La situation au Khouzistan est critique et le régime été contraint à contrecœur de mettre 16 villes en confinement. Les hôpitaux sont pleins de malades, dont beaucoup dans un état critique. Ces derniers jours, plus de 1 000 personnes seraient mortes dans diverses villes de la province, ce qui est en cours de vérification.
Un porte-parole du ministère de la Santé a déclaré aujourd’hui à la télévision officielle : « notre pays ne connait nulle part de situation normale (…) et nous pourrions ne pas être en mesure de déclarer bientôt une situation normale. » Il a ajouté : « dans la province du Khouzistan, nous pouvons supposer que la situation dans la plupart des villes est hors de l’ordinaire. »
Selon l’agence officielle ISNA, le gouvernorat du Khouzistan a annoncé aujourd’hui que « la fermeture des bureaux, banques et guildes n’étant pas de première nécessité dans 16 villes du Khouzistan jusqu’au lundi 20 mai pour empêcher la propagation du coronavirus. Cette fermeture concerne les villes d’Ahwaz, etc. »
Le président de la faculté des sciences médicales d’Ahwaz a déclaré à la télévision d’État : « après le déconfinement le 11 avril, le nombre de nos malades a augmenté à partir du 21 avril. »
Ferydoun Hemmati, gouverneur de la province d’Hormozgan, a déclaré aujourd’hui au quotidien Hamshahri : « la montée de la propagation du coronavirus dans l’Hormozgan ces derniers jours est alarmante. »
« Nous avons un danger de Covid-19 dans la plupart des régions du pays, en particulier à Téhéran (…) Le risque d’épidémie à Téhéran n’a pas diminué, et la vague épidémique est toujours là », a constaté aujourd’hui le responsable des soins aux maladies infectieuses au ministère de la Santé, cité par le quotidien Javan.
Malgré cela, le Centre national de lutte contre le coronavirus a annoncé aujourd’hui que « les écoles de tous les niveaux d’enseignement dans l’ensemble du pays seront ouvertes pendant un mois à partir d’aujourd’hui ».
Alors que le Khouzistan est ravagé par le virus, dans son intervention ce 16 mai, le président iranien Rohani n’a pas fait la moindre allusion à la province. Il n’a pas hésité à dire que « dès le premier jour où nous avons été confrontés au virus, nous avons fait face à un autre danger, et j’ai ressenti ce danger dans les médias étrangers. J’ai vu qu’ils voulaient fermer le pays avec cette maladie et créer le chaos ».
Adressant ses condoléances à la population du Khouzistan, Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance iranienne (CNRI), a souligné que les propos de Rohani, qui traduisent la confusion et l’inaptitude au sein du gouvernement, ont une fois de plus montré que les dirigeants de ce régime n’accordent aucune valeur à la vie et la santé de la population et ne pensent qu’à maintenir leur système clérical funeste au pouvoir.
Par Hamid Enayat