Crise post-électorale : FcBe plaide pour une « implication forte et immédiate » de la Communauté internationale

Le parti FcBe appelle la communauté internationale au secours au sujet de la crise post-électorale que traverse le Bénin. Tout en saluant l’intérêt que la communauté internationale porte au Bénin, le parti FcBe a, par la voix de Alassane Tigri, sollicité une « implication plus forte et immédiate » de cette dernière.

Le parti Force cauris pour un Bénin émergent (FcBe) frappe  à la porte de la Communauté internationale pour un dénouement de la crise post-électorale, conséquence de l’absence des partis de l’opposition aux législatives du 28 avril. A la faveur d’un point de presse, ce mercredi 22 mai à Cotonou, le parti a,  par la voix de son secrétaire exécutif national  adjoint, Alassane Tigri invité les institutions (sous) régionales, et internationales à une « implication forte et immédiate ».

Manassé AGBOSSAGA

Le parti FcBe appelle la communauté internationale au secours au sujet de la crise post-électorale que traverse le Bénin. Tout en saluant l’intérêt que la communauté internationale porte au Bénin, le parti FcBe a, par la voix de Alassane Tigri, sollicité une « implication plus forte et immédiate » de cette dernière.

« Le tableau clinique que l’on peut dresser est sombre et le mal ne peut plus être traité avec dilettantisme, il mérite un traitement de choc, une concentration des efforts de tous les instants de la communauté nationale, internationale…Ce tableau pour le moins sombre  dans lequel s’enfonce irrémédiablement chaque jour le Bénin jadis fleuron en Afrique de la Démocratie et des droits de l’Homme, fait de lui un pays en danger. Par les pratiques inhumaines et dégradantes que les dirigeants infligent aux populations, le Bénin se met de plus en plus au banc de la Communauté Internationale. Elle doit réagir et une fois encore en faire un pays de concentration de ses efforts, une priorité. Elle doit mettre en œuvre les mécanismes appropriés pour aider les béninois à récupérer la démocratie, l’état de droit et renouer avec le respect des droits de la personne Humaine », fait savoir le parti par le biais de son secrétaire exécutif adjoint.

Dans ce sens, le parti FcBe interpelle  l’Union Européenne et met en avant l’accord de Cotonou UE-ACP du 23 juin 2000. « Que devient le dialogue politique régulier entre l’UE et le Bénin sur les droits de l’Homme, la démocratie, la bonne gestion des affaires publiques et la qualité des institutions de la République ? », s’interroge le parti FcBe.

En outre, le parti interpelle les Etats-Unis et l’Organisation internationale de la francophonie. Le parti FcBe  insiste sur le «respect des droits de l’homme et de la bonne gouvernance’’ du MCA signé par notre pays ». Quant à l’OIF, le parti de Boni Yayi recommande de rompre le silence et de mettre en œuvre « les procédures du chapitre v de la déclaration de Bamako en cas de rupture de la démocratie ou violation massive des droits de l’Homme ».

Au plan continental, les ‘‘Cauris’’ ont plaidé pour l’intervention de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédeao) et de l’Union africaine. Le parti invite les trois institutions à jeter un coup d’œil sur « la situation de non droit en cours dans notre pays au regard des protocoles sur la bonne gouvernance et la Charte Africaine de Démocratie ».

Le parti FcBe invite spécialement le président en exercice de la CEDEAO, Mouhamadou Buhari à jouer de son  « leadership pour œuvrer à une sortie de crise ».

Dans sa déclaration de presse, le parti FcBe ne s’est pas limité à lancer un appel à l’endroit de la communauté internationale. Le parti a également invité le peuple béninois, les forces de l’ordre, mais aussi et surtout la société civile nationale à jouer leur rôle pour « l’annulation et la reprise d’élection inclusives », « la fin des arrestations et persécutions de tout genre dont la séquestration en cours de l’ancien Président Boni Yayi », « le retour des exilés politiques et la fin de la terreur politique dans le pays ».

Pas évident que Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer apprécie ce discours.

Intégralité de la déclaration

APPEL A LA POURSUITE DE LA RESISTANCE POUR LE RETABLISSEMENT DE LA DEMOCRATIE ET DE L’ETAT DE DROIT AU BENIN

Le Bureau Politique de notre parti Force Cauris pour un Bénin Emergent(FCBE) s’est réuni ce jour, mercredi 22 mai 2019, et s’est une fois encore préoccupé de la situation politique nationale et a décidé de rebondir sur la sortie de la direction de la résistance du 21 mai 2019 par le présent appel à l’approfondissement de la lutte pour le rétablissement  de la démocratie dans notre pays.

La situation sociopolitique et économique qui prévaut aujourd’hui au Bénin est d’une gravité extrême. A cet effet, nous faisons nôtre l’analyse faite hier par la résistance dont FCBE est partie intégrante.

Le Bénin est aujourd’hui un pays sinistré où démocratie, état de droit, droits de l’homme sont en état avancé de putréfaction.

Le tableau clinique que l’on peut dresser est sombre et le mal ne peut plus être traité avec dilettantisme, il mérite un traitement de choc, une concentration des efforts de tous les instants de la communauté nationale, internationale, la société civile nationale, africaine et internationale et du peuple béninois.

Par un coup de force particulièrement meurtrier, le Président Patrice TALON a confisqué le parlement dont il a nommé 83 préposés prêts à lui obéir au doigt et à l’œil. Dans ce processus électoral exclusif de l’opposition, il aura fait gazer les deux anciens Chefs d’Etat, envoyer en exil le fils de l’un et séquestrer depuis le 1er mai l’autre et qui ne peut sortir, ni recevoir ses parents, ses collaborateurs à sa résidence encerclée de militaires, de policiers et d’engins de guerre.

Le 1er et 02 mai ont connu à Cadjèhoun et Kandi des tueries par tirs à balles réelles contre les populations non armées occasionnant une dizaine de morts.

Depuis lors les arrestations d’opposants ou de toute personne suspectée de ne pas partager  la pensée unique que tente d’imposer le pouvoir se multiplient. Les jeunes qui constituent la cible préférée sont embastillés ou contraints à la clandestinité et à l’exil pour gonfler le nombre sans cesse croissant des indésirables du pouvoir du Président Patrice TALON.

Le 28 avril 2019, le peuple Béninois à  près de 90% a rejeté, la parodie électorale. Nonobstant ce désaveu cinglant, le pouvoir a installé le 16 mai son parlement illégal et illégitime.

A l’instar de la NAKBA. , le 16 mai est pour le peuple béninois  une journée de catastrophe, de honte nationale.

De ce point de vue, plus que jamais le peuple béninois doit refuser de céder à la fatalité et s’inscrire résolument dans la résistance. Nos militants doivent davantage faire preuve d’abnégation, de sacrifice et de créativité pour inventer toutes formes légales de lutte capable de nous faire vaincre la dictature et renouer avec les acquis de la Conférence des forces vives de la Nation.

Ce tableau pour le moins sombre  dans lequel s’enfonce irrémédiablement chaque jour le Bénin jadis fleuron en Afrique de la Démocratie et des droits de l’Homme, fait de lui un pays en danger. Par les pratiques inhumaines et dégradantes que les dirigeants infligent aux populations, le Bénin se met de plus en plus au banc de la Communauté Internationale. Elle doit réagir et une fois encore en faire un pays de concentration de ses efforts, une priorité. Elle doit mettre en œuvre les mécanismes appropriés pour aider les béninois à récupérer la démocratie, l’état de droit et renouer avec le respect des droits de la personne Humaine.

Ainsi, l’Union Européenne (UE) dans l’accord de Cotonou UE-ACP du 23 juin 2000 a une dimension politique relative au partenariat stratégique. Que devient le dialogue politique régulier entre l’UE et le Bénin sur les droits de l’Homme, la démocratie, la bonne gestion des affaires publiques et la qualité des institutions de la République ? Par ce mécanisme, l’UE est fortement interpellée par la situation du Bénin.

La Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)en charge de veiller sur la situation des droits de l’Homme sur le Continent et chacun des pays membres dont le Bénin est interpellé par la mise sousboisseaudes libertés, les embastillements pour délit d’opinion et les morts par usage d’armes létalescontre des populations non armées.

La CEDEAO et l’UA dont notre pays est membres sont interpellées par la situation de non droit en cours dans notre pays au regard des protocoles sur la bonne gouvernance et la Charte Africaine de Démocratie.

Nos deux organisations régionale et continentale devront prendre plus à cœur le dossier du Bénin et en faire une préoccupation de tous les instants. Leurs chefs d’Etat et singulièrement, le président en exercice de la CEDEAO, son Excellence, Mouhamadou BUHARI sont vivement priés de jouer de leur leadership pour œuvrer à une sortie de crise.

Les Etats-Unis en tant que  première puissance mondiale et grand pays de Démocratie prendront leur part  de la lutte pour la démocratie du peuple béninois en mettant en exergue le volet’’respect des droits de l’homme et de la bonne gouvernance’’ du MCA signé par notre pays.

Notre organisation de la francophonie (OIF) devrait pouvoir mettreen œuvre les procédures du chapitre v de la déclaration de Bamako en cas de rupture de la démocratie ou violation massive des droits de l’Homme. Dans tous les cas, il est hautement souhaitable que notre organisation commune rompt avec son silence car  de toute évidence un pays membre qui a beaucoup apporté comme le Bénin sombre actuellement Corps et âme dans une zone de non droit.

La société civile nationale dont les béninois ont été si fiers pendant près de trente années est devenue inaudible aujourd’hui où notre pays est en danger et a besoin de toutes les voix pour crier haro sur la mort programmée de la démocratie, de l’état de droit  et réclamer la fin de cette violation massive des droits de l’homme.

Notre Société Civile doit renouer avec son rôle de vigile et alerter ses homologues africains  et internationaux pour organiser la sauvegarde du Bénin.

Par ailleurs, nous en appelons aux forces de sécurité publique et à l’armée pour qu’elles soient du côté du peuple.

Cet engagement pris jadis à la Conférence nationale dans le contexte actuel un relief particulier qui les interpelle dans leur conscience et leur patriotisme

Ce qui arrive à notre pays le Bénin montre à souhait que la démocratie, l’état de droit et le respect des droits de l’homme ne sont jamais des acquis irréversibles.  L’état de veille doit rester permanent. Nous sommes dans une situation de reflux, mais FCBE reste optimiste car nous pensons fermement que le génie du peuple béninois avec l’aide sans faille  et prioritaire de la Communauté Internationale, nous sortirons du creux de la vague. La démocratie et l’état de droit renaîtront.

Nous remercions la communauté internationale pour l’intérêt qu’elle porte à notre pays.

Cependant, nous souhaitons son implication plus forte et immédiate. La situation du Bénin appelle la communauté internationale à oser une ingérence humanitaire.

Que le Bénin devienne un pays prioritaire de concentration de ses efforts.

C’est un SOS, un cri de cœur, un appel à assistance à pays en danger que nous lançons à la Communauté Internationale, la Société Civile Nationale Africaine et Internationale.

En tout état de cause, les efforts conjugués du peuple béninois et de la Communauté Internationale en lutte pour renouer avec la démocratie doivent conduire à :

  •  l’annulation et la reprise d’élection inclusives devant permettre conformément à notre constitution et aux principes démocratiques au peuple d’élire ses représentants à l’Assemblée Nationale.
  • la fin des arrestations et persécutions de tout genre dont la séquestration en cours de l’ancien Président Boni YAYI.
  • le retour des exilés politiques et la fin de la terreur politique dans le pays.

Et en dernière analyse

Il faut parer au plus pressé, car c’est une évidence aujourd’hui que le terrorisme international est à nos portes. Laisser leBénin se déstabiliser  conduira à la déstabilisation de la sous-région.

Vive la résistance,

Vive FCBE

Vive la Communauté Internationale

Que Dieu Bénisse le Bénin.

Fait à Cotonou, le mercredi 22 mai 2019

Le Bureau Politique

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