Quand l'anodin devient une information

Bénin- Un infirmier militaire condamné à 10 ans d’emprisonnement pour avortement suivi de mort

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Un Infirmier militaire, âgé de 73 ans  a écopé d’une lourde peine mardi 09 août 2022. Jugé dans une affaire d’avortement qui a tourné au frame, par le tribunal de Cotonou, il a été condamné à 10 ans d’emprisonnement.

Les faits remontent à 2020.  A l’époque, une femme enceinte âgée de 28 ans, A.F sollicite les services de l’Infirmier militaire, T.B pour avorter.

”En effet, courant mai 2020,  A. F  se tordait de douleur à la maison où elle vivait chez sœur aînée. Conduite de toute urgence à l’hôpital par ladite sœur, elle rendit l’âme peu de temps après. Le médecin informe les parents de l’heure de décès de leur sœur et dit qu’elle est décédée de COVID-19 mais qu’elle venait de subir une manœuvre d’avortement. Le plateau médical a aussitôt pris les dispositions afin que l’équipe médicale anti COVID-19 dispose du corps dans les plus bref délais. La sœur aînée, dame Faridatou, s’oppose à ce diagnostic mais elle n’aura que ses yeux pour pleurer. De retour chez elle, elle décide de jeter un coup d’œil dans le sac à main de sa sœur. C’est ainsi qu’elle fait une terrible découverte. Un fœtus soigneusement emballé et couches imbibées de sang dans le sac de sa sœur, la chambre et certains effets de cette dernière étaient immaculés de sang. Le téléphone portable de la défunte viendra mettre la lumière sur cette sinistre affaire. C’est ainsi que le septuagénaire T.B  trouve une place sur la liste des suspects. Il sera interpellé et inculpé des faits d’avortement suivi de mort et d’exercice illégal de la profession de médecin. L’accusé a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure”, explique La Voix de Justice.

Jugé ce mardi 09 août lors de la session criminelle du Tribunal de Cotonou, le mis en cause n’a pas nié les faits.

”Fatigué sous le poids de l’âge, l’accusé dit avoir reçu le 18 mai 2020 chez lui à la maison, la visite du sieur N. accompagné de la jeune dame pour se faire avorter. Visiblement, la grossesse avait 5 mois environ mais la porteuse dit qu’elle n’a que trois mois. Le même jour, selon l’accusé, la dame a été installée pour subir le curetage. A l’aide de son spéculum, l’accusé reconnaît avoir pénétré la dame pour racler ce qu’il appelle les déchets. Une fois terminé, qu’il avait jeté tout ceci dans une fosse septique. Dit qu’il a administré à la victime, des soins avant pendant et après l’intervention. Cette opération n’aura duré que deux heures de temps car de 10h, ses hôtes étaient rentrés à 12H. Mais le lendemain, qu’il a appelé sa patiente pour prendre de ses nouvelles, personne n’a décroché à l’autre bout… Le 20 mai de la même année, soit deux jours après l’intervention, le copain de F.  est allé le voir l’infirmier pour l’informer de la mort de celle-ci, a-t-il déclaré. Deux mois se sont écoulés quand une femme m’a appelé me faisant croire qu’elle porte une grossesse qu’elle veut avorter poursuit-il. Je lui ai donné rendez-vous. C’est alors que, accompagnée d’une dame, la police est venue m’interpeller”, raconte la même source.
Avez-vous été autorisé à ouvrir une clinique s’exclame le juge ? L’accusé répond par la négation.

Le juge prononce alors sa condamnation à 10 ans de prison pour avortement suivi de mort et exercice illégale en médecine.

En détention provisoire depuis 2020, il lui reste encore 08 ans à passer derrière les barreaux.     

Manassé AGBOSSAGA

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