Les démocrates veulent enclencher le processus de destitution de Trump lundi

La majorité à la Chambre des représentants des États-Unis préfèrerait ne pas attendre au 20 janvier pour changer de président.Nancy Pelosi dans un couloir du Capitole américain, le 8 janvier 2020.© Alex Wong/Getty Images Nancy Pelosi dans un couloir du Capitole américain, le 8 janvier 2020.

Selon les agences de presse Reuters et Associated Press, le processus de destitution de Donald Trump pourrait s’enclencher lundi avec le dépôt d’accusations formelles d’inconduite dans la foulée de l’invasion du Capitole cette semaine.

Le cas échéant, le vote de destitution pourrait avoir lieu aussi tôt que mercredi, d’après l’AP. Le vice-président Mike Pence prendrait ainsi la place de Donald Trump pour assurer la transition avec le président désigné Joe Biden, la semaine suivante.

Les sources de Reuters affirment que les accusations d’inconduite qui pourraient être portées contre le président actuel ont déjà été rédigées par les représentants démocrates David Cicilline, Ted Lieu et Jamie Raskin.

«Certaines personnes demandent : pourquoi destituer un président qui n’a plus que quelques jours au pouvoir? La réponse : pour créer un précédent. Il doit être clair qu’aucun président, ni maintenant ni à l’avenir, ne peut mener une insurrection contre le gouvernement», a expliqué le sénateur indépendant Bernie Sanders sur Twitter.

Un funèbre bilan

L’invasion du Capitole par des partisans pro-Trump, dont plusieurs membres de l’extrême droite, mercredi, a causé la mort de quatre manifestants et d’un policier, Brian Sicknick, qui a succombé à ses blessures le lendemain.

Dans une allocution télévisée en après-midi, le président désigné Joe Biden a d’ailleurs rendu hommage à celui-ci et offert ses condoléances à la famille.

Les personnes à l’origine de ce drame «devront être tenues responsables, et elles le seront», a-t-il promis.

Quinze personnes ont été arrêtées et inculpées pour les violences de mercredi, dont Richard Barnett, l’homme photographié dans le bureau de la cheffe démocrate Nancy Pelosi qui a été arrêté vendredi matin, a annoncé le ministère de la Justice en début d’après-midi.

Un autre prévenu est soupçonné d’avoir déposé une bombe artisanale près du Congrès, a précisé Ken Kohl, du bureau du procureur fédéral de Washington.

Une absence historique

Par ailleurs, Donald Trump a annoncé vendredi, sur son compte Twitter, qu’il n’assistera pas à la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier. Il deviendra ainsi le premier président sortant depuis Andrew Johnson à ne pas assister à l’assermentation de son successeur.

«À tous ceux qui ont posé la question, je n’assisterai pas à la prestation de serment le 20 janvier», a-t-il écrit.

Selon une source proche du dossier citée par Reuters, il est même question que Donald Trump quitte Washington le 19 janvier, soit la veille de la prestation de serment de son successeur, pour se rendre dans sa résidence en Floride.

Cette décision n’aurait rien d’étonnant, compte tenu du fait que Donald Trump répète depuis plusieurs semaines que la victoire lui a été volée et qu’il a été victime d’une vaste fraude électorale. Sa propre administration affirme plutôt que le vote a été juste et libre.

Il a toutefois reconnu, jeudi, qu’il devait céder sa place à la nouvelle administration, sans toutefois nommer ni féliciter Joe Biden pour sa victoire.

Le vice-président sortant Mike Pence devrait quant à lui assister à la cérémonie d’assermentation du 20 janvier.

Un président « déséquilibré »

Enfin, la cheffe des démocrates au Congrès américain, Nancy Pelosi, a déclaré vendredi s’être entretenue avec l’armée américaine afin de s’assurer que Donald Trump, un «président déséquilibré», ne puisse utiliser les codes nucléaires, tout en menaçant d’agir au Congrès s’il ne quittait pas rapidement le pouvoir.

Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment le 20 janvier à midi, respectivement comme président et vice-présidente des États-Unis.

Traditionnellement, le président sortant et le président désigné se rendent ensemble au Capitole pour incarner la transition pacifique. La cérémonie très attendue se déroule sur les marches du Congrès, devant les pelouses du National Mall.

Tous les quatre ans, des centaines de milliers de spectateurs se pressent dans la capitale fédérale américaine pour y assister, mais l’accès sera limité en raison de la pandémie de COVID-19.

 CBC/Radio-Canada 

Lutte très serrée pour le contrôle du Sénat américain

Au suspense de la Maison-Blanche s’ajoute celui du Sénat. Alors que les votes continuent d’être comptabilisés, démocrates et républicains sont au coude-à-coude pour savoir qui contrôlera la Chambre haute du Congrès l’an prochain, un enjeu clé pour mettre en œuvre la politique du prochain président.

Au suspense de la Maison-Blanche s’ajoute celui du Sénat. Alors que les votes continuent d’être comptabilisés, démocrates et républicains sont au coude-à-coude pour savoir qui contrôlera la Chambre haute du Congrès l’an prochain, un enjeu clé pour mettre en œuvre la politique du prochain président.En Georgie, le sénateur républicain sortant, David Perdue, mène devant le démocrate Jon Ossoff.© Megan Varner/Getty Images En Georgie, le sénateur républicain sortant, David Perdue, mène devant le démocrate Jon Ossoff.

Des résultats encore partiels dévoilent des courses extrêmement serrées entre des sénateurs républicains qui tentent de se faire réélire et leurs adversaires démocrates.

Tard dans la soirée, mercredi, le candidat démocrate Gary Peters a été réélu dans le Michigan, portant à égalité le nombre de sièges dont disposent présentement démocrates et républicains : 48.

Mercredi, les regards restaient rivés sur la Caroline du Nord, la Georgie et l’Alaska, où les républicains sont en tête, parfois de justesse.

En Caroline du Nord, l’une des courses sénatoriales les plus serrées au pays, le républicain Thom Tillis tente de se faire réélire. Son sort pourrait déterminer si son parti conserve sa majorité.

Au moment où 93 % des bulletins de vote ont été dépouillés, Thom Tillis demeurait en tête avec 48,73 % des voix devant son rival, le démocrate Cal Cunningham, un ancien officier de l’armée, qui détenait 46,94 % des voix.

En Georgie, le sénateur républicain David Perdue tente également de remporter un second mandat face à son rival, le candidat démocrate Jon Ossoff. Au moment où 97 % des votes ont été dépouillés, David Perdue détenait 50,21 % des voix contre 47,48 % pour Jon Ossoff.

En Alaska, le sénateur républicain sortant Dan Sullivan est en avance avec 62,33 % des voix à la moitié du dépouillement.

Au Michigan, le candidat démocrate Gary Peters a été réélu qui conserve son avance au moment où 99 % des bulletins ont été comptabilisés. Il devance le républicain John James avec 49,74 % des voix. L’homme d’affaires de Détroit et ancien pilote d’hélicoptère de l’armée détenait 48,39 % des voix à la dernière étape du dépouillement.

Plus tôt dans la journée, des résultats ont confirmé la réélection de la sénatrice républicaine Susan Collins dans le Maine, réduisant encore les chances des démocrates de reprendre la majorité au Sénat, et augurant quatre années difficiles à Washington si le Congrès reste divisé, quel que soit le vainqueur à la Maison-Blanche.

Pour renverser la courte majorité républicaine actuelle (53 contre 47), le Parti démocrate doit gagner trois sièges si Joe Biden est élu à la Maison-Blanche, et quatre si Donald Trump remporte un second mandat, le vice-président disposant d’une voix au Sénat en cas d’égalité sur un vote.

CBC/Radio-Canada