Au Bénin, la présidentielle s’est souvent faite avec la participation féminine. Déjà en 2001, une femme a osé se porter candidate à la magistrature suprême, dans un combat qui n’opposait que les hommes. Marie- Elise Gbèdo devenait ainsi la première femme à se porter candidate à une présidentielle au Bénin, et peut-être même en Afrique.
En 2016, Elisabeth Agbossaga a rejoint ce combat. Elle se porte candidate à la présidentielle avec son parti l’UDC-Nounagnon. A ces deux, on pourrait ajouter Célestine Zanou, candidate en 2006.
Mais, 2021 risque d’être l’exception. A moins de 9 mois de la présidentielle, difficile de dire si une femme tentera de briguer la magistrature suprême. La participation féminine à la prochaine présidentielle relève de l’ordre du mystère.
Comme si elle avait renoncé à son rêve de prendre les commandes du Bénin, l’ancienne ministre de la Justice s’est plongée dans un mutisme depuis l’avènement du régime de la Rupture. Marie Elise Gbèdo parle et dénonce rarement. Tout est fait comme si elle avait pris sa retraite politique. Dans cet environnement d’inactivité, il est difficile de voir « l’amazone », candidate pour une quatrième fois à la présidentielle de 2021.
Quant à Elisabeth Agbossaga, la reforme du système partisan a eu raison d’elle et de son parti. Elle a rejoint les rangs du parti Bloc républicain, l’un des deux blocs soutenant les actions du président Patrice Talon. Elle peut toutefois se consoler avec son poste de première adjointe au maire de Bohicon. Pas évident, qu’elle se présente une seconde fois à la présidentielle dans ces conditions.
Marie-Elise Gbèdo, Célestine Zanou et Elisabeth Agbossaga, probablement hors course, qui pour poursuivre leur combat ? Quelle femme portera la voix féminine au scrutin présidentiel de 2021?
Le montant du cautionnement qui s’élève à 50 millions de Fcfa et le parrainage, 10% de l’ensemble des députés et maires rendent encore difficile la résolution de cette équation.
Manassé AGBOSSAGA