Arrestation de Madougou : «Le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention », dénonce un juge démissionnaire de la Criet

Arrêtée le 03 mars 2021 après un meeting politique, Réckya Madougou a ensuite été placée sous mandat de dépôt le 05 mars après son passage devant le juge des libertés et de la détention de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). La candidate recalée du parti Les Démocrates à la présidentielle de 2021 est notamment poursuivie  pour “financement de terrorisme “.

 Mais dans un entretien accordé à Rfi, un juge démissionnaire de la Criet a confié que Réckya Madougou ne mérite pas d’être en prison. En tout cas, à l’étape actuelle du dossier. «…   Je citerai  la dernière, celle qui a vu le placement de dame de Réckya Madougou en détention.  Dans ce  dossier, nous avons été sollicités par la grande chancellerie.  Le dossier ne comportait aucun élément  qui pouvait nous décider à la mettre en détention », a fait savoir le juge Essowê Batamoussi, actuellement en exil.

Selon ses déclarations, les juges de la Criet ne sont pas libres et reçoivent des ordres.   « Le juge que je suis,  n’est pas indépendant tel que cela se devait.  Toutes les décisions que nous avons été amenées à prendre ont été sur pression », a révélé l’ex juge de la Criet.

Voilà qui vient donner du crédit aux dénonciations des avocats de Madougou, qui dénoncent notamment un « procès politique ».

Manassé AGBOSSAGA

Harcèlement médiatique contre Yayi, convocation de Soglo, arrestation de Madougou,..: Le parti ‘‘Les Démocrates’’ dénonce des « manœuvres sordides du pouvoir » et prévient

Le parti ‘‘Les Démocrates’’ rompt le silence. Face à la presse ce jeudi 11 mars 2021, les responsables ont évoqué le harcèlement médiatique contre Yayi, la convocation de Soglo, l’arrestation de Madougou,…

 Premier sujet évoqué dans la déclaration lue par l’ancien ministre Alassane Tigr, le « harcèlement médiatique » contre son président d’honneur Boni Yayi.

Pour ‘‘Les Démocrates’’, il s’agit, en réalité, d’une « stratégie habituelle du gouvernement consistant à organiser une cabale médiatique contre les personnes visées avant leur arrestation ».

Selon les responsables de la formation politique de l’opposition,   « cette même stratégie a été utilisée en 2019 contre le Président Boni YAYI avant sa mise en résidence surveillée pendant 52 jours ».

Au sujet de la citation à comparaître de l’ancien président Nicéphore Soglo,  le 09 avril prochain suite à une plainte de la famille Moudjaïdou, le parti ‘‘Les Démocrates’’ rappelle que les propos tenus et objet de convocation,  sont des « faits  connus de tous au Bénin et dans le monde entier et publiés dans l’ouvrage  ‘‘Je ne suis pas un héros’’  par le magistrat Angelo HOUSSOU ayant connu de l’affaire dite ‘‘ tentative d’empoisonnement du Président Boni YAYI’’ en 2012 et aujourd’hui en service à la Présidence de la République ».

Sur l’arrestation de Réckya Madougou, le parti ‘‘Les Démocrates’’ dénonce la « violation de la Constitution et de la Charte Internationale des Droits de l’Homme ».

Le parti en profite pour lui réaffirmer son soutien et appeler à sa libération, ainsi que celle des détenus politiques.

Dernier sujet abordé,  le prétendu  communiqué du parti et attribué au 1er vice-président Nourénou Atchadé. Tout en apportant le démenti sur son authenticité, les responsables y voient une stratégie « de conditionnement de l’opinion, de déstabilisation de l’opposition et de fragilisation »   du  parti.

Et de prévenir face à  ces « manœuvres sordides » : «le parti  ‘‘Les Démocrates’’  prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin de ces manœuvres sordides du pouvoir qui sont de nature à compromettre gravement la paix sociale. Le parti met en garde contre toutes tentatives de nouvelles arrestations et singulièrement celles des anciens Présidents de la République ou toutes formes d’entraves à leurs libertés ».

Manassé AGBOSSAGA

Bénin : Aïvo raconte le film de l’arrestation de Madougou

Via un post sur sa page facebook, Aïvo raconte le film de l’arrestation de Madougou après un meeting de l’opposition ce mercredi 3 mars 2021. Lire son post pour plus de détails

N’ayez pas peur !!!

J’ai partagé ce mercredi 3 mars 2021 la tribune d’un meeting de l’opposition béninoise avec ma soeur Mme Reckya Madougou, candidate du Parti Les Démocrates, à l’élection présidentielle de 2021.

Alors que nous clôturions ce meeting aux environs de 19h, en présence de plusieurs personnalités de l’opposition, la salle des fêtes Tiwani de Porto-Novo a été encerclée par un fort détachement des forces de l’ordre. Nous sommes néanmoins sortis et avons rejoint nos voitures pour rentrer chez nous.

Je suis reparti ensemble dans la même voiture que l’Ambassadeur Moïse Kérékou et la Ministre Reckya Madougou. C’est alors que, sur le pont de Porto-Novo, notre voiture a été bloquée par les forces de l’ordre. L’Ambassadeur Kérékou et moi-même ainsi que le conducteur avons été débarqués de force par ce détachement fortement militarisé.

Quatre (4) agents des forces de l’ordre se sont emparés de notre voiture avec Mme la Ministre Madougou, maintenue de force à bord et emportée vers une destination inconnue.

Après mes investigations, elle serait à la Brigade économique et financière de Cotonou.

Elle a évidemment tout mon soutien et celui de tout le Front. Comme convenu publiquement cet après-midi à Porto-Novo devant nos militants, il s’agit d’un combat pacifique mais résolu devant lequel nous ne reculerons pas quels que soient les intimidations, les obstacles et les brimades.

Frédéric Joël Aïvo.