Richard Boni Ouorou vient de faire le job pour le député Assan Séibou. Gratuitement, il vient de trouver la bonne formule pour un toilettage du code électoral, sans une révision de la constitution, conformément aux recommandations de la Cour constitutionnelle.
C’est dans un message adressé au président de la République ce lundi 12 février 2024, que le président du mouvement Libéral a exposé ses propositions. Pour sortir du piège du parrainage et pour que le processus électoral reflète la volonté populaire, fondement incontestable de la démocratie, Richard Boni Ouorou propose trois aménagements, qui pourraient être adoptés sans nécessité de modification constitutionnelle. :
“1. Réformer le Code électoral, en particulier son article 40, pour réduire le délai prévu entre la déclaration de candidature à la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et le début de la campagne électorale, passant de cinquante à trente jours. Cela permettrait d’accorder un temps supplémentaire pour l’installation des nouveaux élus, qui pourraient alors exercer leur droit de parrainage dans des conditions sereines et sans conflit d’intérêt.
- Établir, par le biais d’un consensus élargi incluant l’ensemble des forces politiques et la société civile, une loi complémentaire qui élargirait les prérogatives de parrainage à d’autres élus, tels que les Chefs d’arrondissement et les conseillers communaux, légitimés par leur élection dans les mêmes conditions démocratiques.
- Instituer, toujours dans un esprit de consensus, une loi dérogatoire temporaire pour suspendre la règle de parrainage pour l’élection présidentielle de 2026, afin que le débat sur cette question puisse se poursuivre dans un climat apaisé et de confiance mutuelle, propice à la réflexion et la concertation”, propose t-il.
“Il est impératif que nous envisagions un ordre électoral qui soutient l’efficacité gouvernementale et la stabilité. À cet égard, je propose que l’élection présidentielle précède les élections générales dans le cadre du maintien de l’année électorale. Cela permettrait d’assurer que la direction politique du pays reste alignée sur la vision présidentielle, préalablement approuvée par le peuple”, ajoute le président du mouvement Libéral .
« Risques de déstabilisation »
En l’état, le spécialiste des questions politiques soutient que le système électoral instaure par le régime de la Rupture, même si “porté par de bonnes intentions”, “présente des risques de déstabilisation pour les futurs mandats présidentiels, notamment à partir de 2026”.
Richard Boni Ouorou en veut pour preuve les “récentes dissensions au sein de partis tels que le Bloc Républicain et l’Union Progressiste, illustrées par les cas de Madame Claudine Prudencio avec l’UDBN et de Monsieur Houngbédji avec le PRD.
Ces événements soulignent la nécessité de réexaminer et de renforcer notre système partisan pour assurer sa cohérence et sa viabilité à long terme, alerte t-il.
Pour, Richard Boni Ouorou, « il est de notre devoir collectif de veiller à la robustesse de notre tissu politique, qui doit être à même de porter des idées claires et des projets pour l’avenir de notre pays ».
Et de conclure par une formule pleine de sagesse adressée directement à l’actuel locataire de la marina : “Il est donc de notre responsabilité collective, et de la vôtre en particulier en tant que Chef de l’Etat, de prendre des mesures préventives pour éviter une telle situation”.
Talon et l’auteur de la proposition de loi portant révision de la constitution apprécieront !!!
M.A