Détérioration de la situation sécuritaire au Mali

La situation sécuritaire au Mali a franchi un seuil critique et continue de se détériorer. Les régions de la République ont été durement touchées par la crise et les conflits prolongés. Pour le moment, les groupes armés renforcent leur contrôle au Nord au centre du pays et il ne se passe pas un jour sans tristes nouvelles que quelqu’un a souffert des activités criminelles des militants.

Ainsi, l’information est apparue que trois soldats maliens ont été tués dimanche 15 août 2021 dans l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule près de Ménaka. Plusieurs militaires, dont le nombre n’a pas été précisé, ont aussi été blessés. La région de Ménaka fait partie de vastes zones où opèrent des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique. La mort de soldats maliens est à blâmer pour les djihadistes qui utilisent notamment des engins explosifs improvisés pour lutter contre les forces maliennes, cependant, ils tuent souvent des civils.

Lutter contre la criminalité au Mali tente la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA), mais ses efforts ne donnent pas les résultats. Les casques bleus de l’ONU sont présents dans le pays depuis de nombreuses années, mais la situation sécuritaire ne fait que se détériorer. La MINUSMA n’est pas en mesure de faire face aux radicaux, qui ont organisé le 8 août plusieurs raids massifs sur des villages près des frontières du Niger, tuant des dizaines de civils.

Voici l’avis d’un expert John-Allan Namu, journaliste, publicist et spécialiste de l’Afrique centrale et de l’Ouest  à propos de cette attaque des combattants contre les gens: «Plus de 50 civils ont été tués, des maisons pillées et vol de bétail. D’après les informations disponibles, le siège aurait commencé par des tirs désordonnés contre des civils. La mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été créée en application d’une résolution du Conseil de sécurité, mais elle a pris peu de mesures pour contenir la violence».

Outre la MINUSMA, des pays occidentaux, comme la France, ont essayé de rétablir la paix au Mali. Cependant, il n’y a pas si longtemps, le président de la France Emmanuel Macron a été contraint de retirer ses troupes et de mettre fin à l’opération Barkhane en raison de la forte montée du sentiment anti-français au Mali. Il est également connu que la Russie était récemment prête à donner un coup de main au Mali en envoyant un groupe de forces spéciales pour étudier de la situation dans le pays. Cependant, en raison de l’arrogance et de l’arbitraire de certains officiers médiateurs, le dialogue n’a pas eu lieu et les alliés russes ont été forcés de quitter le pays. 

La République du Mali, qui fait face à un soulèvement djihadiste depuis 2012, risque de sombrer dans le chaos, car le territoire du pays est exploité non seulement par des groupes armés disparates, mais par l’organisation Etat islamique et Al-Qaïda, ce qui constitue une menace pour l’ensemble de la région. Le gouvernement malien, dirigé par le colonel Assimi Goïta, a un besoin urgent d’un partenaire fort pour aider le pays à résoudre la crise sécuritaire.

Il convient de noter que le problème du terrorisme concerne de nombreux pays africains et, selon John-Allan Namu, il y a peu de raisons de croire que la situation va bientôt changer: « Des groupes terroristes effrénés tuent des civils, cherchent à prendre le contrôle des ressources naturelles et cherchent des moyens d’obtenir un pseudo statut juridique en concluant des accords fantômes avec certaines entreprises occidentales. Des pays entiers se noieront dans un flot ininterrompu de sang et de terreur, et l’ordre et la stabilité régionaux prendront fin».

RP

Mali: L’auteur de la tentative d’assassinat du président de la transition Assimi GOITA est décédé

L’auteur de la tentative d’assassinat du président de la transition malienne est décédé à la suite de la dégradation de son état de santé. L’annonce a été faite  ce dimanche 25 juillet 2021 par le Gouvernement malien via un communiqué.

L’auteur de la tentative d’assassinat du président de la transition malienne est décédé à la suite de la dégradation de son état de santé. L’annonce a été faite  ce dimanche 25 juillet 2021 par le Gouvernement malien via un communiqué. Lire le communiqué pour plus de détails.

Mali: L’auteur de la tentative d’assassinat du président de la transition Assimi GOITA est décédé

COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT

Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion publique que suite à l’agression perpétrée contre le Président de la Transition, Chef de l’État, son Excellence le Colonel Assimi GOITA, le 20 juillet 2021 à la Grande Mosquée de Bamako, une enquête a été ouverte pour fait de tentative d’assassinat et d’atteinte à la sûreté de l’État.

L’auteur de l’agression a été immédiatement appréhendé par les services de sécurité. Au cours des investigations qui ont permis de mettre en évidence des indices corroboratifs des infractions sus visées, son état de santé s’est dégradé.

Admis au CHU Gabriel TOURE, puis au CHU du Point G, il est malheureusement décédé. Une autopsie a été immédiatement ordonnée pour déterminer les causes de son décès.

Le gouvernement rappelle toutefois que son décès ne fait pas obstacle à la poursuite de l’enquête déjà en cours au niveau du parquet de la commune II, surtout que les premiers indices collectés et les informations recueillies indiquent qu’il ne s’agissait pas d’un élément isolé.

L’opinion sera tenue informée des résultats de l’autopsie et des suites des investigations.

Bamako, le 25 Juillet 2021.

Le Gouvernement.

Mali: Bamako proteste contre les propos critiques du président nigérien envers les militaires putschistes

Bamako a « vivement protesté » samedi 10 juillet contre des propos critiques envers les militaires maliens putschistes du président nigérien Mohamed Bazoum, jugeant qu’ils allaient à l’« encontre des relations d’amitié et de fraternité » entre les deux pays.

Bamako a « vivement protesté » samedi 10 juillet contre des propos critiques envers les militaires maliens putschistes du président nigérien Mohamed Bazoum, jugeant qu’ils allaient à l’« encontre des relations d’amitié et de fraternité » entre les deux pays.

Le président du Niger Mohamed Bazoum lors de la conférence de presse à l'Élysée, à Paris, le 10 juillet 2020.
© AFP – STEPHANE DE SAKUTIN Le président du Niger Mohamed Bazoum lors de la conférence de presse à l’Élysée, à Paris, le 10 juillet 2020.

Le chef d’État nigérien avait critiqué vendredi à Paris la propension des colonels au Mali à prendre le pouvoir après des revers militaires.  

« Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État », a déclaré Mohamed Bazoum, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris. « Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir ! C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali.(…) Ce ne sont pas des choses acceptables », a ajouté le président nigérien.

Selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères publié ce samedi, le chef de la diplomatie malienne a convoqué l’ambassadeur du Niger au Mali pour lui faire part des vives protestations des autorités maliennes.

« Suite aux propos » du président nigérien, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a « reçu ce vendredi 9 juillet l’ambassadeur de la République du Niger au Mali » Mamoudou Moumouni, indique le communiqué du ministère malien.

« Le ministre a tout d’abord fait part de l’étonnement du gouvernement malien face à de tels propos et a en conséquence élevé, au nom du gouvernement de la République du Mali, une vive protestation auprès du gouvernement de la République du Niger », précise le communiqué.  « Le gouvernement du Mali tient à rappeler que le Niger et le Mali, liés par l’histoire et la géographie, ont toujours développé de solides relations d’amitié et de fraternité qui n’appellent qu’à être renforcées. Une telle déclaration va malheureusement à l’encontre de cet esprit ».

Bamako estime que les deux pays « devraient plutôt unir leurs efforts » pour lutter contre « l’extrémisme violent, le terrorisme et le Covid-19 ».

RFI

Mali : Macron annonce une fermeture des bases françaises dans le nord du pays d’ici la fin d’année

Les chefs d’Etat du G5 Sahel s’entretiennent ce vendredi avec Emmanuel Macron par visioconférence

Les chefs d’Etat du G5 Sahel s’entretiennent ce vendredi avec Emmanuel Macron par visioconférence

Les chefs d'Etat du G5 Sahel devaient s'entretenir vendredi avec Emmanuel Macron.
© Jerome Delay//AP/SIPA Les chefs d’Etat du G5 Sahel devaient s’entretenir vendredi avec Emmanuel Macron.

L’annonce était attendue. Les chefs d’Etat du G5 Sahel, où les groupes djihadistes restent toujours aussi menaçants, s’entretiennent ce vendredi avec Emmanuel Macron.

À cette occasion, le chef de l’Etat a annoncé que la France allait commencer à fermer ses bases militaires dans le nord du Mali d’ici la fin de l’année 2021.

Des détails attendus

Après plus de huit ans d’engagement massif, des sommes colossales englouties et 50 soldats morts au combat, le président français avait annoncé en juin la fin prochaine de l’opération Barkhane avec une revue à la baisse des effectifs français (5.100 soldats actuellement), la fermeture de bases militaires et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour de partenaires européens.

Même si Paris avait à plusieurs reprises évoqué la possibilité d’un retrait, les partenaires africains ont été pris de court par cette annonce. Ils sont avides de détails sur une opération qui pourrait considérablement modifier le rapport de force sur le terrain entre les armées régulières et les djihadistes liés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique (EI).

Un retrait progressif

« Le Président Emmanuel Macron déballera tout demain », titrait jeudi à Bamako le quotidien Nouvel Horizon. « L’heure de l’explication a sonné entre Macron et ses alliés », estimait de son côté Aujourd’hui au Faso, à Ouagadougou, qui estime que le sommet « devrait être le rendez-vous de mise au point sur les i ».

La réduction des effectifs français s’opérera progressivement, avec un jalon à environ 3.500 hommes d’ici un an puis 2.500 personnes d’ici 2023, a indiqué récemment une source familière du dossier. Les commandos d’élite de la task force française « Sabre » devraient être maintenus.

 20 Minutes avec AFP

Nouveau gouvernement au Mali : le Premier ministre Choguel Maïga dévoile son équipe

Il a fallu cinq jours au nouveau Premier ministre pour former son gouvernement. Plusieurs militaires membres de l’ex-CNSP y figurent. Parmi les entrées remarquées, celle du procureur anticorruption Mahamadou Kassogué, nommé à la Justice.

Il a fallu cinq jours au nouveau Premier ministre pour former son gouvernement. Plusieurs militaires membres de l’ex-CNSP y figurent. Parmi les entrées remarquées, celle du procureur anticorruption Mahamadou Kassogué, nommé à la Justice.

Choguel Maïga, en août 2020.
Nouveau gouvernement au Mali : Choguel Maïga dévoile son équipe

Badra Aliou Coulibaly, secrétaire général de la présidence par intérim, a mis fin au suspens, ce vendredi 11 juin, en dévoilant le visage du deuxième gouvernement de la transition sur les ondes de l’ORTM, la télévision nationale. Pour la « phase 2 de la transition », Choguel Maïga dirigera une équipe de 28 membres, dont seulement 5 femmes.

Beaucoup de ministres ont conservé leur portefeuille. En particulier les poids lourds de l’ancien Comité national pour le salut du peuple (CNSP), officiellement dissous. Le colonel Sadio Camara, dont l’éviction dans le gouvernement présenté par Moctar Ouane et Bah N’Daw avait été l’un des points d’achoppement entre l’ancien président de la transition et le colonel Assimi Goïta, a été reconduit au ministère de la Défense.

Des militaires maintenus en poste

Le colonel-major Ismaël Wagué, qui fut longtemps la principale figure médiatique des putschistes ayant mené le coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août dernier, garde lui aussi son portefeuille (la Réconciliation nationale), de même que le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, qui demeure à la tête du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, lequel sera notamment chargé de l’organisation des scrutins – législatifs, présidentiel et référendum constitutionnel – prévus au plus tard fin février 2022.

En revanche, le colonel Modibo Koné, l’une des principales figures de l’ex-CNSP, quitte la Sécurité et la Protection civile, un ministère qu’il cède au colonel-major Daoud Aly Mohammedine.

Mossa Ag Attaher, ancien porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), reste ministre de la Jeunesse et des Sports. Autre membre de la CMA : Mahmoud Ould Mohamed. Il quitte le ministère de l’Agriculture pour prendre celui de l’Industrie et du Commerce.

M5, partis… Les nouveaux entrants

Parmi les entrants, l’un des fidèles alliés de Choguel Maïga : Ibrahim Ikassa Maïga, de l’Union pour la République et la démocratie (URD, du défunt Soumaïla Cissé), qui était également membre du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP). Il a été nommé au ministère de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions.

Toujours côté M5, Ousmane Sidibé prend l’Éducation nationale. L’imam Oumarou Diarra, proche de l’imam Mahmoud Dicko, devient ministre délégué chargé de l’Action humanitaire auprès du ministre de la Santé, Diéminatou Sangaré. Modibo Koné, nouveau ministre de l’Environnement, est lui aussi issu des rangs du M5.

L’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), de l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, arrivé troisième à la présidentielle de 2018, fait également son entrée au gouvernement : Youba Ba devient ministre délégué chargé de l’Élevage et de la Pêche.

L’ancien procureur du pôle anticorruption, Mahamadou Kassogué, occupe désormais le poste de ministre de la Justice. Le jeune magistrat, qui a instruit de nombreux dossiers à l’encontre de caciques proches de l’ancien pouvoir sous IBK, fait une entrée remarquée.

Jeune Afrique

Mali : Choguel Maïga officiellement nommé Premier ministre

Quelques heures après l’investiture du colonel Assimi Goïta comme président pour la période de transition censée ramener les civils au pouvoir au Mali, ce dernier a nommé officiellement Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique nationale, Premier ministre. 

Quelques heures après l’investiture du colonel Assimi Goïta comme président pour la période de transition censée ramener les civils au pouvoir au Mali, ce dernier a nommé officiellement Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique nationale, Premier ministre. 

Son nom circulait depuis plusieurs jours. Le colonel Assimi Goïta, tout juste investi président pour la période de transition censée ramener les civils au pouvoir au Mali, a officiellement nommé, lundi 7 juin, Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique nationale, selon un décret lu à la télévision publique.

Mali : Choguel Maïga officiellement nommé Premier ministre
Mali : Choguel Maïga officiellement nommé Premier ministre

En la personne de Choguel Koballa Maïga, ministre à plusieurs reprises et trois fois candidat à la présidentielle (2002, 2013 et 2018), le colonel Goïta a choisi l’un des chefs de file du collectif qui a mené en 2020 la contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le colonel Goïta satisfait ainsi à une exigence des partenaires du Mali qui réclamaient que le poste soit confié à un civil.

Un vétéran de la politique nationale

Maïga, dont le parcours a épousé les soubresauts de la politique nationale depuis plus de 30 ans, devra former une équipe qui gouvernera pendant la période de transition ouverte après le coup d’État d’août 2020 et jusqu’à des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février 2022.

Il succède à Moctar Ouane, premier chef de gouvernement de transition après le putsch de 2020, que le colonel Goïta a fait arrêter le 24 mai en même temps que le président de transition, Bah Ndaw, au cours d’un deuxième coup de force en neuf mois.   

Avec AFP/France 24

Mali: Le colonel Goïta a prêté serment comme président de transition

Assimi Goïta, le colonel à l’origine du coup d’Etat d’août 2020 au Mali, s’est engagé lundi à superviser une transition vers des élections démocratiques lors de sa prestation de serment comme président par intérim.

Assimi Goïta, le colonel à l’origine du coup d’Etat d’août 2020 au Mali, s’est engagé lundi à superviser une transition vers des élections démocratiques lors de sa prestation de serment comme président par intérim.

La Cour constitutionnelle du Mali avait déjà désigné le mois dernier ce colonel, qui a démis de leurs fonctions le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, comme étant le nouveau président par intérim.

MALI: LE COLONEL GOÏTA PRÊTE SERMENT COMME PRÉSIDENT DE TRANSITION
© Reuters/AMADOU KEITA MALI: LE COLONEL GOÏTA PRÊTE SERMENT COMME PRÉSIDENT DE TRANSITION

« La situation nous offre l’opportunité de remettre le processus de transition dans la direction souhaitée par la population », a déclaré Assimi Goïta, vêtu d’un uniforme d’officier gris foncé.

Le dirigeant a promis de mettre en oeuvre « les mesures nécessaires à la réussite de la transition, notamment l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes qui se tiendront comme prévu ».

La France a annoncé la semaine dernière qu’elle suspendait à titre conservatoire ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes, une décision destinée à faire pression sur la junte militaire pour qu’elle rétablisse un gouvernement civil.

REUTERS

Marcon met sa menace à exécution: La France suspend ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes

La France a suspendu à titre conservatoire les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes, a-t-on appris jeudi auprès du ministèrefrançais des Armées, précisant que cette décision était liée à la transition politique en cours au Mali et qu’elle serait réévaluée dans les prochains jours.

La France a suspendu à titre conservatoire les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes, a-t-on appris jeudi auprès du ministèrefrançais des Armées, précisant que cette décision était liée à la transition politique en cours au Mali et qu’elle serait réévaluée dans les prochains jours.

« Des exigences et des lignes rouges ont été posées » par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine pour « clarifier le cadre de la transition politique au Mali », a dit le ministère. « Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement ».

Des soldats de la froce française Barkhane en patrouill au Mali (image d'illustration)
Des soldats de la froce française Barkhane en patrouill au Mali (image d’illustration) Reuters/Benoit Tessier

« Dans l’attente de ces garanties, la France (…) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit » », a-t-il ajouté. « Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes ».

Cette annonce intervient après qu’Emmanuel Macron a déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche que la question d’un retrait de l’armée française au Mali se posait après le nouveau putsch militaire survenu à Bamako en mai.

Le chef de l’Etat a souligné par ailleurs en début de semaine que l’armée française ne pouvait combattre à elle seule le terrorisme au Sahel et que sa présence sur le terrain nécessitait le renforcement d’institutions stables et légitimes.

Le président et le Premier ministre intérimaires du Mali ont démissionné la semaine dernière, deux jours après leur arrestation par l’armée malienne successive à un remaniement ministériel, amplifiant la crise politique dans le pays.

(avec dépêche)/Rfi

La Cédeao suspend le Mali de ses institutions et exige la « nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil »

1. À l’invitation de Son Excellence Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et actuel Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Autorité de la CEDEAO Les chefs d’État et de gouvernement ont tenu un sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali le 30 mai 2021, à Accra, au Ghana.

COMMUNIQUÉ RÉSUMÉ EXTRAORDINAIRE

1. À l’invitation de Son Excellence Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et actuel Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Autorité de la CEDEAO Les chefs d’État et de gouvernement ont tenu un sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali le 30 mai 2021, à Accra, au Ghana.

2. Les chefs d’État et de gouvernement sous-répertoriés ont participé au Sommet extraordinaire ou leurs représentants dûment mandatés:

– IL. Roch-Marc Christian KABORE, Président du Burkina Faso;

– IL. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire;

– IL. Adama BARROW, Président de la République de Gambie;

– IL. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Présidente de la République du Ghana;

– IL. Umaro Sissoco EMBALÓ, président de la République de Guinée Bissau;

– IL. George WEAH, président de la République du Libéria;

– IL. Mohamed BAZOUM, Président de la République du Niger;

– IL. Muhammadu BUHARI, président de la République fédérale du Nigéria;

– IL. Julius Maada BIO, Président de la République de Sierra Leone;

– IL. Faure Essozimna GNASSINGBE, président de la République togolaise.

– M. Aurelien AGBENONCI, Ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration de la République du Bénin;

– M. Rui SOARES, Ministre des Affaires étrangères et des Communautés de la République du Cabo Verde;

– Mme Aissata TALL SALL, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’étranger de la République du Sénégal;

– Mme Moussoukoro SANGARE, Chargée d’Affaires a. je. de l’Ambassade de la République de Guinée au Ghana.

3. Les personnalités de haut rang ci-après ont également participé au Sommet extraordinaire:

– IL. Goodluck Ebele JONATHAN, ancien président de la République fédérale du Nigéria, envoyé spécial et médiateur de la CEDEAO au Mali;

– IL. Jean-Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO; IL. El-Ghassim WANE, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, Chef de la Mission multidimensionnelle de stabilisation au Mali (MINUSMA); et

4. Le Sommet extraordinaire a été convoqué pour faire le point sur la crise sociopolitique qui prévaut au Mali à la suite de l’arrestation, de la détention et des démissions subséquentes du Président et du Premier Ministre de la transition le 26 mai 2021, ainsi que pour déterminer la prochaine ligne d’action pour la transition.

5. Après la présentation du rapport par S.E. Goodluck Ebele JONATHAN, ancien président de la République fédérale du Nigéria et envoyé spécial et médiateur de la CEDEAO au Mali, les chefs d’État ont exprimé de vives et profondes inquiétudes face à la crise actuelle au Mali, qui arrive à mi-chemin de la fin de la période de transition convenue, dans le contexte des défis de sécurité liés aux attaques terroristes incessantes et à la pandémie de Covid-19 avec ses conséquences socio-économiques désastreuses.

6. Les chefs d’État demandent la libération immédiate de l’ancien président et premier ministre de la transition, assignés à résidence.

7. Les chefs d’État condamnent fermement ce récent coup d’État, qui est une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire tenu au Peduase Lodge, Aburi, Ghana, le 15 septembre 2020 et une violation de la Charte de transition.

8. Après de longues discussions sur la situation au Mali, les chefs d’État et de gouvernement ont pris les décisions suivantes:

une. Réaffirmons l’importance et la nécessité de respecter le processus démocratique d’accession au pouvoir, conformément au Protocole de 2001 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Ils condamnent en particulier toutes les actions qui ont conduit à l’instabilité persistante au Mali et ses conséquences dans la région;

b. Décider de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO conformément aux dispositions de la CEDEAO;

c. Demander la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil;

ré. Un nouveau gouvernement inclusif devrait être formé pour poursuivre le programme de transition;

e. Réaffirmons la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois décidée à Accra. Dans ce contexte, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet;F. Réitèrent les décisions antérieures selon lesquelles le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle;

g. Réaffirmons le soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition au Mali.

h. Exhorter tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition;

je. Félicitez et encouragez le Médiateur à persévérer dans ses efforts de médiation et à rester saisi de la situation au Mali à travers le Comité Local de Suivi.

9. Les chefs d’État appellent à la mise en œuvre immédiate de toutes ces décisions conformément au calendrier de transition défini. À cette fin, ils exhortent le Médiateur à retourner au Mali dans un délai d’une semaine pour impliquer les parties prenantes sur ces décisions.

10. Les chefs d’État expriment leur gratitude à Son Excellence Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et actuel Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour la convocation de ce Sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali et pour les moyens mis à disposition pour assurer le bon déroulement du Sommet extraordinaire.

Fait à Accra, le 30 mai 2021.

L’Autorité

101 Croissant Yakubu Gowon · District d’Asokoro · P.M.B. 401 · Abuja · Nigéria

Menace de retirer les troupes françaises au Mali : « Nous ne sommes pas Brigitte », lance Nathalie Yamb à Emmanuel Macron

Nathalie Yamb répond à Emmanuel Macron après sa menace de retirer les troupes françaises au Mali. « NOUS NE SOMMES PAS BRIGITTE », lance la camerounaise au président français, ce dimanche 30 mai 2021.

Nathalie Yamb répond à Emmanuel Macron après sa menace de retirer les troupes françaises au Mali. « NOUS NE SOMMES PAS BRIGITTE », lance la camerounaise au président français, ce dimanche 30 mai 2021. Lire sa réplique.

Menace de retirer les troupes françaises  au Mali : « Nous ne sommes pas Brigitte », lance Nathalie Yamb à Emmanuel Macron
Menace de retirer les troupes françaises au Mali : « Nous ne sommes pas Brigitte », lance Nathalie Yamb à Emmanuel Macron

NOUS NE SOMMES PAS BRIGITTE

Le nouveau président de la transition malienne, le colonel Assimi Goita, s’est rendu hier à Accra pour prendre part au ”sommet extraordinaire de la Cedeao sur la situation au Mali” prévu aujourd’hui.

Ce matin, dans le Journal du Dimanche, l’agité de l’Elysée s’excite et “menace de retirer ses militaires s’il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition et si le Mali glisse vers l’islamisme radical.” Et d’ajouter qu’il a passé le message aux chefs d’Etat de la Cedeao, ses laquais.

Monsieur Macron, nous ne sommes pas Brigitte. Vous ne nous impressionnez pas avec vos gesticulations théâtrales. Ne menacez pas, ne mettez pas de condition, pas de “si”. Pour une fois, faites, et faites-le d’un coup sec, sans vaseline! Retirez votre armée d’occupation, plutôt aujourd’hui que demain! L’Afrique se porte mieux quand la France n’y est pas. Le contraire n’est, hélas pour vous, pas exact, mais vous devrez de toute façon vous y habituer, car on ne veut plus de vous chez nous.

Colonel, n’ayez aucun complexe lorsque vous serez autour de la table. Il y a très peu parmi eux qui peuvent vous faire la leçon. Ouattara, Condé et Gnassingbe sont des putschistes. Mais contrairement à vous, ils n’ont pas agi pour satisfaire la volonté de leur peuple, mais plutôt contre elle. Sall a plus de sang sur les mains que vous. Talon pourrait écrire l’abécédaire du dictateur. Akufo-Addo a entériné le coup d’Etat au Tchad et n’a donc rien à vous apprendre.

Comme on dit chez moi, cabri mort n’a pas peur de couteau. L’an dernier, alors que vous étiez déjà de passage à Accra, vous aviez été reçu en audience par Jerry John Rawlings. Hélas, aujourd’hui, il n’est plus de ce monde. Mais souvenez-vous de ses paroles, et surtout, ayez toujours son exemple dans votre esprit quand vous prendrez vos décisions: soyez courageux, patriote, intègre, humble, ferme, décomplexé, digne et toujours proches de populations.

Ce n’est pas en vous aplatissant devant l’Occident et ses toutous africains que vous gagnerez leur respect, la paix ou le progrès. C’est en les regardant droit dans les yeux et en agissant dans l’intérêt de votre peuple, car il n’y a pas d’armée plus puissante qu’un peuple uni et fier.

Puissiez vous être mieux inspiré que vos prédécesseurs.

#LaDameDeSochi 🐝💛