Une certaine confusion a régné cette semaine : devrait-on privilégier le vaccin de Pfizer ou de Moderna par rapport à celui d’AstraZeneca dans certaines situations? Selon la conseillère scientifique en chef du premier ministre du Canada Mona Nemer, les données actuelles ne permettent pas de porter un tel jugement sur les vaccins.
«Il est impossible de dire qu’un vaccin est meilleur que l’autre», a-t-elle affirmé en entrevue aux Coulisses du pouvoir.
Mona Nemer ajoute que les données qui viennent d’Angleterre — qui a utilisé les vaccins Pfizer et AstraZeneca — suggèrent que leur efficacité est presque identique.
Elle en a profité pour rappeler que le risque zéro n’existait pas pour aucun traitement médical. Mona Nemer précise qu’heureusement, les effets secondaires du vaccin d’AstraZeneca sont très rares, que les symptômes sont connus et qu’il existe un traitement.
La conseillère scientifique en chef déplore par ailleurs que le discours sur les risques de caillots sanguins liés au vaccin d’AstraZeneca ait pris autant d’importance dans l’espace public.
«Il y a moins de 10 personnes au Canada [qui ont eu des effets secondaires de ce vaccin] pour le moment, alors que chaque jour, on a encore des dizaines de morts de la COVID», a-t-elle nuancé.
«On est dans une course contre les variants»
Mona Nemer est catégorique : il est essentiel que les Canadiens se fassent inoculer rapidement. Elle craint d’ailleurs que cette confusion freine la campagne de vaccination.
«On est dans une course entre la vaccination et les variants, et il ne faut surtout pas que les variants l’emportent », a-t-elle lancé.
La conseillère scientifique en chef estime que le chiffre de 70 % de personnes vaccinées avec une seule dose n’est peut-être pas assez élevé en raison des variants. Elle suggère plutôt 80 % à 90 % de la population âgée de plus de 18 ans.
«Il faut tout faire pour amener le maximum d’adultes à se faire vacciner.»
«Un virus bien malin»
La scientifique est certaine que la vaccination permettra de déconfiner, mais qu’il faut tout de même rester prudent et utiliser tous les outils à notre disposition, comme le passeport vaccinal notamment.
«Il faut déployer beaucoup plus de tests rapides, utiliser les technologies qu’on a à notre disposition pour continuer de faire une surveillance beaucoup plus serrée des éclosions et des gens qui sont asymptomatiques», a-t-elle expliqué.
Mona Nemer juge aussi qu’il est fort probable que nous devions apprendre à vivre avec le virus. Il pourrait ainsi continuer à muter, ce qui signifie que de nouveaux vaccins seraient nécessaires dans les années à venir.
«Il faut vraiment faire attention de ne pas penser qu’on a pris le dessus. C’est un virus bien malin auquel on a à faire.»