Bantè s’adresse à Patrice Talon. En marge d’une prière organisée le dimanche 21 mars 2021 à Gouka à l’intention de leur fils, Komi Koutché, les populations de cette commune, située dans le département des Collines ont réclamé le « retour de tous les exilés, notamment celui du fils du terroir de Bantè, Komi Koutché», « la libération sans condition de tous les détenus politiques dont Réckya Madougou », « l’arrêt des provocations et des intimidations des élus communaux et locaux de la commune de Bantè ainsi que la poursuite du Maire de Bantè Edmond BABALEKON LAOUROU et cie ».
Dénonçant la descente aux enfers du Bénin sous la gouvernance du régime de la Rupture, Bantè dit espérer que le président Patrice Talon entendra ce cri de cœur pour pacifier le pays et remettre le Bénin sur le chemin de la démocratie.
Le chef de l’Etat est donc interpellé !!!
Manassé AGBOSSAGA
DECLARATION DE GOUKA DU DIMANCHE 21 MARS 2021
Peuples épris de paix et de liberté,
Dignes fils et filles du département des collines,
Chers compatriotes,
Depuis bientôt cinq ans, notre pays le Bénin a amorcé sa descente aux enfers sous la gouvernance dictatoriale du Président Patrice TALON, pourtant démocratiquement élu du retour de son exil bien mérité.
Méthodiquement et progressivement, tous les leviers de notre démocratie chèrement acquise qui a fait la fierté de notre pays jusqu’en 2016, se sont vus démantelés avec la complicité coupable de certains cadres et politiciens véreux, sans oublier la résignation non moins déplorable du peuple qui parait pris par surprise par le mode de gouvernance actuelle.
Des élections législatives exclusives d’avril 2019 qui ont vu pour la première fois couler le sang d’innocents citoyens et qui ont consacré la nomination des députés entièrement à la solde du pouvoir Talon, nous en sommes arrivés à la nomination une fois de plus des maires sur la base des lois votées nuitamment par les députés dépourvus de toute légitimité et de toute légalité. Pire, ces lois votées unilatéralement par les obligés du pouvoir de la rupture n’ont pu résister à la justice divine qui les a contraints à les réviser en pleines élections pour s’assurer de la nomination de la majorité des maires.
Grace au démantèlement de la démocratie et à la fragilisation de la justice désormais instrumentalisée, tous les ingrédients sont réunis pour une troisième parodie d’élection qui ouvrira le boulevard à l’oligarchie talonienne.
Peuples épris de paix et de liberté,
Dignes fils et filles du département des collines,
Chers compatriotes,
Sans qu’il n’est besoin de s’attarder sur la situation de déliquescence sociopolitique et économique qui caractérise le Bénin sous la rupture, secteur par secteur à savoir l’éducation, la santé, l’économie, la diplomatie, l’administration publique, le monde des affaires, ect, qu’il nous soit pourtant permis de dire un mot sur la maison justice et son fonctionnement actuel. C’est le lieu de saluer le courage et l’intégrité de certains rares magistrats qui ont bravé les ordres malsains et iniques des princes de l’heure en rendant des décisions justes et impartiales pour épargner les opposants trop encombrants dont Sébastien Ajavon dans la fameuse affaire des 18 kilogrammes de cocaïne pure, Komi KOUTCHE dans la rocambolesque affaire de détournement, que dis je, de blanchiment d’argent dont même le ministère public ignore le montant à ce jour, même si après les déculottés successifs infligés au gouvernement par la justice internationale et celle de Madrid notamment, les intéressés sont condamnés par la cour de répression des opposants de Talon, CRIET. Le ridicule ne tuant pas, le prince et ses affidés en sont arrivés à interdire la moindre évocation du nom de l’opposant le plus redoutable, le Bénin et tous les béninois étant dorénavant devenus leurs propriétés privées. Nous n’en voudrons pour preuve que l’interdiction pure et simple sur fond de menace de destitution des autorités communales et locales et de dispersion des auditeurs de la lecture publique de l’ouvrage « Ma version » de l’opposant à bannir par tous les moyens, son Excellence Komi KOUTCHE. Quelle adversion pour la vérité et l’équité !
Pour paraphraser le feu vénérable professeur Albert TEVOEDJRE dans le rapport de la conférence des forces vives de la nation de février 1990 qui a donné naissance à la démocratie à laquelle le dictateur Talon s’apprête à donner le coup de grâce à travers sa nomination à la tète de l’Etat, « A demander à tout un peuple d’aller se jeter dans la mer, on finit par provoquer la révolution », nous peuple du Bénin épris de paix et de justice voulons solennellement appeler l’attention du pouvoir de la rupture sur le fait qu’il est entrain de franchir le rubicond en s’obstinant à poursuivre la marche forcée vers sa troisième élection exclusive, et réclamons :
ü le retour de tous les exilés, notamment celui du fils du terroir de Bantè, Komi KOUTCHE;
ü La libération sans condition de tous les détenus politiques dont Réckiath MADOUGOU;
ü L’arrêt des provocations et des intimidations des élus communaux et locaux de la commune de Bantè ainsi que la poursuite du Maire de Bantè Edmond BABALEKON LAOUROU et cie.
A l’opposé des hypocrites griots qui chantent la paix à longueur de journée alors que tous leurs comportements et ceux de leurs patrons compromettent flagramment ladite paix, la paix dont nous rêvons est celle qui respecte les droits humains et a pour ciment la culture démocratique.
Le Bénin a besoin de prière en vue de le débarrasser de la gouvernance inhumaine. C’est poursuivant cet objectif que réunies en ces lieux évocateurs ce jour, nous populations de Bantè en général et des collines en particulier, confiantes en ce que les gouvernants actuels entendront notre cri d’alarme pour restaurer la démocratie, profitons de l’occasion pour lancer une souscription volontaire dont les fruits serviront à payer la caution de notre fils, son Excellence Komi KOUTCHE, candidat aux prochaines élections présidentielles du Bénin démocratiquement restauré.
Vive les béninois esclavagisés mais épris de justice et de liberté !
Vive les fils et filles des collines prêts pour le martyr !
Vive le Bénin véritablement démocratique !