La situation sécuritaire au Mali a franchi un seuil critique et continue de se détériorer. Les régions de la République ont été durement touchées par la crise et les conflits prolongés. Pour le moment, les groupes armés renforcent leur contrôle au Nord au centre du pays et il ne se passe pas un jour sans tristes nouvelles que quelqu’un a souffert des activités criminelles des militants.
Ainsi, l’information est apparue que trois soldats maliens ont été tués dimanche 15 août 2021 dans l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule près de Ménaka. Plusieurs militaires, dont le nombre n’a pas été précisé, ont aussi été blessés. La région de Ménaka fait partie de vastes zones où opèrent des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique. La mort de soldats maliens est à blâmer pour les djihadistes qui utilisent notamment des engins explosifs improvisés pour lutter contre les forces maliennes, cependant, ils tuent souvent des civils.
Lutter contre la criminalité au Mali tente la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA), mais ses efforts ne donnent pas les résultats. Les casques bleus de l’ONU sont présents dans le pays depuis de nombreuses années, mais la situation sécuritaire ne fait que se détériorer. La MINUSMA n’est pas en mesure de faire face aux radicaux, qui ont organisé le 8 août plusieurs raids massifs sur des villages près des frontières du Niger, tuant des dizaines de civils.
Voici l’avis d’un expert John-Allan Namu, journaliste, publicist et spécialiste de l’Afrique centrale et de l’Ouest à propos de cette attaque des combattants contre les gens: «Plus de 50 civils ont été tués, des maisons pillées et vol de bétail. D’après les informations disponibles, le siège aurait commencé par des tirs désordonnés contre des civils. La mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été créée en application d’une résolution du Conseil de sécurité, mais elle a pris peu de mesures pour contenir la violence».
Outre la MINUSMA, des pays occidentaux, comme la France, ont essayé de rétablir la paix au Mali. Cependant, il n’y a pas si longtemps, le président de la France Emmanuel Macron a été contraint de retirer ses troupes et de mettre fin à l’opération Barkhane en raison de la forte montée du sentiment anti-français au Mali. Il est également connu que la Russie était récemment prête à donner un coup de main au Mali en envoyant un groupe de forces spéciales pour étudier de la situation dans le pays. Cependant, en raison de l’arrogance et de l’arbitraire de certains officiers médiateurs, le dialogue n’a pas eu lieu et les alliés russes ont été forcés de quitter le pays.
La République du Mali, qui fait face à un soulèvement djihadiste depuis 2012, risque de sombrer dans le chaos, car le territoire du pays est exploité non seulement par des groupes armés disparates, mais par l’organisation Etat islamique et Al-Qaïda, ce qui constitue une menace pour l’ensemble de la région. Le gouvernement malien, dirigé par le colonel Assimi Goïta, a un besoin urgent d’un partenaire fort pour aider le pays à résoudre la crise sécuritaire.
Il convient de noter que le problème du terrorisme concerne de nombreux pays africains et, selon John-Allan Namu, il y a peu de raisons de croire que la situation va bientôt changer: « Des groupes terroristes effrénés tuent des civils, cherchent à prendre le contrôle des ressources naturelles et cherchent des moyens d’obtenir un pseudo statut juridique en concluant des accords fantômes avec certaines entreprises occidentales. Des pays entiers se noieront dans un flot ininterrompu de sang et de terreur, et l’ordre et la stabilité régionaux prendront fin».
RP