« Les fractures sociales structurelles engendrent inévitablement des radicalisations insidieuses qui se traduisent finalement par le terrorisme » (Tribune de Simon Narcisse Tomèty)

Le monde va mal parce que chacun d’entre nous est complice des injustices insupportables et de nos indifférences enfouies dans un confort opportuniste qui ne peut sauver ni l’individu ni la république.

« Et quand j’y pense : suis d’ici et de partout

Les fractures sociales structurelles engendrent inévitablement des radicalisations insidieuses qui se traduisent finalement par le terrorisme.

Le monde va mal parce que chacun d’entre nous est complice des injustices insupportables et de nos indifférences enfouies dans un confort opportuniste qui ne peut sauver ni l’individu ni la république.

Le territoire est lié au terrorisme car découlant de la maltraitance des terroirs c’est-à-dire les terres qui ont vu naître toutes les générations revendiquant une histoire commune, un passé comme et un patrimoine commun. Le terrorisme est une remise en cause d’une civilisation mais quelles en sont les causes profondes?

Dans mes cours de géographie empruntés à l’ouvrage de Guy Di MEO, on aménage le territoire pour éviter le déménagement du territoire par ses habitants. Cet enseignant chercheur a raison de mettre ainsi le doigt sur les fractures territoriales sans démagogie et sans complaisance. Une vérité scientifique qui n’est pas dite devient un poison pour l’état d’esprit.

Les intellectuels sont dans leurs pays mais très peu maîtrisent en réalité les défis territoriaux pour éviter le terrorisme. Le mal africain de beaucoup de cadres africains se situe au niveau de ce faux attachement au territoire.

Plus je triangule mes échanges et mes lectures sur les fractures territoriales, conséquences des fractures sociales, plus je me rends compte de l’urgence que les Africains dépassent leur cloisonnement intellectuel pour repenser chacun de nos pays à partir d’un idéal africain et panafricain.

Ma génération a raté toutes les occasions de cette interconnexion supranationale et elle se réfugie dans un nationalisme étriqué qui ne peut plus régler nos problèmes contemporains très exigeants en interdépendance des Etats et des Peuples.

Pour avoir travaillé sur des politiques transfrontalières et la coopération transfrontalière d’initiative locale, je me rends compte de la nécessité d’ouvrir un vrai débat idéologique et scientifique sur le territorialisme et l’humanisme.

Nos pays sont en panne de stratégies de développement à long terme avec une faible capacité nationale de prospective. Rien n’est modélisé comme socle et levier de notre avenir et devenir. Nous nous enfermons dans nos réformettes d’autosatisfaction sans le sens critique. Nous tournons en rond sans arrêt nos certitudes approximatives et recyclons nos nos belles jongleries intellectuelles comme des innovations de progrès pour sauver nos pays alors même qu’aucune culture administrative d’évaluation normative et de capitalisation sociale ne sous-tend nos exploits approximatifs.

Les gens de ma classe d’âge doivent être honnêtement plus humbles car ils savent plus facilement mettre leurs pays à leurs services et pas assez serviteurs de leurs peuples.

Je m’accuse en premier et c’est pourquoi je ne cède pas au micronationalisme destructeur de l’idéal et de l’espérance africains et panafricains. C’est le témoignage de ma propre interpellation comme voyageur ».

Simon Narcisse Tomèty

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