Les excuses n’auront pas suffi et son infidélité lui aura coûté son poste. Le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a annoncé ce samedi, sur Twitter, qu’il démissionnait. Dans une photo publiée en Une par The Sun, vendredi, on voyait l’homme politique embrasser son assistante, Gina Coladangelo. Si l’image a fait polémique, ce n’est pas parce que ce père de trois enfants a été surpris en train de tromper sa femme, mais parce qu’il ne respecte pas la distanciation sociale, qui était la règle à ce moment-là, début mai.
« Je reconnais avoir enfreint les consignes de distanciation sociale », avait déjà déclaré vendredi Matt Hancock dans un court communiqué. « J’ai déçu les gens et je suis vraiment désolé », a-t-il ajouté, demandant « le respect de sa vie privée sur ce sujet personnel ». Le Premier ministre a « accepté les excuses » de Matt Hancock et « considère le sujet clos », avait plus tard déclaré un porte-parole de Downing Street, mais sa position était cependant jugée « intenable » par la présidente du parti d’opposition travailliste, Anneliese Dodds.
Matt Hancock n’aura finalement pas tenu longtemps. « Ceux d’entre nous qui font ces règles doivent s’y tenir », justifie-t-il dans une vidéo postée sur Twitter, en fin d’après-midi ce samedi. « Nous nous devons d’être honnêtes envers les gens qui ont tant sacrifié pendant cette pandémie, quand nous les avons déçus comme je l’ai fait en enfreignant les consignes », a-t-il aussi écrit dans sa lettre de démission remise au Premier ministre Boris Johnson, réitérant ses excuses.
D’autres polémiques pour le ministre
D’autres accusations visaient déjà Matt Hancock, embarrassantes pour ce ministre au coeur de l’action gouvernementale face à la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 128 000 morts au Royaume-Uni. Lors d’une audition parlementaire en mai, l’ex-conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, avait accusé Matt Hancock d’avoir « menti » à plusieurs reprises et jugé qu’il aurait dû être « viré ». Mi-juin, il a affirmé, capture d’écran à l’appui, que Boris Johnson avait qualifié Matt Hancock de « putain de nul » dans sa gestion de la pandémie. L’embauche de Gina Coladangelo dans son cabinet avait aussi suscité la polémique car elle n’avait pas été déclarée.
Avant cette affaire, un influent conseiller scientifique du gouvernement, Neil Ferguson, avait démissionné en mai 2020 après avoir reçu chez lui une femme, présentée comme sa maîtresse, pendant le premier confinement, imposé deux mois plus tôt. En 2004, Boris Johnson, alors député et marié à l’avocate Marina Wheeler, avait été exclu de la direction du Parti conservateur après avoir menti au sujet d’une liaison qu’il entretenait avec la journaliste Petronella Wyatt.