Quand l'anodin devient une information

Crise Bénin-Niger : Le groupe parlementaire LD déplore “un bras de fer inutile” et plaide pour un “règlement consensuel” rapide

Un rétropédalage salutaire, mais qui affaiblit l'image de notre pays

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Un autre son de cloche au Parlement dans ce qui convient désormais d’appeler “tension Bénin-Niger”. Après le soutien de l’Up le Renouveau et du Bloc Républicain au Gouvernement suite au blocus annoncé de l’embarquement du pétrole nigérien, le Groupe parlementaire “Les Démocrates” a , dans une déclaration lue à la tribune du Palais des gouverneurs jeudi, par son président, l’honorable Nourénou Atchadé, dénoncé “une décision immature et hasardeuse”.

Et même si  le Groupe Parlementaire LD salue la levée de “l’embargo sur l’embarquement du pétrole nigérien”, il soutient que ce “rétropédalage révèle un flottement diplomatique, et affaiblit quelque peu l’image de notre pays, avec notamment “un Etat qui fait bégayer sa propre autorité, tituber sa propre décision, pour finalement marcher à reculons”

Néanmoins, le Groupe parlementaire LD dit ” souhaiter que les autorités nigériennes y voient un appel de pieds au dialogue.

Et là-dessus, le groupe parlementaire LD soutient qu’il est “urgent que les uns et les autres sortent des postures emphatiques, gratuitement bellicistes et égocentriques pour aller à la table de négociations”.

Pour , le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES » et le parti « LES DEMOCRATES », qui disent se “mettre au-dessus de la mêlée”, un ” règlement consensuel dans l’immédiat et tout de suite” pour sortir de ” ce bras de fer inutile qui a déjà trop duré”, s’impose.

“Le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES » appelle les acteurs de part et d’autre à se montrer sensibles aux souffrances des deux peuples pour se donner de la hauteur, afin qu’ensemble il soit possible de jeter un nouveau pont pour des pourparlers qui vont augurer d’un lendemain meilleur pour ces deux peuples qui vivent impuissants le martyre depuis le désaccord entre leurs dirigeants” recommandent Atchadé et les siens, tout en invitant le parlement à sortir du “culte de la personnalité” pour ”  s’engager véritablement dans une diplomatie parlementaire en activant diligemment son réseau d’amitié et de coopération.

Ci-dessous l’intégralité de la déclaration.

Groupe parlementaire LES DEMOCRATES

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

Ce qui arrive aujourd’hui aux deux peuples frères du Bénin et du Niger devrait être perçu comme un simple accident de parcours que nous devons, dans la transparence et la confiance mutuelle, transcender et résoudre au plus vite, pour relancer la coopération entre les deux pays qui ont inséparablement un destin lié. Il ne s’agira pas de trouver un plus fort, un plus intelligent ou celui qui a raison. C’est le défi actuel de notre parcours commun en tant que peuples voisins et frères. Le charisme d’homme d’Etat se révèle le plus souvent au carrefour des tumultes et à l’heure des défis majeurs. Et nous y voilà !

En fait, ce n’est pas un problème qu’il y ait problème. Le problème, c’est de ne pas pouvoir régler le problème.

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

Dans une démarche préventive, le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES » a interpellé le gouvernement à travers une question orale qui à ce jour est restée lettre morte. Dans la même veine, le parti « LES DEMOCRATES », par une sortie publique, avait tiré la sonnette d’alarme en appelant en vain à la désescalade et en exhortant les
parties prenantes à privilégier le dialogue.

Aujourd’hui, face à la situation malheureuse qui prévaut, il devient impérieux, voire urgent que les uns et les autres sortent des postures emphatiques, gratuitement bellicistes et égocentriques pour aller à la table de négociations.

Depuis hier, notre pays a levé l’embargo sur l’embarquement du pétrole nigérien et ceci prouve notre volonté de ne pas pourrir davantage la situation. Cette démarche est à saluer quoiqu’elle dénote de l’inconséquence d’une décision immature et hasardeuse. Ce
rétropédalage, même s’il faut souhaiter que les autorités nigériennes y voient un appel de pieds au dialogue, révèle un flottement diplomatique, et affaiblit quelque peu l’image de notre pays. Un sens de responsabilité aurait pu préalablement évaluer et bien sous-pesé les différentes implications synallagmatiques et toutes les ramifications géopolitiques
liées à l’oléoduc de Sèmè, pour ne pas nous affubler de cette image d’un Etat qui fait bégayer sa propre autorité, tituber sa propre décision, pour finalement marcher à reculons.

Le Bénin veut et doit rester un pays de paix et de dialogue, mais sans aucun préjudice ni à son image, ni à sa souveraineté. Que cela soit entendu et retenu ici et ailleurs.

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

La paix des braves permet d’envisager le développement économique des deux peuples pour un avenir prospère de coopération.

Dans la dynamique des relations, les crises sont parfois inévitables mais porteuses et révélatrices de nouvel élan pour être plus forts et aller ensemble plus loin.

De toute évidence, cela appelle autre chose que les querelles de personnes, les polémiques futiles et inutiles des acteurs qui, en panne d’objectivité et de responsabilité, réduisent maladroitement et bougrement les problèmes conjoncturels de deux peuples à une frontalité oppositionnelle YAYI-TALON. Mais au fond pourquoi l’ancien Président Boni YAYI hanterait si tant les esprits d’un pouvoir qui dit avoir rompu depuis plus de huit (08) ans et qui hélas peine à prendre un nouveau départ ?

Il est vrai que dans l’histoire et dans l’économie de ce pays, le Président Boni YAYI reste et demeure un capital inépuisable. Ce n’est pas pour autant qu’il sera le fonds de commerce d’apprentis sorciers qui, pour camoufler leur propre incapacité et leur vacuité, ne cessent de se jeter à bras raccourcis sur celui qui aura, de tout son cœur et de toute sa foi, donné le meilleur de lui-même pour être indélébilement gravé à jamais dans le cœur de ses compatriotes qui le lui rendent si bien, en le portant en triomphe dans une liesse populaire presque contagieuse à chacune de ses apparitions.

Le Président Boni YAYI est un ancien Président comme, et nous le lui souhaitons vivement, le Président Patrice TALON le sera bientôt et jouira des délices de l’après-pouvoir. La roue tourne et elle tournera toujours.

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

Dans la diplomatie et les relations internationales, il est une donnée constante qu’il faut privilégier le dialogue et la négociation.

Même les guerres les plus atroces finissent autour d’une table de discussions et de négociations.

C’est pourquoi, le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES » et le parti « LES DEMOCRATES », se mettent au-dessus de la mêlée et réitèrent son engagement au règlement consensuel dans l’immédiat et tout de suite, de ce bras de fer inutile qui a déjà trop duré.

Le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES » appelle les acteurs de part et d’autre à se montrer sensibles aux souffrances des deux peuples pour se donner de la hauteur, afin qu’ensemble il soit possible de jeter un nouveau pont pour des pourparlers qui vont augurer d’un lendemain meilleur pour ces deux peuples qui vivent impuissants le
martyre depuis le désaccord entre leurs dirigeants.

Le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES », tout en condamnant les approximations et maladresses diplomatiques, reste disponible à accompagner toute démarche entrant dans le cadre de ces pourparlers à venir.

Le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES » souhaite enfin qu’en lieu et place des soutiens partisans qui frisent le culte de la personnalité, notre parlement s’engage véritablement dans une diplomatie parlementaire en activant diligemment son réseau d’amitié et de coopération pour concourir à la recherche de solutions dans l’intérêt
souverain des deux peuples.

Vive le Groupe Parlementaire « LES DEMOCRATES »

Vive le Parti « LES DEMOCRATES »

Vive le Bénin

Vive la fraternité des peuples du Bénin et du Niger

Je vous remercie.

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