Lors de leur sortie médiatique ce dimanche 18 août 2024, les partis de l’opposition ont invité le peuple béninois à « converger », lundi « vers la Criet, sis à Ganhi, à l’ancien bâtiment de la Cour suprême afin de témoigner » leur « soutien à cet héros que le régime veut liquider ». Mais à la question de savoir si ce n’est jeté les militants dans la gueule du loup en raison du code pénal, qui limite les rassemblements, le secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates et le conseiller juridique du parti ont fait une importante mise au point.
Pour Guy Dossou Mitokpè, il ne s’agit pas d’un appel à la violence, mais d’une mobilisation de soutien à un citoyen qui a fait le bon combat. « En appelant les populations, nos militants à sortir lundi et à aller à la Criet, je ne crois pas qu’il y ait une loi qui interdise qu’on puisse aller apporter son soutien à quelqu’un qui doit comparaître, s’il y a une loi dans le monde ou bien même dans notre pays qui interdit, qu’on puisse apporter son soutien à quelqu’un qui doit comparaître devant les juridictions, qu’on me le dise parce que, ce n’est que ce que nous avons demandé. On n’a pas demandé plus que ça. On n’a pas demandé aux gens de venir avec des gourdins ou de venir casser ou de brûler », a clarifié l’ancien député de la 16ème circonscription électorale.
Ajoutant de l’eau au moulin au propos de Guy Mitokpè, le conseiller juridique du parti Les Démocrates a mis l’accent sur le caractère pacifique de la mobilisation. « L’opposition appelle tous les citoyens épris de paix, épris de justice, épris de liberté qui sont conscients de ce que nous venons de loin, après la conférence des forces vives, à se mobiliser pour venir soutenir pacifiquement. Personne n »a appelé à aller faire un attroupement ou à aller faire un meeting ou un sit-in. Nous disons que le peuple doit se tenir mobilisé auprès du frère Hounvi », a insisté Me Renaud Agbodjo, avant d’ajouter « c’est un droit constitutionnel ».
Après cette mise au point, l’Avocat a souligné que l’enlèvement du frère Hounvi à Lomé viole deux principes juridiques. Premièrement, Me Renaud Agbdjo a fait remarquer que le mis en cause » se trouve dans un espace territorial qui n’est pas sur la puissance publique du Bénin. Deuxièmement, il a soulevé les conditions de l’interpellation du frère Hounvi qui dit-il » n’a pas connu l’identité de ses ravisseurs » et qui également n’a pas fait objet d’un mandat d’arrêt international.
Et de dénoncer : »on ne peut pas commettre une infraction pour réprimer une infraction. L’Etat béninois a commis une infraction criminelle pour pouvoir prétendre réparer une autre infraction criminelle « .
Difficile de dire si la justice béninoise va en tenir compte.
Manassé AGBOSSAGA