« Halte à la persécution des pauvres revendeuses et revendeurs des abords de rues ! », lance l’ODHP

L’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples réagit à l’arrestation des revendeurs et revendeuses pour occupation illégale d’espace public. A travers un communiqué, l’ODHP exige l’arrêt de « la persécution des pauvres revendeuses et revendeurs des abords de rues »,

L’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples réagit à l’arrestation des revendeurs et revendeuses pour occupation illégale d’espace public. A travers un communiqué, l’ODHP exige l’arrêt de « la persécution des pauvres revendeuses et revendeurs des abords de rues », appelant à la libération immédiate des personnes arrêtées ou envoyées en prison. Lire le communiqué.  

Halte à la persécution des pauvres revendeuses et revendeurs des abords de rues

ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP)

Halte à la persécution des pauvres revendeuses et revendeurs des abords de rues

L’odhp demande la libération immédiate et sans condition des revendeuses et revendeurs arrêtés et/ou envoyés en prison.

De quoi s’agit-il? Depuis le samedi 8 avril 2023, un certain nombre de revendeurs et revendeuses sont pourchassés des abords de rues à Cotonou. On rapporte que trente-trois (33) revendeuses et revendeurs sont arrêtés et déposés au Commissariat spécial de Dantokpa. D’autres ont subi les mêmes assauts le 13 avril. Après leur audition au tribunal de 1ère instance de Cotonou, ils sont placés sous mandat de dépôt (prison civile de Cotonou) par le Procureur Jules AHOGA.

Ces revendeuses et revendeurs qui sont des pères et mères de famille auraient été bastonnés et humiliés publiquement au moment de leur arrestation entre la station Lègba et la Pharmacie 4 Thérapies dans la zone du marché Dantokpa et également dans la zone du Marché Saint Michel. En plus, les produits qu’ils revendaient seraient confisqués. Si ce sont les ordres reçus qui font agir de la sorte les agents commis à cette opération pour le moins inhumaine, ils doivent savoir qu’ils se rendent coupables comme les donneurs d’ordre de forfaits inacceptables sur ces mères et pères de famille à qui ils enlèvent les vivres qu’ils auraient pu acheter après la vente de leurs propres produits pour nourrir leurs enfants, eux-mêmes et d’autres. Si l’on sait comment il est difficile pour les couches déshéritées de faire face à la survie, si l’on sait comment la solidarité ou l’entraide familiale s’observent dans notre pays surtout en ces temps où la faim et la cherté de la vie frappent de pleins fouets les foyers, on peut avoir une idée des circonstances aggravantes pour les forfaits commis sur ces pauvres revendeuses et revendeurs. Les donneurs de ces ordres inhumains et leurs exécutants doivent être jugés et sanctionnés à la hauteur de leurs forfaits.

En plus de violer leurs droits à la vie qui nécessitent qu’ils aient à manger, à boire, à se loger, se vêtir, et se soigner, qu’ils aient la sécurité et l’assistance sociale ainsi que pour leur progéniture, on abuse en exerçant une violence aveugle sur leurs personnes. Non content de tout cela, on y ajoute la violence judicaire en les trainant en justice pour leur infliger des peines privatives de liberté. Tout cela est inadmissible ! Surtout si l’on sait que leur situation résulte aussi des déguerpissements sauvages de juin 2018 par le pouvoir du Président Talon.

Il plaît à certains en ce moment de rappeler l’arrêté préfectoral en date du 12 Février 2018, signé par le préfet Modeste Toboula qui énonce qu’il est désormais formellement interdit la vente à la sauvette au niveau des carrefours, sur les trottoirs et les terre-pleins centraux de la ville de Cotonou. (Tout le monde sait comment Toboula a fini…). En le rappelant, ils feignent d’oublier que cela fut et cela demeure un abus sur les pauvres personnes qu’on déguerpit et malmène sans leur offrir une alternative pour leur gagne-pain. Beaucoup en sont morts u portent des séquelles dans l’anonymat. Les chantres de l’arbitraire du pouvoir et de ses sous-fifres feignent d’oublient le devoir du pouvoir de Talon et les engagements qu’il a pris pour subvenir aux besoins des populations surtout les plus déshéritées.

Alors, halte à la persécution des pauvres ! Ils ont droit à la protection de leur vie et de leurs outils de travail pour survivre!

Libérez les pauvres revendeuses et revendeurs!

Restituez leurs marchandises! Et ce sera justice!

Cotonou, le 14 Avril 2023

Le Bureau Exécutif National