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01er mai : « Travail dégradé, travailleur davantage réduit et esclavagisé » : Ouorou peint en noir l’emploi sous Talon

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Richard Boni Ouorou s’est adressé aux travailleurs à l’occasion de la fête du 01er mai.  Il a notamment dénoncé la dégradation de l’emploi sous Patrice Talon. Richard Boni Ouorou n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux syndicalistes. Lire son message aux allures de réquisition.  

Terriens, Terriennes,

Aujourd’hui, 1er mai, le monde entier célèbre les travailleurs. Cette journée nous rappelle surtout la lutte acharnée des classes ouvrières pour revendiquer leurs droits de travailleurs. Mais au-delà l’aspect commémoratif et festif que nous lui attribuons dans notre contexte, c’est aussi le moment de réfléchir sur la situation du travail au Bénin et du travailleur en particulier.

Dans notre pays, comme dans beaucoup d’autres pays africains, nous avons longtemps végété dans l’illusion que l’Etat peut créer d’emplois ou peut créer de la richesse. La vérité est que depuis plusieurs années, nous ne sommes jamais arrivés à créer la richesse, ni garantir l’emploi pour les milliers de gens qui sortent des Universités et autres centres de formations. Je pense qu’il est temps pour nous de changer de méthodes et de nous adapter à notre monde et à notre époque. Nous avons une grande chance aujourd’hui d’avoir un grand marché international sur lequel nous pouvons nous vendre en libéralisant notre économie déjà de l’intérieur et en mettant fin aux grands monopoles.

Il n’est pas théoriquement et techniquement possible pour l’Etat d’absorber la masse de diplômés qui sortent chaque année de nos centres de formations. Ce que l’Etat peut faire, c’est de tout mettre en œuvre pour créer le cadre qui favorise l’investissement, lequel crée l’emploi et par ricochet la richesse. Cette dernière sera alors utilisée pour les infrastructures et autres mesures de solidarité nationale.

Après les déclarations honteuses et cyniques du Porte-parole du Gouvernement, j’avais rappelé que le Bénin est un peuple travailleur et que le taux de chômage supposément faible n’est pas l’œuvre du régime actuel, mais plutôt de la capacité de résilience des Béninois et Béninoises à affronter, sans communes mesures, le quotidien par tout ce qui relève de la dignité, et ce, dans le sacrifice et le dépassement de soi. Aux temps de Patrice Talon, – disons-le très clairement- le travail a été particulièrement dégradé et le travailleur davantage réduit et esclavagisé. Si la grève n’est pas la solution à tout, elle rappelle néanmoins aux gouvernants que des actes importants de leurs parts sont nécessaires. Si un contrat de travail peut être rompu à tout moment, cela doit avoir un minimum de respect pour le travail. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

A côté d’une économie libérale compétitive, sujet lequel je reviendrai ici-même, nous devons revoir totalement nos curricula de formations et les arrimer avec les besoins de nos entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes, de sorte qu’il n’y ait plus de formations inexploitables à la fin de cursus.

C’est le lieu de rendre un hommage mérité aux syndicats des travailleurs encore en activité aux côtés des braves et laborieux compatriotes, et dire à tous les autres béninois et béninoises travailleurs ou non, que l’espoir n’est permis que lorsque la vision clairement exprimée est la seule boussole lors des adhésions.

Mettons de côté les personnes et mettons-nous ensemble sur la base de la vision qui porte nos intérêts.

Excellente journée de commémoration de la lutte pour les droits en milieu de travail.

Bonne réflexion.

#Prosperonsensemble

Issa Richard Boni Ouorou

 

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