Le président du Parti communiste du Bénin (PCB) n’est pas resté insensible au décès du professeur René Derlin Zinsou , le samedi 04 février 2023 au CNHU de Cotonou, à l’âge de 97 ans. A travers un message, Philippe Noudjènoumè a rendu un vibrant hommage à l’illustre disparu, faisant au passage deux confidences sur celui qu’il qualifie « d’homme de sciences et d’humaniste ». Lire son émouvant témoignage.
« Au Respecté Professeur René D. ZINSOU
Hommage
Je viens d’apprendre ce matin, le décès du Professeur René Derlin Zinsou, intervenu hier samedi 4 février 2023 à l’âge de 97 ans. Cette information m’a fait beaucoup de peine. A toute la famille biologique Zinsou et spécialement à son Neveu, accompagnateur et serviteur fidèle, Thomas ZINSOU, je présente mes profondes condoléances. Je rends hommage au Professeur René Zinsou en sa double qualité d’homme de sciences et d’humaniste. Non en qualité d’homme politique, qualité qu’à ma connaissance, il n’a que par emprunt de son fils Lionel.
Mes témoignages sur le Professeur René Zinsou, se concentrent sur les actes posés par l’Intéressé à l’égard du PCB à travers ma personne en 2018, période où on était en alliance avec la FCBE de l’ancien président, Yayi Boni dans le Front pour le Sursaut Patriotique ( FSP). Il a posé deux actes forts: le premier, il s’est déplacé en personne (malgré déjà sa mobilité réduite) à notre siège (siège du PCB) pour me rencontrer. On a échangé.
Le deuxième, l’honneur de me recevoir à déjeuner à son domicile Haie Vive en compagnie de Dénis Sindété. J’ai découvert un homme affable, plein d’humour, pétri de sciences, d’expérience
et de souvenirs.
A titre d’humour autour de préoccupation qui est la sienne, il me posa la question en fon<< Pourquoi vous n’avez pas voté pour mon fils Lionel aux présidentielles et l’avez même combattu sérieusement>>. Je lui ai répondu aussi en fon << parce que notre fils Lionel ne parle aucune langue béninoise>>. Il répondit <C’est plutôt moi que vous accusez ainsi. C’est moi qui ne lui ai pas appris à parler le fon>>.
Du point de vue de l’amabilité, de la spontanéité, au cours de nos échanges, en particulier au déjeuner, il s’est beaucoup confié. <<Vous parlez d’impérialisme de la France, c’est vrai. Mais la France est comme ça par tradition, c’est à nous de savoir nous prendre en charge. Tiens! les ressources françaises sont en Afrique. Et c’est pour cela qu’elle ne peut et ne veut nous laisser. Par exemple, notre pays, le Bénin que l’on déclare pauvre; mais c’est faux. Notre pays regorge de ressources minières. Et les Français le savent. Par exemple, toute la région allant Guézin à la frontière de Hilla Condji est gorgée de pétrole et de gaz. Je détiens des documents sur cela. Les Français le savent mais le cachent. Moi, les Français me font l’honneur de me nommer à l’Académie Française de médecine, bon ; c’est à cause de mes travaux et de tout ce que j’ai fait pour la France>>. Il me parla un peu de sa position dans la grande société française. Au plan africain, il me confia qu’il a traité les grands Chefs d’Etat africains: médecin personnel de Senghor, de Bongo Omar etc.et même Mandela.
Après cette réception, on a convenu de se revoir. Je devrais en prendre l’initiative et j’ai pris le téléphone de Thomas ZINSOU, son neveu dans ce sens. Mais je ne l’ai jamais fait.
Adieu cher Doyen René Zinsou
Que la terre te soit légère ».
Cotonou le 5 février 2023.
Philippe NOUDJENOUME.