Vie privée : WhatsApp poursuivi devant la Commission européenne

Des règles «ni transparentes ni compréhensibles pour les utilisateurs». Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui regroupe 46 organisations de défense des consommateurs de 32 pays européens, annonce ce lundi avoir porté plainte contre WhatsApp auprès de la Commission européenne et du réseau européen des autorités chargées de la protection des consommateurs. En cause, la modification controversée de la politique de confidentialité de l’application rachetée en 2014 par Facebook.

Des règles «ni transparentes ni compréhensibles pour les utilisateurs». Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui regroupe 46 organisations de défense des consommateurs de 32 pays européens, annonce ce lundi avoir porté plainte contre WhatsApp auprès de la Commission européenne et du réseau européen des autorités chargées de la protection des consommateurs. En cause, la modification controversée de la politique de confidentialité de l’application rachetée en 2014 par Facebook.

Le Bureau européen des unions de consommateurs a annoncé avoir porté plainte auprès de la Commission européenne contre le service de messagerie WhatsApp.
© Karly Domb Sadof Le Bureau européen des unions de consommateurs a annoncé avoir porté plainte auprès de la Commission européenne contre le service de messagerie WhatsApp.

Début janvier, l’application de messagerie avait informé ses quelque 2 milliards d’utilisateurs qu’ils devaient consentir à de nouvelles conditions d’utilisation. Face à l’inquiétude des internautes de voir davantage de leurs données accessibles à sa maison mère, WhatsApp avait dû repousser ces modifications du 8 février au 15 mai. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Argentine et les Etats-Unis, interdisent temporairement depuis mai à Facebook d’utiliser les données de la messagerie cryptée.

WhatsApp avait assuré que la mise à jour ne renforcerait pas sa «capacité à partager des données avec Facebook», mais qu’elle aiderait des entreprises à mieux communiquer avec leurs clients via la messagerie. «Nous savons qu’il y a eu de la confusion et de la désinformation à propos de cette mise à jour, et nous voulons aider tout le monde à comprendre nos principes et les faits», s’était défendue l’entreprise.

«Messages agressifs»

Les gages donnés par WhatsApp n’ont toutefois pas convaincu. «Depuis des mois, WhatsApp bombarde les utilisateurs de messages agressifs et répétés pour les forcer à accepter ses nouvelles conditions d’utilisation et sa politique de confidentialité», a dénoncé la directrice générale du Beuc, Monique Goyens, dans un communiqué.

Le Beuc juge «impossible pour les consommateurs d’avoir une idée claire des conséquences des changements sur la protection de leur vie privée, notamment en ce qui concerne le transfert de leurs données personnelles vers Facebook et d’autres tierces parties». Selon Monique Goyens, «WhatsApp a été délibérément vague à ce sujet et les consommateurs seraient exposés à un traitement de leurs données de grande envergure sans consentement valable»«Nous demandons aux autorités de prendre rapidement des mesures à l’encontre de WhatsApp pour s’assurer qu’il respecte les droits des consommateurs», a-t-elle ajouté.

C’est désormais à la Commission européenne et aux autorités nationales chargées de la protection des consommateurs de décider d’ouvrir une enquête. L’union de consommateurs souligne aussi que les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp sont en cours d’examen par les autorités européennes en charge de la protection des données pour des infractions à la législation en la matière.

LIBERATION, AFP

L’Union européenne autorise la livraison de vaccins au Canada

La Commission européenne a affirmé mardi qu’elle a déjà autorisé la livraison de vaccins au Canada et n’appliquera les restrictions de contrôle des exportations des vaccins contre la COVID-19 que dans des « cas très limités ».Des fioles de vaccin contre la COVID-19 alignées sur une table.© kiattisakch/getty images/istockphoto Des fioles de vaccin contre la COVID-19 alignées sur une table.

Selon une porte-parole de la Commission, le Canada et le Royaume-Uni étaient les seuls pays qui ont effectué des commandes.

«Les États membres ont traité ces demandes très rapidement et ces exportations ont été autorisées conformément à l’avis de la Commission. Cela prouve que le système fonctionne et que nous utiliserons [le contrôle des exportations] dans des cas très limités», a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.

La Commission européenne soutient que le Canada est conscient que l’Union européenne (UE) a le devoir de veiller à ce que ses citoyens soient vaccinés le plus tôt possible, mais il ne veut pas priver d’autres pays de vaccins, dont ils ont besoin, en particulier ceux qui n’ont pas la capacité de fabrication.

Cette déclaration de la Commission européenne vient confirmer les assurances données par la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, plus tôt mardi, où elle a déclaré que le Canada recevrait ses commandes de vaccins d’Europe cette semaine.

«Nous avons eu des conversations avec nos fournisseurs aussi récemment que ce matin et hier, qui nous ont assuré que les documents avaient été soumis et que les expéditions devraient avoir lieu cette semaine», a déclaré Mme Anand.

Selon le bureau de la ministre, les livraisons de vaccins avaient déjà commencé à arriver au Canada.

Lundi, la ministre du Commerce international, Mary Ng, a indiqué qu’elle et le premier ministre Justin Trudeau avaient des assurances verbales de responsables européens que les commandes de vaccins du Canada ne seraient pas touchées par les contrôles.

À la suite de cette déclaration, des députés de l’opposition ont rétorqué que le gouvernement aurait dû demander des garanties écrites.

«Les conversations que j’ai eues avec le président de la Commission européenne ont suffi à me rassurer, et devraient suffire à rassurer tous les Canadiens que l’Union européenne est extrêmement consciente que les contrats du Canada seront respectés et que notre approvisionnement en vaccins ne soit pas perturbé», a déclaré mardi M. Trudeau lors de sa conférence de presse.

Selon le site Internet de la Commission européenne, «l’objectif de cette mesure [de contrôle, NDLR] est d’assurer un accès rapide aux vaccins pour tous les citoyens de l’UE et de lutter contre le manque actuel de transparence des exportations de vaccins en dehors de l’UE».

Bien qu’il existe une liste de pays exemptés des contrôles à l’exportation, le Canada n’y figure pas. Les pays exemptés comprennent la Norvège et l’Islande.

Avec les informations de CBC/Radio-Canada