Joe Biden s’est adressé aux Américains mercredi en lançant dans son discours d’investiture un message d’espoir et un appel à l’unité, tout en évoquant les immenses défis qui attendent le pays: pandémie, changement climatique, inégalités croissantes ou racisme systémique. Voici les principaux points du discours du 46e président américain, prononcé durant un peu plus de 20 minutes sous le soleil, depuis les marches du Capitole. © Patrick Semansky Joe Biden lors de son discours d’investiture à Washington le 20 janvier 2021
– Unité –
Le thème central du discours de Joe Biden était sans nulle doute l’unité de la nation. « Je sais que parler d’unité peut sembler comme un rêve ridicule aux yeux de certains », a-t-il dit, au terme du mandat de son prédécesseur, accusé d’avoir particulièrement divisé les Américains.
« Aujourd’hui, en ce jour de janvier, toute mon âme est investie dans cette tâche, rassembler l’Amérique, unir notre peuple, unir notre nation », a déclaré le démocrate.
« Car sans unité, il n’y a pas de paix, seulement du ressentiment et de la colère (…). Il s’agit d’un moment historique de crise et de défis, et l’unité est le chemin à suivre ».
« Je serai le président de tous les Américains. Tous les Américains », a-t-il assuré. « Et je vous promets que je me battrai autant pour ceux qui m’ont apporté leur soutien que ceux qui ne l’ont pas fait ».
– Vérité –
Le nom de Donald Trump n’a à aucun moment été prononcé, mais le milliardaire était dans toutes les têtes lorsque Joe Biden a évoqué un besoin ardent de « vérité ».
« Nous devons rejeter la culture où les faits eux-mêmes sont manipulés, et même inventés », a-t-il lancé, alors que les exagérations et mensonges du président républicain ont été pointés du doigt durant ses quatre années de mandat.
« Il y a la vérité et il y a les mensonges, les mensonges prononcés pour le pouvoir et pour le profit. Et chacun d’entre nous a le devoir et la responsabilité, en tant que citoyens, qu’Américains, et particulièrement en tant que dirigeants, (…) de défendre la vérité et de combattre les mensonges », a-t-il ajouté.
– Démocratie –
Le discours de Joe Biden était prononcé sur les marches du Capitole, là même où des partisans de Donald Trump, qui contestait sa défaite, s’étaient rassemblés avant de violemment s’introduire dans le bâtiment deux semaines plus tôt, interrompant la certification de la victoire du démocrate.
« Nous nous tenons ici, quelques jours après qu’une foule déchaînée a cru pouvoir utiliser la violence pour faire taire la volonté du peuple », a souligné Joe Biden. « Cela n’est pas arrivé. Cela n’arrivera jamais. Pas aujourd’hui. Pas demain. Jamais », a-t-il martelé.
« On voit surgir aujourd’hui l’extrémisme politique, le suprémacisme blanc et le terrorisme intérieur », a-t-il noté. « Nous devons les affronter et nous allons les vaincre. »
« La démocratie est précieuse, la démocratie est fragile, et aujourd’hui mes amis, la démocratie l’a emporté », s’est-il félicité.
– Virus –
Le 46e président s’exprimait non devant une vaste foule, comme c’est normalement le cas, mais devant quelques invités et une esplanade largement vide, avec seulement des milliers drapeaux pour représenter ceux n’ayant pas pu s’y réunir du fait de la pandémie de coronavirus.
« Nous avons besoin de toutes nos forces pour avancer durant ce sombre hiver », a prévenu Joe Biden, qui a fait de la lutte contre le Covid-19 l’une de ses priorités de début de mandat.
« Nous entrons dans ce qui pourrait être la phase la plus dure et la plus mortelle » de l’épidémie, a-t-il averti, au lendemain du franchissement du triste seuil de 400.000 morts du virus aux Etats-Unis.
« Nous devons mettre la politique de côté et enfin affronter la pandémie comme une nation », a-t-il estimé, alors que les différentes mesures et restrictions contre virus sont largement prises au niveau local.
« Nous nous en sortirons ensemble », a-t-il assuré, avant de faire observer une minute de silence en hommage aux « mères, pères, maris, épouses, fils, filles, amis, voisins et collègues » tués par le Covid-19.
– Alliances –
Joe Biden a aussi eu un message pour les dirigeants étrangers qui le regardaient: « Voici mon message à ceux qui se trouvent au-delà de nos frontières: l’Amérique a été mise à l’épreuve et nous en sommes sortis plus forts. Nous allons réparer nos alliances et de nouveau collaborer avec le monde », a-t-il déclaré.
« Nous mènerons, pas seulement par l’exemple de notre pouvoir, mais par le pouvoir de notre exemple », a-t-il ajouté. « Nous serons un partenaire fort et fiable pour la paix, le progrès et la sécurité. »
Un contraste frappant avec la politique prônée par Donald Trump, qui avait martelé lors de son propre discours d’investiture son slogan: « l’Amérique d’abord ».
AFP