Le président russe dit attendre que la victoire de Joe Biden soit reconnue par son adversaire ou prouvée par les
chiffres.
© Yuri Kadobnov – AFP Vladimir Poutine.
Près de trois semaines après la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, Vladimir Poutine ne reconnaît toujours pas le succès des Démocrates. S’il se dit prêt à travailler avec le leader des Etats-Unis, quel qu’il soit, le chef du Kremlin reste taiseux quant à l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier prochain.
« Nous travaillerons avec celui qui aura obtenu la confiance du peuple américain, mais cette confiance ne peut être accordée qu’à celui dont la victoire a été reconnue par son opposant, ou après que les résultats aient été confirmés légalement », a expliqué dimanche Vladimir Poutine sur la chaîne russe Rossiya 1.
Or, Donald Trump refuse de reconnaître sa propre défaite et crie sans preuves à la fraude, cherchant devant les tribunaux à priver Joe Biden de sa victoire au scrutin du 3 novembre. Pourtant, l’écart entre les deux hommes est sans équivoque: Joe Biden a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour Donald Trump.
« La démocratie discréditée, le rêve de Poutine »
« Je tiens à vous assurer qu’il n’y aucun sous-entendu, ce n’est pas que quelqu’un nous plaise ou non, nous attendons simplement la fin de la confrontation politique intérieure [aux USA, ndlr] », a précisé le chef d’Etat russe.
La liste des dirigeants qui n’ont pas salué la victoire de Joe Biden se réduit mais cette tendance inquiète de nombreux responsables politiques et experts qui redoutent que dans les démocraties fragiles, comme en Afrique, les hommes forts ne prennent le milliardaire républicain en exemple pour justifier de s’accrocher au pouvoir.
Le Russe Garry Kasparov, ancien champion du monde d’échecs et opposant du président Vladimir Poutine, craint que les attaques de Donald Trump contre le processus démocratique n’entraînent « beaucoup d’attaques similaires lors de futures élections, aux Etats-Unis ou ailleurs », observe-t-il auprès de l’AFP. « La démocratie discréditée, le rêve de Poutine », a-t-il écrit sur Twitter.
BFM TV