Bénin : Les députés LD dénoncent des « violations flagrantes des droits de l’homme en milieu carcéral » et posent 08 questions au gouvernement

Les conditions de détention de Reckya Madougou et Joël Aïvo préoccupent les députés du parti d’opposition Les Démocrates. Ils ont adressé 08 (huit) questions au gouvernement, dénonçant les « violations flagrantes des droits de l’homme en milieu carcéral ». Lire la question d’actualité au gouvernement signée de l’honorable Nourénou Atchadé.

Les conditions de détention de Reckya Madougou et Joël Aïvo préoccupent les députés du parti d’opposition Les Démocrates. Ils ont adressé 08 (huit) questions au gouvernement, dénonçant les « violations flagrantes des droits de l’homme en milieu carcéral ». Lire la question d’actualité au gouvernement signée de l’honorable Nourénou Atchadé.

QUESTIONS D’ACTUALITÉ AU GOUVERNEMENT

A la suite de la nouvelle contrainte des autorités pénitentiaires d’Akpro-Missérété qui exigent une autorisation préalable du Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) avant toute visite à Mme Reckya MADOUGOU, deux (02) demandes d’autorisation de visite ont été adressées au Procureur Spécial de la CRIET sans réponse :

– la première, le 06 mars 2023 pour une visite des femmes députés du parti LES DÉMOCRATES à Mme Reckya MADOUGOU le 8 mars 2023 à 16h.

– Cette première étant restée sans suite, une seconde a été envoyée le vendredi 10 mars 2023 aux mêmes fins, le mercredi 15 mars 2023 à 16h, jour et heure réservés pour la visite aux femmes détenues à la prison civile de Missérété.

Cette deuxième demande a connu le même traitement que la première jusqu’à ce jour.

Dans la foulée nous avons pris connaissance sur les réseaux sociaux, de la lettre du professeur Joël AIVO, détenu à la prison civile de Cotonou, au Ministre de la justice, sur les violations de ses droits.

Il est devenu impérieux pour les élus que nous sommes, d’interpeller le gouvernement sur ces violations flagrantes des droits de l’homme en milieu carcéral.

Ainsi conformément aux dispositions de l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, nous invitons le gouvernement à répondre aux préoccupations ci-dessous

1- Un détenu n’a-t-il pas droit de visite de ses parents et amis ?

2- Pour quelles raisons le Procureur spécial de la CRIET a-t-il refusé aux femmes députés du parti LES DÉMOCRATES, la visite à Mme Reckya MADOUGOU le 8 mars 2023, pourtant une journée internationale consacrée aux femmes ?

3- Qu’est-ce qui motive le délogement de toutes les autres femmes codétenues avec Mme Reckya MADOUGOU de la prison civile de Missérété ?

4- Depuis le 21 mars 2023, le régisseur de la prison civile d’Akpro-Missérété a interdit à l’avocat de Mme Réckya MADOUGOU de lui rendre visite. Quelles les raisons qui fondent cette interdiction ?

5- Pour quelles raisons le professeur Joël AIVO est-il privé de visite, ou doit recevoir depuis deux ans, son épouse et ses enfants accroché à une barre de la prison ?

6- Pourquoi malgré la décision 51/2023 du groupe de travail des experts de l’ONU sur la détention arbitraire, Mme Reckya MADOUGOU continue d’être gardée en prison ?

7- Que comptez vous faire pour rendre effective la libération de Mme Reckya MADOUGOU ?

8- Notre pays serait-il vraiment devenu un État voyou qui ne respecte pas les décisions de justice ?

Hon Nourénou ATCHADÉ

Bénin/Construction de nouvelles prisons : Le MPL n’en revient pas, dénonce et fait 4 propositions

Colère noire du MPL après l’annonce de construction de nouvelles prisons, par le ministre de Justice, Séverin Quénum, lors de son passage sur l’émission ‘’Le Gouvernement en action’’, initiée dans le cadre du bilan de l’An 1 Talon 2. Si le parti reconnaît que les conditions actuelles de détention en milieu carcéral ne sont pas acceptables, le MPL « se surprend »

De passage sur l’émission ‘’Le Gouvernement en Action, le ministre de la Justice et de la législation, Séverin Quenum, a annoncé la construction de nouvelles prisons pour « lutter contre la surpopulation carcérale et offrir de meilleures conditions aux détenus ». Mais réagissant à cette actualité, le parti d’opposition Mouvement populaire de libération (MPL), par la voix de son président Expérience Tébé, n’a pas caché son étonnement et sa déception, avant d’attirer l’attention du Gouvernement sur les vrais problèmes de l’heure.

 Colère noire du MPL après l’annonce de construction de nouvelles prisons, par le ministre de Justice, Séverin Quenum, lors de son passage sur l’émission ‘’Le Gouvernement en action’’, initiée dans le cadre du bilan de l’An 1 Talon 2.

Si le parti reconnaît que les conditions actuelles de détention en milieu carcéral ne sont pas acceptables, le MPL « se surprend » toutefois que « face aux multiples difficultés que vivent les populations, la meilleure chose que trouve à proposer le régime de rupture « soit la construction de nouvelles prisons ».

« La privation de liberté devrait être une exception et non la règle ».

« Dans un pays pauvre comme le nôtre, devons-nous nous permettre de continuer à envoyer les jeunes en prison ou plutôt chercher à les faire travailler pour le développement du pays », se demande ensuite le parti, avant de rappeler « La privation de liberté devrait être une exception et non la règle ».

Les priorités

 Face aux nombreuses charges d’entretien des prisonniers à l’État  et toute la mobilisation d’une famille derrière un prisonnier, Expérience Tébé invite le Gouvernement a plutôt se concentrer sur les priorités du moment. Le parti invite le régime à donner « du travail à la jeunesse », à « construire de nouvelles salles de classes, de nouveaux dispensaires bien équipés, des centres de loisirs et bien d’autres dont la jeunesse a besoin pour son épanouissement ».

 4 Propositions du MPL

 N’ayant pas que la voix facile aux critiques, le MPL ne manque pas de faire des propositions pour rester dans l’objectif de « lutter contre la surpopulation carcérale et offrir de meilleures conditions aux détenus ».

Expérience Tébé et les siens sortent alors de leur laboratoire quatre propositions.

« (1) En lieu et place de prison, nous proposons que les ressources soient réorientées à la construction de grands centres de rééducation dans les 12 départements de notre pays où se dérouleront plusieurs activités de formation et de production dans tous les domaines.

(2) Qu’une loi soit votée, proposant à ceux qui devront être condamnés à la suite d’un procès régulier s’ils désirent séjourner dans les centres de rééducation où ils travailleront sur les projets d’intérêt public utiles pour notre pays.

(3) Aussi dans le but de décongestionner nos prisons et ne plus en avoir à construire de nouvelles, une autre loi sera votée afin de compter pour double la durée de la détention préventive passée en milieu carcéral avant la condamnation effective. Cette loi qui sera rétroactive puisqu’il s’agit d’une loi pénale plus douce permettra de réexaminer la situation de plusieurs détenus qui pourront recouvrer leur liberté.

(4)Trouver le mécanisme approprié pour libérer la multitude de jeunes dans les liens de détention du fait des violences électorales », recommande le parti par la voix de son jeune président.

Et de conclure par une cette formule au parfum de tacle, « Le hautement social ne saurait devenir beaucoup de prisons pour le peuple béninois ! »

Manassé AGBOSSAGA