Québec/Covid 19: levée du couvre-feu instauré le 9 janvier et assouplissements en vigueur

Pour la première fois en plus de quatre mois et demi, vendredi soir, le Québec ne sera plus soumis à un couvre-feu.

Pour la première fois en plus de quatre mois et demi, vendredi soir, le Québec ne sera plus soumis à un couvre-feu.

La mesure exceptionnelle avait été mise en place par le gouvernement du Québec le 9 janvier afin de restreindre les contacts entre les personnes pour réduire les risques de transmission du coronavirus.  

Québec/Covid 19: levée du couvre-feu instauré le 9 janvier et assouplissements en vigueur

Le couvre-feu, d’abord instauré de 20h00 à 5h00 le lendemain, est plus tard entré en vigueur à 21h30 avant d’être provisoirement ramené à 20h00 dans certaines régions soumises à de fortes éclosions. Les contrevenants pouvaient écoper d’amendes de plus de 1000 $.  

C’est aussi à compter de ce vendredi qu’à l’extérieur, les rassemblements seront autorisés dans les cours arrière pour un maximum de huit personnes.   

Les terrasses des restaurants peuvent aussi recommencer à admettre des clients partout au Québec. 

Les organisateurs d’événements dans les stades sont aussi en droit d’accueillir 2500 personnes réparties en groupes de 250 spectateurs. Cela signifie que le sixième match de la série éliminatoire de la Ligue nationale de hockey (LNH) entre les Maple Leafs de Toronto et le Canadien pourra être joué devant des spectateurs, samedi soir, à Montréal.  

D’autre assouplissements entreront en vigueur, mais à compter de lundi prochain seulement. Ce jour-là, la plupart des régions situées en zone rouge passeront à l’orange, notamment celles de Québec, de la Montérégie, des Laurentides, de Lanaudière et de l’Outaouais. En Estrie, la région passera à l’orange elle aussi, sauf la sous-région du Granit, autour de Lac-Mégantic.   

Cela signifie que les salles à manger des restaurants pourront accueillir des clients, tout comme les salles d’entraînement. Les élèves de niveau secondaire trois, quatre et cinq pourront retourner en classe à temps plein.   

À Montréal et Laval, cependant, les citoyens devront patienter un peu car ces villes demeureront en zone rouge jusqu’au 7 juin; la couleur orange se répandra alors à travers tout le Québec.   

Tous ces assouplissements entrent graduellement en vigueur alors que le nombre de personnes hospitalisées à cause de la COVID-19 au Québec atteint depuis quelque temps ses niveaux les plus faibles en plus de six mois.

La Presse Canadienne

Des «bonbons» contenant de la drogue circulent au Québec

Plusieurs corps policiers du Québec sonnent l’alarme après avoir saisi au cours des derniers mois des stupéfiants ayant l’apparence de bonbons de marque PEZ, qui auraient fait deux jeunes victimes dans le Grand Montréal depuis le début du mois.

Plusieurs corps policiers du Québec sonnent l’alarme après avoir saisi au cours des derniers mois des stupéfiants ayant l’apparence de bonbons de marque PEZ, qui auraient fait deux jeunes victimes dans le Grand Montréal depuis le début du mois.

La Sûreté du Québec (SQ) a rapporté mercredi avoir saisi des comprimés du genre auprès d’une adolescente à Roberval, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les résultats de l’analyse de Santé Canada révèlent qu’ils contenaient de l’étizolam, une substance qui agit comme un dépresseur du système nerveux central.

Des perquisitions ont également permis de trouver en avril et juin près de 300 faux bonbons similaires à deux adresses différentes à Granby, en Montérégie, ainsi que lors d’une interception policière sur la route. Dans ces cas, l’analyse reçue tout récemment par les policiers a révélé qu’ils contenaient de la cocaïne et de la benzodiazépine.

Ces faux bonbons «circulent dans plusieurs régions du Québec depuis un certain temps», a avancé Éric Langlois, conseiller scientifique à l’Institut national de santé publique.

«Depuis le début 2020, on a commencé à avoir des indices que des bonbons ne contenaient pas ce qu’ils devaient contenir», souvent de la benzodiazépine, une substance qui a un effet dépresseur, et qu’on trouve «de plus en plus fréquemment» sur le marché, a-t-il déclaré.

Cette situation a poussé le Service de police de la Ville de Granby à alerter les parents et les enfants qui pourraient tomber sur ces bonbons, a expliqué Caroline Garand, une porte-parole du corps policier.

«Le faux bonbon est très difficile à détecter parce que très ressemblant de la marque populaire», a souligné l’agente Garand en entrevue avec La Presse Canadienne.

Elle suggère de s’assurer que ces bonbons qui peuvent contenir «des substances potentiellement dangereuses avec des concentrations inconnues» ont bel et bien été achetés en magasin et non sur le marché noir.

Les consommateurs devraient en ingérer de petites quantités, de voir les effets et de communiquer immédiatement avec les services d’urgence s’ils ne se sentent pas bien, a-t-elle insisté.

Frédérick Jean, un jeune homme âgé de 19 ans, est mort au début septembre à Saint-Jean-sur-Richelieu, sur la Rive-Sud, à la suite d’une surdose. Les policiers refusent de confirmer qu’il aurait consommé au moins un de ces faux bonbons.

Il aurait consommé trois ou quatre de ces bonbons que ses amis et lui croyaient être du THC, le principal ingrédient actif du cannabis, a indiqué sa mère, Michelle Dionne.

La drogue ne devrait pas être un sujet tabou dans les familles. «Parlez-en» avec vos jeunes, a-t-elle imploré les parents.

Au surlendemain du décès de Frédérick Jean, une jeune femme âgée de 21 ans a également fait une violente surdose à Saint-Jérôme, dans les Laurentides.

Fermeture des frontières

Les consommateurs ne peuvent pas vraiment savoir ce qu’il y a dans ces faux bonbons, a expliqué Amélie Lechasseur, une intervenante chez l’organisme communautaire IRIS Estrie qui a lancé un centre de prévention de surdoses.

«Ils ont fait un mélange, a dit Mme Lechasseur au sujet des trafiquants. Là, ils ont vu que les gens mouraient. Alors ils inventent un autre genre de mélange. Ils essaient de nouvelles choses. Avec la pandémie, il y a moins d’import-export. Les gens font des cocktails, de nouveaux gâteaux et ils ne savent pas trop comment il va sortir. C’est ça l’enjeu en ce moment au niveau de la conso.»

Des produits qui servaient à la coupe de drogues et qui provenaient d’autres pays ne sont plus disponibles en raison de la fermeture des frontières, a confirmé Hugo Bissonnette, du Centre Sida-Amitié, à Saint-Jérôme.

Les trafiquants sont donc «très créatifs» et ajoutent d’autres produits qui peuvent être plus forts, plus performants et parfois plus mortels, bien que ce n’est pas «consciemment qu’ils veulent tuer leurs clients», a-t-il constaté.

Selon des renseignements recueillis par l’organisme, la présence de faux bonbons PEZ a été notamment observée dans les Laurentides et dans Lanaudière.

La clinique communautaire qui se spécialise dans les dépendances a affiché sur ses murs une photo de ces faux bonbons dans l’espoir d’alerter les consommateurs.

Le contenu de ces faux bonbons change «constamment» et «le dealer de rue ne sait pas vraiment ce qu’il revend; il revend ce qu’on lui donne», a indiqué M. Bissonnette.

Santé Canada a confirmé à La Presse Canadienne avoir publié des «avis de substance potentiellement dangereuse» à l’intention des organismes d’application de la loi étant donné que des substances analysées étaient présentées sous une «nouvelle forme», celle de «bonbons colorés et rectangulaires portant l’identification « PEZ »».

«Dans tous les cas, les résultats d’analyse ont démontré la présence d’étizolam dans les échantillons», a indiqué André Gagnon, un porte-parole de l’agence fédérale.

Dans un seul cas, le Service d’analyse des drogues a également noté la présence de cocaïne en combinaison avec l’étizolam.

En vertu de la Loi sur les bons samaritains, toute personne qui fait une surdose ou qui en est témoin, et qui appelle le 9-1-1, ne peut être accusée de possession simple de drogue.

Michel Saba, Initiative de journalisme local, La Presse Canadienne

Canada : Montréal a versé 130 000$ aux avocats de Sue Montgomery

La saga entourant la gestion de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN–NDG) par la mairesse Sue Montgomery et les démêlés de cette dernière avec la Ville de Montréal coûte cher. Jusqu’à maintenant, la Ville de Montréal a versé près de 130 000 $ aux avocats de Mme Montgomery, somme qu’elle souhaite d’ailleurs récupérer.

La saga entourant la gestion de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN–NDG) par la mairesse Sue Montgomery et les démêlés de cette dernière avec la Ville de Montréal coûte cher. Jusqu’à maintenant, la Ville de Montréal a versé près de 130 000 $ aux avocats de Mme Montgomery, somme qu’elle souhaite d’ailleurs récupérer.

La semaine dernière, la mairesse Montgomery a tenté, pour une quatrième fois, de suspendre le directeur d’arrondissement, Stéphane Plante, qu’elle accuse d’avoir menti dans le dossier du prolongement de la piste cyclable sur la rue de Terrebonne. Et pour une quatrième fois, les autres élus de l’arrondissement ont infirmé sa décision, alléguant que les reproches de la mairesse n’étaient pas fondés.

Depuis la parution du rapport de la Division du respect de la personne faisant état de harcèlement psychologique de la part de la directrice de cabinet de Mme Montgomery, Annalisa Harris, envers deux employés, dont Stéphane Plante, la ville-centre et la mairesse de CDN–NDG se sont engagés dans un bras de fer juridique. D’une part, Sue Montgomery doit se défendre devant la Commission municipale du Québec pour une citation en déontologie, mais elle livre aussi une bataille contre la Ville devant la Cour supérieure à la suite d’un recours en injonction entrepris par celle-ci.

En avril dernier, la Cour supérieure a ordonné à la Ville d’assumer les frais de représentation de l’élue en vertu de la Loi sur les cités et villes. La facture de la firme Municonseil avocats, qui représente Mme Montgomery, atteint maintenant 128 708 $. Et les procédures ne sont pas terminées. La Ville s’est adressée aux tribunaux pour récupérer le montant de ces honoraires.

Le conseiller Marvin Rotrand craint d’ailleurs que la facture ne monte en flèche au fil des mois. « Si Mme Montgomery interjette appel, ça pourrait facilement atteindre 500 000 $», dit-il.

Les tensions ont envenimé le climat de travail au sein de l’arrondissement. Selon les informations obtenues par Le Devoir, deux hauts fonctionnaires se sont retrouvés en congé de maladie prolongé, soit Pierre Boutin, directeur des travaux publics, et Lucie Bédard, directrice de l’aménagement urbain et du service aux entreprises, de même qu’un autre fonctionnaire, Pascal Trottier, qui dirige la division des services techniques.

En mai dernier, cinq hauts fonctionnaires, parmi lesquels Pierre Boutin et Lucie Bédard, avaient d’ailleurs écrit aux élus pour les presser d’agir afin d’assainir l’environnement de travail. « Les membres de l’équipe de direction tiennent à vous exprimer leur grand désarroi face à l’environnement de travail toxique qui prévaut entre les hauts fonctionnaires de l’arrondissement et le Bureau des élus depuis environ 10 mois, et qui se dégrade de manière accélérée depuis le mois de janvier 2020 », écrivaient-ils dans leur missive.

« Il y a des employés qui veulent quitter l’arrondissement et demandent d’être transférés dans d’autres arrondissements », souligne le conseiller de Projet Montréal, Christian Arseneault. « L’arrondissement cultive une réputation à la Ville de Montréal comme arrondissement où la mairesse se mêle de tout et de n’importe quoi et où la mairesse, si elle ne vous aime pas, va faire de votre vie un enfer. »

Une source au sein de l’arrondissement soutient toutefois que si le moral de certains employés est affecté par les tensions, il n’y a pas de départs massifs.

Ce climat nuit aussi à la bonne marche de l’arrondissement et à l’avancement des dossiers, avance Christian Arseneault : « On commence à parler d’un mandat perdu parce qu’on ne peut rien faire. »

Les suspensions à répétition du directeur de l’arrondissement sont perçues par les élus comme de l’« acharnement » de la part de Sue Montgomery. « Elle veut rendre la situation invivable pour le directeur d’arrondissement. Heureusement, il a le sens du devoir envers la population », indique le conseiller d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Le directeur d’arrondissement, Stéphane Plante, a décliné notre demande d’entrevue et il n’a pas été possible de parler avec Sue Montgomery lundi.

La piste de la discorde

C’est le prolongement de la piste cyclable de la rue de Terrebonne qui a amené la mairesse Montgomery à suspendre sans salaire le directeur d’arrondissement pour une quatrième fois. La piste aménagée par l’arrondissement à la fin de juillet — et que tous les élus avaient approuvée — devait être prolongée entre l’avenue Belmore et le boulevard Cavendish.

Sue Montgomery soutient que Stéphane Plante a délibérément ignoré la volonté des élus et qu’il lui a menti au sujet d’une demande d’approbation faite auprès du Centre de coordination des mesures d’urgence. Courriels à l’appui, les autres élus contestent sa version des faits. Ils ont d’ailleurs voté en faveur du retour de Stéphane Plante à son poste jeudi dernier.

L’aménagement de la piste cyclable, qui a entraîné le retrait de places de stationnement, incommode de nombreux résidents du secteur. Lundi, lors de l’assemblée du conseil municipal, Sue Montgomery a mentionné que la piste serait démantelée à la mi-octobre. Marvin Rotrand entend demander qu’elle le soit à compter du 9 septembre.

Par Jeanne Corriveau/Le Devoir/msn