Quand l'anodin devient une information

Que retenir du triptyque Démographie-Diplomatie-Développement au Bénin ? (Tribune)

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<Que retenir du triptyque DÉMOGRAPHIE – DIPLOMATIE – DÉVELOPPEMENT AU BÉNIN ?>>

Je m’aventure aujourd’hui sur une platebande sensible et relativement glissante, une arène feutrée : l’arène diplomatique dans sa dialectique avec le Développement du Bénin.

Qui n’ose rien n’a rien, dit-on!

“Au départ, Dieu géométrisa !”

C’est par cette vérité antique qui tutoie l’harmonie de la Création et y montre l’importance du Chiffre/Nombre que je livre ma chronique du jour préalablement inspirée de mes discussions amicales avec des Éminences grises, dans leurs domaines.

Le brassage des idées fut d’emblée si fécond et savoureux que Je n’ai point pu résister à l’envie d’investir ce secteur vital de la dynamique sociale: les interactions entre la Démographie, la Diplomatie et le Développement.

Comment le Chiffre / Nombre (DÉMOGRAPHIE) peut-il influencer la Délicate dame DIPLOMATIE au point de contenter la baleine DÉVELOPPEMENT du Bénin ?

Balèze, le Développement est effectivement comme ce débonnaire cétacé qui domine l’immensité océane de la Vie !

Mon postulat de base est le suivant : “Le Chiffre a fondé le Monde, le Nombre l’a ordonné et le domine !

Depuis _la Kabbale mystique, qu’il s’agisse de sa dimension primaire (évidente, visible, exotérique) ou de sa frange secondaire (élaborée) ou ternaire/tertiaire (ésotérique, finie, initiée), le chiffre-nombre a toujours exercé une importante fascination sur les êtres vivants : un félin tressaillit toujours de plaisir (ou de crainte) devant un troupeau de gazelles ou de zèbres. Les yeux de l’Homme, après accommodation, s’illuminent fatalement devant une moncelle d’argent ou un monticule d’or ou de diamant, simplement parce que, le Nombre possédé est toujours un enjeu de pouvoir, un vecteur de puissance, donc, de réalisation.

À l’augmentation des salaires en décembre 2022, par le Président Patrice TALON au Bénin, j’avais ramené sur scène nos sympathiques cousins Gbôdja et Adjon, dans notre arène sociopolitique. Nous nous souvenons encore que nos deux parents qui pouvaient se faire plaisir dans la valorisation de Soi et de l’Autre du fait de cette augmentation salariale, étaient pratiquement aux anges, du fait de cette revalorisation de l’Autre et de Soi. Finis, les brouets clairs parce que devant vivre chichement !

L’enjeu politique majeur était leur émancipation sociale du joug oppresseur de la précarité parce qu’ils pouvaient désormais dépenser sans compter chichement de l’argent comme auparavant, et cela vous avait beaucoup plu.

C’est tout à fait normal parce que le nombre qui fascine ailleurs est un chiffre qui fait peur à l’endroit, à cause de sa lourde charge politique et sa densité stratégique effrayante. D’où la lutte inter idéologique et fractionnelle dont l’arène de prédilection est le marigot diplomatique qui ne permet pas seulement de patauger, mais aussi et surtout de révéler les grands enjeux du développement du Monde.

Le Chiffre utilisé comme tel par et pour les Renseignements, est plutôt le Nombre, dans toute son importance et sa valeur marginale en Démographie.

Sa densité de charge pour la Diplomatie d’un pays qui me chatouillait depuis l’IFORD (mon École de Démographie au Cameroun) m’a récemment été rappelée par un collègue, bien sympathique au demeurant, et à qui je renouvelle ici toute mon amitié !

À l’IFORD où nous dissertions largement et longuement sur les statistiques démographiques des pays de sous-fécondité supposée, mais qui pourtant fournissent à l’occasion aux Nations-Unies des états de population quémandeurs d’aides au développement consistantes (prébendes), Je m’étais définitivement rassuré que c’est la Démographie, outil politique par excellence, qui dirige le Monde.

De sorte que la fascination pour le Nombre reste ambiguë et fatalement multidimensionnelle :

1- multidimensionnelle parce qu’elle est transversale à la dynamique sociale: tous les domaines de la vie sociale y sont basés ;

2- ambiguë, parce qu’elle est toujours sujette à escalade, sous les divers prismes des chapelles spécifiques : discours sur la démographie galopante par-ci, détresse outrée sur la sous-natalité, par ailleurs…

Dans l’Inconscient Collectif ainsi fossilisé ou cristallisé, un fils de la communauté qui se démène pour être millionnaire fait bien ; mais, sitôt qu’il peut devenir multimillionnaire et qu’il le devient, il fait encore mieux ! Et si un multimillionnaire s’acharne à être milliardaire et qu’il y arrive, il est déifié. “Demi-Dieu, parce que représentant de DIEU Tout-Puissant sur Terre, et ce n’est pas un blasphème, vous le savez très bien !

Homme super puissant, il est d’office, l’intercesseur entre DIEU Tout-Puissant et les communautés démunies et espérantes.

Ainsi, dans l’Inconscient collectif, avec l’aide de DIEU TOUT-PUISSANT (The Highest), “Demi-Dieu” peut mener à bon port sa communauté, pour la survie du Clan et la perpétuation de l’espèce.

Une femme qui nourrit une fascination exacerbée (donc, une focalisation) pour le sexe de l’enfant n’aura de cesse de procréer, si des dispositions énergiques (ou vigoureuses) ne sont pas promptement prises pour endiguer ou recanaliser ses ardeurs pronatalistes.

La diplomatie et la coopération au développement, dépendantes d’un faisceau de considérations ou de paramètres, subiront alors éventuellement les outrages de l’ingérence dans le secteur de la reproduction sociale qui devrait pourtant être une arène de souveraineté fondamentale. Or, ce qui se passe désormais dans le domaine de la diplomatie et de la coopération au développement obéit à la loi de l’offre et de la demande : en somme, “qui a la farine, a la pâte !

D’où la problématique de la fécondité optimale qui veut qu’un État qui engloutit des fortunes pour le bien-être continué de sa population, en ressente à terme un bon retour sur investissement, en termes d’amélioration qualitative du standing de vie de ses communautés.

La Diplomatie qui se nourrit de clientèles diverses et de chapelles variées, est ainsi un corps ou une arène tellement feutrée que peu de personnes, novices en somme, s’y aventurent !

Je prends donc encore le défi de m’y aventurer, afin de jauger les interactions entre la Démographie, la Diplomatie pour le Développement du Bénin.

Pour moi, le thème est davantage plaisant depuis que la voix prépondérante et puissante du Numéro 1 Béninois, le Président Patrice TALON, a remis au goût et à l’ordre du jour, l’importance de la croissance démographique pour le développement du Bénin où les fruits semblent ne pas encore refléter la beauté des fleurs.

Sans préjuger des résultats vivement attendus des Assises Nationales sur la Croissance démographique et le Développement prévues sur le thème en septembre 2023 au Bénin, je me dis que, révéler l’importance déjà avérée pour la Démographie dans la coopération bilatérale ou multilatérale au développement est nécessaire. Elle justifiera inévitablement certaines grandes décisions qui engageront la vie du Pays Bénin, surtout que sa carte diplomatique est actuellement en ébullition pour un nouveau produit certainement plus performant, le mieux étant l’ennemi du Bien !

Il est donc normal d’envisager de ma position de Sociologue Démographe, une réflexion sur le triplet 3D (Démographie – Diplomatie – Développement), avec pour centralité la coopération au développement, talon d’Achille de la Diplomatie.

En fait, la croissance démographique conduit à une compétition plus grande pour les ressources. Cela entraîne généralement des frictions entre communautés et entre pays: la diplomatie peut alors intervenir pour mitiger de tels tensions.

Par exemple, une croissance démographique élevée (parce que plombant les efforts de développement du pays) conduit fatalement à une population de jeunes élevée en compétition plus ou moins tendue dans la recherche d’emploi, avec des migrations vers d’autres pays plus nantis mais généralement peu réceptifs à l’envahissement par les pairs.

De tels pays ne sont pas toujours accueillants pour de tels migrants. Souvent monstrueux, c’est le rôle de la diplomatie économique d’intercéder auprès de ces pays pour négocier et convaincre l’autre partie des gains pouvant émaner de telles migrations.

La Diplomatie utilise ainsi le Nombre, la Démographie pour améliorer le vivre-ensemble, vecteur de communication et de développement.

C’est réellement de la diplomatie dite économique qu’il s’agit car la croissance démographique augmente effectivement les besoins économiques de toutes sortes: importations accrues, migrations externes, investissements extérieurs, etc…

Le rôle de la diplomatie économique consiste donc à faire de sorte que ces besoins grandissants soient résolus sans friction, avec tact, et au bénéfice du pays.

Le Nombre est donc un symbole caractéristique d’une unité ou une collection d’unités considérée comme une somme vectrice de messages et de symboles capitalisables par les pairs et la Diplomatie.

C’est déjà pour ça qu’on dit depuis que la valeur d’une civilisation est sa capacité à dépasser les symboles pour la transcendance du vivre-ensemble.

L’Écriture des nombres (Chiffre) pour entretenir la Vie par la transmission de l’information essentielle manifeste donc le Nombre concret, le Nombre de fois (fréquence d’occurrence et d’impact).

Il est donc normal d’envisager la relation susceptible d’exister entre la Diplomatie (branche de la science politique qui concerne les relations internationales en termes d’action et manière de représenter son pays auprès d’une nation étrangère et dans les négociations internationales) et le Nombre (Démographie) pour un mieux-être dans le vivre-commun.

Une pensée bien répandue qui stipule qu’ « il n’est de richesse que d’hommes » sera toujours d’actualité, parce que moteur de la Société, c’est l’Homme qui en demeure le gouvernail.

Les grandes expansions de l’Histoire, qui ont bouleversé, tissé et réajustent encore la carte du Monde et partant, les relations entre les pays ont plusieurs causes dont trois méritent toute notre attention.

*A- la croissance démographique et le souci de conquérir un « espace vital » pour abriter une population sans cesse croissante.*

*B- l’habitat des populations mais aussi leurs autres besoins essentiels inassouvis: alimentation, éducation, loisirs sains et confort social minimum.

*C– les ambitions hégémoniques des dirigeants et leurs rêves de grandeur et de richesse.

Ils prennent alors prétexte de ce besoin d’espace vital pour assouvir leurs ambitions expansionnistes.

Ces trois éléments participent de ceux qui créent et structurent les relations entre communautés (ou groupes sociaux) et qui, par le fait même, fondent les relations entre les états et la Diplomatie, centralisant les populations.

De ce qu’on sait du Royaume du Danxômè (Bénin), le Souverain venu de Tado après l’étape d’Allada, s’est débarrassé du chef de terre DAN pour avoir un espace suffisant pour les siens et le puissant royaume qui en est issu.

Les menées expansionnistes de Napoléon Bonaparte en France et d’Hitler en Allemagne s’inscrivent ainsi dans la même logique démographie – diplomatie – développement !

Si l’Europe a entrepris de conquérir des horizons nouveaux, c’est entre autres, parce qu’elle était le Continent le plus peuplé sur un espace de plus en plus restreint face à des espaces inexplorés : l’Afrique, les Amériques et l’Orient, continents dont on ne connaît rien mais que l’on soupçonne riches et qui se sont révélés quasi déserts, démographiquement parlant.

Si la Chine fait trembler le monde et s’impose aujourd’hui comme une puissance incontournable, c’est d’abord à cause de sa démographie. Après le « Printemps de Pékin » en 1990, les pays occidentaux avaient décrété un embargo contre la Chine. Le Leader Chinois DENG XIAO PING, confiant du poids démographique de son pays, a alors justement pronostiqué que « _La Chine est comme une pierre trop grosse que l’Occident essaye de soulever _et se la_ laisse tomber sur les pieds »_

Très vite, tous les pays qui mirent en quarantaine la Chine, revinrent rapidement à la raison et rétablirent successivement leurs relations diplomatiques avec elle, sans conditions.

Aujourd’hui, l’Inde, par sa démographie, en impose au monde et est l’objet de bien de soucis, surtout avec sa diplomatie bien entreprenante….

La perspective d’une croissance exponentielle du Continent Africain qui tutoiera les 2 milliards d’âmes dans quelques décennies, inquiète sérieusement l’Occident, à la population vieillissante ou vieillie : le lobby malthusien résolu, s’active d’emblée.

Diplomaties secrète et orthodoxe sont donc à l’œuvre pour imposer aux États Africains une politique de contrôle des naissances tous azimuts, dans le genre de ce qui s’est produit en Inde dans les années 1960-1970 et dont les résultats sont des plus mitigés.

Les pays Africains doivent donc comprendre que l’une de leurs premières richesses c’est le poids de population à reconsidérer. C’est un facteur de sens et de puissance à traiter autrement pour lui faire jouer son rôle propulseur central.

À dessein ou par faille diplomatique, on ne le dit pas assez, mais l’époque de la fécondité naturelle élevée est de plus en plus révolue. La procréation responsable (parenté responsable) pour la santé de la mère et de l’enfant s’impose déjà insidieusement, même dans les communautés rurales.

Dans de nombreux groupes socio-culturels au Bénin, une aversion certaine pour les descendances nombreuses s’impose déjà résolument, de plus en plus. Elle en stabilise le summum à trois, dépassant ainsi largement l’enfant unique de la Chine qui fit long feu.

Je ne serais donc point surpris que la fécondité optimale pour des pays volontaristes comme le Bénin figure dans l’intervalle [1,3], manifestant l’attachement au modèle familial de la reproduction sociale et prenant en compte les contraintes et les astreintes du Monde difficile actuel.

Il est donc souhaitable que la Diplomatie plaide résolument pour la santé de la Mère et de l’Enfant, dans l’arène sociopolitique d’une IEC responsable. Cette nouvelle pédagogie de l’Information, de l’Éducation et de la Communication (I.E.C), mobilisera d’office les communautés sur leur intérêt à privilégier la fécondité optimale, celle le plus favorable au développement du Bénin, au maximum 3 enfants.

C’est ce que J’AI encore pensé !

Professeur Gilles GOHY

– Sociologue-Anthropologue

– Statisticien Démographe

– Politologue

– Expert en Genre, Prospective & Développement

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