Madougou, Aïvo, …Me Fadé dénonce des « conditions de détention inhumaines» et lance un appel au gouvernement

En marge de la conférence de presse du parti Les Démocrates, vendredi dernier à Cotonou, Me Victorien Fadé est revenu sur les conditions de détention des détenus politiques. Il s’est notamment attardé sur le cas des opposants Joël Aïvo et Réckya Madougou.

En marge de la conférence de presse du parti Les Démocrates, vendredi dernier à Cotonou, Me Victorien Fadé est revenu sur les conditions de détention des détenus politiques. Il s’est notamment attardé sur le cas des opposants Joël Aïvo et Réckya Madougou.

Concernant la candidate recalée du parti Les Démocrates, l’avocat au Barreau du Bénin a dénoncé «  un plan machiavélique en cours pour la priver de ses droits » et « atteindre à sa vie ».

« Depuis quelques mois, madame Reckya  Madougou subit de la part des autorités pénitentiaires diverses formes de tortures qui ont abouti à un isolement suspect », avance Me Victorien Fadé.

Il confie, à cet effet, que l’ancienne ministre de la Justice est désormais  interdite de recevoir la visite de ses avocats à la prison civile de Missérété alors que depuis 02 ans, elle est interdite d’émettre des appels, ne serait-ce que pour échanger avec ses enfants, sans moyens pour s’informer, interdite de visite.

Me Victorien Fadé a fait remarquer qu’il en est de même pour Joël Aïvo, détenu à la prison civile de Cotonou.

Et de lâcher avec un sentiment de colère : « Toutes les mesures punitives qui sont infligées à tous les détenus politiques ces derniers temps en violation de la convention contre la torture et autres peines sont cruelles, inhumaines… c’est méchant et criminel ».

Et revenant sur le cas de Reckya Madougou, il rappelle que sa détention a été reconnue illégale par le groupe des experts de l’ONU.

Me Victorien Fadé lance alors un appel au gouvernement pour la « mise à exécution sans délai des conclusions du groupe de travail des experts de l’ONU  qui demande la libération pure et simple de Reckya Madougou », et la libération de tous les détenus politiques.

Le chef de l’Etat et son ministre de la Justice sont donc interpellés.

M.A

Réckya Madougou: Le Gerddes-Afrique et ses avocats craignent pour sa santé et lancent un appel à la communauté internationale

Le Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social (Gerddes-Afrique) et les avocats de Réckya Madougou étaient face à la presse, ce mercredi 17 mars 2021. A l’occasion, ils ont déploré les conditions de détention de la candidate recalée du parti ‘‘Les Démocrates’’ à la présidentielle du 11 avril 2021, incarcérée à la prison de Missérété, dans une affaire de ‘‘financement de terrorisme’’.

La santé de Réckya Madougou en détention provisoire  à Missérété inquiète le Gerdess-Afrique et ses avocats. Et en sa qualité de président du Gerddes-Afrique, Me Sadikou Alo est le premier à tirer la sonnette d’alarme lors de cette sortie médiatique conjointe animée avec trois des avocats de Réckya Madougou.

Après avoir confié que Réckya Madougou n’a droit  qu’à trois visites (seulement de sa mère et de ses avocats) par semaine à raison de cinq minutes, Me Sadikou Alao a indiqué que les conditions de détention de l’opposante menacent sa santé.

« La vie de Réckya Madougou est en danger. Elle ne peut pas manger ce que les parents lui apportent…ses parents ne peuvent pas lui apporter à manger…et pour cause, on a restreint de cinq à trois jours le nombre de visite que peut lui rendre sa maman, …la situation est assez grave ».

Et de poursuivre « « ce n’est pas juste de faire ça uniquement pour des raisons électoralistes et politiques ».

Face à cela, le président de Gerddes-Afrique invite les représentations internationales, notamment les corps diplomatiques et l’Onu à effectuer le déplacement de Missérété pour constater de visu les conditions déplorables de détention de l’ancienne ministre.

Me Victorien Fadé, membre du collège d’avocat de Réckya Madougou aborde dans le même sens et évoque que sa cliente s’est récemment plainte de sa santé, avec des problèmes de dos.

Des « fouilles jusqu’aux poiles » des avocats, des caméras cachées pour écouter les conversations entre l’avocat et sa cliente, des conditions restreintes de visites, des apparitions de rats dans la  cellule…, il dénonce ensuite des « pratiques contraires au droit de l’homme et aux règles régissant la profession d’avocat ».

Et de lancer « En 19 ans de carrière, c’est la première fois que je vois quelqu’un être victime de brimade à ce point …nulle part au monde, vous ne verrez de telle pratique ».

Manassé AGBOSSAGA