Quand l'anodin devient une information

Notation B+ : ce que Wadagni a oublié de dire aux béninois, lire cette clarification chirurgicale de Ouorou

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Concernant la notation de B+ courant et notre capacité d’endettement qui réjouit nos dirigeants actuellement et le ministre Wadagni en particulier. Permettez-moi de commencer par expliquer ce qu’implique la note B+ et ensuite l’analyser avec vous.

La notation B+ représente une évaluation de crédit attribuée par des agences de notation de renommée mondiale comme Standard & Poor’s (S&P) et Fitch Ratings. Parallèlement, Moody’s utilise B1 pour une notation équivalente. Ces notations sont octroyées aux émetteurs de dette dans le but d’estimer leur capacité à rembourser leur obligation financière ( dette). Elles s’échelonnent généralement de ‘AAA’ (la plus élevée, signifiant une crédibilité exceptionnelle) à ‘D’ (signifiant un défaut de paiement). Ainsi, une cote B+ ou B1 suggère un niveau de risque considérablement plus élevé que la moyenne.

De la perspective B+

Une notation B+ peut avoir des répercussions significatives sur l’économie d’une nation ou sur la santé financière d’une entreprise. En effet, une notation un peu plus inférieure peut entraîner une hausse considérable du coût de l’emprunt pour le pays concerné, les investisseurs réclamerait alors une prime de risque plus élevée pour compenser le risque potentiel accru. En outre, certains investisseurs, tels que les fonds de pension ou les fonds communs de placement, pourraient être restreints par leur mandat à ne financer que des titres de qualité investissement, ce qui pourrait diminuer la demande pour la dette du pays ou et faire grimper encore plus leur coût d’emprunt.

Il faut rappeler que B+ n’est pas dans la catégorie investissement.

Point de vue analytique:

La notation B+ est donc un indicateur crucial à surveiller, car elle se situe dans la zone grise.

Si une entreprise ou un pays est noté B+ et que sa situation financière se détériore même légèrement, il est fort plausible que sa notation soit encore plus réduite, ce qui pourrait provoquer immédiatement une vente massive de la dette par les investisseurs qui n’ont le droit de détenir que des titres de qualité investissement. Cela pourrait déclencher une crise de liquidité pour le pays. En outre, une notation B+ signale des problèmes structurels sous-jacents qui exigent une attention et des réformes encore plus rigoureuses ou rigoureusement conduites.

Ce qui implique simplement de ne pas faire de la lutte contre la corruption une arme politique pointée en direction de ses adversaires politiques, mais de rendre cette dernière inclusive à commencer par son propre camp.

(…)

En somme, bien qu’une notation B+ ne soit pas forcément désastreuse, elle signale un niveau de risque supérieur à la moyenne et a des conséquences considérables sur le coût d’emprunt et la stabilité financière du pays.

Ce n’est donc pas une situation, même pour une petite économie comme la nôtre, réjouissante.

Et, si vous vous demandez pourquoi La Presse en fait si tant écho et que le gouvernement s’enorgueillit, c’est parce que le gouvernement compte sur la paresse d’une catégorie de La Presse qui se refuse l’effort de recherche pour analyser l’information reçue par le gouvernement et que le gouvernement lui-même est de mauvaise foi dans un pays où plus de la moitié de la population est analphabète.

Beaucoup reste à faire et nos dirigeants doivent avoir du bon sens, de la bonne foi, de la sincérité et la rigueur dans la conduite des affaires du pays.

#Prosperonsensemble

Issa Richard Boni Ouorou

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