Du rapt à la libération : Sophie Pétronin, récit de quatre ans de captivité au Mali

L’otage française, libérée jeudi, avait été enlevée par des djihadistes fin 2016 au Mali où elle s’était installée quinze ans plus tôt pour s’occuper d’enfants malnutris.

L’otage française, libérée jeudi, avait été enlevée par des djihadistes fin 2016 au Mali où elle s’était installée quinze ans plus tôt pour s’occuper d’enfants malnutris.

Enfin libre. Après presque quatre ans de captivité au Mali, l’annonce de la libération de l’otage française Sophie Pétronin, 75 ans, a été accueillie avec joie et émotion jeudi soir. Des images tournées à l’aéroport de Bamako montrent son fils Sébastien Chadaud tomber dans ses bras à la descente de l’avion. 

Emmanuel Macron a annoncé sur que l’ex-otage arriverait ce vendredi en France. « Je viens d’échanger quelques mots par téléphone avec Sophie Pétronin. Quelle joie d’avoir entendu sa voix et de savoir qu’elle est maintenant en sécurité ! Je l’accueillerai à son retour en France demain », a tweeté jeudi le président français, qui a parlé au téléphone vers minuit avec elle. Depuis son enlèvement, les dirigeants français ont toujours dit travailler sans relâche, mais dans la discrétion. Quatre ans d’attente, entre espoir et découragement. 

2016 : enlèvement à Gao

Née à Bordeaux le 7 juillet 1945, Sophie Pétronin avait eu « un déclic » en 1996 en se rendant avec une amie à Gao, à 1200 km au nord-est de la capitale malienne Bamako, raconte son fils Sébastien Chadaud-Pétronin dans un article publié sur le site de son comité de soutien. En 2000, elle suit une formation médicale, tout spécialement en médecine tropicale, avant de s’installer définitivement l’année suivante au Mali où elle dirige un centre d’accueil pour orphelins. Dans un livre publié en 2013, Le fil de lumière, Sophie Pétronin écrivait : « Ce que je vais faire dans votre océan de misères n’est pas grand-chose, mais une vie sauvée est une vie qui vit. Les enfants sont innocents, ils ont le droit de grandir ». 

Sophie Pétronin était néanmoins consciente du danger : « Le risque d’attentat et d’enlèvement visant les Occidentaux est toujours très élevé dans tout le Mali. Nous devons redoubler de prudence », écrit-elle dans un rapport 2016 de son association. Alors que le nord du Mali tombe au printemps 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaeda, l’humanitaire échappe de justesse en avril à des islamistes armés qui avaient pris pendant plusieurs mois le contrôle de Gao. 

Elle est exfiltrée vers l’Algérie grâce à l’aide de rebelles touaregs, rentre quelques semaines en France dans une maison de famille du sud de la France puis repart au Mali. Le 24 décembre 2016, elle est enlevée par des hommes armés à Gao. « Elle disait que ce n’était pas simple sur place mais que ça allait », affirmait son époux Jean-Pierre Pétronin au lendemain de l’enlèvement de la septuagénaire. 

2017 : une « trace de vie » dans une vidéo

Aucun groupe n’avait revendiqué le rapt jusqu’à ce que la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaeda, diffuse en juillet 2017 une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Sophie Pétronin. 

Un homme y dit qu' »aucune véritable négociation n’a commencé », tout en faisant état de « discussions toujours actives ». Le président Emmanuel Macron, en visite au Mali, se félicite de la diffusion d’une « trace de vie » de la Française. 

2018 : ses proches découragés

Le 2 mars 2018, l’otage apparaît dans une courte vidéo diffusée par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », non datée, et qui laisse entendre que son état de santé est précaire. Sa famille est reçue le 3 mars au Quai d’Orsay. 

Le 6 juin, Sophie Pétronin s’adresse à son fils et au président Macron dans une nouvelle vidéo diffusée par le même groupe. Le 13 juillet, Emmanuel Macron assure que les services de l’Etat agissent « sans relâche » pour la retrouver. Le fils de l’otage multiplie les appels à l’aide durant les mois qui suivent. 

Le 6 septembre 2018, Sophie Pétronin appelle le président à tenir ses engagements de protéger les Français, dans une vidéo où apparaît aussi une otage colombienne, Soeur Gloria. Le 19, Emmanuel Macron assure de « la mobilisation pleine et entière des pouvoirs publics », mais prône « la discrétion, qui en ces matières est soeur de l’efficacité ».

La France fait part de sa « profonde préoccupation » après la diffusion le 11 novembre d’une vidéo des ravisseurs annonçant l’état de santé dégradé de l’otage, sans qu’elle apparaisse. Le 11 décembre, le fils de Sophie Pétronin, venu en Mauritanie et au Mali, affirme à l’AFP que les ravisseurs de sa mère lui ont fait une « proposition inespérée » que le gouvernement français a « refusée ». Il précise toutefois le 14 que, selon le Quai d’Orsay, les auteurs de cette proposition « n’étaient pas fiables » et leurs propositions « farfelues ». « Le contact n’a jamais été interrompu avec Sophie Pétronin », assure Emmanuel Macron. 

2019 : l’espoir renait

Le 28 avril 2019, le fils déplore que sa mère soit « sacrifiée » par le refus selon lui des autorités françaises de « discuter » avec ses ravisseurs. Dans un entretien au JDD, il juge « terrifiante  » la perspective « d’une frappe ou d’une intervention militaire » si sa mère était localisée. « Il y a très peu de chances de sauver un otage dans ces conditions ». Pour lui, le ministère français des Affaires étrangères « ne veut pas discuter avec les djihadistes du sort de [sa] mère  ». «  On m’a demandé de m’écarter, et je m’aperçois que c’est parce qu’on a pris la décision à ma place. La décision de sacrifier ma mère », martèle-t-il. 

« Nous ne l’oublions pas », assure le 14 mai le président Macron lors d’un hommage aux Invalides à deux officiers tués au Burkina Faso en libérant des otages. La France dispose d’une preuve de vie « fiable » et récente de Sophie Pétronin, rapportent ses proches le 31 mars après avoir été reçus par les autorités. 

2020 : la libération

Le 7 octobre 2020, la famille laisse entendre qu’après près de quatre ans de détention, le transfert de Sophie Pétronin du nord du Mali vers la liberté est en cours. Des informations circulent en effet au Mali depuis le 4 octobre sur une libération de Soumaïla Cissé, ancien candidat à la présidentielle kidnappé six mois auparavant et possible objet avec Sophie Pétronin d’un échange contre des dizaines de prisonniers djihadistes.  

Mais l’incertitude règne. Les autorités maliennes et françaises observent un silence total. Jusqu’à jeudi. Emmanuel Macron « a appris avec un immense soulagement » la libération de Sophie Pétronin « retenue en otage au Mali depuis près de quatre ans », a indiqué l’Elysée, peu après l’annonce de sa libération par la présidence malienne. 

« Heureux de la savoir libre », le président de la République « remercie tout particulièrement les autorités maliennes pour cette libération » et « les assure de l’entière volonté de la France de soutenir le Mali dans la lutte qu’il mène avec persévérance contre le terrorisme au Sahel », ajoute l’Elysée, sans donner de détail sur les circonstances de cette libération. 

Vers un retour à Gao ?

L’ex-otage a déclaré jeudi son intention de retourner à Gao pour s’assurer que l’organisation d’aide aux enfants qu’elle dirigeait avant d’être enlevée continuait à fonctionner convenablement. Elle s’est dit heureuse d’avoir appris que son assistant avait pu prendre la relève en son absence. « Il faut quand même que j’aille jeter un oeil et les saluer parce que j’ai pris cet engagement. Si vous prenez un engagement, allez au bout de votre engagement, sinon vous aurez perdu votre raison d’être sur cette terre », a-t-elle dit lors d’une une rencontre avec des journalistes à l’ambassade de France à Bamako. Son fils Sébastien Chadaud, arrivé mardi à Bamako et présent à ses côtés, a réfréné son ardeur en disant que cela se ferait « en toute sécurité ». « Attends-toi à ce que je cadre certaines choses, tu n’iras pas où tu veux », a-t-il dit après s’être beaucoup investi en sa faveur. 

Elle a par ailleurs dit n’éprouver « aucune colère ». Dans un entretien distinct avec l’AFP et Radio France Internationale, elle a dit faire « partie de la famille gaoise » (de Gao) et esquissé une vision dédramatisée de ce qu’avait été sa captivité. Le temps lui a paru « un peu » long, « mais j’ai transformé la détention, si on peut dire, en retraite spirituelle ». Elle s’est gardée de parler de ses gardiens comme de « djihadistes ». « Appelez-les comme vous voulez, moi je dirais que ce sont des groupes d’opposition armés au régime », a-t-elle dit. Elle a invoqué des accords passés qui n’auraient pas été tenus et qui provoqueraient les hostilités actuelles. Gouvernement et groupes armés « trouveront le chemin pour la paix, je leur souhaite en tout cas vivement », a-t-elle déclaré. Elle s’est dite en « pleine forme ». 

David Pauget (avec AFP),

Japon: Top départ de la campagne électorale pour succéder à Shinzo Abe

Le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir au Japon, a officiellement lancé mardi sa campagne électorale interne pour choisir un successeur au Premier ministre Shinzo Abe.

Le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir au Japon, a officiellement lancé mardi sa campagne électorale interne pour choisir un successeur au Premier ministre Shinzo Abe.

Le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir au Japon, a officiellement lancé mardi sa campagne électorale interne pour choisir un successeur au Premier ministre Shinzo Abe, démissionnaire pour raisons de santé, son fidèle bras droit Yoshihide Suga tenant la corde. M. Suga, actuel secrétaire général du gouvernement, s’est déjà assuré le soutien des principales factions du PLD, qui doit élire son prochain président le 14 septembre. A 71 ans, ce fils d’agriculteur n’est cependant pas le seul en lice: un ancien ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, et l’un des responsables du PLD, Fumio Kishida, briguent également la présidence du parti.

Le vainqueur de ce scrutin interne est quasiment assuré de remporter le vote qui aura lieu le 16 septembre au Parlement, où le PLD dispose d’une solide majorité, et de devenir ainsi le prochain Premier ministre du Japon. La course à la succession de M. Abe, 65 ans, a commencé fin août, quand il a annoncé par surprise qu’il comptait démissionner pour raisons de santé, après avoir battu le record de longévité d’un Premier ministre japonais.

La situation suscite des spéculations sur une possible convocation d’élections législatives anticipées par le nouveau leader du PLD, afin de remporter un mandat public et faire taire toute contestation de la part de l’opposition, encore fragmentée. Plusieurs partis d’opposition tentent actuellement de se regrouper et de former un contrepoids plus fort face aux conservateurs au pouvoir.

Lourdes tâches

Les candidats du PLD devaient officiellement s’inscrire ce mardi pour participer à l’élection interne. Leurs discours séparés et une conférence de presse commune étaient prévus dans l’après-midi. Il y aura également deux débats publics durant cette courte campagne, bien que le scrutin ne soit ouvert qu’à 535 électeurs: les élus du PLD au Parlement et des représentants du parti des 47 préfectures du pays. Un vote plus large incluant tous les adhérents du parti a été rapidement exclu, les responsables ayant estimé que l’organisation d’une telle élection aurait demandé trop de temps, alors que l’heure est à l’urgence. De lourdes tâches attendent le prochain Premier ministre, de la pandémie de coronavirus à une économie en fort déclin, en passant par l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo-2020, reportés à 2021.

Aucun des trois candidats n’est considéré comme offrant une plate-forme politique significativement différente de celle de Shinzo Abe. M. Suga a déjà déclaré qu’il prévoyait de poursuivre les programmes du Premier ministre sortant, notamment dans le domaine économique. Ses deux adversaires ont également souligné la nécessité de s’assurer que les mesures de relance prises durant la crise du coronavirus ciblent les personnes les plus démunies.

Cheville ouvrière

M. Ishiba, un ancien banquier de 63 ans expert des questions militaires, partisan notamment d’un renforcement du statut des Forces japonaises d’autodéfense dans la Constitution pacifiste, est populaire auprès de l’électorat et s’était régulièrement placé en tête des sondages avant la démission de M. Abe. Mais au sein du PLD, où il est l’une des rare voix ouvertement critique du bilan de M. Abe, M. Ishiba est toujours considéré avec suspicion par certains, qui ne lui pardonnent pas d’avoir un temps quitté le parti au cours des années 1990.

M. Kishida, également âgé de 63 ans, a longtemps été considéré comme l’héritier naturel de M. Abe, mais il semble être récemment tombé en disgrâce. Sa proposition d’une prime ciblant les revenus les plus modestes face à la crise du coronavirus avait ainsi été abandonnée au printemps, au profit d’une somme d’argent forfaitaire attribuée à chaque résident du pays. M. Abe a par ailleurs refusé de soutenir publiquement l’un des candidats. Jusqu’à récemment, M. Suga avait nié toute ambition pour le poste. Fils d’un cultivateur de fraises du nord du Japon, il a travaillé pour financer ses études à Tokyo, avant de conquérir un siège au conseil municipal de Yokohama, grande ville voisine de la capitale. Parlementaire du PLD depuis 1996, M. Suga est devenu le conseiller le plus proche de M. Abe, le porte-parole de son gouvernement et la cheville ouvrière entre les ministères et l’administration. Il est considéré comme capable de faire plier la vaste bureaucratie japonaise à la volonté du gouvernement, mais a été critiqué pour ses relations parfois tendues avec la presse, ses détracteurs l’accusant d’esquiver systématiquement les questions sensibles.

Source: msn actualités avec AFP

Coronavirus: Avec Les Etats-Unis en tête, découvrez les cinq pays, les plus endeuillés dans le monde à la date du 29 juillet

Apparu en 2019 en Chine, le Coronavirus touche tous les pays dans le monde. Et d’après un bilan établi par l’Agence France Presse (AFP) à la date du mercredi 29 juillet, et repris par le site Europe 1, au moins « 16,5 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires ».

Apparu en 2019 en Chine, le Coronavirus touche tous les pays dans le monde. Et d’après  un bilan établi par l’Agence France Presse (AFP) à la date du mercredi 29 juillet, et repris par le site Europe 1,  au moins « 16,5 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires ».

Dans ce classement, les Etats-Unis occupent la première place avec 150.447 décès déclarés officiellement.

Avec ce chiffre, les Etats-Unis  franchissent ainsi la barre des 150000 morts. Rien que ce mercredi 29 juillet, le pays a enregistré près de 1.270 morts supplémentaires, et plus de 68.000 nouveaux cas, indique Europe 1.

Les Etats comme la Californie, le Texas et la Floride atteignent ont notamment atteint un nouveau record de décès mercredi (216).

Juste après les Etats-Unis, le Brésil vient en deuxième position selon le bilan de l’AFP. A la date du 29 juillet, le pays a enregistré  90.134 décès.

Le Royaume-Uni  avec 45.878, le Mexique avec 44.876 et l’Italie avec 35.123 décès occupent respectivement les 3è, 4è et 5è places.

Avec les Etats-Unis, ces cinq pays sont donc les plus endeuillés.

En outre, au plan mondial, l’AFP indique   que . »la pandémie a fait près de 661.000 morts dans le monde depuis fin décembre ».

Manassé AGBOSSAGA