Si la rémunération d’Emmanuel Macron n’est pas inconnue (autour de 15 000 euros brut par mois), ses bulletins de paie resteront, eux, secrets. C’est le constat amer de la chercheuse en droit Lucie Sponchiado, désireuse d’obtenir les fiches de paie du chef de l’Etat pour observer comment le changement du régime indemnitaire du président de la République en 2007 puis 2012 avait été mis en œuvre, révèle
Spécialiste en droit constitutionnel et membre de l’Observatoire de l’Ethique publique, un think tank créé en 2018 qui promeut la transparence de la vie publique, Lucie Sponchiado a demandé l’accès à ces documents à l’Elysée, qui lui a opposé une fin de non-recevoir, explique-t-elle dans un communiqué publié par l’Observatoire.
Elle conteste alors cette décision devant la Cada, la Commission d’Accès aux Documents administratifs, chargée de faciliter et contrôler l’accès des particuliers aux documents administratifs. L’autorité lui répond de manière positive le 7 janvier, à condition que soient retirées « les mentions relevant de la vie privée, en particulier celles liées à la situation familiale et personnelle et à la situation fiscale du président de la République ».
Rémunération « déjà publique »
Mais un mois plus tard, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, répond à l’inverse qu’il ne lui fournira pas les documents car « une fois [l’]occultation protectrice de la vie privée réalisée, il en ressort que seuls subsistent les éléments déjà publics de cette rémunération »,ajoutant que la rémunération du président est contrôlée chaque année par la Cour des Comptes.
« Dans ces conditions, la communication des documents sollicités apparaît inutile pour vos travaux de recherche », conclut Patrick Strzoda.
Nos confrères du « Monde » ont interrogé l’Elysée sur son refus de fournir les fiches de paie du président. Le Palais renvoie à la lettre de Patrick Strzoda à la chercheuse, qui n’a toujours pas pu avoir accès aux documents et qui regrette dans son communiqué que « que l’Elysée se montre rétif à communiquer au citoyen qui en fait la demande un document qui ne contient rien de secret ».
Source: L’OBS