Quand l'anodin devient une information

« Les autorités ont poussé l’inhumanité jusqu’à m’interdire de téléphoner à mes enfants », Madougou dénonce ses conditions de détention et souffle 03 mots à ses « géôliers »

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Nouvelle réaction de Reckya Madougou depuis sa cellule de Missérété. A travers un message en date du lundi 06 mars, l’opposante condamnée à 20 de prison au bout d’un procès contesté par ses avocats et sa famille politique, a fustigé le durcissement de ses conditions de détention au lendemain d’une dénonciation.

L’ancienne ministre de la Justice, qui vient de boucler 02 ans de détention, dit qu’elle a été informée, qu’elle n’a plus le droit d’échanger avec ses co-détenus. Et ce en présence de leurs « avocats communs ».

« Je viens d’être informée par mon conseil au cours de sa visite, de la nouvelle décision unilatérale prise par le régisseur sur ordres de la hiérarchie, m’interdisant désormais d’échanger avec mes co-déténus en présence de nos avocats communs, au mépris du code de procédure pénale. Cet énième durcissement de mes conditions auquel je m’attendais à cela de pathétique qu’il infantilise des pères de famille, hauts gradés, feignant d’ignorer à leurs postes de responsabilité que la Constitution du 11 décembre 1990 dispose en son article 34 que “Tout citoyen béninois, civil ou militaire, a le devoir sacré de respecter en toutes circonstances, la Constitution et l’ordre constitutionnel établi ainsi que les lois et règlements de la République.” Et poursuivant à l’article 40 “L’Etat a le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la Constitution, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981ainsi que de tous les instruments internationaux dûment ratifiés et relatifs aux droits de l’Homme.” », écrit Reckya Madougou.

A cela, la candidate recalée du parti Les Démocrates à la présidentielle de 2021 confie qu’elle n’a pas la possibilité d’échanger avec ses enfants depuis 02 ans, et évoque tout son calvaire à la prison civile de Missérété.

« Pendant que je suis privée du droit à l’information et à la communication, les autorités de mon pays ont poussé l’inhumanité jusqu’à m’interdire de téléphoner à mes enfants, et ce depuis 2 ans; – d’ailleurs, en sus, depuis 20 mois, il m’est refusé un bilan spécial qui m’avait été fortement prescrit par un médecin généraliste après l’épisode de ma crise respiratoire en détention; – également depuis bientôt une année, mon médecin spécialiste suite à une autre crise de santé a instamment recommandé un bilan spécial dans une clinique de la place disposant du matériel adéquat. Cela de nouveau m’a été refusé », déplore Reckya Madougou.

Elle dit prendre « acte de cette agression supplémentaire de sa personne, de la violation sans honte de ses droits ».

Mais, l’ancienne ministre assure garder la tête haute et  souffle 03 mots à ses « geôliers » : « 1- À mes geôliers: vous avez certainement reçu pour mission de me tuer à petits feux, mais vous n’y parviendrez guère parce que je tiens ma résilience de CELUI qui détient votre souffle de vie. 2- Il ne m’arrivera que ce que Dieu, LUI SEUL, aura permis; et “ceux qui se confient en l’Eternel ne sont jamais confondus”. 3- Mais en attendant, veuille Mon Créateur prendre votre âme en pitié. Amen.

Reckya Madougou jure qu’elle ne se taira pas malgré ces acharnements, car avance t-elle, ” le Bénin d’abord. Le Bénin toujours.

Véritable Amazone !!!

M.A

1 commentaire
  1. Constant Sènan DEHI dit

    La constitution de 90 a été modifiée. Ça n’engage que ceux qui pensent agir selon cette constitution dans son entièreté.

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