Interpellé sur la flambée des denrées alimentaire, Wilfried Léandre Houngbédji a prioritairement indexé la mauvaise pluviométrie de l’année dernière et celle en cours. Mais à cet argument, un Spécialiste en Agronomie et lutte biologique contre les insectes répond par la négation.
Réagissant aux propos du Porte-parole du Gouvernement, Thierry Alavo a fait savoir que la mauvaise pluviométrie ne peut à elle seule expliquer la rareté des produits de première nécessité.
« Problèmes phytosanitaires et cherté des prix des denrées alimentaires au Bénin: Actuellement, les denrées alimentaires (le maïs notamment) coûtent cher au Bénin. Le gouvernement a expliqué la cherté des denrées par la rareté des pluies. Mais laissez-moi vous dire la vérité: La mauvaise pluviométrie ne suffit pas pour expliquer l’insuffisance des denrées alimentaires à laquelle nous assistons actuellement », a fait savoir le Professeur titulaire, Fondateur du Centre Edward Platzer pour la lutte raisonnée contre les vecteurs du paludisme à l’Universite D’Abomey-Calavi.
Sur la base de son expérience personnelle, il fait remarquer que le problème est ailleurs.
« …Quant à la situation déjà en cours à l’heure où nous sommes, il faut forcément intégrer à la réflexion les dégâts massifs causés par les insectes ravageurs. En 2016, la chenille légionnaire, un nouveau ravageur très vorace s’est fait remarquer au Bénin et dans la sous-région. L’incidence de ce ravageur augmente chaque année et les pertes agricoles sont de plus en plus élevées. Au moment où le cultivateur commence à observer les dégâts de ce ravageur dans son champ, c’est trop tard, aucun produit phytosanitaire ne pourra l’aider à empêcher les pertes », fait observer le Scientifique.
Puis de tirer la sonnette d’alarme et de lancer un appel aux autorités : « Nous avons donc besoin de mettre en place un système d’avertissement agricole dans toutes les régions du pays. Le but de ce système d’avertissement sera d’inspecter régulièrement les champs pour détecter, de façon précoce, l’arrivée des premiers individus des différents ravageurs potentiels; ce qui permettra de faire les traitements phytosanitaires de façon judicieuse. Ce travail se fait par des experts en Entomologie. Nous avons déjà formé une multitude d’entomologistes au Bénin et nous pouvons encore en former d’autres ».
Pour Thierry Alavo, l’Etat doit « appuyer les scientifiques compétents » pour résoudre ces problèmes.
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Manassé AGBOSSAGA