Cherté de la vie au Bénin: Tomèty analyse et appelle à la réhabilitation de l’Onasa (Opinion)

Supprimer l’ONASA est une réforme maladroite mais qui se comprend aisément et traduisant notre myopie en géopolitique alimentaire régionale.

De la faim à la vie chère : essai sur les incohérences des politiques publiques au Bénin

Le Benin ne dispose d’aucun instrument de régulation des marchés des produits vivriers stratégiques.

Supprimer l’ONASA est une réforme maladroite mais qui se comprend aisément et traduisant notre myopie en géopolitique alimentaire régionale.

Le néolibéralisme se fiche pas mal de la sécurité alimentaire et du pouvoir d’achat des travailleurs.

Tout ce qui est dit concernant les exportations transfrontalières c’est du pur mensonge technocratique.

Beaucoup n’ont jamais travaillé sur les flux saisonniers entre le Bénin et les pays voisins et s’offrent le malin plaisir de traiter un sujet dont ils n’ont aucune idée.

Le Bénin a toujours nourri les pays limitrophes tout comme ces pays ont toujours nourri le Bénin. Il suffit de pratiquer les villages et les marchés limitrophes pour comprendre ce phénomène ancestral puisqu’il s’agit avant tout d’aires culturelles avant qu’on ne soit république.

A quoi sert la théorie des avantages comparatifs et des avantages substitutifs si nous sommes incapables de raisonner la saisonnalité de nos productions nourricières, de leur stockage pour constituer des réserves stratégiques et de leur commercialisation?

Ne cherchons pas à justifier nos échecs en les imputant aux autres.

Il faut réhabiliter l’ONASA, changer lui de nom si vous voulez. L’essentiel c’est de disposer d’un outil régulateur du marché et de lutte contre les commerçants véreux.

Nous sommes fatigués de ces réformes publiques qui ont tout d’un effacement capricieux de l’histoire et des efforts passés. On ne construit pas le développement avec des parpaing de haine et de vengeance. C’est contreproductif.

La faim, la malnutrition et l’érosion des pouvoirs d’achat révèlent aussi un pays et c’est le cas du Bénin révélé.

Simon-Narcisse Tomety

Institutionnaliste de réformes publiques

Territorialiste

 

Bénin / Simon Narcisse Tomèty : « La dissolution de l’Onasa est une erreur » (Tribune)

La dissolution de l’Onasa (Office national d’appui à la sécurité alimentaire) est une erreur. Si l’onasa est mal géré et un gouffre financier, cette appréciation reste valable pour toutes les administrations béninoises. Doit-on privatiser ou faire disparaître l’administration publique?

« Le débat sans fin sur l’ONASA au nom de la faim des populations

La dissolution de l’Onasa (Office national d’appui à la sécurité alimentaire) est une erreur. Si l’onasa est mal géré et un gouffre financier, cette appréciation reste valable pour toutes les administrations béninoises. Doit-on privatiser ou faire disparaître l’administration publique?

Un pays d’eau qui n’est pas capable de constituer six mois de réserve alimentaire pour nourrir ses enfants, c’est une faute lourde inadmissible et indéfendable.

La continuité de l’offre de services publics en alimentation est un droit basique pour ceux qui ont lu la théorie des besoins encore appelée la pyramide de Maslow..

Dommage pour le Bénin que les statistiques agricoles ne puissent être auditées. Si la production cotonnière est bonne et qu’on vienne nous dire que celle des vivriers surtout du maïs est mauvaise, il y a un problème sérieux qui se pose. Qu’est que le maïs sous coton est devenu au Bénin? Le faux débat du commerce transfrontalier des vivriers me fait honte. Pour avoir coordonné l’élaboration du livre blanc et de la politique nationale des frontières, on ne peut pas me manipuler en considérant que je suis un ignorant sur cette problématique du commerce transfrontalier des vivriers.

J’ai pratiqué deux Directeurs Généraux de l’Onasa dont monsieur Napporn puis monsieur Afanou. Ce sont des cadres honnêtes et patriotes qui avaient bien géré l’onasa en leur temps pour disponibiliser le maïs dans toutes les communes à des prix raisonnables.

Réformer ce n’est pas que liquider. C’est aussi restructurer pour garantir la continuité de l’offre de services publics alimentaires durant les périodes de disettes.

On aurait pu restructurer au lieu de faire disparaître l’onasa. C’est une faute lourde du gouvernement surtout dans un contexte d’agriculture pluviale et de changements climatiques. C’est une imprudence.

Je suis contre cette mesure de disparition de l’onasa et j’assume ma position sans la moindre hypocrisie ».

Simon Narcisse Tomèty