Madougou : Le GTDA juge « arbitraire » sa détention et donne « six mois » au Gouvernement pour « libérer et indemniser» la ‘‘réserve minière’’ de l’opposition, sinon

Réckya Madougou, la ‘‘réserve minière’’, comme l’appelle le député de la mouvance, Dakpè Sossou ne peut et ne doit plus rester en prison. C’est ce qu’il faut retenir du verdict du Groupe de travail sur la détention de l’Organisation des Nations Unies (GTDA).

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Réckya Madougou, la ‘‘réserve minière’’, comme l’appelle le député de la mouvance, Dakpè Sossou ne peut pas et ne doit plus rester à la prison civile d’Akpro-Missérété. C’est ce qu’il faut retenir du verdict du Groupe de travail sur la détention de l’Organisation des Nations Unies (GTDA).

A effet à travers un  Avis adoptés par le Groupe de travail sur la détention  arbitraire à sa quatre-vingt-quatorzième session, 29 août-2 septembre 2022, l’organisation « considère que la détention de Mme  Madougou est dépourvue de base légale, contraire à l’article 9 de la Déclaration universelle  des droits de l’homme et à l’article 9 du Pacte et donc arbitraire au titre de la catégorie I » et est « contraire aux articles 19, 21, 22 et 25 du Pacte et aux articles 19, 21 et 22  de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et donc arbitraires au titre de la catégorie  II ».

Le GTDA s’est basé sur les informations fournies par les avocats de Réckya Madougou et les clarifications apportées par le Gouvernement du Bénin pour rendre son verdict.

Face à cela, le Groupe de travail sur la détention  arbitraire « demande au Gouvernement du Bénin de prendre les mesures qui  s’imposent pour remédier sans tarder à la situation de Mme Madougou et la rendre  compatible avec les normes internationales applicables, notamment celles énoncées dans la  Déclaration universelle des droits de l’homme et dans le Pacte », estimant que « compte tenu de toutes les circonstances de l’espèce,  la mesure appropriée consisterait à libérer immédiatement Mme Madougou et à lui accorder  le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation, conformément  au droit international ».

Et d’être beaucoup plus précise : «  Dans le contexte actuel de la pandémie mondiale de maladie à  coronavirus (COVID-19) et de la menace qu’elle représente dans les lieux de détention, le  Groupe de travail appelle le Gouvernement à prendre des mesures urgentes pour assurer la  libération immédiate de Mme Madougou ».

Mais ce n’est pas tout. Le Groupe de travail réclame également « une  enquête approfondie et indépendante  sur les circonstances de la privation  arbitraire de liberté de Mme Madougou » afin  « de prendre les mesures qui s’imposent contre les  responsables de la violation des droits de celui-ci ».

Désormais, le Gouvernement du Bénin a « six mois » pour  « fournir les informations  demandées suivant la communication du présent avis ».

En cas d’entêtement, le GTDA prévient avec une piqure de rappel au passage « Il se réserve  néanmoins le droit de prendre des mesures de suivi si de nouvelles informations préoccupantes concernant l’affaire sont portées à son attention. Cela lui permettra de faire  savoir au Conseil des droits de l’homme si des progrès ont été accomplis dans l’application  de ses recommandations ou si, au contraire, rien n’a été fait en ce sens.  Le Groupe de travail rappelle que le Conseil des droits de l’homme a engagé tous les  États à coopérer avec lui et les a priés de tenir compte de ses avis, de faire le nécessaire pour  remédier à la situation de toutes personnes arbitrairement privées de liberté et de l’informer  des mesures prises à cette fin2 ».

Le Gouvernement est donc prévenu.

Manassé AGBOSSAGA 

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