Quand l'anodin devient une information

Azannaï dit qu’« il n’y a jamais eu d’Amazones au Dahomey », mais Talon dit que les « Amazones ont existé » ‘‘un point un trait’’

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Débat sur les Amazones au 229 ! Pour cause, deux versions s’affrontent sur les Amazones. Il y a un d’un côté, celles qui soutiennent qu’il s’agit d’une pure invention, et puis il y a de l’autre côté, celles qui soutiennent son existence.

Dans la première catégorie, on retrouve le philosophe et ancien ministre de la Défense Candide Azannaï.

 Candide Azannaï : « Le Dahomey République ou Royaume du DAN – XOMEY n’a jamais produit une seule amazone »

Dans un entretien accordé à un quotidien de la place, Candide Azannaï a soutenu mordicus qu’« Il n’y a jamais eu d’Amazones au Dahomey », ajoutant que «  Le Dahomey République ou Royaume du DAN – XOMEY n’a jamais produit une seule amazone ».

Candide Azannaï explique que le nom amazone est en réalité une imagination mythologie Grecque.

« Le nom amazone est une imagination mythologie Grecque pour justifier l’évidence de la toute puissance du patriarcat du primat de l’homme sur la femme. Aucune Amazone n’a existé dans le monde jusqu’à aujourd’hui. C’est de l’imagination mythologique grecque qui n’est pas traduisible, transposable en Afrique. Le mot amazone peut désigner des femmes guerrières qui vivaient sans hommes et qui n’en admettaient pas parmi elles. Ce mot peut également désigner une femme d’un courage guerrier et qui a des allures, des goûts virils tout comme il peut désigner une femme qui monte à cheval, cavalière, écuyère ou la jupe longue et ample que portent de telles femmes.

Ce mot Amazone désigne tout aussi une prostituée qui racole en voiture.

C’est ce que tout étymologiste sérieux peut retenir comme sémantique à l’évocation de la phonation Amazone.

Amazone signifie prostituée … Donc aucun historien pur à moins d’être un falsificateur touristique de l’histoire ne doit méconnaître que le mot amazone est un mot chimérique comme on peut parler d’Hercule, comme on peut parler de Aphrodite, d’ Apollon, d’ Artémis, d’Athéna, d’ Hermès, de Chimère , de Poséidon, de Titan , des Cyclopes et j’en n’oublie chez les grecs…de Dragons chez les asiatiques …», a-t-il expliqué avant de s’offusquer « C’est une inculture de prétendre qu’une Amazone peut figurer comme référant dans l’art identitaire d’abord du mémorable Royaume du Dan-Xomey ensuite du Dahomey aujourd’hui République du Bénin. Figurer une Amazone et dédier une esplanade aux amazones au Bénin, entendez Dahomey est ridicule, injurieux et dévalorisant. C’est une ignorance vectrice d’aliénation. Vous savez on ne peut pas fonder l’identité visuelle, l’identité communicationnelle d’un peuple sur les mythologies d’un autre peuple. Ça ne se fait nulle part ».

Par contre, il  clarifie que le Royaume du DAN – XOMEY a produit des femmes guerrières qu’on appelle les Agodjiés qui n’existent nulle part ailleurs au monde » et qui ont « sur le plan spirituel épouses spirituelles de la terre sacrée du Dan – Xomey et femmes du roi.

« Elles sont gardiennes et remparts protectrices du Dan – Xomey, du trône et du roi. Elle sont issues d’horizons divers et variés et sont soit des filles ou femmes offertes, des volontaires, périodiquement cooptées par tirages au sort, des esclaves. Elles sont toutes par la suite anoblies et sacralisées. Elles s’engagent pour, le célibat et portent des scarifications, voire excision, vivent le casernement, sont des femmes sacrées, pratiques des entraînements rigoureux et spécifiques. Elles portent des habillements, des parures et armements en temps de paix comme en temps de campagnes militaires, bénéficient de récompenses de la Reine ( puis du Roi ) , des règles fixent leurs démobilisations et leurs retraites … », a-t-il ajouté

Amazone : Talon contredit Azannaï sans le nommer

Mais lors de la cérémonie de dévoilement du monument Amazone ce samedi 30 juillet 2022, Patrice Talon a sorti une formule indirecte comme pour répondre à son ancien ministre de la Défense.

Contrairement à Candide Azannaï, le président de la République a soutenu que les Amazones ont bel et bien existé dans l’histoire du Bénin.

« Elles ont existé, les amazones, et nous ont matériellement ou immatériellement, engendrés. », a soutenu le chef de l’Etat.

Le chef de l’Etat n’a pas manqué de mettre en lumière « la combativité et le sacrifice suprême dont ces femmes ont été capables pour défendre la patrie ».

Et pour Patrice Talon; le monument de de l’Amazone est l’hommage vivant du « symbole de la femme béninoise, celle d’aujourd’hui et celle de demain ».

Face à ces deux tendances, petite question ‘‘kpakpatotique’’, entre Azannaï et Talon, qui dit vrai ?

Manassé AGBOSSAGA

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