Le devoir de sincérité : quand l’honnêteté est une vertu en déclin en Afrique (Tribune)

L’honnête homme s’oppose à l’injustice sous toutes ses formes. Et quand son opportunisme l’amène à être du côté de l’abuseur, il faut être un inepte pour croire encore à son honnêteté qui n’est qu’une sincérité de façade.

Première séquence : les outils exploratoires de l’honnêteté

Quelques hypothèses sont utiles pour explorer les dimensions et les caractéristiques de l’honnêteté et de la malhonnêteté dans l’espace africain qui est le nôtre. 

L’honnête homme est simple à l’intérieur et sans masque à l’extérieur. Cette hypothèse est-elle tangible ? 

L’honnête homme n’est jamais un suiveur opportuniste mais un compagnon du sage ou qu’il est lui-même ce sage en termes de leadership.

L’honnête homme s’oppose à l’injustice sous toutes ses formes. Et quand son opportunisme l’amène à être du côté de l’abuseur, il faut être un inepte pour croire encore à son honnêteté qui n’est qu’une sincérité de façade.

Tout secret est comme une denrée périssable qui finit par avoir une puanteur insupportable d’où les fuites de ce gaz abominable. Il faut être suffisamment honnête pour porter la couronne de la sincérité. 

  • Tant que les gens ne savent rien ou pas assez sur vos secrets personnels, vos secrets de famille, vos secrets professionnels et vos secrets d’allégeance politique, vous êtes l’honnête homme dont les malhonnêtes ont besoin pour s’améliorer.

Mais alors, le vrai secret de l’honnêteté c’est le désintéressement et l’éthique qui restent les meilleures armes pour refuser et s’éloigner de la corruption. 

Bien évidemment, ce serait ingénu de croire que la corruption est la seule valeur de référence de l’honnête homme dans cette Afrique des secrets, des complots, des vérités dissimulées, des crimes blanchis en toute impunité et des compromissions sous garantie d’actes gratifiants. 

Il s’ensuit que s’autoproclamer honnête requière le recours à des méthodes et outils pour prouver qu’on incarne incontestablement cette valeur de noblesse et non son contraire : le piège des antivaleurs. 

-Nous allons nous appuyer sur un référentiel en sept points de contrôle de qualité comportementale tout au long de ce dialogue sur le devoir d’honnêteté et le risque systémique de la malhonnêteté.

a) la caractérisation de l’honnêteté par la typologie des baisers pour vérifier le poids de l’hypocrisie;

b) le système de régulation sociale par l’éthique appliquée aux permissions, restrictions et interdictions ;

c) l’observation empirique de l’addiction aux abus car quiconque aime les abus de pouvoir ou les cautionne voire développe une argumentation pour les blanchir est le pire des malhonnêtes. Celui-là peut vous ôter la vie ou être un complice des escalades d’un meurtrier avec une banalisation de la méchanceté pour préserver les avantages de sa posture ;

d) une analyse comparative au triangle de Karpman de la personne qui se dit honnête car être complice d’un persécuteur est une attitude courante. Hitler le dictateur sanguinaire a eu des collaborateurs zélés ;

e) la sensibilité au syndrome de Capharnaüm : on adore plus les choses plutôt que les hommes. Alors, il faut accumuler par des moyens pudiques et impudiques, légaux et illégaux ;

f)  la sensibilité à développer des actions de plaidoyer pour le pardon en vue du vivre-ensemble ;

g) la capacité à démissionner pour s’opposer à toute compromission.

  • « Qui oserait prétendre au monopole de la vérité et s’estimerait ensuite apte à l’exprimer ? » se questionnait Luisi Pirandello pour spécifier que chacun a sa vérité d’où il n’existe pas un discours uniforme sur les déterminants de l’honnêteté et alors, chacun choisit les critères qui l’arrangent au mépris des prismes par lesquels les autres appréhendent ses masques. 

En parlant de la sincérité dans l’ouvrage en noms collectifs édité en 1995 sous le titre « Des hommes et des valeurs » préfacé par Federico MAYOR, directeur général de l’UNESCO, l’ancien premier ministre français Raymond BARRE s’est penché sur l’importance de la sincérité dont la substance se traduit par 12 caractéristiques que nous résumons comme ci-après : 

  1. Ne jamais perdre de vue qu’une bonne décision nécessite une préparation avant sa mise en orbite car ce sont les conséquences de chaque décision qui détermine la valeur de la responsabilité ; 
  2. Savoir que la constance dans ses convictions connaît ses limites et la meilleure des actions tournera court à partir du moment où elle n’est pas clairement expliquée ; 

*3. Contre vents et marrées, il faut faire face aux chocs en s’attaquant aux risques qui fragilisent la stabilité économique et la cohésion sociale ; 

*4. Admettre que la fidélité aux convictions n’empêche pas que dans certaines circonstances, un changement de point de vue soit parfaitement fondé. 

  • Quand on prend une décision en étant braqué soi-même, on braque davantage les personnes sur qui s’appliquent ces décisions. Et c’est honnête de vivre des réactions radicales de leur part.  
  1. Mettre en œuvre sans complaisance un plan d’urgence correctif quand c’est nécessaire pour solutionner les problèmes qui bloquent le fonctionnement des institutions en recherchant toujours l’efficacité impactante ; 
  2. Intégrer que l’homme politique dans son action publique ne doit ni se leurrer lui-même ni fourvoyer ses électeurs : on est élu pour servir honnêtement le peuple et résoudre courageusement les problèmes pour lesquels on s’est engagé à travers son serment ;
  3. Ne pas se laisser impressionner par la popularité au point de séduire par la manipulation plutôt que par la sincérité ;  
  4. Déplorer le pilotage avec la boussole des sondages et des statistiques manipulatrices de l’opinion et des institutions internationales ;
  5. Ne pas être obnubilé par la philosophie de « après nous, c’est nous et après nous ça va être encore nous », quitte à tripatouiller les élections même avec un bain de sang pour conserver à tout prix le pouvoir ;

10.Savoir rester ferme avec honnêteté sur des solutions qui règlent durablement un problème crucial que de vouloir se soumettre à l’opinion qui désapprouve des mesures qu’elle estime contraignantes ; 

  1. Pour qu’un changement soit radical, il faut construire ce virage radical sans exclure, sans humilier et sans commettre des violences sur les personnes qui ont d’autres opinions que les vôtres. Une réforme se discute avant, pendant et après sa réalisation ; 
  2. Si l’écoute devient la faiblesse qui met la barrière étanche entre les gestionnaires du pouvoir et ceux qui sont concernés par les ordres donnés, une crise est à craindre.  Lorsque l’écoute tend à s’émousser, l’autorité s’affaissant, la brutalité du pouvoir prend le dessus et il faut s’en méfier en sachant remettre les compteurs à zéro. C’est la meilleure façon d’être honnête. L’entêtement excessif tue la confiance et l’écoute.

Toute posture de l’homme à titre institutionnel ou personnel épouse toujours une idéologie qui gouverne sa pensée, ses intentions, ses projets et la manière dont il se comporte au sein de toute société. On peut citer cinq conditions d’élégance du cœur qu’on doit cultiver pour échapper à la jalousie de voir les autres réussir : humilité, désintéressement,  générosité, compassion, pardon.

  • A chacun, son état d’esprit bienveillant ou malveillant. Il faut considérer que vivre sans ligne de démarcation pour un homme, c’est faire le choix de vivre sans éthique.

La force d’une gouvernance au service du peuple, c’est celle qui indique le chemin de l’exemplarité à chaque dirigeant public en lui rappelant sans cesse son serment de serviteur loyal à la république. 

Quand votre pays est en difficulté, le sacrifice proportionnel fait partie des urgences nationales et le peuple doit constater que les dirigeants sont conscients de sa souffrance et la vivent avec lui comme un noble geste de solidarité nationale. Autrement dit, la puissance publique est aussi l’ensemble des générosités qu’un Etat soucieux de l’intérêt général et du bien commun partage avec la nation. Toute autre attitude relève de l’imposture à cet égard. 

  • Pour comprendre l’honnêteté, il faut aller à sa seule source qu’est la sagesse avec sa seule arme qu’est l’éthique et le seul comportement qu’il requiert, la pudeur.

Qu’est-ce que la sagesse, cette valeur qui donne du sens à l’existence humaine en toute chose et en toute circonstance, de votre vivant et après votre mort?

  • La sagesse c’est le comportement d’une personne ancré dans le respect des valeurs de droiture et d’exemplarité. Elle incarne le devoir bien fait, le désintéressement, le don de soi, l’ouverture, l’empathie, la compassion, la tolérance et le pardon. 

Pour les croyants, la sagesse est une culture morale se traduisant par un comportement sous influence de la crainte de Dieu et qui dédramatise les fautes et aide l’homme à s’améliorer et à s’élever. 

  • La sagesse veut que la pratique de l’homme soit en harmonie avec ses pensées, sa vision, ses valeurs et ses paroles. 

Cette harmonie avec soi-même et avec les autres tenant lieu d’une charge vibratoire bienfaisante a été consacrée dans de nombreuses constitutions africaines concernant particulièrement les personnes élues à une fonction politique ou nommées à une fonction publique. C’est cette équivalence spirituelle entre le mental et le comportement qui fonde l’état d’esprit positif qu’on appelle l’honnêteté ou la probité.

On peut être d’un grand niveau intellectuel, être à un haut poste, avoir beaucoup d’argent et faire référence constamment à la parole divine sans incarner la sagesse. 

La sagesse ce n’est pas une affaire d’âge, non plus une posture de dépositaire de savoirs endogènes étendus. C’est tout simplement l’ensemble des limites de bon sens librement consenties qu’est l’éthique que vous vous donnez à chaque circonstance de votre vie et qui interpelle vos semblables parce que votre mode de vie donne du sens à leur propre vie. 

  • Ce n’est donc pas facile d’être sage, mais l’être ou le devenir doit être le défi quotidien de tout homme qui cultive le sens de la responsabilité, de l’honneur ou la respectabilité et de la dignité.

L’homme sage est forcément humaniste, humble, juste, pédagogue et organisé dans ce qu’il fait. Cultivant le compagnonnage, il n’attend ni reconnaissances, ni remerciements de personne. Il fait de sa façon d’être un devoir envers la communauté.

Fin de séquence 1

Par Simon-Narcisse TOMETY, Staséologue, expert en approche NE PAS NUIRE

Guinée Bissau : Sur avis de son épouse, Umaro Sissoco Embalo  ne va pas briguer un second mandat

Un chef d’Etat africain qui renonce à briguer un second mandat sur avis de sa femme, cela n’arrive pas tous les jours. En Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo a annoncé à la fin du conseil des ministres, mercredi dernier, qu’il ne présentera pas à la présidentielle de 2025.

Selon le président Bissau Guinéen, c’est après avoir échangé avec Dinisia Reis Embalo, qu’il est arrivé à la conclusion qui « ne servait à rien de s’engager à nouveau dans un combat politique avec des homologues qui, de son point de vue, ne sont pas d’un niveau suffisant ».

« Ces derniers jours, je revenais de voyage, a-t-il expliqué au micro de Allen Yero Embalo, correspondant de Rfi. Dans l’avion mon épouse m’interpelle : « Monsieur le Président, je crois que tu ne dois pas te présenter à la prochaine présidentielle. ». Surpris, je lui demande pourquoi ? « Parce que tu ne mérites pas qu’on t’insulte autant. ». Après avoir mûrement réfléchi, le lendemain, je lui répondis ceci : « Vous avez raison, j’ai entendu vos conseils, je ne serai pas candidat en 2025 »,  parce que je ne veux pas me rabaisser au même niveau que ceux qui m’insultent ».

Umaro Sissoco Embalo a ensuite confié que le prochain président qui sera élu en 2025 devra faire preuve d’une plus grande honnêteté et d’un plus grand sérieux que la classe politique actuelle. Et là-dessus, il soutient qu’il ne va pas laisser le pouvoir à n’importe qui.

  « Mais je peux vous garantir que ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Nabiam ni Braima Camara qui me remplaceront. C’est une autre personne mieux que nous qui me remplacera. C’est ce que mérite la Guinée-Bissau. », a martelé Umaro Sissoco Embalo d’après des propos rapportés par Rfi.

En attendant, l’ancien Premier ministre (18 novembre 2016 au 12 janvier 2018) et président de la République de la Guinée Bissau depuis le 27 février 2020,  rassure, qu’il ira jusqu’au bout de son mandat actuel.

M.A

Burkina-Faso : compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 21 août 2024

Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 21 août 2024, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 12 H 25 mn, sous la présidence de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE

Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 21 août 2024, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 12 H 25 mn, sous la présidence de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres.

Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu des communications orales, procédé à des nominations, et autorisé des missions à l’étranger.

I. DELIBERATIONS

I.1. AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

Le Conseil a examiné un projet de loi constitutionnelle portant révision de la Constitution.

Ce projet de loi comporte la modification de deux (02) articles. Cette modification concerne :

  • le changement de la devise du Burkina Faso qui sera désormais « La Patrie ou la mort, Nous vaincrons » au lieu de : « Unité-Progrès-Justice » ;
  • la possibilité de recourir, sous certaines conditions à la consultation parlementaire pour les accords relatifs à l’entrée du Burkina Faso dans une confédération, fédération ou union d’Etats.

Malgré le changement de devise intervenu en 1997, l’on note que « La Patrie ou la mort, Nous vaincrons » reste et demeure dans la conscience populaire tout un symbole quand il s’agit d’affirmer le sentiment patriotique et l’acceptation du sacrifice suprême pour la Nation. L’usage au quotidien de cette devise aussi bien dans les discours officiels que dans la vie courante des Burkinabè n’est plus à démontrer.

Ce projet de loi permettra :

  • de renforcer le sentiment patriotique ;
  • de conformer les dispositions de la Constitution à l’usage et à la volonté populaire ;
  • d’harmoniser la devise d’avec notre Hymne national le Di-Taa-Niyè, chant de la victoire ;
  • de faciliter l’adhésion du Burkina Faso à une confédération, fédération ou union d’Etats et d’impulser un développement socio-économique durable et harmonieux.

Le Conseil a marqué son accord pour la transmission dudit projet de loi à l’Assemblée législative de Transition.

I.2. AU TITRE DU MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DU TRAVAIL ET DE LA PROTECTION SOCIALE

Le Conseil a adopté un rapport relatif à l’autorisation de recrutement sur concours direct sans formation initiale d’interprètes-traducteurs pour le compte du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, au titre de l’année 2024.

Le besoin de recrutement d’interprètes-traducteurs se justifie au regard des nouveaux défis de notre diplomatie ainsi que de la demande de plus en plus croissante au niveau du Bureau d’interprétation et de la traduction.

Le Conseil a marqué son accord pour le recrutement de onze (11) interprètes-traducteurs pour le compte du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, au titre de l’année 2024.

I.3. AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

Le Conseil a adopté un décret portant approbation des statuts particuliers de l’Agence d’information du Burkina (AIB).

Ce décret vise la transformation de l’AIB en Etablissement public à caractère administratif.

L’adoption de ce décret permet à l’Agence d’information du Burkina d’accomplir efficacement ses missions, conformément au décret n°2014-613/PRES/PM/MEF du 24 juillet 2014 portant statut général des Etablissements publics de l’Etat à caractère administratif.

I.4. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.

Le premier décret porte autorisation de perception de recettes relatives à certaines prestations du ministère en charge des libertés publiques.

Ce décret est une relecture du décret n°2016-471/PRES/PM/MATDSI/MINEFID du 02 juin 2016 portant autorisation de perception de recettes relatives à certaines prestations du ministère en charge des libertés publiques en vue d’élargir l’assiette des recettes à travers la prise en compte de nouvelles prestations identifiées.

L’innovation majeure de ce décret porte sur la prise en compte de prestations de services qui, jusque-là, ne faisaient pas l’objet de facturation. Il s’agit :

  • de la délivrance de duplicatas des actes de reconnaissance officielle des associations ;
  • de la délivrance de copies de fond de dossiers et/ou autres informations statistiques concernant les associations.

A ces prestations s’ajoutent les amendes pour défaut de tenue régulière des registres et celles pour non déclaration de renouvellement dans le délai légal.

L’adoption de ce décret permet la perception de recettes relatives à certaines prestations du ministère en charge des libertés publiques en vue de contribuer à l’accroissement des recettes de service au profit du budget de l’Etat, conformément à l’article 12 de la loi organique n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux Lois de finances.

Le second décret porte érection de l’Agence d’information du Burkina en abrégé « AIB » en un Etablissement public de l’Etat à caractère administratif (EPA).

L’Agence d’information du Burkina a été créée par la loi n°02/64/AN du 27 mai 1964 portant statut de l’Agence de presse voltaïque pour servir de grossiste de l’information sur le territoire national.

En 1999, l’AIB a été fusionnée avec le quotidien Sidwaya. Depuis lors, l’agence peine à être à la hauteur de sa mission stratégique. Aujourd’hui, elle est uniquement réduite à une édition en ligne, soutenue par sa présence sur les réseaux sociaux et la production d’une Rétrospective de l’actualité.

La maîtrise de l’information étant un enjeu stratégique, tous les pays disposent d’une agence nationale qui assume leur présence dans le concert des Nations, grâce à la grande chaîne de collecte et de diffusion de l’information que forment les agences de presse du monde.

S’inscrivant dans cette vision, le Burkina Faso veut faire de la relance de l’AIB une urgence à travers le développement d’un pôle de production et de diffusion de l’information nationale.

L’Agence d’information du Burkina a pour missions de fournir aux usagers des informations fiables, complètes et crédibles, de défendre les intérêts nationaux et de protéger la souveraineté du Burkina Faso.

L’adoption de ce décret permet à l’Agence d’information du Burkina d’assurer efficacement ses missions, conformément aux dispositions du décret n°2014-613/PRES/PM/MEF du 24 juillet 2014 portant statut général des Etablissements publics de l’Etat à caractère administratif.

II. COMMUNICATIONS ORALES

II.1. Le ministre de la Santé a fait au Conseil une communication relative à la réponse sanitaire pour la réduction des décès maternels et périnatals évitables (SGI-ReDMP) au Burkina Faso.

Le Burkina Faso a entrepris la démarche de la Surveillance des décès maternels, néonatals et la riposte en 2011. Depuis la cinquième semaine 2022, cette surveillance a intégré les mortinaissances selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.

Pour relever le défi, le Burkina Faso a réalisé de nombreux progrès et cela s’est renforcé par la mise en œuvre de la gratuité des soins et de la planification familiale permettant d’engranger de 2010 à 2021, les résultats suivants :

  • la baisse du taux de mortalité des moins de 05 ans qui est passé de 129 à 48 décès pour 1000 naissances vivantes ;
  • la baisse de la mortalité néonatale qui est passée de 28 à 18 décès pour 1000 naissances vivantes ;
  • la baisse du taux de mortalité maternelle qui est passée de 341 à 154 décès pour 100 000 parturientes, et l’indice synthétique de fécondité passé de 6 à 4,9 enfants par femme.

On estime également à 87,4% la proportion des femmes enceintes qui ont accouché dans les établissements de santé en 2021, contre 66% en 2010.

Malgré ces résultats, le Burkina Faso n’a pas encore atteint les objectifs en termes de prestations, d’accès aux soins de santé essentiels en général et de services obstétricaux, prénataux et néonatals en particulier.

Afin de parvenir à une réduction rapide de la mortalité maternelle et périnatale, il est envisagé entre autres :

  • l’activation du Centre des opérations de réponses aux urgences sanitaires (CORUS) avec la mise en place d’un système de gestion des incidents pour la surveillance des décès maternels, périnatals et la riposte ainsi que la nomination d’un gestionnaire d’incident ;
  • la prise en charge adéquate des complications obstétricales et des pathologies périnatales ;
  • l’acquisition et la distribution des produits vitaux pour la santé de la mère et de l’enfant, des réactifs, des consommables et matériels médico-techniques.

II.2. Le ministre de l’Energie, des mines et des carrières a fait au Conseil une communication relative à l’Organisation de la 6ème édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), prévue du 26 au 28 septembre 2024 à Ouagadougou.

La 6ème édition de la SAMAO se tiendra sous le thème « les minéraux critiques : quelles stratégies de développement pour les pays africains ? ».

L’objectif de la SAMAO est d’assurer une visibilité nationale et internationale du secteur des mines et des carrières.

L’organisation de ce salon permettra entre autres :

  • d’offrir des opportunités d’affaires aux acteurs de la chaîne de valeur de l’industrie minière en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier ;
  • d’attirer des investisseurs pour soutenir la croissance du secteur des mines et des carrières ;
  • de soutenir le développement durable du secteur des mines et des carrières.

II.3. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a fait au Conseil deux (02) communications.

La première communication est relative aux résultats du Burkina Faso à la 46e session des Comités consultatifs interafricains (CCI) du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).

Au total, ce sont trois cent dix-sept (317) candidatures du Burkina Faso provenant des Institutions d’enseignement supérieur et de recherche publiques, privées et interafricaines qui ont été examinées en vue de l’obtention d’une inscription sur les différentes listes d’aptitude aux fonctions de Maître-assistant, Chargé de recherche, Maître de Conférences, Maître de recherche, Professeur titulaire et Directeur de recherche.

Sur ces trois cent dix-sept (317) candidats, le Burkina Faso a enregistré trois cent cinq (305) inscrits sur l’ensemble des listes d’aptitude, soit un taux d’admission de 96,21% contre douze (12) candidats ajournés, soit un taux d’échec de 03,78%.

Ces résultats ont été validés au cours de la réunion ordinaire du Comité consultatif général qui s’est tenue du 15 au 17 juillet 2024 à Libreville au Gabon.

Le Conseil félicite les promus pour ces résultats.

La seconde communication est relative à la participation du Burkina Faso à la troisième conférence panafricaine sur la gouvernance des semences qui se tient du 21 au 23 août 2024 à Niamey au Niger.

Au cours de cette conférence, les participants doivent analyser la contribution des systèmes de gouvernance semencière à la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. Ils doivent également analyser et améliorer les outils de gouvernance semencière en vue de définir des politiques publiques pour la souveraineté semencière.

III. NOMINATIONS

III.1. NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES

A. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

  • Madame Azeta SANON/SANGA, Mle 91 259 P, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 10ème échelon, est nommée Comptable principale en deniers et en valeurs du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) ;
  • Monsieur Bolbien Noufou PARE, Mle 225 026 V, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs de l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF) ;
  • Madame Fatimata NATAMA/BOUDA, Mle 225 057 P, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommée Comptable principale en deniers et en valeurs de l’Ecole polytechnique de Ouagadougou (EPO) ;
  • Monsieur Mahamadi SAWADOGO, Mle 55 726 B, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs de l’Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP) ;
  • Monsieur Kalifa COULIBALY, Mle 57 201 F, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs de l’Institut national de santé publique (INSP) ;
  • Monsieur Arsène TOUGMA, Mle 111 101 N, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 10ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs du Centre de promotion de l’aviculture et de multiplication des animaux performants (CPAMAP) ;
  • Monsieur Eloi OUEDRAOGO, Mle 91 625 T, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP) ;
  • Monsieur Flavien Raogo IIème jumeau OUANGRAOUA, Mle 53 565 U, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) ;
  • Monsieur Moussa NIKIEMA, Mle 216 170 T, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) ;
  • Monsieur Aristide Marie Edmond TOUGMA, Mle 216 457 F, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs du Bureau national des sols (BUNASOLS) ;
  • Madame Fatoumata Windeguéta dite Julianna OUEDRAOGO, Mle 294 371 H, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 4ème échelon, est nommée Comptable principale en deniers et en valeurs du Centre hospitalier régional de Fada N’Gourma (CHR/Fada N’Gourma) ;
  • Monsieur Kambé Drissa TRAORE, Mle 245 229 P, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Comptable principal en deniers et en valeurs du Centre hospitalier régional de Koudougou (CHR-Koudougou) ;
  • Monsieur Abdrahim SAVADOGO, Mle 278 240 B, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Trésorier provincial du Nayala.

B. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT DE BASE, DE L’ALPHABETISATION ET DE LA PROMOTION DES LANGUES NATIONALES

  • Monsieur Wendpanga Michel Abdoul Kader KONDOMBO, Gestionnaire de projets, est nommé Directeur de Cabinet ;
  • Monsieur Ibrahima SANON, Mle 43 294 C, Professeur certifié des lycées et collèges, 1ère classe, 17ème échelon, est nommé Secrétaire général ;
  • Monsieur Wendemmi Sylvain OUEDRAOGO, Mle 208 071 A, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Directeur général des études et des statistiques sectorielles ;
  • Monsieur Jean BOUGMA, Mle 111 115 S, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 10ème échelon, est nommé Directeur de la gestion des finances ;
  • Monsieur Nicolas SYAN, Mle 104 855 D, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Directeur des marchés publics ;
  • Madame Pamagni Delphine BITIE, Mle 233 757 N, Ingénieur d’application des techniques informatiques, 1ère classe, 6ème échelon, est nommée Directrice des systèmes d’information ;
  • Monsieur Soumaïla OUEDRAOGO, Mle 220 309 D, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur de la communication et des relations presse ;
  • Monsieur Alassane Soma OUATTARA, Mle 247 172 C, Conseiller en gestion des ressources humaines, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur des ressources humaines.

C. AU TITRE DU MINISTERE DE L’URBANISME ET DE L’HABITAT

  • Monsieur Souako KOHOUN, Mle 91 369 J, Géographe, 1ère classe, 10ème échelon, est nommé Chargé de mission, en remplacement de Monsieur Moussa BANGUIAN ;
  • Monsieur Simon Joseph BALMA, Mle 76 011 X, Professeur certifié des lycées et collèges, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Chargé d’études.

III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION

Le Conseil a procédé à la nomination d’Administrateurs aux Conseils d’administration :

  • du Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) au titre du ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme ;
  • des Centres hospitaliers universitaires Yalgado OUEDRAOGO (CHU-YO), Tengandogo (CHU-T), Bogodogo (CHU-B) et Sourô SANOU (CHU-SS) ainsi que du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de GAULLE (CHUP-CDG) au titre du ministère de la Santé ;
  • de l’Université Yembila Abdoulaye TOGUYENI au titre du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Le Conseil a également procédé à la nomination du Président du Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire Sourô SANOU (CHU-SS).

A. MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

Le Conseil a adopté un décret portant nomination des personnes ci-après, Administrateurs au Conseil d’administration du Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) pour un premier mandat de trois (03) ans.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT L’ETAT

Au titre du ministère de l’Economie et des finances :

  • Monsieur Salif NANA, Mle 96 897 P, Inspecteur des impôts.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LES ACTEURS PRIVES DE LA CULTURE

Au titre de la Fédération nationale du cinéma et de l’audiovisuel-Burkina Faso (FNCA-BF) :

  • Monsieur Isidore Marie Alphonse KABORE, Producteur.

B. MINISTERE DE LA SANTE

Le Conseil a adopté six (06) décrets.

Le premier décret nomme Madame Flore Doussou BARRO/TRAORE, Mle 57 932 F, Inspecteur du travail, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale au Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire Yalgado OUEDRAOGO (CHU-YO) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Le deuxième décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs au Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire de Tengandogo (CHU-T) pour un premier mandat de trois (03) ans.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT L’ETAT

Au titre du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale :

  • Monsieur Daouda OUEDRAOGO, Mle 217 039 M, Conseiller en gestion des ressources humaines.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LA COMMISSION MEDICALE D’ETABLISSEMENT

  • Monsieur Ali OUEDRAOGO, Mle 56 540 U, Professeur titulaire hospitalo-universitaire.

Le troisième décret nomme Madame Fatoumata BA/HAMA, Mle 110 939 F, Directeur de recherche, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation au Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de GAULLE (CHUP-CDG) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Le quatrième décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs représentant l’Etat au Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Au titre du ministère de l’Economie et des finances :

  • Monsieur Ousmane KABORE, Mle 34 025 C, Inspecteur du trésor.

Au titre du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale :

  • Monsieur Koulpiga Martin NACOULMA, Mle 105 244 F, Inspecteur du travail.

Le cinquième décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs représentant l’Etat au Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire Sourô SANOU (CHU-SS) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Au titre du ministère de la Santé :

  • Madame Yéri Silvie TRAORE/YOUL, Mle 231 505 K, Médecin de santé publique.

Au titre du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale :

  • Monsieur Brahima Sibiri PAKODTOGO, Mle 212 381 H, Inspecteur du travail.

Le sixième décret nomme Madame Yéri Silvie TRAORE/YOUL, Mle 231 505 K, Médecin de santé publique, Présidente du Conseil d’administration du Centre hospitalier universitaire Sourô SANOU (CHU-SS) pour un premier mandat de trois (03) ans.

C. MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.

Le premier décret nomme Monsieur Boukaré OUEDRAOGO, Mle 280 438 D, Conseiller des affaires économiques, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat au Conseil d’administration de l’Université Yembila Abdoulaye TOGUYENI pour un premier mandat de trois (03) ans.

Le second décret renouvelle le mandat de Madame Inna SEGUEDA/GUENDA, Communicatrice, Administrateur représentant la Chambre des mines du Burkina au Conseil d’administration de l’Université Yembila Abdoulaye TOGUYENI pour une dernière période de trois (03) ans.