur. Comment d’abord parvenir à dégager des deux anciens cabinets les cadres nécessaires pour former le nouveau cabinet ? Chaque ancien cadre a une chance sur deux d’être maintenu. Ensuite, à celui-là qui sera identifié, il faut le confronter aux dizaines d’autres cadres prétendants dont les dossiers proviennent de la multitude qui se réclame de moi ou dont je suis l’émanation : milieu politique, milieu géographique, milieu professionnel, milieu religieux, etc…..

En l’espace de trois mois, j’ai reçu tellement de CV, que d’une chemise à rabat au début, j’étais parvenu à remplir une dizaine de cartons bourrés de cartables à sangles contenant des chemises dossiers avec des dizaines de CV chacune.

Presque tous les jours, la liste des CV s’allonge.

Chaque groupe a son argumentaire pour se positionner comme le plus indiqué à me proposer les cadres à nommer dans mon cabinet.

  • Les militants et cadres de la sixième circonscription électorale

Ils attendent avec impatience d’être nommés à un poste de responsabilité dans mon cabinet.

Pour cette catégorie, le Ministre est désigné dans leur circonscription. Il leur est par conséquent redevable puisqu’il est le produit de leurs efforts de campagne.

  • Les cadres d’Agonlin

Pour les notables et cadres de la région Agonlin comprenant les communes de Covè, Zagnanado et Ouinhi, c’est leur fils ou frère qui est promu. Selon eux, c’est la région que le Président de la République a honorée et remerciée à travers la promotion d’un Agonlinou dans son gouvernement. Par conséquent, je n’ai aucune raison à ne pas choisir exclusivement des fils d’Agonlin pour m’entourer dans mon Ministère.

Le pire dans cette affaire, certains dans leurs malveillantes manigances sont allés jusqu’à mentir sur mon compte auprès des notables de la région en rapportant que j’aurais publiquement déclaré ne rien devoir à Agonlin parce que je ne serais pas originaire de Covè.

Cette affabulation a fait grand bruit dans la région auprès des notables et de mes camarades de classe du collège de Covè.

Moi, DJENONTIN-AGOSSOU Valentin, né à Zogba Covè de père de ce village ; de mère de Hounso Covè, puis-je nier mon origine ?

J’ai fréquenté l’Ecole primaire catholique des garçons de Covè devenue Ecole Primaire Publique d’Ahito avant le Collège d’Enseignement Moyen Général de Covè jusqu’en classe de 3è avec beaucoup de camarades presque tous vivants.

Je n’ai quitté mon village Covè qu’après ma réussite au concours AB3 pour venir continuer mes études au second cycle du Lycée Technique Coulibaly de Cotonou.

Avec un tel parcours dans ma ville natale, est-ce imaginable que je puisse déclarer n’être pas natif d’Agonlin Covè ?

A m’entendre parler dans ma langue locale, à -t-on besoin d’avoir un linguiste à côté avant d’identifier mon appartenance ethnique ou géographique ?

Pourtant, il s’est trouvé parmi mes frères des hommes capables d’une telle stupidité que l’on ne retrouve qu’en politique de bas étage.

  • La structure faîtière des églises évangéliques.

Pour les responsables de cette entité, ma promotion résulterait de mon appartenance au corps de Christ ; par conséquent, la désignation des membres de mon cabinet doit recevoir leur onction.

  • Les cadres de ma dénomination religieuse (église).

Pour la plupart des cadres, jeunes et certains responsables de mon église, je suis nommé Ministre au nom de cette congrégation. En conséquence, je dois promouvoir tous les cadres. Tous les jeunes diplômés sans emploi doivent être embauchés.

  • Mes collègues du C.N.H.U. et des hôpitaux

Pour ceux-là, j’ai été nommé Ministre en raison du travail laborieux abattu par certains d’entre eux pendant que j’étais DGA/CNHU pour assurer la continuité du service public lors des grèves perlées sauvages de certains syndicalistes manipulés à coup d’argent et qui paralysaient régulièrement les hôpitaux et établissements scolaires et universitaires malgré les énormes avantages obtenus par ces corporations en particulier et les fonctionnaires en général sous le régime de YAYI.

Ceux qui avaient bravé les menaces et intimidations en son temps pour assurer le fonctionnement des hôpitaux, voyaient en ma nomination le couronnement de leurs efforts et sacrifices. Nombreux attendaient d’être récompensés par moi à travers une promotion à un poste de responsabilité.

  • Les anciens camarades d’université, de l’ENA, du lycée et du collège.

La nomination de Valentin dans le gouvernement, c’est l’honneur et la chance de toute la promotion. Ils doivent être nommés à mes côtés pour m’accompagner dans la réussite de la nouvelle mission républicaine.

Chers amis lecteurs, voilà les équations complexes à plusieurs inconnus que je me devais de résoudre avant de former mon cabinet au MCAAT.

Déjà fusionner les deux cabinets originels en un seul n’était pas une sinécure. Chaque ancien directeur ou cadre avait dès le départ une chance sur deux d’être maintenu dans le nouveau cabinet, compte non tenu des centaines autres prétendants dont les CV attendaient dans une dizaine de cartons soigneusement rangés.

Après plusieurs tentatives, j’ai fini par boucler la mouture définitive de mon projet de nomination.

La fiche à renseigner pour le projet de nomination en conseil des ministres comportait plusieurs colonnes avec des intitulés ci-après :

  • La désignation du poste
  • Le nom de l’occupant avec l’indication de son origine (Commune/Département)
  • Le motif du départ
  • Le nouveau poste pour le cadre à remplacer
  • Le nom du cadre proposé avec l’indication de son origine (Commune/Département)
  • Sa qualification
  • Son ancien poste
  • Observations

J’ai fini par déposer mon projet de nomination au Secrétariat Général du Gouvernement pour examen et avis par le comité interministériel chargé de valider les projets de nomination. Ledit comité était dirigé par le Premier Ministre Irenée Pascal KOUPAKI.

L’avis de ce comité est obligatoire avant l’accord du Chef de l’Etat pour la programmation du projet de nomination en Conseil des Ministres pour approbation.

Le comité chargé d’examiner les propositions de nomination a le pouvoir de réaménager le projet. Il arrive souvent qu’il pose son véto en bloquant le projet de nomination ou le réaménager au point de le dénaturer avec des noms inconnus du Ministre titulaire.

Il faut tout de même, à la décharge du comité, souligner qu’il pourrait aussi recevoir des instructions du Président de la République.

Un autre aspect que je me dois de mentionner est le principe du respect de l’équilibre régional cher au Président YAYI. Autant le Chef de l’Etat respectait l’équilibre régional dans le choix de ses Ministres au Gouvernement, autant il exigeait des Ministres l’observance autant que possible du même principe dans le choix des cadres dans les cabinets ministériels pour éviter le régionalisme dans les Ministères.

Ce souhait est il toujours respecté ? C’est discutable !

Je profite de ces rappels pour porter à la connaissance de l’opinion quelque chose que la plupart des béninois ignoraient. Dans le communiqué du Conseil des Ministres, le nom de chaque cadre nommé est précédé de la formule « Sur proposition du Ministre X, Monsieur Y est nommé ……. ». Il s’agit d’une formule protocolaire. S’il est courant que la plupart des cadres nommés soient du choix du Ministre titulaire, ce n’est toujours pas le cas. Il arrive quelques fois que le cadre soit proposé par un autre Ministre en compensation d’un autre poste ou carrément proposé par les membres du comité de validation ou sur instructions du Chef de l’Etat.

Un Ministre peut recevoir dans son cabinet un cadre supposé être nommé par ses soins mais qu’il n’a jamais vu ou connu.

Cette pratique a de tout temps existé sous tous les régimes.

Autant le Président de la République ne connaît nécessairement pas personnellement tous les ministres de son Gouvernement avant leur nomination, autant aucun Ministre ne pourrait exiger pourvoir seul personnellement à 100% à tous les postes de son Ministère.

Outre la compétence, beaucoup d’autres paramètres entrent en ligne de compte dans la formation des cabinets et la solidarité gouvernementale est sacrée en la matière pour permettre au Chef de l’Exécutif de manager un certain nombre de situations pour la paix sociale, l’équilibre régional et l’harmonie de l’équipe gouvernementale.

Le projet de nomination des membres de mon cabinet du MCAAT que j’ai déposé au Secrétariat Général du Gouvernement n’a pu jamais être programmé en Conseil des Ministres avant mon départ du Ministère pour être nommé au Ministère Délégué auprès du Président de la République, Chargé de l’Economie Maritime, des Transports Maritimes et des Infrastructures Portuaires.

Du coup à la tête de ce Ministère, j’ai travaillé durant mon séjour exclusivement avec les collaborateurs nommés et laissés par mes prédécesseurs.

Je n’ai fait aucune nomination sauf les agents couramment désignés sous le vocable de « personnel proche du Ministre » que sont : la secrétaire particulière, l’assistant du ministre, l’attaché de cabinet, le protocole, le garde du corps et le chauffeur.

Je n’avais même pas changé le Chargé de communication (C/com) laissé par le Ministre Ganiou SOGLO.

En dehors de ceux-là, j’ai nommé par arrêté des intérimaires à quelques rares postes devenus vacants soit par départ à la retraite, soit par nomination du cadre à un poste dans un autre département ministériel.

Combien sont-ils ces militants, camarades, notables, coreligionnaires, amis, parents à comprendre les difficultés que j’avais en ce temps à nommer des cadres dans mon cabinet ?

Ma seule rétribution auprès de ces camarades a été de vives critiques, calomnies, haines et dénigrements infondés. Il est un homme égoïste, ingrat. Il ne souhaite le bonheur de personne d’autre.

Dans un tel environnement, les premiers ennemis du Ministre promu sortent des rangs de ses proches parents, amis, camarades, militants, coreligionnaires simplement parce leur espoir d’être nommé à un poste a été déçu.

J’exprime ici à tous ces camarades ou entités ma gratitude pour leurs prières, leur travail acharné et engagement à mes côtés pendant des périodes périlleuses.

Je sollicite à travers ces lignes la compréhension et le pardon de tous ceux qui m’avaient maudit en ces moments parce que je ne les avais pas nommés à un poste simplement parce que je ne le pouvais.

Ils doivent être fort édifiés, je l’espère, en lisant en ce moment ces quelques lignes de témoignage.

« C’est lui (DIEU) qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence. Il révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui. »

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin.

Salaire des ministres sous Boni Yayi : Valentin Djènontin dit tout dans l’épisode 4 de ‘‘Ma Prophétie’’

Chose promise,  chose due. Valentin Djènontin avait promis révéler le salaire des ministres de Boni Yayi. C’est chose faite. Dans l’épisode 4 Ma Prophétie, l’ancien ministre de la Justice a tout dit sur ce sujet. Lire ses révélations.

 

Chose promise,  chose due. Valentin Djènontin avait promis révéler le salaire des ministres de Boni Yayi. C’est chose faite. Dans l’épisode 4 Ma Prophétie, l’ancien ministre de la Justice a tout dit sur ce sujet. Lire ses révélations.

 

MA PROPHETIE

Episode 4 : 19 Mai 2022

Le salaire des Ministres du Président YAYI Boni.

Le salaire que gagnent les Ministres est un sujet qui a toujours fait l’objet de polémique et de débat entre syndicalistes, travailleurs, population, militants et proches.

Ici, je voudrais lever un coin de voile sur ce que gagnaient les Ministres sous le régime du Président YAYI.

L’éclairage que j’apporte ici se rapporte au second mandat du Président YAYI Boni (2011-2016), période au cours de laquelle j’ai été plusieurs fois Ministre.

Trois éléments retiennent mon attention dans la rémunération des Ministres sous le Président YAYI :

– Les primes d’installation

– Le salaire mensuel

– L’assurance maladie.

Contrairement aux chiffres mirobolants souvent avancés :

– Les primes d’installation.

Pour leur installation, les Ministres nouvellement nommés au Gouvernement de YAYI ont droit à une prime de cinq (5) millions de francs CFA par Ministre et non 50 ou 100 millions comme je l’entends souvent dire.

Cette prime est payée une seule fois même si le Ministre est reconduit plusieurs fois dans le gouvernement suite aux remaniements ministériels.

A preuve, personnellement, j’ai participé à sept (7) Gouvernements du Président YAYI Boni dans trois départements ministériels différents entre 2011 et 2015; mais je n’ai perçu lesdites primes qu’une seule fois.

Je vous raconte une petite anecdote. Un jour, en compagnie de quelques collègues Ministres, nous étions allés voir certains responsables de l’une de nos communautés. Dans une blague, l’un nous dit « Messieurs les Ministres, il paraît que vous percevez en début de fonction 50 millions et vous nous laissez ainsi ?». Les collègues et moi avions éclaté de rire ainsi que nos hôtes. J’ai répondu à la personne qui a soulevé la préoccupation que ce n’était pas vrai et mieux, cette prime n’est pas automatiquement perçue. La preuve était que nous ne l’avions même pas encore reçue au moment où l’on parlait.

La prime est payée bien plus tard par le Trésor Public après des formalités administratives.

– Le salaire mensuel du Ministre.

Chaque Ministre gagnait un salaire brut (salaire de base plus diverses primes et indemnités) de Un million sept cent mille (1.700.000) francs CFA.

Ce salaire est frappé d’IPTS (Impôts Progressifs sur Traitements et Salaires) d’un peu plus de cinq cent mille (500.000) francs CFA.

En définitive, chaque Ministre percevait en net un salaire mensuel de Un million cent ou deux cent mille (1.100 ou 1.200.000) francs CFA selon ses charges familiales (nombre d’enfants à charge).

Ce salaire comprend les salaires du personnel de maison (cuisinier, jardinier, etc..) que le Ministre doit défalquer de son salaire et payer directement ses employés.

Ce salaire est celui que j’ai perçu ainsi que la quasi totalité de mes collègues.

Je ne sais pas si le Premier Ministre, le Ministre d’Etat et les Ministres vivant à l’extérieur avant leur nomination percevaient un salaire différent des nôtres.

– L’assurance maladie.

Le Ministre bénéficie avec sa famille (épouse et enfants de 21 ans au plus) d’une couverture sanitaire matérialisée par une assurance maladie à la charge de l’Etat.

Voilà la réalité des choses en ce qui concerne la rémunération des Ministres sous le Président YAYI en mon temps.

D’ailleurs, les salaires politiques ne constituent pas un secret. Un Décret définit ces salaires et en tant qu’acte réglementaire, il fait en principe l’objet de publication au Journal Officiel de la République.

Contrairement aux salaires des fonctionnaires, le salaire des Ministres n’a connu aucune augmentation sous le mandat du Président YAYI.

A cet effet, je ne crois pas violer un secret en vous racontant un débat qui a eu lieu un jour en Conseil des Ministres.

Aux lendemains de l’augmentation à polémique de 25% du salaire des fonctionnaires suite aux pressions des centrales syndicales hyper puissantes dans le temps (Rires), les Ministres ont demandé au Président de la République, YAYI Boni d’améliorer légèrement leurs traitements. Le refus catégorique du Chef de l’Etat a été immédiat. Selon lui, augmenter le salaire des Ministres juste après l’augmentation de celui des fonctionnaires dans un contexte de crise sociale notoire à peine contenue, serait perçu comme une provocation des syndicats surtout que les Ministres gagnent relativement mieux que la plupart des cadres de l’administration ; certains Directeurs Généraux de Société gagnent plus que leurs Ministres de tutelle.

Il n’était pas prêt à engager ce bras de fer avec les partenaires sociaux.

S’il y avait un exercice que je me refusais de faire, c’était de vous entretenir sur la manière dont la plupart des Ministres sous le Président YAYI dépensaient leur salaire. Toutefois, pour éviter de donner à mon exposé un goût d’inachevé, je vous raconte un peu ce qui se passait en raison surtout des conditions particulièrement difficiles dans lesquelles nous avions travaillé : vivacité démocratique où les postes électifs étaient pourvus suite à des élections libres, transparentes, inclusives, pacifiques ; où les syndicats, les étudiants pouvaient manifester leurs mécontentements par des grèves perlées ; où des magistrats, avocats, membres de la société civile pouvaient organiser des marches de toutes les couleurs ; où les citoyens, les journalistes, les membres d’ONG pouvaient librement exprimer leurs opinions et même traiter le Président de la République de tous les noms d’oiseaux, menacer devant caméras et micros les Ministres sans craindre la prison, sans être enlevés, sans être tués ou contraints à la clandestinité ou à l’exil.

Dans cette atmosphère, le Président YAYI a choisi d’être constamment aux côtés de son peuple, détenteur exclusif de la souveraineté et de la légitimité sur le terrain avec ses Ministres. Cette propension du Président à être tout le temps au contact de la population, que d’aucuns qualifiaient de populisme pouvait se justifier par la nécessité d’apporter le son de cloche du Gouvernement au bas peuple régulièrement abreuvé de mensonges, de montages, d’intoxications aux fins de le manipuler contre l’exécutif. Ces sorties permettaient de présenter à la population non seulement les réalisations de l’exécutif mais aussi et surtout de lui expliquer les causes des tensions artificielles entretenues sur le terrain par la classe politique dont la face et les ambitions cachées se révèlent depuis Avril 2016.

Dans ces conditions, le contrôle territorial de l’électorat par les Ministres politiquement engagés devenait un enjeu vital, primordial et crucial puisque les élections (locales, communales, législatives, présidentielle) se gagnaient de hautes luttes.

N’était pas Chef de quartier ou de village, Chef d’arrondissement, Maire, Député celui que désigne simplement le Président de la République, mais celui qui avait un électorat et qui contrôlait avec les militants du parti sa circonscription électorale.

Ces descentes régulières des Ministres dans leur localité n’étaient pas sans incidence sur leur salaire. Ces déplacements avaient un coût et un prix à payer.

L’entretien de l’électorat se fait à travers non seulement la présence physique régulière du Ministre sur le terrain aux côtés de la population, mais aussi et surtout par la prise en charge financière des évènements heureux et malheureux des militants; le financement des activités des associations de femmes, des mouvements de jeunes, des scolaires, des étudiants, des groupements socio culturels, l’appui matériel et financier aux chefs traditionnels, têtes couronnées, dignitaires religieux, responsables de confessions religieuses, les cadeaux pour les fêtes de fin d’année, etc….

Donc, sur le salaire du Ministre, surtout ceux qui étaient politiquement actifs et engagés sur le terrain, étaient greffées d’énormes charges sociales inimaginables.

Les sollicitations étaient si énormes et récurrentes que, malgré tous les efforts et sacrifices du Ministre, il était incompris de la famille, des parents, des amis, des militants, des responsables d’associations et de mouvements; chaque personne ou chaque groupe estimant n’avoir pas assez reçu oubliant littéralement que le Ministre reçoit par jour et de toutes parts des centaines de demandes de toutes natures et qu’il n’a pas une planche à billets.

Derrière l’aisance apparente de certains Ministres d’alors, se cachait une véritable misère puisqu’ils étaient écrasés par les demandes d’assistance.

Je pourrais affirmer que la prospérité relative d’antan était bien partagée non seulement au niveau macro mais aussi au niveau micro.

Tout Ministre qui n’avait pas le sens du partage avec sa population ne pouvait rester dans l’arène politique béninoise.

Avec le recul, à titre personnel, je continue de croire que l’homme politique doit être humble, empathique, sympathique et généreux.

Néanmoins, j’estime que cela ne devrait pas être la norme en politique que le Ministre ou le Député soit perçu comme le responsable régional des services sociaux. Les populations doivent comprendre que les autorités politiques n’ont pas vocation à régler personnellement leurs problèmes financiers ou à leur faire des cadeaux et autres dons.

Les ministres, les députés, les responsables politiques, de par le salaire relativement élevé qu’ils gagnent, doivent faire preuve de générosité pour aider les populations s’ils le peuvent ; mais, cela ne devrait pas constituer un critère de choix politique. Il s’agit d’une déviance comportementale qui a été installée par certains hommes politiques aux lendemains de la Conférence Nationale et progressivement entretenue. Nous avons tous l’impérieuse obligation de travailler à endiguer cette habitude par l’éducation à la citoyenneté.

Mais à l’examiner de près, le harcèlement financier des Ministres et Députés par une certaine couche de la population a de mon point de vue sa source dans le chômage notoire des jeunes sans emploi, la misère prononcée des cultivateurs, artisans, vendeuses, etc…, la non couverture sanitaire de tous par une assurance maladie; bref un problème de développement et de distribution. Il urge véritablement que les hommes politiques repensent le modèle de développement du Bénin et surtout les questions sociales d’emploi, de santé, de solidarité, d’éducation pour toutes les couches de la population au plan national.

Nous devons sortir des sentiers battus, changer totalement de paradigmes et rentrer dans une dynamique d’innovation avec seule référence le bien-être social intégral, holistique de tous les citoyens quel que soit leur statut.

Tout développement qui ne place pas l’Homme au cœur des préoccupations est vicieux, vaniteux et anti progrès. Ce système ne générera qu’indignation, mépris, mécontentement et révolte.

Gouvernants, gouvernés, à chacun de jouer convenablement sa partition pour le bonheur de toute la communauté, pour la paix et l’harmonie.

« C’est la bénédiction de l’Eternel qui enrichit, et il ne la fait suivre d’aucun chagrin. » Proverbes 10 :22

Les semaines à venir, je vais m’essayer à la complexité, aux tendances lourdes de la gouvernance dans notre pays. Soyez toujours nombreux à me lire.

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

Episode 3 ‘‘Ma Prophétie’’: Valentin Djènontin raconte son premier Conseil des ministres sous Boni Yayi et fait des révélations

Par Décret 2011-450 du 28 Mai 2011 portant composition du Gouvernement, le Président Boni YAYI nomma les Ministres du premier Gouvernement de son second quinquennat (2011-2016).

Valentin Djènontin a publié ce jeudi 05 mai 2022 l’épisode 3 de  »Ma Prophétie ». Il y raconte son premier conseil des ministres sous l’ancien président Yayi… 

𝐌𝐀 𝐏𝐑𝐎𝐏𝐇𝐄𝐓𝐈𝐄

𝐄𝐩𝐢𝐬𝐨𝐝𝐞 𝟑 : 𝟎5 𝐌𝐚𝐢 𝟐𝟎𝟐𝟐 – 𝐌𝐎𝐍 𝐏𝐑𝐄𝐌𝐈𝐄𝐑 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐄𝐈𝐋 𝐃𝐄𝐒 𝐌𝐈𝐍𝐈𝐒𝐓𝐑𝐄𝐒

Par Décret 2011-450 du 28 Mai 2011 portant composition du Gouvernement, le Président Boni YAYI nomma les Ministres du premier Gouvernement de son second quinquennat (2011-2016).

La nouvelle équipe composée de 26 membres dont 8 femmes a pour innovation la création du poste de Premier Ministre attribué à Monsieur Pascal Irenée KOUPAKI. Il est chargé de la Coordination de l’Action Gouvernementale, de l’Evaluation des Politiques Publiques, du Programme de Dénationalisation et du Dialogue Social.

Presqu’entièrement renouvelée, la nouvelle équipe gouvernementale ne compte en son sein que 5 anciens Ministres dont 3 ont été maintenus à leurs postes.

Le seul Ministère d’Etat qui a eu la charge de la Défense Nationale est dirigé par Monsieur Issifou KOGUI N’DOURO, qui avec le Ministre KOUPAKI, détiennent le record de longévité aux côtés du Président YAYI depuis 2006.

C’est cette nouvelle équipe de 26 membres qui a été convoquée pour siéger le mercredi 08 Juin 2011 autour de la table de ce premier Conseil des Ministres de YAYI II au Palais de la Présidence de la République.

Nouveau Ministre de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme, je me suis rendu tôt à l’ex Ministère de l’Artisanat et du Tourisme, non loin de l’Aéroport Bernardin GANTIN aux fins de m’apprêter pour le Palais de la Présidence de la République où se tiendra à 10 heures la première rencontre des Ministres.

Je rappelle que le nouveau Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme résulte de la fusion de deux anciens Ministères : celui de la Culture, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales et celui de l’Artisanat et du Tourisme.

C’est donc ce gros Département ministériel que je suis désormais appelé à diriger.

Les Secrétaires Généraux des deux Ministères via les Secrétaires Particulières m’ont convoyé une vingtaine de cartables bourrés de chemises dossiers contenant des communications avec les avis émis par les conseils de cabinet de chacun des deux ex Ministères.

Drapé d’un boubou blanc, embarqué à bord du véhicule administratif conduit par l’un des conducteurs du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme qui s’est volontairement mis à ma disposition à la prise de service, j’ai franchi à 9H 15 minutes le portail de la Présidence de la République après deux contrôles de la garde présidentielle : un premier contrôle juste au début du premier portail non loin du Centre Culturel Français et le second au filtrage de la Présidence. Mon garde du corps à bord du véhicule, assis devant aux côtés du chauffeur déclinait chaque fois mon identité.

Le véhicule s’immobilisa dans la cour intérieure du grand bâtiment de la Présidence.

Un impressionnant dispositif de presse (publique et privée) était visible dans la cour en face de l’entrée principale du bâtiment.

Descendu à peine de mon véhicule, je fus soumis aux questions multiples des journalistes. L’essentiel des questions était de recueillir mes sentiments après ma nomination, mes sentiments avec ce baptême de feu, ma vision et mes attentes.

Après avoir répondu aux questions des journalistes, un fonctionnaire du Protocole d’Etat s’est mis devant moi pour me conduire dans la salle du Conseil des Ministres.

Dans cette spacieuse salle, autour d’une impressionnante table ovale sont disposés les fauteuils des Ministres.

Devant chaque fauteuil, se trouve posée sur la table une affichette (panneau) portant l’inscription du nom, prénom, dénomination du Ministère de l’occupant du siège.

La place que doit occuper le Ministre de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme que je suis est juste située légèrement à gauche à l’entrée de la salle. Après avoir salué ceux qui y étaient avant mon arrivée, je suis venu prendre place. J’observais tout dans les moindres détails autour de moi.

Chaque Ministre est tenu de prendre siège à la place qui lui est réservée.

Par la suite, j’ai compris que la disposition des fauteuils dans cet ordre autour de la table n’est pas le fruit du hasard. Cela répond à un ordre protocolaire de préséance.

Mes observations les plus significatives dans la salle du conseil des Ministres.

Au fond de la salle, se trouve le siège du Président de la République.

En face de lui, du côté opposé du second bout de la table ovale se trouvent les fauteuils du Secrétaire Général du Gouvernement (SGG), M. Edouard OUIN OURO et de son Adjoint, M. Eugène DOSSOUMOU.

Légèrement en retrait, à la droite des SGG, se trouvent les sièges de la Directrice du Cabinet Civil du Chef de l’Etat, Madame Véronique BRUN HATCHEME et de son Adjoint, Monsieur Pascal GANDAHO.

Du côté gauche des sièges des SGG, se trouvent les sièges du Secrétaire Général de la Présidence de la République, Monsieur Emmanuel TIANDO et de son Adjointe, Madame Inès ABOH HOUESSOU.

A la droite du Président de la République, se trouve le Premier Ministre KOUPAKI, suivi du Ministre Benoît DEGLA, chargé de l’Intérieur et de la Sécurité Publique.

A la gauche du Président de la République, se trouve le Ministre d’Etat chargé de la Défense Nationale, Monsieur Issifou KOGUI N’DOURO, suivi du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme, Porte-Parole du Gouvernement, Madame Akuavi Marie-Elise GBEDO.

Ce qu’il convient de faire remarquer dans cette disposition des Ministres autour de la table du Conseil des Ministres et du Président de la République est que, moins le siège d’un Ministre est éloigné du fauteuil du Président de la République, plus il occupe un rang élevé dans le Gouvernement. Plus le siège du Ministre est loin du fauteuil du Président de la République, moins son rang est élevé dans le Gouvernement.

D’un bout à l’autre, la presse entra dans la salle du Conseil pour filmer les Ministres positionnés à leurs places.

Quelques minutes après, la porte du côté droit du fauteuil du Président de la République s’ouvrit. On aperçoit un homme de teint clair, barbes et moustaches bien taillées, dans une démarche élégante faire son entrée en salle. Il s’agit de l’Ambassadeur Jean-Pierre EDON, le Protocole du Chef de l’Etat. D’une voix forte il dit : « Monsieur le Président de la République » pour annoncer l’arrivée du Chef de l’Etat.

Toute l’assistance se leva et le Président de la République fit son entrée en salle accompagné de son Aide de Camp, Monsieur Abdoulaye MORO et de quatre autres membres de la garde rapprochée, qui tous sont sortis aussitôt après la prise de siège par le Chef de l’Etat qui, d’un geste de tête et des mains a invité les membres du Gouvernement à s’asseoir.

Après les salutations et présentation d’usage, le Président de la République a félicité les Ministres pour leur nomination dans le Gouvernement.

Il a longuement prodigué de sages conseils à ses collaborateurs que nous sommes désormais. Il a particulièrement mis l’accent sur la solidarité gouvernementale, l’esprit d’équipe, le respect des symboles de la République, le sacrifice de soi.

La parole fut ensuite donnée au Secrétaire Général du Gouvernement pour donner lecture de la Charte du Gouvernement qui nous avait été entre temps distribuée.

Le document a fait l’objet de lecture commentée par le Chef de l’Etat et le Premier Ministre.

A la fin de cet exercice, il nous avait été demandé d’apposer nos signatures au bas de la charte si nous y adhérons.

NB : A la fin de la dernière page, il est mentionné ce qui suit « chaque Ministre doit se rendre disponible 24H/24H »

Au Président YAYI de commenter : « votre téléphone doit être posé sur votre poitrine et répondre comme les battements de votre cœur ». Rires… L’assistance éclata de rire.

Le Secrétaire Général du Gouvernement distribua à nouveau une nouvelle fiche. Celle-ci est un état signalétique. Un certain nombre d’informations sont demandées aux Ministres. Ils doivent surtout veiller à l’orthographe correcte de leur nom et prénom(s).

Au nombre des pièces à fournir, il y a entre autres le Relevé d’Identité Bancaire (RIB).

Dans un prochain épisode, j’aborderai le salaire que gagnent les ministres sous le régime du Président YAYI dans les gouvernements auxquels j’ai pris part.

Une suspension du conseil pour quelques minutes est annoncée. Les Ministres ont été invités à sortir dans la Cour pour la photo de famille sur l’esplanade de la Présidence de la République.

Le Chef du Protocole d’Etat était là pour indiquer à chaque Ministre la place qu’il doit occuper autour du Chef de l’Etat suivant son rang.

Après la photo de famille, nous sommes retournés en salle du conseil pour véritablement démarrer la session hebdomadaire du Conseil des Ministres.

Dans la pratique, le Conseil des Ministres se déroule suivant un ordre du jour précis numéroté appelé O.J.

Une fiche soigneusement préparée par le SGG comporte l’OJ et la liste des dossiers à étudier.

Sur instructions du Président de la République, le SGG appelle les dossiers dans l’ordre.

Chaque fois qu’un dossier est appelé, le Chef de l’Etat ouvre le débat pour recueillir l’avis de chaque Ministre. Il convient de signaler que ces dossiers avaient été minutieusement étudiés par le cabinet de chaque Ministère. Les conclusions et avis du Ministère sont consignés sur une fiche que le Ministre détient par devers lui et qu’il lit. Il arrive souvent que, compte tenu de l’évolution des débats, le Ministre, suivant la connaissance qu’il a du dossier, donne des explications qui ne sont pas forcément sur la fiche qui lui avait été préparée par son cabinet.

A la fin de chaque débat, le Président de la République ou le Premier Ministre fait la synthèse et dicte au SGG qui la consigne la décision prise par le Conseil des Ministres. Le SGG et son Adjoint prennent note de tout le débat et de la conclusion.

Après le premier tour de table, j’ai détecté et noté qu’après le Chef de l’Etat, Docteur Boni YAYI, le « Pape » du Conseil des Ministres a pour nom Irenée Pascal KOUPAKI. Il est l’homme fort du régime respecté et honoré de tout le Gouvernement ainsi que des membres du cabinet du Président.

Les « cardinaux » du Conseil sont les Ministres Issifou KOGUI N’DOURO et Marcel Alain de SOUZA.

Chemin faisant, j’ai découvert plus tard les Evêques, les Vicaires Généraux, les Curés de paroisse et les vicaires.

Ce fut tout un monde, un autre monde.

Le Secrétaire Général du Gouvernement est la mémoire du Conseil des Ministres. Il est la cheville ouvrière de l’organisation matérielle et intellectuelle du Conseil. Il prend note avec son Adjoint de tous les débats du conseil dont il fait la synthèse qui est lu à la presse comme communiqué du Conseil des Ministres.

Le Conseil terminé, les membres du Gouvernement (Ministres, Secrétaires Généraux, Directeurs du Cabinet civil du Président) sont invités au réfectoire pour ceux qui le désirent.

Voilà en grands traits le déroulement de ma première participation au Conseil des Ministres.

Ce fut un moment pathétique et solennel.

Soyez toujours nombreux les prochaines fois.

« 𝐃𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐮𝐬𝐬𝐢è𝐫𝐞 𝐢𝐥 𝐫𝐞𝐭𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐮𝐯𝐫𝐞, 𝐝𝐮 𝐟𝐮𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐢𝐥 𝐫𝐞𝐥è𝐯𝐞 𝐥’𝐢𝐧𝐝𝐢𝐠𝐞𝐧𝐭, 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐬𝐬𝐞𝐨𝐢𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐞𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐬, 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐞𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 ». 𝐏𝐬𝐚𝐮𝐦𝐞𝐬 𝟏𝟏𝟑 : 𝟕-𝟖

𝐃𝐉𝐄𝐍𝐎𝐍𝐓𝐈𝐍-𝐀𝐆𝐎𝐒𝐒𝐎𝐔 𝐕𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧.

Valentin Djènontin règle ses comptes avec Claudine Prudencio et les sages d’Abomey-Calavi, mais reconnaît un mérite à Ganiou Soglo dans la suite de l’épisode 2 ‘‘Ma Prophétie’’

Valentin Djènontin a publié ce vendredi 23 avril 2022 la suite de l’épisode ‘‘Ma Prophétie’’ où il dénonce  le régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents. L’ancien député en profite pour régler ses comptes avec   Claudine Prudencio et les sages d’Abomey-Calavi, tout en reconnaissant un mérite à Ganiou Soglo. Détails à travers son récit…

 

Valentin Djènontin a publié ce vendredi 23 avril 2022 la suite de l’épisode ‘‘Ma Prophétie’’ où il dénonce  le régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents. L’ancien député en profite pour régler ses comptes avec   Claudine Prudencio et les sages d’Abomey-Calavi, tout en reconnaissant un mérite à Ganiou Soglo. Détails à travers son récit…

EPISODE 2 : MA PROPHETIE  ‘

PASSATION DE CHARGES AU MINISTERE DE LA CULTURE, DE L’ALPHABETISATION, DE L’ARTISANAT ET DU TOURISME.

Le lundi 06 Juin 2011, j’ai pris service le matin des mains de Madame Claudine Afiavi Prudencio Ministre sortant de l’Artisanat et du Tourisme et le soir des mains de Monsieur Ganiou Soglo, Ministre sortant de la Culture, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales.

S’il faut noter que les passations de service se sont déroulées dans le respect de la tradition républicaine requise, elles ont néanmoins révélé à bien des égards, certaines réalités sociologiques peu connues du grand public quant au vivre ensemble pacifique connu des béninois.

Peut être une image de 5 personnes et personnes debout

Ces passations de service ont été en réalité la rencontre de deux cultures, de deux civilisations et non seulement des échanges de documents administratifs entre trois personnalités politiques.

La passation de charge entre les Ministres PRUDENCIO, SOGLO et moi a révélé quelques traits communs de destin.

Avec la Ministre PRUDENCIO Claudine, je partage la même commune de résidence, la même circonscription électorale (6è), le même électorat.

Avec le Ministre SOGLO Ganiou, je partage le même département d’origine, la même région : le plateau d’Abomey pour l’un et le plateau d’Agonlin pour l’autre ; le tout relevant du ZOU.

La cérémonie de passation de service à l’ex Ministère de l’Artisanat et du Tourisme : l’éclosion d’un régionalisme maîtrisé.

La passation de service apparemment conviviale s’est déroulée devant un parterre d’opérateurs hôteliers, des responsables de structures faîtières de l’artisanat, des responsables d’agences de voyage et autres acteurs, des cadres du Ministère, parents, amis, militants politiques, des sages, notables, particulièrement des commune d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zê, de la région d’Agonlin et de Ouidah.

Cette passation de service a révélé au grand jour ce que personnellement j’ignorais : le régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents.

De nous deux, l’une est originaire de Ouidah avec sa maman native de Godomey (selon ses propres propos) et l’autre est originaire de même que ses géniteurs d’Agonlin Covè.

Pour une frange de leaders politiques natifs d’Abomey-Calavi, même si DJENONTIN a plus d’une trentaine d’années de vie continue à Calavi comme résident où il a quasiment tous ses biens et réalisations, il est un allogène. Il ne doit avoir aucun droit politique dans cette citée.

Pour certains, cette passation de charge entre nous deux est perçue comme le transfert du pouvoir d’un autochtone à un « étranger ».

Curieusement, beaucoup ne s’en cachaient même pas parmi certaines personnes âgées, communément appelées sages ou notables ; véritables véhicules de haine et de régionalisme. Pour cette catégorie de citoyens, l’animation de la vie politique dans la sixième circonscription électorale du Bénin (communes d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zê) devrait être l’apanage des seuls natifs de la région. Les résidents numériquement plus nombreux et grands contributeurs autant que les natifs au développement social, économique, infrastructurel ne doivent nullement prétendre aux fonctions politiques.

Ce régionalisme exacerbé très notoire à Abomey-Calavi, l’est moins à Zê et relativement maquillé à Sô-Ava.

Ce germe de régionalisme révélé à la passation de service a continué à être entretenu par ses adeptes. Le comble a été observé lors des législatives de 2015 où certaines hautes autorités communales et anciens députés se sont ajoutés à la Ministre, aidés dans leur entreprise par d’autres cadres de la région pour me régler mon compte. Heureusement, Dieu m’a toujours sauvé de leur filet.

C’était donc sans surprise que j’ai découvert sur les réseaux sociaux cette vidéo virale où la Députée s’en prenait ouvertement, publiquement devant caméras et micros à ma personne en des termes haineux unanimement condamnés par l’opinion sauf curieusement les institutions de la République et les fameuses ONG de lutte contre le régionalisme, le racisme et l’ethnocentrisme. Rires ..

Cette déclaration historique délivrée en langue Fongbé lors d’une manifestation publique pourrait ainsi se résumer : « Mes chers parents, allez dire aux ZOGBANOU d’aller dans leur pays Agonlin faire la politique. Ils n’ont pas leur place ici. Il n’y a pas de Zogba ici ; c’est à Agonlin. S’ils ne retournent pas chez eux pour faire la politique, ils vont essuyer la honte. Le tout ne suffit pas d’acheter de parcelles à Abomey-Calavi, d’y construire pour prétendre y mener des activités politiques. Moi qui vous parle, je suis de Godomey, parce que ma maman est de Godomey ; son cordon ombilical est enterré ici à Godomey »

La passation de service à l’ex Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales : l’exposition d’une rivalité religieuse étouffée.

Dans l’après-midi du 6 Juin 2011, la passation de service entre le Ministre sortant, Ganiou SOGLO et le Ministre entrant, Valentin DJENONTIN-AGOSSOU a eu lieu en présence des artistes qui ont honoré la cérémonie par la richesse de la musique béninoise, de la chorégraphie et de l’humour. Les hommes de culture, les religieux, les dignitaires de culte Vodoun, les cadres du Ministère, parents, amis, militants étaient massivement au rendez-vous.

Si la passation de service entre les deux personnalités politiques a été très fraternelle et amicale, la prise de parole du représentant des dignitaires du culte Vodoun, en la personne de Dah AGBALENON a mis en lumière l’accueil que certains usagers du Ministère réservent à ma nomination à la tête de l’institution.

A sa prise de parole, Dah AGBALENON, avant de me remettre le cadeau qu’il portait entre ses mains a déclaré : « Monsieur DJENONTIN, nous avons appris que vous êtes chrétien et on vous a envoyé chez nous pour remplacer notre fils ».

A l’instar de cet objet que je vous offre, vous allez écrire jusqu’à vous fatiguer. En effet, le cadeau qu’ils m’ont offert était une image en fonte taillée faite de main d’homme tenant entre ses doigts un stylo.

Il poursuit, « il faut dès à présent inviter vos pasteurs venus ici nombreux à beaucoup prier pour vous parce que la tâche ne vous sera pas facile ».

Prenant la parole, j’ai remercié Dah AGBALENON au nom de ses pairs pour le cadeau reçu. Je lui ai répondu que le message est reçu 5/5 et que les pasteurs aussi présents ont bien entendu ses propos.

Ministre de la République, je serai sans discrimination aucune, à l’écoute de tous. Je vous remercie.

Le clivage religieux affiché par Dah AGBALENON, le premier jour de ma prise de service est demeuré et entretenu par un groupe de prêtres vodoun sous l’égide de ce dernier qui ont délibérément choisi de prendre leur distance vis-à-vis de moi ; mais de passer par tous les moyens pour me rendre la vie difficile à la tête du Ministère.

Par la grâce de Dieu, après quelques mois d’exercice, je suis parvenu à étouffer cette rivalité religieuse et travailler à l’unité des acteurs et usagers dudit Ministère.

Dans un premier temps, j’ai invité et reçu à mon cabinet comme d’autres composantes du Ministère les dignitaires, prêtres Vodoun, les têtes couronnées à une séance de travail.

A cette séance, j’ai clairement expliqué à mes invités ma disponibilité à collaborer franchement et honnêtement avec eux dans le respect mutuel de la foi des uns et des autres.

Je leur ai donné la garantie de ne jamais bafouer leurs croyances, ni piétiner leurs intérêts dans le Ministère ; mais de grâce, qu’ils respectent également ma foi sans chercher à m’obliger à m’aligner à eux dans leurs convictions religieuses.

L’occasion était toute bien trouvée pour leur expliquer mon origine.

Digne fils d’Agonlin, né à Zogba COVE, j’ai été élevé par mon père et ma mère aux pieds de mes grands-parents dans la pure dignité africaine et moulé dans les valeurs morales traditionnelles Mahi.

Je connais bien l’histoire de ma famille et de mon aïeul DAH SOUNBOKO, grand dignitaire Vodoun connu et vénéré en région Agonlin et au-delà. Je ne suis donc pas un novice que l’on peut influencer, intimider ou manipuler. J’ai librement choisi de suivre Jésus-Christ et je respecte chacun dans son choix.

L’Etat béninois est laïc et l’administration neutre. Ministre de la République, je resterai au service de tous : adeptes vodoun, musulmans, chrétiens, athées.

Dans un second temps, est intervenue la réconciliation avec Dah AGBALENON.

En mission en Chine avec mon Directeur de la cinématographie, j’ai fortuitement découvert Dah AGBALENON dans la délégation de la troupe théâtrale HOUINDONABOUA lors d’une audience avec les autorités provinciales.

A la grande surprise de Dah AGBALENON, à ma prise de parole, je l’ai couvert d’éloge en le présentant comme l’un des grands dignitaires du culte Vodoun au Bénin ; ce qui l’a assez impressionné. Son image a été ainsi rehaussée auprès de nos hôtes.

De retour à l’hôtel, il a demandé à me rencontrer ; demande que j’ai favorablement acceptée. Après m’avoir longuement remercié pour le grand honneur que je lui ai fait à sa grande surprise auprès des autorités chinoises, il m’a fait quelques confidences sur les cabales montées contre ma personne pour me rendre la tâche périlleuse à la tête du département ministériel. Il a affirmé que je suis totalement à l’opposé du type d’homme qu’on leur présentait et que tout le mal qu’il disait ou pensait de moi est tombé.

C’est donc à la faveur de cette rencontre fortuite en Chine, que Dah AGBALENON a découvert ma réelle personnalité qui n’avait rien de commun avec le cliché qu’il se faisait de moi.

Je lui ai expliqué qu’il avait tort de constituer un front anti DJENONTIN et d’aller en guerre contre moi sur la base de simples faux témoignages au lieu de m’approcher avec son groupe et chercher à me connaître, à me découvrir et non se fonder simplement sur mon appartenance religieuse pour me fuir et me combattre.

Bref, la brèche ouverte le jour de ma prise de service a été définitivement fermée avec les dignitaires du culte vodoun et têtes couronnées durant tout mon séjour à la tête du Ministère de la Culture.

C’est le lieu de saluer et de reconnaître la dignité du Ministre Ganiou SOGLO, qui ne s’est nullement mêlé à ces petites guerres. Mes relations avec lui sont toujours restées fraternelles et amicales. Elles se bonifient d’ailleurs au fil du temps.

Par contre, de l’autre côté à Abomey-Calavi particulièrement, et dans une moindre mesure à Sô-Ava et Zè, la haine et le régionalisme ont été maintenus, entretenus et amplifiés par certains leaders politiques durant tout mon séjour dans les départements ministériels.

Le point culminant de ce régionalisme a été atteint lorsque j’ai décidé de me porter candidat aux élections législatives de 2015. Cette fois-ci, outre les députés, c’est la haute autorité communale, assistée de quelques chefs d’arrondissement, conseillers communaux, aidés par quelques cadres de la localité, certains prêtres vodoun, notables et dignitaires autochtones de la circonscription électorale qui s’étaient ligués contre ma candidature pour me barrer la route. Tous les moyens étaient bons pour parvenir à leurs fins. Délations, calomnies dans les journaux, sur les antennes de radio, de télévision, marches publiques avec branchages sur la voie publique, expédition de sages et notables, des femmes leaders au domicile du Président Boni YAYI, etc….

J’y reviendrai plus amplement lorsque je serai sur les récits de mon séjour dans les ministères et à l’assemblée nationale.

Ne crains rien, car je suis avec toi ; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante.

Esaïe 41 : 10

Soyez nombreux la prochaine fois pour découvrir le premier Conseil des Ministres.

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

Dans « Ma Prophétie » épisode 2 : Valentin Djènontin dénonce le « régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents »

Après l’épisode 1, l’ancien ministre Valentin Djènontin a publié ce mardi 19 avril 2022 l’épisode 2 de ce qu’il appelle  »Ma Prophétie » , une tribune où il raconte son aventure politique, des faits anodins, son parcours. Et dans ce deuxième numéro, l’ancien député dénonce  le « régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents ».

Après l’épisode 1, l’ancien ministre Valentin Djènontin a publié ce mardi 19 avril 2022 l’épisode 2 de ce qu’il appelle  »Ma Prophétie’‘ , une tribune où il raconte son aventure politique, des faits anodins, son parcours. Et dans ce deuxième numéro, l’ancien député dénonce  le « régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents ». Récit…

𝗠𝗔 𝗣𝗥𝗢𝗣𝗛É𝗧𝗜𝗘 : É𝗽𝗶𝘀𝗼𝗱𝗲 2

La passation de service apparemment conviviale s’est déroulée devant un parterre d’opérateurs hôteliers, des responsables de structures faîtières de l’artisanat, des responsables d’agences de voyage et autres acteurs, des cadres du Ministère, parents, amis, militants politiques, des sages, notables, particulièrement des commune d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zê, de la région d’Agonlin et de Ouidah.

Cette passation de service a révélé au grand jour ce que personnellement j’ignorais : le régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents.

De nous deux, l’une est originaire de Ouidah avec sa maman native de Godomey (selon ses propres propos) et l’autre est originaire de même que ses géniteurs d’Agonlin Covè.

Pour une frange de leaders politiques natifs d’Abomey-Calavi, même si DJENONTIN a plus d’une trentaine d’années de vie continue à Calavi comme résident où il a quasiment tous ses biens et réalisations, il est un allogène. Il ne doit avoir aucun droit politique dans cette citée.

Pour certains, cette passation de charge entre nous deux est perçue comme le transfert du pouvoir d’un autochtone à un « étranger ».

Curieusement, beaucoup ne s’en cachaient même pas parmi certaines personnes âgées, communément appelées sages ou notables; véritables véhicules de haine et de régionalisme. Pour cette catégorie de citoyens, l’animation de la vie politique dans la sixième circonscription électorale du Bénin (communes d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zê) devrait être l’apanage des seuls natifs de la région.

Les résidents numériquement plus nombreux et grands contributeurs autant que les natifs au développement social, économique, infrastructurel ne doivent nullement prétendre aux fonctions politiques.

Ce régionalisme exacerbé très notoire à Abomey-Calavi, l’est moins à …

A vendredi pour la suite de l’épisode 2