Il a fallu cinq jours au nouveau Premier ministre pour former son gouvernement. Plusieurs militaires membres de l’ex-CNSP y figurent. Parmi les entrées remarquées, celle du procureur anticorruption Mahamadou Kassogué, nommé à la Justice.
Badra Aliou Coulibaly, secrétaire général de la présidence par intérim, a mis fin au suspens, ce vendredi 11 juin, en dévoilant le visage du deuxième gouvernement de la transition sur les ondes de l’ORTM, la télévision nationale. Pour la « phase 2 de la transition », Choguel Maïga dirigera une équipe de 28 membres, dont seulement 5 femmes.
Beaucoup de ministres ont conservé leur portefeuille. En particulier les poids lourds de l’ancien Comité national pour le salut du peuple (CNSP), officiellement dissous. Le colonel Sadio Camara, dont l’éviction dans le gouvernement présenté par Moctar Ouane et Bah N’Daw avait été l’un des points d’achoppement entre l’ancien président de la transition et le colonel Assimi Goïta, a été reconduit au ministère de la Défense.
Des militaires maintenus en poste
Le colonel-major Ismaël Wagué, qui fut longtemps la principale figure médiatique des putschistes ayant mené le coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août dernier, garde lui aussi son portefeuille (la Réconciliation nationale), de même que le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, qui demeure à la tête du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, lequel sera notamment chargé de l’organisation des scrutins – législatifs, présidentiel et référendum constitutionnel – prévus au plus tard fin février 2022.
En revanche, le colonel Modibo Koné, l’une des principales figures de l’ex-CNSP, quitte la Sécurité et la Protection civile, un ministère qu’il cède au colonel-major Daoud Aly Mohammedine.
Mossa Ag Attaher, ancien porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), reste ministre de la Jeunesse et des Sports. Autre membre de la CMA : Mahmoud Ould Mohamed. Il quitte le ministère de l’Agriculture pour prendre celui de l’Industrie et du Commerce.
M5, partis… Les nouveaux entrants
Parmi les entrants, l’un des fidèles alliés de Choguel Maïga : Ibrahim Ikassa Maïga, de l’Union pour la République et la démocratie (URD, du défunt Soumaïla Cissé), qui était également membre du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP). Il a été nommé au ministère de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions.
Toujours côté M5, Ousmane Sidibé prend l’Éducation nationale. L’imam Oumarou Diarra, proche de l’imam Mahmoud Dicko, devient ministre délégué chargé de l’Action humanitaire auprès du ministre de la Santé, Diéminatou Sangaré. Modibo Koné, nouveau ministre de l’Environnement, est lui aussi issu des rangs du M5.
L’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), de l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, arrivé troisième à la présidentielle de 2018, fait également son entrée au gouvernement : Youba Ba devient ministre délégué chargé de l’Élevage et de la Pêche.
L’ancien procureur du pôle anticorruption, Mahamadou Kassogué, occupe désormais le poste de ministre de la Justice. Le jeune magistrat, qui a instruit de nombreux dossiers à l’encontre de caciques proches de l’ancien pouvoir sous IBK, fait une entrée remarquée.
Jeune Afrique