Le 11 octobre 2024, des ouvriers et manœuvres en fonction à l’entreprise Chinoise CGGC en charge des Travaux de construction d’infrastructures de drainage et connexes résilientes et de pavage de rues dans le bassin Pa2 du Programme d’Assainissement Pluvial de Cotonou (PAPC) ont observé un mouvement de débrayage devant la base vie du chantier située au quartier Houéyiho à Cotonou. Ils réclament de meilleures conditions de travail.
Maltraitance, manque de salaire, existence de faux contrats, tentative de corruption… sont entre autres les accusations qu’ils ont portées à l’encontre de leur employeur note-t-on dans un reportage diffusé par nos confrères de Reporter Média Monde.
Face à la presse ce mardi 15 octobre 2024, l’administration de l’entreprise CGGC avec à sa tête le Directeur Technique Cyriaque Assogba est montée au créneau pour donner sa part de vérité.
Point par point, les responsables ont réfuté toutes les accusations avec des preuves à l’appui avant de rassurer de la disponibilité de l’entreprise à poursuivre le dialogue.
Pour la circonstance, il y avait: les ouvriers, l’équipe administrative, technique, sociale et environnementale de l’entreprise ainsi que bien d’autres collaborateurs. Lire ci-dessous les propos.
1-Au sujet de l’accusation portant : manque de salaire
L’entreprise Chinoise CGGC dit ne pas devoir à la date du mardi 15 octobre 2024 de salaire à aucun de ses ouvriers. Toutefois, elle reconnait qu’il y a eu un retard de payement pour le compte du mois de septembre 2024. A l’origine, des difficultés comme il en est souvent le cas pour toutes entreprises.
Les responsables de l’entreprise affirment que les ouvriers ont été informés de cette situation. Ils ont exhibées les documents administratifs le prouvant et précise que les salaires ont été payés le même jour de leur mouvement.
Ils ont toutefois, rappelé que les difficultés administratives du côté de la Banque ont également fait trainer les choses, ont-ils ajoutées.
2-De la maltraitance des ouvriers
« Nos ouvriers se sont également plaints de ce que leurs différentes plaintes pour mauvais traitement n’ont pas eu de suite. Nous tenons à rappeler que suite à une de leurs plaintes, la mission de contrôle en collaboration avec notre entreprise avait organisée des séances de travail et communication conformément au mécanisme de gestion des plaintes qui sont sanctionnées par des PV, qui ont réglé assez de problèmes.
Par exemple, Il fut un temps, un Chef chantier Chinois a eu d’agression verbale envers certains ouvriers. Ces derniers ont pris à travers le canal de mécanisme de plainte pour nous saisir. La mission de contrôle a automatiquement réagi. Ce Chef de Chantier Chinois a été sanctionné preuve à l’appui par une suspension et aussi une défalcation sur salaire d’un montant de 500.000 FCFA. Les ouvriers sont informés. Par la suite, il y a eu un changement de comportement des Chinois sur le terrain ».
3-De la dotation des Équipements de Protection Individuelle
En réponse aux accusations qui font état de non mise à disposition des Équipements de Protection Individuelle, l’Entreprise CGGC pour réagir va lever un coin de voile sur ce qui a été fait dans ce sens ces derniers mois. Le Responsable HSE raconte : « Pour le mois de septembre, nous avons eu à partager près de 330 lunettes, 113 gilets, 222 chaussures de sécurité et botes, 33 casques, et 1212 gants ETC…. Ces éléments peuvent être vérifiés avec les signatures des ouvriers bénéficiaires.
Nous avons le cumul qui peut permettre d’avoir ses nombres là.
Le mois d’aout pour aussi donner des chiffres, on était à 396 gants, pour le mois de juillet 547 gants. »
4-De l’indifférence des responsables de CGGC
« Nous comprenons un peu le sentiment de nos ouvriers parce que la communication pose parfois de problème entre nos ouvriers et les Chefs Chantiers Chinois. Au mois de mai par exemple, on a eu des plaintes qui concernaient par exemple la question du payement des cotisations à la CNSS et la question des défalcations.
Pour remédier à cela, nous en tant que responsables, avions instaurées les fiches de pointages sur lesquelles on a demandé aux ouvriers de veiller à signer pour que le pointage qui constitue l’heure effectué en cas d’heure supplémentaire par mois, par jour puisse être correct avant que ça ne vienne vers le département RH pour qu’on puisse en tenir compte avant de procéder au traitement des salaires.
Nous avions mis en place un mécanisme de gestion des plaintes également. Nous avons pris le temps d’expliquer aux ouvriers comment cela fonctionne. Ces mécanismes de plaintes ont été validés par les différents acteurs qui sont sur le projet et qui suivent le volet social environnement. »
5-Au sujet des ‘’Faux Contrats’’
« Par rapport à ce point, nous voudrions juste souligner que lorsque nous faisons des contrats avec eux, c’est le contrat entre l’employeur et l’employé qui est visé par la DGT et suite à cela, nous passons à des renouvellements parce que nous avons des contrats tacites à durée déterminée. »,
6-Payement des Cotisations CNSS
« En république du Bénin, si vous ne payez par la CNSS, vous ne pouvez pas avoir l’attestation et là nous avons une attestation qui permet de vérifier que nous versons les cotisations à la CNSS. Sur ce document, vous avez la preuve de ce que nous sommes à jour jusqu’au 31 aout 2024.»,
7-Des pots de vins pour tenter d’empêcher le mouvement d’humeur
« Ils doivent apporter des éléments de preuves. Parce que nous ne reconnaissons pas avoir posé cet acte-là »
8-Des rémunérations pas à la hauteur
« Les ouvriers dans leur déclaration estiment qu’ils ne sont pas payés à la hauteur. Nous voudrions rappeler par rapport à cet aspect que nous payons les montants qui sont définis dans les contrats. Aucun ouvrier n’est payé en dessous du montant pour lequel il a signé. Ceci est vérifiable dans les contrats signées par les deux parties »,
9-Quid des défalcations
« Pour ce qui concerne les défalcations, nous avons mis en place un système de pointage qui permet à l’ouvrier de signer chaque jour. Ce système nous permet de savoir de quelle heure à quelle heure il a travaillé, et s’il a fait des heures supplémentaires ou non. Ce système nous permet d’avoir le nombre d’heures de travail par semaine. C’est cet élément que nous utilisons pour faire les points au niveau du département RH pour, procéder par la suite au payement. Ces éléments sont disponibles pour toutes vérifications. »
10-CGGC disponible à poursuivre le dialogue avec les ouvriers
« Nous tenons quand même a rassuré que ce soit les responsables Chinois, les responsables locaux, que nous allons poursuivre les discussions avec nos ouvriers et manœuvres, parce que nous estimons qu’il y a beaucoup d’éléments d’incompréhensions. Nous sommes vraiment disposés à les recevoir pour dialoguer avec eux et poursuivre les négociations pour essayer de faire avancer le projet. Il faut dire que sans les ouvriers nous ne pouvons pas travailler et nous sommes conscients que c’est eux qui font le projet et fort conscient de cela, nous allons très rapidement trouver un terrain d’entente pour essayer de faire avancer les activités.
Propos recueillis par Christophe KPOSSINOU