L’heure des premières nominations est venue aux Etats-Unis. « Vous verrez les premières nominations du gouvernement du président élu mardi de cette semaine », a indiqué Ron Klain, le futur chef de cabinet de Joe Biden, sur la chaîne ABC, sans vouloir préciser les portefeuilles concernés ou certains des noms. « Il faudra attendre que le président élu le fasse lui-même mardi », a-t-il dit.
Ron Klain, un démocrate chevronné de 59 ans, avait été le premier chef de cabinet de l’ancien vice-président, à partir de 2009. Joe Biden a déjà nommé plusieurs proches conseillers qui l’entoureront à la Maison Blanche, mais le suspense persiste pour son gouvernement qui s’annonce diversifié et féminisé.
Joe Biden, qui a promis un « gouvernement qui représente l’Amérique », poursuit ainsi l’installation de son équipe de transition, malgré les multiples recours en justice des avocats de Donald Trump qui refuse jusqu’ici de reconnaître sa défaite au scrutin du 3 novembre.
La victoire de Joe Biden officielle dès lundi ?
Le président républicain a subi un nouveau revers samedi en Pennsylvanie, l’un des Etats-clés de cette élection, où un juge a fermement rejeté les allégations de fraude. La décision de ce magistrat ouvre la voie à la certification de la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie, ce qui doit se produire lundi.
Sévère, le juge Matthew Brann a estimé que l’équipe de Donald Trump avait présenté « des arguments juridiques sans fondement et des accusations hypothétiques » dans sa plainte concernant le vote par correspondance en Pennsylvanie. Cette décision a conduit le sénateur républicain de Pennsylvanie, Pat Toomey, à reconnaître la victoire de Joe Biden. Les avocats de Donald Trump ont « épuisé toutes les options judiciaires pour contester les résultats » du scrutin dans cet Etat, a-t-il estimé.
Les républicains ont également demandé aux autorités du Michigan, gagné par M. Biden avec 155 000 voix d’avance, de reporter de 14 jours la certification des résultats prévue lundi, dénonçant des irrégularités.
Cette attitude est « nocive », a estimé dimanche Ron Klain, « mais cela ne changera pas le résultat de ce qui arrivera le 20 janvier à midi, Joe Biden deviendra le prochain président des Etats-Unis ».
Trump lâché par certains républicains
Au sein du parti républicain, un nombre croissant de responsables appellent le président à concéder sa défaite, ou au moins à accepter que l’équipe de transition de M. Biden travaille avec l’administration sortante.
Pour l’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, membre de l’équipe de transition de Donald Trump en 2016, le comportement des avocats du président est « une honte nationale ».
Le gouverneur républicain du Maryland Larry Hogan a même estimé sur CNN que les Etats-Unis commençaient à ressembler à « une république bananière ». Et sur la même chaîne, l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président, John Bolton, a comparé les recours judiciaires à « lancer des pierres sur les fenêtres ».« Les gens n’ont pas à dire que ce que fait monsieur Trump est une honte, juste que c’est mal, j’en serais satisfait. »« Entre Biden et l’Europe, ce ne sera pas comme au bon vieux temps »
Le sénateur du Dakota du Nord, Kevin Cramer, a lui défendu l’insistance du président à s’assurer de l’équité du scrutin, tout en ajoutant sur NBC qu’il était « plus que temps de commencer la transition ».
Et l’élu de Californie Devin Nunes, un ardent partisan du président, a semblé reconnaître Joe Biden en vainqueur : « Voilà un gars qui se rapproche tant bien que mal de la présidence, le premier à avoir réussi sa campagne depuis sa cave sans vraiment être sorti et avoir rencontré des gens », a-t-il commenté en parlant de l’ancien vice-président de 78 ans, qui a fait une campagne largement virtuelle à cause de la pandémie de coronavirus.
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