Joe Biden se dit en bonne voie de l’emporter, Trump revendique une « grande victoire »

Prenant brièvement la parole tôt mercredi matin, l’ancien vice-président a d’ailleurs appelé à la patience, rappelant que les résultats n’avaient pas été annoncés dans plusieurs États, notamment dans trois États de la région des Grands Lacs, le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvannie. Il était déjà prévu que le dépouillement des votes postaux irait au lendemain, voire aux jours subséquents.

Le président Trump semble en bonne voie de maintenir dans le giron républicain les États de la Sun Belt traditionnellement républicains. Une victoire du démocrate Joe Biden dans ces États qu’il avait réussi à mettre en jeu aurait mis fin au suspense dès ce soir, avant même que les résultats dans la région du Midwest soient connus.Le candidat démocrate Joe Biden s’est adressé aux militants en compagnie de son épouse Jill Biden, à Philadelphie, le 4 novembre 2020.© ANGELA WEISS/AFP Le candidat démocrate Joe Biden s’est adressé aux militants en compagnie de son épouse Jill Biden, à Philadelphie, le 4 novembre 2020.

Prenant brièvement la parole tôt mercredi matin, l’ancien vice-président a d’ailleurs appelé à la patience, rappelant que les résultats n’avaient pas été annoncés dans plusieurs États, notamment dans trois États de la région des Grands Lacs, le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvannie. Il était déjà prévu que le dépouillement des votes postaux irait au lendemain, voire aux jours subséquents.

«Ce n’est pas à moi ou Donald Trump de décider qui gagne cette élection. C’est aux Américains de le faire.»

Tout juste après le discours de Joe Biden, Donald Trump a revendiqué «une grande victoire» sur Twitter.

Selon les projections des médias américains, il remportera l’Ohio, qui fait historiquement figure de baromètre, et l’Iowa.

Avec des résultats partiels, il mène en outre dans la majorité des États clés du Sud, dont la Floride, la Georgie, le Texas et la Caroline du Nord. Pour avoir une chance de rester au pouvoir, il a besoin de ces territoires acquis aux républicains depuis des décennies, mais que les démocrates avaient réussi à mettre en jeu cette année.

La lutte est cependant plus âprement disputée qu’il y a quatre ans dans des États traditionnellement républicains, mais en bout de ligne, cela risque d’être insuffisant. Une victoire de son rival démocrate aurait à toutes fins pratiques mis fin au suspense dès ce soir, avant même que les résultats dans la région du Midwest soient connus.

En Floride, quintessence de l’État pivot, l’avance républicaine semble attribuable à l’augmentation de ses appuis par rapport à 2016 au sein de la communauté hispanique de la région de Miami, particulièrement la communauté cubaine, qui s’est montrée sensible au message antisocialiste mis de l’avant par le président.

Joe Biden peut cependant compter sur d’autres États pour se tracer une voie vers la Maison-Blanche.

Il a pour sa part remporté facilement le New Hampshire et ses quatre grands électeurs. Le camp Trump croyait initialement être en mesure de remporter l’État, qui, en 2016, avait accordé à Hillary Clinton sa victoire la plus mince avec 0,4 point de pourcentage, mais les sondages montraient qu’il était hors de portée.

Il semble aussi en bonne position en Arizona, l’État du Sun Belt traditionnellement républicain le plus susceptible de devenir bleu. À l’exception de 1996, les républicains remportent cet État depuis 1952.

Dans le nord du pays, c’est plus partagé, mais l’avance de Donald Trump était prévisible à ce stade de la soirée, car plusieurs États commencent par le dépouillement des votes exprimés en personne. Les résultats liés au vote postal viendront plus tard, et le dépouillement pourrait s’étirer sur des jours.

Pour l’instant, Donald Trump mène en Iowa, au Wisconsin, au Michigan et en Pennsylvanie, et Joe Biden le devance au Minnesota et en Iowa.

Toujours selon les projections, le président conserve de son côté dans le giron républicain plusieurs États, comme la Caroline du Sud et l’Alabama. Donald Trump cumule ainsi 108 grands électeurs.

Les bureaux de vote sont maintenant fermés dans tous les États, à l’exception de l’Alaska.

L’impact du vote postal

Si la tendance se confirme dans les États du Sun Belt, la bataille se poursuivra dans la région du Midwest, où plusieurs États ont continueront à compter leurs votes postaux, particulièrement la Pennsylvanie voisine.

Ce n’est pas le suffrage populaire qui importe, car les électeurs ne votent pas directement pour le président, mais pour des intermédiaires, connus sous le nom de «grands électeurs». Ces derniers forment le «Collège électoral», composé de 538 grands électeurs répartis dans les États.

La question est donc de savoir comment les appuis pour les deux candidats seront distribués dans les 50 États au sein du Collège électoral. Car ce qui importe, c’est la course aux 270 grands électeurs, le seuil que doit franchir un candidat pour l’emporter.

Sauf exception, il suffit d’un seul vote dans un État pour faire basculer tous ses grands électeurs dans la colonne d’un candidat.

 Sophie-Hélène Lebeuf

Élection présidentielle: Biden mène au collège électoral

WASHINGTON — Le candidat démocrate Joe Biden devançait le président Donald Trump au collège électoral vers 1 h, dans la nuit de mardi à mercredi.

WASHINGTON — Le candidat démocrate Joe Biden devançait le président Donald Trump au collège électoral vers 1 h, dans la nuit de mardi à mercredi.

M. Biden avait remporté 223 votes de grands électeurs, contre 174 pour Donald Trump. Il en faut 270 pour gagner les élections.

M. Trump a raflé la Floride, le plus prisé des États clés, dont dépendent ses espoirs de réélection. Il a également décroché l’Ohio et l’Iowa, tandis que les gains plus modestes du Minnesota et du New Hampshire sont allés à M. Biden.

Les courses étaient encore trop serrées d’autres États chaudement disputés.

M. Biden a remporté Hawaï, la Californie, l’Oregon, l’État de Washington, le Connecticut, le Delaware, l’Illinois, le Maryland, le Massachusetts, le New Jersey et New York, tandis que Donald Trump s’est démarqué au Montana, dans l’Idaho, en Indiana, en Arkansas, en Alabama, au Mississippi, en Oklahoma et au Tennessee.

L’ancien vice-président a aussi remporté le Rhode Island, le Nouveau-Mexique, le District de Columbia et le Colorado.

Le président Trump a également gagné l’Utah, le Missouri, le Kansas, la Louisiane, le Nebraska, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud et le Wyoming. 

The Associated Press/La Presse Canadienne

Election américaine : à quelle heure vont tomber les résultats décisifs ?

Les Américains se rendent aux urnes ce mardi 3 novembre, et plus de 100 millions d’entre eux ont déjà voté de façon anticipée, par correspondance ou en personne. Pourtant, le résultat de l’élection présidentielle risque de se faire attendre.

Les Américains se rendent aux urnes ce mardi 3 novembre, et plus de 100 millions d’entre eux ont déjà voté de façon anticipée, par correspondance ou en personne. Pourtant, le résultat de l’élection présidentielle risque de se faire attendre.

Pour l’emporter, un candidat n’a pas besoin d’être majoritaire en voix au niveau national : il doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des Etats. Mais les incertitudes pèsent sur le scrutin et le vainqueur de cette bataille sans merci entre le président républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden, favori des sondages, ne sera pas connu avant mercredi matin (en France) au plus tôt, voire dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le vote par correspondance risque aussi de retarder le dépouillement, car le décompte des bulletins arrivés dans les jours suivant le scrutin est possible dans de nombreux Etats.

débat entre Trump et Biden

A quelle heure recevra-t-on les premiers résultats ?

Les premiers décomptes de votes commencent à être publiés après la fermeture des bureaux de vote dans certaines régions du Kentucky et de l’Indiana, à 18h heure locale (minuit à Paris).

La plupart des Etats fermeront leurs bureaux de vote d’ici 3h*, ouvrant la voie à un flux régulier de décomptes au fils des heures suivantes, certains Etats et circonscriptions étant connus pour être plus rapides que d’autres dans cet exercice.

La Californie, l’Etat le plus peuplé du pays, vote jusqu’à 5h* et Hawaï et l’Alaska, qui pèsent peu en termes de grands électeurs, votent encore plus tard. Mais comme les sondages sont assez clairs sur les intentions de vote dans 38 des 50 Etats américains, 12 Etats contestés sont réellement à surveiller.

Les premiers viendront des Etats de l’est du pays : la Géorgie, où les bureaux de vote ferment à 1h*, la Floride, où ils ferment selon les circonscriptions à 1h* ou 2h* et la Caroline du Nord (1h30*).

Ensuite viendra l’Arizona (ouest) où le vote s’achève à 3h*.

Sur la base des projections des médias américains, il est possible que Joe Biden soit annoncé comme vainqueur de plus de 270 grands électeurs s’il emporte la Floride et deux autres de ces quatre Etats. En revanche, si Donald Trump emporte ces quatre Etats, le résultat final resterait incertain.

* Heure de Paris

Comment le vainqueur est-il désigné?

Officiellement, le nom du vainqueur n’est annoncé que lorsque chaque Etat a certifié le décompte de ses votes, ce qui, comte tenu du vote anticipé massif, pourrait prendre une semaine ou plus par endroits. Mais le nom du vainqueur est traditionnellement donné par les grands médias américains le soir de l’élection, sur la base des projections de vote, circonscription par circonscription.

Ils déterminent le gagnant dans chaque Etat puis finalement du scrutin tout entier, lorsqu’il apparaît qu’un candidat n’a aucune chance mathématiquement de surmonter son déficit de voix et que l’autre candidat est sûr d’obtenir le nombre magique de 270 grands électeurs.

La victoire de Ronald Reagan en 1980 a été annoncée dès 20h15 heure de New York (2h15 heure de Paris), mais celle de Donald Trump en 2016 n’a été claire que bien plus tard, lorsque les décomptes ont montré qu’il avait remporté la Pennsylvanie : il était près de 8h30 du matin à Paris lorsque Hillary Clinton a reconnu sa défaite.

En 2000, cas extrême, c’est la Floride qui a décidé de l’élection, par quelques centaines de voix. Il a fallu 36 jours pour que George W. Bush soit désigné vainqueur face au démocrate Al Gore, par un arbitrage inédit de la Cour suprême.

Quand saura-t-on qui a gagné ?

Cela pourrait être aux alentours de 5h heure française, ou plus tôt si Biden emporte nettement les quatre premiers Etats contestés. Sinon, cela dépendra des autres Etats clés, ce qui pourrait durer.

Dans l’Etat crucial de Pennsylvanie, les bureaux de vote ferment à 20h heure locale (2h heure de Paris). Mais les responsables locaux ont prévenu que le décompte des votes anticipés pourrait retarder le résultat jusqu’à mercredi ou plus tard encore.

Cela pourrait être aux alentours de 5h heure française, ou plus tôt si Biden emporte nettement les quatre premiers Etats contestés. Sinon, cela dépendra des autres Etats clés, ce qui pourrait durer.

Dans l’Etat crucial de Pennsylvanie, les bureaux de vote ferment à 20h heure locale (2h heure de Paris). Mais les responsables locaux ont prévenu que le décompte des votes anticipés pourrait retarder le résultat jusqu’à mercredi ou plus tard encore.

La même chose pourrait se reproduire dans le Michigan, le Wisconsin et d’autres Etats clés. Et si les bulletins de vote doivent être vérifiés ou recomptés, il faudra peut-être attendre des jours, voire des semaines.

L’OBS

Les points à retenir de l’ultime débat présidentiel américain

Le président américain Donald Trump et son adversaire démocrate Joe Biden se sont rencontrés pour la deuxième et dernière fois.

WASHINGTON — Le président américain Donald Trump et son adversaire démocrate Joe Biden se sont rencontrés pour la deuxième et dernière fois.

© Fournis par La Presse Canadienne

Voici les principaux points à retenir de leur face-à-face de jeudi soir:

LA COVID-19, UN BOULET POUR LE PRÉSIDENT

La difficulté de M. Trump à défendre adéquatement sa gestion de la pandémie reste un frein à sa campagne.

Il était tout à fait prévisible que ce sujet ouvrirait le débat. M. Trump s’est fait poser plusieurs versions de cette même question lors de différentes entrevues et il a rarement pu y offrir une réponse claire.

Questionné sur ses plans pour contenir le virus à l’avenir, M. Trump a plutôt répondu que sa gestion antérieure de la crise était sans faute. D’un grand optimisme, il a même prédit que la COVID-19 disparaîtrait sous peu.

M. Biden s’était préparé. «Quiconque est responsable d’autant de morts ne devrait pas rester président des États-Unis d’Amérique», a-t-il asséné.

ENCORE UN ASSAUT CONTRE L’«OBAMACARE»

MM. Trump et Biden ont tous deux cherché à se positionner en tant que défenseurs de l’accès aux soins de santé, parfaitement conscients que cet enjeu figurait au coeur des préoccupations des Américains avant même l’avènement du nouveau coronavirus.

Mais les efforts de M. Trump pour abroger la loi sur les soins abordables de l’administration de Barack Obama lui ont été renvoyés au visage.

M. Biden, de son côté, a dû parer les attaques de M. Trump qui a assimilé son plan à du socialisme. Il s’est défendu en affirmant que ses opposants lors de la primaire démocrate étaient ceux qui proposaient des politiques plus à gauche.

«J’ai battu tous ces autres gens», a-t-il souligné, railleur.

UN TON MOINS HARGNEUX

Après s’être attiré des reproches bipartites pour ses interjections colériques lors du premier débat, il y a trois semaines, M. Trump a adopté un style moins agressif pour la majeure partie de la joute.

Il a souvent demandé à la modératrice Kristen Welker s’il pouvait répliquer, plutôt que de simplement couper la parole de son rival.

Le ton a bien sûr monté à quelques occasions, mais dans l’ensemble, les téléspectateurs ont finalement obtenu ce dont ils avaient été privés le 29 septembre: un débat digne de ce nom.

LES ATTAQUES PERSONNELLES DE M. TRUMP

Désireux de répéter l’expérience de la campagne présidentielle de 2016, M. Trump est revenu à une tactique qui l’avait selon lui propulsé jusqu’au Bureau ovale: une avalanche d’attaques personnelles.

Il a soulevé à plusieurs reprises des allégations non fondées contre M. Biden et son fils Hunter dans le but de brosser le portrait d’une famille corrompue.

M. Trump n’a offert aucune preuve tangible pour appuyer ses affirmations, et il a souvent fait des déclarations qui n’ont pas résisté à un examen minutieux par le passé.

HOMMES BLANCS ET JUSTICE RACIALE

Le fait qu’un homme blanc de 74 ans et un homme blanc de 77 ans se font concurrence pour diriger les États-Unis détonne avec une année marquée par des débats sur la justice raciale.

MM. Trump et Biden n’ont pas fait grand-chose pour dissiper cette dissonance, jeudi soir.

Même si Kristen Welker leur a offert plusieurs occasions de s’adresser directement aux Afro-Américains, les deux hommes ont tous deux dit comprendre les défis auxquels font face leurs concitoyens noirs… pour ensuite concentrer leurs énergies à se discréditer l’un l’autre.

M. Trump a pratiquement présenté M. Biden comme l’unique responsable de l’incarcération disproportionnée des «jeunes hommes noirs».

Le président s’est aussi autoproclamé «la personne la moins raciste dans la salle». «Personne n’en a fait autant que moi» pour les Afro-Américains «à l’exception d’Abraham Lincoln, peut-être», a-t-il avancé.

LE CLIMAT

La soirée de jeudi a été le théâtre d’une première discussion approfondie sur les changements climatiques en 20 ans de débats présidentiels.

Donald Trump s’est félicité d’avoir retiré les États-Unis de l’accord de Paris, affirmant qu’il essayait ainsi d’éviter des pertes d’emplois en sol américain.

Cela ne l’a pas empêché de s’arroger le mérite de l’amélioration substantielle la qualité de l’air et de l’eau au pays — pourtant en partie attribuable aux réglementations adoptées par son prédécesseur.

L’environnement revêt une importance particulière pour les partisans de M. Biden et ce dernier a appelé à des investissements massifs dans de nouvelles industries vertes. «Notre santé et nos emplois sont en jeu», a-t-il prévenu, en réclamant une transition énergétique.

M. Trump a saisi la balle au bond et a demandé aux électeurs du Texas et de Pennsylvanie s’ils étaient bien à l’écoute.

LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE SE POINTE LE BOUT DU NEZ

M. Biden a enfin eu l’occasion de discuter de politique étrangère — mais juste un peu.

Il s’agissait de l’un de ses sujets de prédilection avant que la pandémie et d’autres crises d’envergure nationale ne l’éclipsent.

M. Biden a reproché au président d’accorder de la légitimité au régime autoritaire de la Corée du Nord en rencontrant Kim Jong-un, «son copain, qui est un malfrat». M. Trump a dit entretenir une relation «différente», mais «très bonne», avec le dirigeant nord-coréen.

M. Biden a rétorqué que les pays «avaient de bonnes relations avec Hitler avant qu’il n’envahisse, en fait, le reste de l’Europe».

Ce n’était sans doute pas la discussion approfondie et nuancée que certains espéraient.

Bill Barrow et Zeke Miller, The Associated Press

Les États-Unis, une démocratie où le droit de vote n’est pas garanti

Le Texas pourrait faire basculer l’élection présidentielle de novembre prochain, en redevenant démocrate pour la première fois depuis 1976. Si, bien sûr, les électeurs arrivent à y voter.

Le Texas pourrait faire basculer l’élection présidentielle de novembre prochain, en redevenant démocrate pour la première fois depuis 1976. Si, bien sûr, les électeurs arrivent à y voter.

Lundi, en Géorgie, des milliers de citoyens ont dû faire la file pendant six heures ou plus avant de pouvoir voter par anticipation, comme ici à Augusta, un ancien comté républicain devenu démocrate lors des récentes élections. Faire endurer une longue attente est une des stratégies pour décourager la population.© Michael Holahan/The Augusta Chronicle via AP Lundi, en Géorgie, des milliers de citoyens ont dû faire la file pendant six heures ou plus avant de pouvoir voter par anticipation, comme ici à Augusta, un ancien comté républicain devenu démocrate lors des récentes élections. Faire endurer une longue attente est une des stratégies pour décourager la population.

Le 7 octobre dernier, la Cour suprême de l’État a statué en effet que le comté de Harris, qui englobe la grande région de Houston et ses 4 millions d’habitants, ne pouvait pas envoyer de bulletins de vote par correspondance à tous les électeurs inscrits, en raison d’une loi qui autorise cette manière de voter par la poste uniquement pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Les démocrates contestaient la validité de cette mesure étant donné que le pays est frappé de plein fouet par la pandémie de COVID-19.

En Pennsylvanie, remportée par Donald Trump en 2016 avec une majorité de 44 000 voix, les républicains pourraient bien faire disparaître près de 100 000 bulletins de vote par correspondance après que la Cour suprême de l’État a ordonné aux fonctionnaires de rejeter ceux qui n’auraient pas été renvoyés dans une enveloppe scellée et portant la formule « Bulletin de vote officiel ». Jusqu’à ce que les républicains en fassent la demande devant les tribunaux, ces « bulletins nus », comme on les appelle là-bas, c’est-à-dire qui ne sont pas mis dans une enveloppe blanche, étaient pourtant très bien comptabilisés.

Cette année, les demandes de bulletins par correspondance ont atteint un record en Pennsylvanie, un État pivot, à 2,5 millions. Selon le US Elections Project, un groupe de surveillance du processus électoral aux États-Unis, les démocrates en ont fait deux fois plus que les républicains.

Alors que le président américain en personne s’amuse à jeter le discrédit depuis des mois sur le processus électoral américain, annonçant, sans en apporter la preuve, que le prochain scrutin va être frauduleux, attribuant la faute au vote postal, sur le terrain des États, c’est une autre guerre électorale qui se joue. D’un côté, des démocrates cherchent à assurer le droit de vote de millions d’électeurs américains. De l’autre, des républicains ripostent devant les tribunaux pour maintenir les nombreuses barrières au vote toujours en place. Au nom de la protection de la démocratie, selon les partisans de Donald Trump.

Hypocrisie ? C’est ce que croit l’avocat Barry Richard, qui voit surtout dans ces démarches « une stratégie injuste pour limiter l’accès au vote », dit-il en entrevue au Devoir. L’homme a été de l’équipe de George W. Bush en Floride en 2000 lorsque le résultat du vote s’est retrouvé au cœur d’un dépouillement judiciaire historique. « Les efforts du président américain pour miner la confiance du public dans le processus électoral représentent la plus grande menace à notre démocratie. Et c’est une première dans l’histoire du pays. »

Ce qui ne l’est pas par contre, ce sont les contraintes à l’expression du vote qui ont été installées aux États-Unis depuis la fin du XIXe siècle et que plusieurs législations locales, généralement sous contrôle du Parti républicain, ont fait perdurer, mais également renforcées dans les dernières années. Les Afro-Américains et les jeunes sont les plus touchés par ses barrières. Statistiquement, ils sont aussi plus enclins à soutenir les démocrates.

Entre 2014 et 2016, les États américains ont réussi à faire disparaître 16 millions d’électeurs des listes électorales, souvent de manière inappropriée, a révélé une étude du Brennan Center, un groupe de défense des droits civiques aux États-Unis.

Un jugement de la Cour suprême des États-Unis datant de 2013 a mis fin à la supervision par le fédéral de ces purges, laissant ainsi le champ libre aux États pour baliser les listes électorales à des fins partisanes.

Effacer l’opposition

En 2018, Stacey Abrams, qui aspirait à devenir gouverneure de la Géorgie y a goûté. Elle a pris acte de sa défaite, mais n’a jamais accordé la victoire à son opposant, le secrétaire d’État Brian Kemp qui, deux semaines avant le jour du vote, a supervisé l’effacement de 340 000 électeurs de la liste, après en avoir déjà retiré 53 000, dont 80 % étaient des Afro-Américains. Ils représentent 32 % de la population de l’État.

La Floride, New York, la Caroline du Nord et la Virginie ont effectué des purges illégales de leurs listes, estime le Brennan Center, qui note également qu’en Alabama, en Arizona, en Indiana et dans le Maine, des lois ont également été votées en contravention à la loi fédérale de 1993 sur l’enregistrement des électeurs et même celle de 1965 sur le droit de vote, reconnaissant et protégeant celui des Afro-Américains. Un quart des électeurs américains habitent dans ces huit États.

« Les stratégies visant à éloigner les minorités et les jeunes des urnes ne font qu’empirer, estime l’anthropologue Ryan Weichelt, de la University of Wisconsin, joint à Eau Claire par Le Devoir il y a quelques jours. Les allégations de fraudes électorales ne sont d’ailleurs que des excuses pour limiter leur droit de vote. »

En 2016, le Wisconsin a évoqué cette « fraude » pour rétablir des règles strictes d’identification des électeurs, en réduisant le nombre de documents admissibles et en imposant des cartes avec photo. L’usurpation d’identité a représenté 10 cas de fraude en 2016 dans l’ensemble des États-Unis, selon la Commission sur la fraude que Donald Trump a mise en place après sa victoire en espérant arriver à d’autres conclusions.

Par contre, dans la seule ville de Milwaukee, 41 000 électeurs ne sont pas allés voter en comparaison de 2012. Trump a remporté l’État avec 22 000 voix d’avance.

« Les démocrates au Congrès ont tenté de faire pression pour restaurer ces protections du droit de vote et d’accès aux urnes, mais les républicains leur bloquent sans cesse la route, poursuit M. Weichelt. Le seul espoir réside dans la Cour suprême, mais, comme elle penche du côté conservateur, les chances qu’elle puisse réparer ce qui a été détruit restent minces. »

Esquiver les mutations

« L’intimidation gouvernementale des électeurs est réelle et puissante, estime l’historienne Carol Anderson, autrice de l’essai One Person, One Vote, dans le documentaire All In: the Fight for Democracy (traduction libre : Engagé à fond : la lutte pour la démocratie) qui vient tout juste de faire son apparition sur Amazon Prime. L’objet dresse le portrait sombre des entraves au vote dans un pays qui dit pourtant être le gardien de la démocratie. « C’est à cause de la démographie changeante du pays, ajoute-t-elle. La peur de ce que le vote peut signifier désormais, d’une manière plus large. »

En 2008, Barack Obama, premier président afro-américain, avait fait entrer 15 millions d’électeurs de plus, par rapport au scrutin précédent, dans l’expression de cette démocratie. À l’époque, l’électeur blanc était majoritaire à 76 %, mais, depuis, sa part diminue. En 2018, elle était de 67 % face à l’ascension du vote latino et noir qui, lui, représente désormais 26 %, selon le Pew Research Center.

Cette démographie stimule plus que jamais les gardiens de barrière cherchant par l’entrave à préserver la suprématie d’une certaine caste politique. La suppression du droit de vote des personnes incarcérées ou en libération conditionnelle en fait habilement toujours partie. Elle prive de leur droit de vote 4,7 millions d’Américains ayant commis un crime, mais affecte de manière disproportionnée les Afro-Américains, soit 1 sur 13, contre 1 sur 56 pour les électeurs non noirs, selon le Sentencing Project.

« Le mouvement Black Lives Matter a fait apparaître de manière plus criante la question du droit de vote et l’importance d’y porter une attention accrue, dit Ryan Weichelt. Des actions comme celle de la National Basketball Association qui transforme ses arènes en bureau de vote peuvent faire changer les choses. » Selon le Leadership Conference Education Fund, une organisation de défense des droits civiques, 1688 bureaux de vote ont été fermés aux États-Unis depuis 2012, particulièrement dans les comtés à forte concentration de minorités. La multiplication du temps d’attente qui en résulte dans les bureaux restants agit également comme un frein au vote.

« Les choses avancent, car la plupart des gens croient que tout le monde doit avoir un droit de vote et que ce droit devait pouvoir s’exercer d’une manière plus facile qu’il ne l’est. » Et Ryan Weichelt ajoute : « Mais je suis un peu moins optimiste sur la manière dont les autorités électorales vont réussir à relever ce défi et sur la capacité des candidats à accepter les résultats que ces changements vont donner. »

Le Devoir/ Fabien Deglise

Entre invectives et attaques personnelles, les cinq séquences fortes du débat Trump-Biden

À cinq semaines de la présidentielle, Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés pour la première fois mardi soir lors d’un duel télévisé qui a viré à la cacophonie.

Le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden lors du premier débat présidentiel, le 29 septembre 2020 à Cleveland, dans l'Ohio.
Le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden lors du premier débat présidentiel, le 29 septembre 2020 à Cleveland, dans l’Ohio. Morry Gash-Pool/Getty Images/AFP

À cinq semaines de la présidentielle, Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés pour la première fois mardi soir lors d’un duel télévisé qui a viré à la cacophonie.

Un affrontement chaotique. À 35 jours de l’élection présidentielle, le premier débat ayant opposé Donald Trump et son adversaire Joe Biden a tourné au règlement de comptes, entre railleries, attaques ad hominem et invectives. Les candidats se sont affrontés sur six thèmes : leurs bilans politiques, l’intégrité du scrutin, les questions raciales, l’épidémie de Covid-19, la nomination de la nouvelle juge à la Cour suprême, et l’économie du pays. Voici les temps forts de ce face-à-face où les petites phrases ont parfois éclipsé le fond. 

« Allez-vous la fermer ? » : Biden s’emporte contre Trump

Fidèle à ses habitudes, le locataire de la Maison Blanche a interrompu, à de nombreuses reprises, le candidat démocrate. Agacé, ce dernier a fini par lâcher : « Allez-vous la fermer ? ». Est-ce là le futur slogan de la campagne ? L’équipe de Biden a déjà lancé un t-shirt arborant cette punchline. Un peu plus tard, le candidat démocrate a traité le président de « menteur » puis de « clown ».

« Il n’y a rien d’intelligent en vous », a de son côté lancé Donald Trump, en mauvaise posture dans les sondages. Il a accusé son rival d’être une marionnette de la « gauche radicale », que ce soit sur la santé, la sécurité ou le climat. « Êtes-vous pour la loi et l’ordre ? », a interrogé le président américain dans un échange particulièrement tendu, où il a accusé son rival d’être otage de ses soutiens au « sein de la gauche radicale ». « La loi et l’ordre avec la justice », a répondu son adversaire démocrate, 

Sur la gestion de la crise du Covid-19

Les deux candidats se sont écharpés sur le bilan de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, pays le plus endeuillé au monde avec plus de 200 000 morts. « Vous n’auriez jamais pu faire le travail que nous avons fait, vous n’avez pas cela dans le sang », a attaqué Donald Trump, vantant son action et critiquant les « fake news » de la presse. « Je sais ce qu’il faut faire » tandis que « le président n’a aucun plan », a répondu Joe Biden, attaquant le président ainsi : « Vous devriez quitter votre parcours de golf et sauver des vies. »  

Sur les résultats de la présidentielle

Joe Biden s’est engagé à reconnaître le résultat de l’élection du 3 novembre. « J’accepterai » les résultats, a assuré l’ancien vice-président démocrate. « Si ce n’est pas moi, je reconnaîtrai le résultat ». Donald Trump, lui, a botté en touche. 

Les résultats de la présidentielle du 3 novembre pourraient ne pas être connus « avant des mois » en raison notamment du vote par correspondance, a martelé l’actuel président. « Il y aura des fraudes comme nous n’en avons jamais vu », a encore dit celui qui affirme depuis des semaines, sans preuves, que le vote par correspondance pourrait fausser le résultat.  

Sur les suprémacistes blancs

À la fin des discussions sur la poussée de tensions raciales dans le pays à la suite de la mort de George Floyd, le présentateur Chris Wallace, a demandé au président s’il était prêt à condamner les suprémacistes blancs. Sa réponse a été pour le moins trouble. Donald Trump s’est dit prêt à le faire, sans aller jusqu’à prononcer une condamnation claire.

Il a affirmé dans la foulée : « Mais je vais vous dire, on doit faire quelque chose au sujet des antifas », au sujet de groupuscules d’extrême gauche. Il a également appelé les Proud Boys, un groupe nationaliste prônant la supériorité de la race blanche, à « reculer et à se tenir prêt ». Comme l’écrit le New York Times, l’un des membres a affirmé que des demandes d’inscriptions ont eu lieu depuis cette déclaration du président.  

Sur les fils Biden

Les attaques personnelles ont aussi atteint les familles des deux candidats. Donald Trump a souvent essayé de présenter les affaires en Ukraine et en Chine de Hunter, un fils de Joe Biden, comme étant emblématiques d’une corruption supposée de la part de Joe Biden. « Votre fils arrive, et il prend des milliards de dollars », a-t-il dit mardi soir à son rival. Ce dernier a en retour laissé entendre qu’il pourrait « parler toute la nuit » de la famille Trump et de son « éthique ». 

Donald Trump a aussi assuré que Hunter Biden avait été « renvoyé » de l’armée pour consommation de drogue, provoquant une réaction outrée du démocrate. « Mon fils, comme beaucoup de gens, avait un problème de drogue. Il l’a dépassé. Il l’a réglé. Et je suis fier de lui », a-t-il martelé. Et il a mentionné son fils Beau, mort d’un cancer en 2015, pour attaquer des propos rapportés du président, selon lesquels il aurait qualifié des militaires de « losers ». Beau, qui a été réserviste, « n’était pas un loser. C’était un patriote », a dit Joe Biden. 

Par LEXPRESS.fr

Trump espère attirer l’électorat juif avec l’accord Israël-États du Golfe

Les électeurs juifs américains ont eu un penchant pour le Parti démocrate pendant des décennies, mais les républicains espèrent que le récent accord pour des relations normalisées entre les États du Golfe et Israël — que Donald Trump a vigoureusement vanté plus tôt ce mois-ci — puisse mousser sa popularité auprès d’eux.

Les électeurs juifs américains ont eu un penchant pour le Parti démocrate pendant des décennies, mais les républicains espèrent que le récent accord pour des relations normalisées entre les États du Golfe et Israël — que Donald Trump a vigoureusement vanté plus tôt ce mois-ci — puisse mousser sa popularité auprès d’eux.

Avec des États pivots comme la Pennsylvanie, la Floride et le Michigan qui se sont décidés par moins de 200 000 votes en 2016, toute perte d’appui de l’électorat juif pourrait être majeure pour le démocrate Joe Biden.

«Les démocrates aiment dire qu’ils détiennent la majorité du vote juif», a déclaré Matt Brooks, le directeur général de la la Coalition juive républicaine, qui dépense 10 millions $ US pour aider Donald Trump et d’autres candidats républicains dans les États clés.

«Ils l’ont, mais ce n’est pas le but du jeu.»

Le groupe de M. Brooks travaille pour atteindre un objectif de 300 000 contacts électoraux dans les États clés, en concentrant l’essentiel de ses dépenses sur M. Trump tout en aidant également certains espoirs républicains au Congrès. La cérémonie de signature de la semaine dernière de l’accord Israël-Émirats arabes unis, auquel le Bahreïn a adhéré plus tard, «prouve que le président a une vision» pour œuvrer à la paix au Moyen-Orient, estime M. Brooks.

La campagne de Donald Trump a mis en place sa propre initiative, appelée «Jewish Voices for Trump» («Voix juives pour Trump»), centrée sur l’appui du président à Israël. Parmi les coprésidents, on retrouve le propriétaire de casinos et donateur conservateur Sheldon Adelson et un ancien employé de M. Trump, Boris Epshteyn.

«Le président Trump est un défenseur du peuple juif et le plus grand allié que l’État d’Israël ait jamais eu», a affirmé M. Epshteyn, qui conseille également la campagne Trump, dans un communiqué.

Mais la question de savoir si Donald Trump peut gagner du terrain auprès des électeurs juifs sur la base de son programme de politique étrangère reste sans réponse. Selon un sondage réalisé par le Pew Research Center l’année dernière, 42 % des Américains juifs ont déclaré que la politique de M. Trump favorisait trop les Israéliens, tandis que 47 % ont déclaré qu’il trouvait le bon équilibre entre Israéliens et Palestiniens.

Appui aux démocrates

La plupart des électeurs juifs ont appuyé les démocrates lors des élections de mi-mandat de 2018. AP VoteCast a constaté que 72 % des juifs ayant voté à l’échelle nationale soutenaient les candidats démocrates à la Chambre des représentants, contre 26 % pour les républicains. Parmi ces électeurs juifs, VoteCast a démontré que 74 % d’entre eux désapprouvaient Donald Trump, tandis que 26 % l’appuyaient.

La majorité des électeurs juifs qui voient Donald Trump de manière défavorable «ne vont pas sortir (cela) de leur esprit» parce que le président annonce de nouveaux pactes entre les États du Golfe et Israël, a indiqué Jeremy Ben-Ami, président du groupe juif progressiste J Street.

Le comité d’action politique de J Street a collecté plus de 2 millions $ US pour Joe Biden et a organisé une réception virtuelle avec le candidat démocrate en septembre. Il ne s’agit pas de la seule organisation juive qui est optimiste sur les chances de M. Biden: Halie Soifer, directrice générale du Conseil démocrate juif d’Amérique, a prédit en entrevue que le candidat démocrate pourrait compenser la marge de victoire de Donald Trump en 2016 dans le Michigan et la Pennsylvanie «seulement avec le vote juif».

«En ce qui concerne Israël, il y a une tendance parmi les républicains, dont le président lui-même, à traiter les électeurs juifs comme si nous étions des électeurs monolithiques et intéressés par une question», a expliqué Mme Soifer, qui avait dirigé une initiative pour rejoindre les électeurs juifs en Floride pour l’ancien président Barack Obama en 2008.

«Il a tort sur les deux points.»

Critiques envers Trump

Donald Trump s’était attiré les foudres de la communauté l’année dernière pour avoir dit aux journalistes que les Américains juifs qui votent démocrate sont «déloyaux» envers leur foi et Israël. La question a refait surface ce mois-ci lors d’un appel annuel entre le président et les dirigeants juifs avant Roch Hachana.

Selon l’Agence télégraphique juive, Donald Trump a mis fin à l’appel en disant aux dirigeants juifs américains: «Nous vous apprécions vraiment. (…) Nous aimons aussi votre pays.»

Le «Washington Post» rapporte que Donald Trump aurait dit après cet appel — selon d’anciens et d’actuels responsables de la Maison-Blanche — que les juifs «ne sont là que pour eux-mêmes» et qu’ils «restent ensemble» en raison de leur allégeance ethnique.

La Maison Blanche n’a pas répondu à une demande de commentaires concernant les allégations, mais un porte-parole a déclaré au «Washington Post» que «le bilan de Donald Trump en tant que citoyen privé et en tant que président a été de lutter pour l’inclusion et pour l’égalité de traitement de tous».

La campagne Biden a rapidement condamné les propos de M. Trump, le décrivant comme insensible.

«Nous savons que l’utilisation par Donald Trump de tropes antisémites a enhardi tous ceux qui détestent les juifs», a affirmé Aaron Keyak, directeur de l’engagement juif de Joe Biden, dans un communiqué adressé au «Washington Post».

«Nous ne devons pas nous engourdir face à la rhétorique dangereuse de Donald Trump pendant notre temps sacré de réflexion et de sainteté. Cela devrait servir de réveil aux Américains juifs relativement peu nombreux qui insistent encore pour soutenir et promouvoir l’occupant actuel de la Maison Blanche.»

La campagne Biden s’active

Dans une autre entrevue, M. Keyak a vanté les solides efforts de sensibilisation de la campagne Biden auprès des électeurs juifs.

«La campagne Biden et le (Comité national démocrate) ont fait un investissement sans précédent en ressources et en talents pour convaincre les électeurs juifs», a-t-il soutenu.

L’équipe de Biden s’efforce de cibler ses efforts pour être la plus locale possible. Sa campagne a récemment organisé des événements de sensibilisation juive en Pennsylvanie, en Floride et en Ohio avec Douglas Emhoff, le mari de Kamala Harris, qui est juif. Elle a également organisé un événement pour les démocrates à l’étranger en Israël avec l’ancienne sénatrice Barbara Boxer et deux anciens ambassadeurs dans le pays.

«Il ne fait aucun doute que le vote juif peut faire une différence en Floride ainsi que dans des États comme la Pennsylvanie, l’Ohio et le Michigan», a souligné M. Keyak.

Elana Schor et Jack Jenkins, The Associated Press/La Presse Canadienne/msn actualité

Présidentielle américaine: Trump assure être prêt à investir personnellement dans sa campagne

Il y a quatre ans, il avait déjà déboursé quelque 60 millions de dollars pour sa propre campagne.

Il y a quatre ans, il avait déjà déboursé quelque 60 millions de dollars pour sa propre campagne.

Floride, Caroline du Nord, Michigan, Pennsylvanie, Nevada… Au premier jour d’une série de déplacements dans cinq États-clés, Donald Trump a évoqué ce mardi le volet financier de l’âpre combat qu’il mène face au démocrate Joe Biden à l’approche du scrutin du 3 novembre. Le président américain s’est dit prêt ce mardi à mettre la main à la poche si cela s’avérait indispensable dans la dernière ligne droite de sa campagne.

« Nous avons beaucoup plus d’argent que la dernière fois pour les deux derniers mois », a assuré le milliardaire républicain, au moment où les médias américains pointent du doigt des dépenses faramineuses qui pourraient le mettre en difficulté. « Mais si nous avions besoin de plus, je contribuerais personnellement comme je l’ai fait lors des primaires en 2016 », a-t-il ajouté.

Il y a quatre ans, il avait déboursé quelque 60 millions de dollars pour sa propre campagne (un chiffre cependant très en deçà des 100 millions qu’il avait annoncés).

L’état de la fortune personnelle de l’ancien magnat de l’immobilier est entouré d’un épais mystère. En rupture avec une tradition solidement établie dans les campagnes présidentielles américaines depuis des décennies, il a obstinément refusé jusqu’ici de publier ses déclarations d’impôt.

Une campagne trop dépensière?

Le 45e président de l’Histoire des Etats-Unis, en quête d’un second mandat de quatre ans, s’est aussi employé à contrer l’idée d’une campagne cacophonique et trop dépensière, en particulier au printemps et au début de l’été sous la houlette de Brad Parscale, limogé depuis.

« Mon équipe de campagne a dépensé beaucoup d’argent au début pour contrecarrer les fausses histoires et les Fake News concernant notre gestion du virus chinois », a-t-il tweeté.

Les démocrates accusés de plomber l’économie

Face à la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 189.000 morts dans la première puissance mondiale, le locataire de la Maison Blanche fait aux Américains une double promesse: l’arrivée imminente d’un vaccin et un spectaculaire rebond de l’économie.

Et il accuse ses adversaires de noircir le tableau de la situation sanitaire et d’imposer par pur calcul électoral des restrictions excessives dans les villes et Etats qu’ils contrôlent.

« Les démocrates rouvriront leurs États le 4 novembre, au lendemain de l’élection. Ces fermetures sont ridicules et uniquement décrétées pour nuire à l’économie avant ce qui est peut-être la plus importante élection de notre histoire! », a-t-il encore tweeté.

M.D/BFM Tv/msn actualités

Présidentielle américaine: Mal en point dans les sondages, Trump revient fort chez les parieurs

Si les sondages prédisent depuis plusieurs semaines une défaite pour l’actuel président des États-Unis en novembre prochain, les bookmakers font le pari inverse. Comme il y a 4 ans.

Si les sondages prédisent depuis plusieurs semaines une défaite pour l’actuel président des États-Unis en novembre prochain, les bookmakers font le pari inverse. Comme il y a 4 ans.

Les sondages sont à sens unique et donnent systématiquement Joe Biden vainqueur de l’élection présidentielle américaine, mais la cote de Donald Trump remonte en flèche chez les parieurs… tout comme en 2016.

Mal en point fin juillet, le chef de l’Etat américain est désormais au coude-à-coude avec le candidat démocrate, voire même favori chez quelques bookmakers britanniques ou australiens.

Parier 100 dollars sur Donald Trump aujourd’hui rapporterait environ 190 dollars (en comptant la mise) en cas de victoire du candidat républicain, le rapport étant sensiblement le même pour son concurrent.

« Il n’y a aucun doute que le vent a tourné en faveur du président Trump », affirme Rupert Adams, porte-parole de la maison britannique William Hill, qui a déjà accepté près d’un million de livres (1,32 million de dollars).

Un retournement digne de 2016?

Les paris sur des élections locales ou nationales sont interdits aux Etats-Unis. Tout se passe sur des sites étrangers, parfois accessibles aux Américains.

Après un ralentissement des paris lié au coronavirus, « l’intérêt est revenu ces dernières semaines », constate Lee Price, porte-parole de Paddy Power, enseigne irlandaise, et « nous pensons que le facteur Trump va maintenir l’attention des parieurs ».

Beaucoup se prennent à rêver d’un retournement similaire à celui de 2016, qui avait vu l’ancien promoteur immobilier revenir fort chez les parieurs avant de l’emporter à la surprise générale.

Le bookmaker britannique Betfair a lui pris 10 millions de livres de paris depuis le 23 août, veille du début de la convention républicaine, et porté le total en jeu à 72 millions de livres, contre 33 à la même époque lors de la campagne en 2016. La maison s’attend donc à battre le record de 199 millions de livres pariés en 2016, dont la moitié après la fermeture des bureaux de vote, explique Darren Hugues, son porte-parole.

Plus « effrayant » et moins « marrant » qu’en 2016

Outre la victoire finale, Paddy Power propose aussi de miser sur la possibilité qu’un aéroport mexicain se rebaptise Donald Trump ou que le chef de l’Etat américain fasse repeindre la Maison Blanche couleur or. Mais l’intérêt pour ces paris fantasques a un peu décru reconnaît Lee Price. « Trump est moins farfelu, bizarre ou marrant », qu’il ne l’était auparavant aux yeux du public, « et davantage effrayant, semble-t-il ».

Matthew Collins, consultant australien de 29 ans, a placé 21 paris différents avant la convention républicaine, la presque totalité sur Donald Trump, vainqueur final, mais aussi gagnant dans plusieurs Etats, pour environ 20.000 dollars australiens, somme qu’il avait gagné grâce à un pari sur le ticket Biden/Harris côté démocrate.

Pour celui qui se décrit comme de gauche, l’accélération du candidat Trump est en partie liée à la convention républicaine, qui s’est tenue fin août, juste après son équivalent démocrate. « Les républicains ont donné l’impression qu’ils aimaient l’Amérique. (…) Je n’ai pas entendu ça chez les démocrates, donc je pense que leur message ne passe pas. »

Le facteur Covid-19 moins présent

Nick Freiling, qui a parié 300 dollars sur une victoire de Donald Trump dans le Minnesota, rappelle qu’il est classique que l’écart se resserre à l’approche du scrutin.

Autre facteur, selon lui, le Covid-19, qui a valu au président en exercice d’être sévèrement critiqué pour sa gestion de la crise, « n’est plus aussi présent dans nos esprits et les gens sont moins énervés, en général » qu’il y a quelques mois.

« Je ne pense pas que les sondages soient représentatifs de la réalité », dit Matthew Collins, pour qui « la marge d’erreur doit être très élevée ».

« Les sondages chez les votants probables donnent peut-être Biden gagnant, mais qu’en est-il de l’enthousiasme des électeurs pour leur candidat, qui a un lien avec la participation? Trump l’emporte haut la main là-dessus », fait valoir Nick Freiling.

« Ils ne vont pas mettre de l’argent s’ils ne pensent pas que c’est possible »

« Il faut regarder où va l’argent », insiste Matthew Collins, qui s’attend aussi à ce que Donald Trump domine nettement les trois débats présidentiels. « C’est ça qui compte pour les gens. Ils ne vont pas mettre de l’argent s’ils ne pensent pas que c’est possible », tandis que « les gens peuvent mentir aux instituts de sondage, il n’y a aucune conséquence financière. »

Des parieurs voient aussi dans la proportion sans doute historique de votes par correspondance, pour cause de coronavirus, un aléa supplémentaire, qui pourrait être favorable au président sortant. « Ca pourrait être le bazar », imagine Matthew.

Source : Jé. M. avec AFP

Présidentielle américaine : Donald Trump réclame un « test antidopage » avant de débattre avec le candidat démocrate, Joe Biden

Donald Trump est stupéfait face aux dernières sorties de son challenger à la présidentielle américaine. Au point où le président américain réclame « un test antidopage » avant de débattre avec son Joe Biden, candidat Démocrate

Dans un entretien au Washington Examiner, Donald Trump s’est dit intrigué par l’amélioration des prestations de Joe Biden lors des primaires démocrates.

about:blank about:blank « Nous allons réclamer un test antidopage », a-t-il affirmé, s’étonnant de la performance de l’ancien vice-président lors du dernier débat face à Bernie Sanders en mars, d’après des propos rapportés par l’AFP et cité par BFM Tv.

Le candidat républicain s’appuie sur son intuition et son expérience pour faire ses allégations, puisqu’il ne dispose d’aucune preuve. 

« Tout ce que je peux vous dire, c’est que je suis bon pour voir ce genre de trucs…Je l’ai regardé pendant les débats avec tous ces gens (les autres candidats à l’investiture démocrate, ndlr). Il était incompétent et, contre Bernie, il était normal. Comment cela peut-il s’expliquer? », avance Donald Trump au Washington Examiner.

En réalité, Donald Trump ressort une vielle recette expérimentée sur Hillary Clinton. En effet, à l’automne 2016, en pleine campagne, il avait avancé que la candidate Démocrate avait eu recours à des drogues.

« Je pense que nous devrions nous faire dépister pour usage de drogues avant le débat… Je ne sais pas ce qui se passe avec elle. Au début de son dernier débat, elle était toute remontée et à la fin, elle pouvait à peine rejoindre sa voiture « , avait-il lancé lors d’un meeting de campagne dans le New Hampshire, rappelle l’AFP toujours cité par BFM Tv.

En difficulté dans les sondages, Donald Trump fait donc l’option de ressortir une vieille recette, avant les 29 août, 15 et 12 octobre, dates des différents débats.

Manassé AGBOSSAGA