Super Ligue : FIFA, UEFA, CIO « désapprouvent » le projet et les clubs dissidents « devront subir les conséquences » affirme Gianni Infantino

Gianni Infantino, le président de la FIFA, a exprimé son désaccord quant à la création d’une Super Ligue, soutenu par son homologue de l’UEFA et même par le président du CIO.

Gianni Infantino au 70e congrès de la FIFA

Au lendemain de l’annonce officielle de la création de la Super Ligue, Gianni Infantino, président de la FIFA, s’est exprimé pour la première fois publiquement, mardi 20 avril, en ouverture du congrès annuel de l’UEFA. Et il a clairement montré son désaccord et sa volonté de lutter contre cette nouvelle compétition, tout comme d’autres personnalités du sport mondial, à l’image de Thomas Bach, président du CIO, tandis que Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, appelait les dissidents à revoir leur position, affirmant qu’il est « encore temps de changer d’avis« .

Après l’UEFA, la FIFA sort les griffes. Il n’y a « pas le moindre doute » que la fédération internationale du football « désapprouve fortement » le projet de Super Ligue, a affirmé son président Gianni Infantino, précisant que les douze clubs européens dissidents « devront subir les conséquences » de leur rupture.

Ce projet voulant supplanter la Ligue des champions est « un club fermé »« dissident des institutions existantes », a ajouté le patron de la FIFA en ouverture du congrès annuel de l’UEFA, l’instance européenne du football. « Soit vous êtes dedans, soit vous êtes dehors. Vous ne pouvez pas être à moitié dedans et à moitié dehors », a-t-il ajouté, agitant à nouveau la menace de l’exclusion des clubs dissidents et de leurs joueurs de toutes les compétitions nationales et internationales, sans néanmoins citer de mesures concrètes.

« Les promotions et les relégations sont un modèle qui a été couronné de succès », a également lancé le dirigeant, s’opposant à ce système de ligue quasiment fermée, où les clubs fondateurs auraient leur ticket garanti chaque saison, au lieu de devoir se qualifier via les championnats domestiques. 

Un projet également critiqué par la CIO

La prise de parole d’Infantino au congrès de l’UEFA était particulièrement attendue par le monde européen du football, qui aura besoin de la FIFA pour mettre en place les représailles qu’il entend infliger aux clubs sécessionnistes, comme celle, discutée juridiquement, de bannir leurs joueurs des compétitions internationales avec leurs sélections. 

Tout ne doit pas remis en question pour un « gain financier à court terme », a estimé Gianni Infantino. « Les gens (propriétaires de clubs) doivent réfléchir très attentivement. Ils doivent penser non seulement à leurs actionnaires, mais aussi aux supporters, à tous ceux qui ont contribué à créer ce qu’est le football européen aujourd’hui. »

Quelques minutes plus tôt, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach avait lui aussi dénoncé le projet emmené par six clubs anglais, trois espagnols et trois italiens« Le modèle sportif européen est une approche unique (…) fondée sur l’ouverture d’une compétition équitable qui donne la priorité au mérite sportif. Ce modèle est menacé aujourd’hui (…), défié par une approche purement guidée par le profit », a-t-il regretté.

« Encore temps de changer d’avis » selon l’UEFA

Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, qui avait qualifié la veille ce nouveau projet de « proposition honteuse », a indiqué aux propriétaires des clubs dissidents qu’il était « encore temps de changer d’avis ». « Vous avez fait une énorme erreur » mais « tout le monde fait des erreurs », a encore exhorté Ceferin lors du congrès, s’adressant particulièrement aux six clubs anglais dissidents et assurant que les joutes juridiques à venir face aux sécessionnistes sont « une bataille que (l’UEFA) ne peut pas perdre ».

Les douze clubs dissidents ont secoué l’Europe du foot dans la nuit de dimanche à lundi en lançant leur Super Ligue, qu’ils veulent lancer au plus vite pour concurrencer la traditionnelle Ligue des champions de l’UEFA.

Avec AFP