‘‘Théorie universitaire’’… ‘‘théorie d’amphithéâtre’’ : Djankaki recadre Abiola

Dans un entretien accordé à un journal de la place, François Abiola avait traité  des cadres et leaders de l’opposition de  Théoriciens universitaire ou d’amphithéâtre’’, sans les nommer.  Un  peu dans le même format, Claude Djankaki  vient de répondre  à l’ancien premier  vice-ministre.  

Sans mentionner le nom de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de  Boni Yayi, désormais au service de la Rupture,   l’exDirecteur des Études et de la Planification au ministère de l’intérieur, de la sécurité et de l’administration territoriale  l’a recadré  avec un cours sur l’histoire politique du Bénin.

« Dans notre pays le Bénin, les exigences de bon sens deviennent pour certains des théories universitaires, des théories d’amphithéâtre, alors que le Bénin a été le premier, à ouvrir en Afrique la voie du renouveau démocratique, à la dignité, au multipartisme, à la séparation des pouvoirs, à l’alternance, à la limitation à cinq (5)ans renouvelable une fois, à la durée du mandat présidentiel, à la liberté d’opinion et d’association, en un mot à l’État de droit.

Mais lorsque la posture de quelques hommes politiques ces derniers temps tente de remettre en cause ces acquis inestimables, il y a de quoi faire un bref rappel… Il ne s’agit pas d’une  ‘Théorie universitaire’’… ‘‘théorie d’amphithéâtre’’ comme on l’agite bruyamment. Mais, plutôt une question de bon sens pour montrer sa bonne foi », réplique Claude Djankaki, avant de dérouler sa démonstration.

Détails à travers l’intégralité de son texte !!!

Manassé AGBOSSAGA

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Claude Djankaki

« Dans notre pays le Bénin, les exigences de bon sens deviennent pour certains des théories universitaires, des théories d’amphithéâtre, alors que le Bénin a été le premier, à ouvrir en Afrique la voie du renouveau démocratique, à la dignité, au multipartisme, à la séparation des pouvoirs, à l’alternance, à la limitation à cinq (5)ans renouvelable une fois, à la durée du mandat présidentiel, à la liberté d’opinion et d’association, en un mot à l’État de droit.

Mais lorsque la posture de quelques hommes politiques ces derniers temps tente de remettre en cause ces acquis inestimables, il y a de quoi faire un bref rappel à la jeunesse facebook d’aujourd’hui, compte tenu de leur jeune âge pour mieux partager les expériences d’avant hier, et hier, les unes aussi éphémères que les autres,, de vertes ou de pas mûres.

A/d’où venons-nous

Notre pays a expérimenté tous les types de régimes ou presque: gouvernements civils, militaires, militaro-technocratiques…..un éventail large de pouvoirs arc-en-ciel.

Dans ces conditions, il urge de clarifier, la lettre et l’esprit de certains concepts.

1/du consensus national à valeur constitutionnelle.

Toutes les constitutions qui ont précédé celle instituée par la loi numéro 84-003 du 6 mars 1984 ont présenté le Bénin comme un État unifié, multinational où toutes les nationalités sont égales en droit et en devoir.

Notre pays n’étant pas une nation, mais un État multinational en quête d’unité nationale, il fallait parer au plus pressé à l’avènement du renouveau démocratique.

C’est ainsi que par Décret num 90-44 du 1er mars 1990, il a été créé une commission constitutionnelle chargée de la rédaction de l’avant projet d’une nouvelle constitution, la charte des partis politiques et la loi électorale.

Cette commission composée de 15 membres présidée par le Professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè ,assistés entre autres par Moucharaf Gbadamassi, maître Robert Dossou, Ambroise Adanklounon etc en provenance notamment de toutes les sensibilités politiques de notre pays.

C’est ainsi que le peuple souverain a adopté au référendum du 2 décembre 1990, après popularisation et amendements dans les administrations, les garnisons etc la loi 90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la république du Bénin.

La limitation d’âge de 40ans au plancher à 70 ans au plafond, le mandat des députés fixé à 4 ans pour ne citer que ces deux cas ont été abondamment relayés.

Relativement aux critères exclusifs qui servent de comparaison aujourd’hui au courant révisionniste pour aggraver par comparaison à de nouvelles exclusions, il convient de faire observer que sur cet aspect précis trois questions étaient posées au référendum à savoir: le oui, le oui mais, et le non. Le Professeur Thévoédjrè, les anciens Président Maga, Ahomadégbé, Zinsou, etc ,ont fait campagne contre le critère exclusif.

Néanmoins, le peuple souverain tenant compte de ses expériences a adopté la constitution avec les critères exclusifs……

Bref, dans le fonctionnement de nos institutions, la Cour Constitutionnelle, dans sa décision DCC O6-074 du 8 juillet 2016 a rendu la décision ci-après, objet de la révision par l’Assemblée nationale, le mandat des députés de 4 à 5 ans.

2/considérant que ce mandat de 4 ans qui est une situation constitutionnelle établie, est le résultat du consensus national, dégagé par la conférence des forces vives de la nation de févier 1990 et consacré par la constitution en son préambule, qui réaffirme l’opposition fondamentale du peuple béninois à la confiscation du pouvoir

-considérant que même si la constitution a prévu les modalités de sa propre révision, la détermination du peuple béninois à créer un État de droit et de démocratie pluraliste, la sauvegarde de la sécurité juridique et la cohésion nationale, commande que toute révision tiennent compte des idéaux qui ont présidé à l’adoption de la constitution du 11 décembre 1990,le consensus national, principe à valeur constitutionnelle.

B/ où allons-nous ?

Lorsqu’on disait il y a quelques années, avant la révision de la Constitution : le débat doit être fait dans nos administrations, dans nos universités ….ce n’est pas d’un débat à l’Assemblée nationale il s’agit d’abord d’un débat du peuple avant de réviser la constitution pour qu’une virgule ne change, est-il morale de procéder à la hussarde, sans débat préalable cette modification?

Lorsqu’on est partisan de la justice, de l’équité, devrait- on s’écarter de la règle du parallélisme des formes?

C’est évidemment non, car ce qui appartient à tout le monde doit être discuté ,partagé par tout le monde à tout le monde..

Il ne s’agit pas d’une théorie universitaire, d’une théorie d’amphithéâtre comme on l’agite bruyamment.Mais, plutôt une question de bon sens pour montrer sa bonne foi.

C/Du multipartisme intégral et la réforme du système partisan.

La constitution béninoise de 1960 et toutes celles qui lui ont succédé ont affirmé de la façon la plus solennelle que la souveraineté appartient au peuple. Malgré la reconnaissance formelle des partis politiques par toutes les constitutions béninoise d’inspiration libérale, le Bénin n’a vécu sous le régime du multipartisme intégral qu’à partir de l’avènement du renouveau démocratique en 1990.

1/de quoi s’agit- il en réalité ?

Faisant la synthèse de toutes les expériences passées jusqu’au PRPB,parti État, l’on voulait prévenir et empêcher de façon formelle, l’éclosion d’une démocratie tutélaire, celle d’un homme ou d’un clan, qui pourrait profiter de sa position dominante au pouvoir, pour créer à sa guise, son ou ses partis politiques à ciel ouvert et d’empêcher d’autres compatriotes de le faire.

Malheureusement, ce que la conférence nationale redoutait est arrivé.

La démocratie optimale née à la conférence nationale a été renversée par la démocratie tutélaire sans la volonté du peuple souverain.

Mon ouvrage le Bénin décentralisé tome 2 a étudié les rivalités politiques des trois leaders politiques Maga,Apithy, et Ahomadégbé de 1946 dans l’Union Progressiste du Dahomey UPD Parti unique jusqu’à l’éclatement en trois formations politiques.

Même si un compromis avait été trouvé à Savè pour la naissance du conseil présidentiel lorsque le Bénin frôlait la sécession (naissance de l’État Atabor)les tensions étaient vivaces.

Ce fut peut-être pour faire renaître l’unité nationale de fort belle manière, une espèce de troïka qui tient compte du contexte. Et nos concitoyens qui ne manquent pas d’humour et qui savent rire baptisèrent l’expérience  » monstre à trois têtes. Les trois doivent gouverner ensemble avec une présidence du conseil assurée pendant deux (2) ans à tour de rôle. Maga assume le premier cette charge à compter du 7 mai 1970.Les douze (12) ministres du gouvernement font partis des trois grandes formations politiques qui anime le jeu triangulaire entres les trois hommes. Le 7 mai 1972, Ahomadegbe,arrive à son tour au pouvoir pour 2 ans.

Mais, le 26 octobre 1972 le 5e coup d’État du commandant Mathieu Kérékou met fin à cette expérience.

Soit : 1er coup d’État en 1963,le 5e en 1972.Ce qui implique 5 coups d’État en 9 ans.9/5 =1,8(1,360)=648 jours.

Un coup d’État tous les 648 jours. 1 an 9 mois.

Notre pays traînait l’image de l’enfant malade de l’Afrique.

Le 30 novembre 1975 l’on note la création du Parti de la révolution populaire du Bénin PRPB parti unique.

Le 6 décembre 1989 , déchéance du PRPB.Il a été décidé que le Chef de l’État convoquera au cours du 1er trimestre de l’année 1990,une conférence nationale.

2/étude des formations politiques de l’ère du renouveau démocratique

En définitive, c’est conformément à l’article 13 de la loi n 99-023 du 13 août 1990 portant charte des partis politiques que les partis politiques de l’ère du renouveau démocratique ont pu démarrer officiellement leurs activités. Précisons que le PCD devenu PCB a été très actif dans la clandestinité dès la naissance du PRPB en 1975.Une étude sur le panorama des forces politiques dans notre pays en mai 2002 par mes soins et publiée dans mon ouvrage le Bénin décentralisé tome 2 faisait ressortir sur les 150 partis politiques inscrits au ministère de l’intérieur, il avait trois catégories de partis: à savoir les grands partis( RB,PRD,FARD-Alafia,CAR-DUNYA) qui comportaient les partis intermédiaire ayant moins de 5 députés, PSD et consorts.

Ensuite nous avons les petits partis RDL, NCC et consorts

Puis les quantités négligeables.

L’outil ayant servi à la classification est le nombre de députés à l’Assemblée .

La protection dans l’avenir au moment de l’étude montrait que certaines formations vont disparaître progressivement car l’opinion publique nationale estime que certains béninois n’ont créé leur parti politique que pour marchander ou négocier.

L’on parlait à l’époque du concept de VENTROCRATIE ou l’ADOGOCRATIE c’est à dire pour les besoins purement alimentaire qui conduit le ventriote ou l’ adogocrate à la transhumance. Le FIDEGNON -MADJÈ ( sauter pieds joints dans le camp de la victoire.

Bref,

-nous avions vécu des expériences de courte durée, 1an 9mois

-de 17 ans période révolutionnaire

-de 30 ans à peu près sous le renouveau démocratique tant bien que mal.

-l’histoire va nous renseigner à court ou a moyen terme sur l’expérience de la réforme du système partisan

Mais, d’entrée, disons que les partis nés au pouvoir ont la particularité de ne pas survivre après la fin du mandat de leur géniteur.

L’UP et le BR auront un défi à relever ».

Claude C.Djankaki

-Ancien Directeur des Études et de la Planification( DEP) 1988-1990

au ministère de l’intérieur, de la sécurité et de l’administration territoriale MISAT

-Délégué à la Conférence Nationale.

-etc

Une réflexion sur « ‘‘Théorie universitaire’’… ‘‘théorie d’amphithéâtre’’ : Djankaki recadre Abiola »

  1. Par Mohamed AQUEREBURU…. À lire: Res non Verba: la Réalité et non des Paroles, au Bénin…ce n’est pas dithyrambique, c’est la pure Vérité aujourd’hui, avec le PAG: Programme d’Actions du Gouvernement… Suivons sans ambages, notre Messie National: notre Sauveur, le Président Patrice TALON, Il est un Envoyé de DIEU, Missionnaire du Développement Durable du Bénin et par ricochet, de l’Afrique…. Exécutons ce qu’il nous dira de faire. Car, il est bien entouré des Têtes bien faites de la grande Intelligentsia Béninoise….Je vous AIME mon Président Patrice TALON, Père MAGNANIME de la Nation Béninoise. Tibi ex toto Corde meo… Je suis de tout mon Cœur avec Vous….Mori aut Vincere…la Victoire ou la Mort…

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