« Savez-vous que nous n’imprimons pas au Bénin les chèques que nous utilisons? », Ouorou alerte sur les vrais enjeux (Tribune)

Je tiens à tirer la sonnette d’alarme sur des enjeux critiques qui menacent la souveraineté et la stabilité économique de notre pays. La dépendance excessive vis-à-vis de l’étranger pour des besoins aussi fondamentaux que l’impression des chèques constitue une vulnérabilité alarmante. Cette situation expose notre nation à des risques géopolitiques et économiques majeurs, comme en témoignent les exemples récents du Niger.

Savez-vous que nous n’imprimons pas au Bénin les chèques que nous utilisons?

Je tiens à tirer la sonnette d’alarme sur des enjeux critiques qui menacent la souveraineté et la stabilité économique de notre pays. La dépendance excessive vis-à-vis de l’étranger pour des besoins aussi fondamentaux que l’impression des chèques constitue une vulnérabilité alarmante. Cette situation expose notre nation à des risques géopolitiques et économiques majeurs, comme en témoignent les exemples récents du Niger.

La maîtrise des systèmes financiers nationaux et la sécurisation des transactions sont indispensables pour garantir la souveraineté et la stabilité économique du pays. La possibilité de manipulation des chèques par des acteurs extérieurs n’est pas une menace théorique mais une réalité potentiellement dévastatrice. Une telle éventualité pourrait éroder la confiance des investisseurs et entraîner des répercussions économiques graves et durables.

En parallèle, la priorité accordée à la réforme du Code électoral, bien que cruciale pour assurer des élections libres et équitables, ne doit pas détourner l’attention des décideurs des autres défis structurels et économiques pressants qui impactent directement les citoyens. La gestion des affaires publiques ne peut se limiter à des réformes superficielles; elle nécessite une vision stratégique et une anticipation des problématiques à long terme.

Il est impératif de questionner les priorités actuelles des politiciens et de dénoncer le manque d’initiative et de vision à long terme. Les autorités doivent adopter une approche proactive et stratégique pour identifier et résoudre les défis auxquels notre pays est confronté. La réactivité ne suffit plus; il est temps de planifier et d’agir en vue de renforcer l’indépendance et la résilience de notre système financier.

Il ne suffit pas de crier souveraineté, il faut l’assumer et à l’étape actuelle j’ai bien envie de dire: vendons la souveraineté pour acheter des imprimante et former les populations à leur utilisation ça servirait à quelque chose.

Prenez soin de vous

Boni Richard Ouorou

Notation B+ : Richard Boni Ouorou revient à la charge et démontre pourquoi cela est-il préoccupant pour le Bénin

Tout d’abord, il convient de noter que la notation B+ même avec une perspective stable est relativement faible sur l’échelle de notation de crédit. Selon les normes de l’agence de notation Fitch, par exemple, un B+ est considéré comme étant « hautement spéculatif ». En d’autres termes, le pays présente un risque significatif de défaut de paiement. Il n’y a donc pas de quoi mettre des bâches et faire la fête.

Tout d’abord, il convient de noter que la notation B+ même avec une perspective stable est relativement faible sur l’échelle de notation de crédit. Selon les normes de l’agence de notation Fitch, par exemple, un B+ est considéré comme étant « hautement spéculatif« . En d’autres termes, le pays présente un risque significatif de défaut de paiement. Il n’y a donc pas de quoi mettre des bâches et faire la fête.

Pourquoi cela est-il préoccupant pour le Bénin ? Plus de raisons.

  1. Coût du financement élevé : Un B+ n’est pas une note attrayante pour les investisseurs internationaux. Cela signifie que le pays doit offrir des rendements plus élevés pour compenser le risque perçu, ce qui augmente le coût du financement et réduit par ce fait les ressources disponibles pour les dépenses à l’intérieur du pays. Vous comprenez donc pourquoi depuis plusieurs années, nous devons serrer la ceinture.
  2. Accès limité aux marchés de capitaux internationaux : Avec une note de B+, le Bénin pourrait avoir du mal à attirer les investissements étrangers et c’est le cas depuis 2016 le pays n’a attiré aucun investisseur étranger dans aucun domaine. Ou, à obtenir des prêts sur les marchés de capitaux internationaux. Et si vous l’avez remarqué, nos prêteurs étrangers sont pour la plupart des asiatiques un peu nébuleux. Cela pourrait également limiter la capacité du pays à obtenir des financements pour des projets de développement importants. La majorité des budgets des projets d’infrastructures concrétisés par le régime en place ayant été bouclé sous le régime précédent de l’ancien président Yayi Boni.
  3. Impact sur la croissance économique : Une note de crédit plus faible peut avoir un impact sur la croissance économique du pays. Si le Bénin ne peut pas obtenir des financements à des taux raisonnables, cela peut ralentir les investissements dans l’infrastructure, l’éducation, la santé et d’autres domaines clés qui sont essentiels pour la croissance économique à long terme.
  4. Risque de crise de la dette : Une notation B+ signifie que le Bénin est plus susceptible de faire face à une crise de la dette, ce qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour l’économie du pays. En cas de crise de la dette, le gouvernement pourrait être contraint de mettre en œuvre des mesures d’austérité, ce qui pourrait entraîner une baisse de la qualité de vie pour les citoyens. En effet, on pourrait dire que c’est déjà le cas …

Par conséquent, loin d’être une raison de réjouissance, une note de B+ avec une perspective stable devrait être un signal d’alarme pour notre gouvernement.

Il est essentiel que nous prenions des mesures pour améliorer notre solvabilité, réduire notre endettement et stimuler davantage la croissance économique. Si ces mesures ne sont pas prises, le pays pourrait se retrouver à terme, dans une situation financière très précaire si ce n’est déjà le cas.

Il faudra améliorer ce rating car s’il est stable cela veut dire qu’on ne progresse ni ne régresse pas hors l’objectif de nos autorités devrait être de sortir notre peuple de la précarité donc d’améliorer les facteurs retenus par les agences de notation pour passer de B+ à BB- soit de premier des cancres à cancre des premiers !

Il faut rappeler que depuis la guerre sur son territoire, l’Ukraine est aussi noté B+

#prosperonsensemble

Issa Boni Richard Ouorou

Que retenir du triptyque Démographie-Diplomatie-Développement au Bénin ? (Tribune)

Le brassage des idées fut d’emblée si fécond et savoureux que Je n’ai point pu résister à l’envie d’investir ce secteur vital de la dynamique sociale: les interactions entre la Démographie, la Diplomatie et le Développement.

<Que retenir du triptyque DÉMOGRAPHIE – DIPLOMATIE – DÉVELOPPEMENT AU BÉNIN ?>>

Je m’aventure aujourd’hui sur une platebande sensible et relativement glissante, une arène feutrée : l’arène diplomatique dans sa dialectique avec le Développement du Bénin.

Qui n’ose rien n’a rien, dit-on!

« Au départ, Dieu géométrisa ! »

C’est par cette vérité antique qui tutoie l’harmonie de la Création et y montre l’importance du Chiffre/Nombre que je livre ma chronique du jour préalablement inspirée de mes discussions amicales avec des Éminences grises, dans leurs domaines.

Le brassage des idées fut d’emblée si fécond et savoureux que Je n’ai point pu résister à l’envie d’investir ce secteur vital de la dynamique sociale: les interactions entre la Démographie, la Diplomatie et le Développement.

Comment le Chiffre / Nombre (DÉMOGRAPHIE) peut-il influencer la Délicate dame DIPLOMATIE au point de contenter la baleine DÉVELOPPEMENT du Bénin ?

Balèze, le Développement est effectivement comme ce débonnaire cétacé qui domine l’immensité océane de la Vie !

Mon postulat de base est le suivant : « Le Chiffre a fondé le Monde, le Nombre l’a ordonné et le domine ! »

Depuis _la Kabbale mystique, qu’il s’agisse de sa dimension primaire (évidente, visible, exotérique) ou de sa frange secondaire (élaborée) ou ternaire/tertiaire (ésotérique, finie, initiée), le chiffre-nombre a toujours exercé une importante fascination sur les êtres vivants : un félin tressaillit toujours de plaisir (ou de crainte) devant un troupeau de gazelles ou de zèbres. Les yeux de l’Homme, après accommodation, s’illuminent fatalement devant une moncelle d’argent ou un monticule d’or ou de diamant, simplement parce que, le Nombre possédé est toujours un enjeu de pouvoir, un vecteur de puissance, donc, de réalisation.

À l’augmentation des salaires en décembre 2022, par le Président Patrice TALON au Bénin, j’avais ramené sur scène nos sympathiques cousins Gbôdja et Adjon, dans notre arène sociopolitique. Nous nous souvenons encore que nos deux parents qui pouvaient se faire plaisir dans la valorisation de Soi et de l’Autre du fait de cette augmentation salariale, étaient pratiquement aux anges, du fait de cette revalorisation de l’Autre et de Soi. Finis, les brouets clairs parce que devant vivre chichement !

L’enjeu politique majeur était leur émancipation sociale du joug oppresseur de la précarité parce qu’ils pouvaient désormais dépenser sans compter chichement de l’argent comme auparavant, et cela vous avait beaucoup plu.

C’est tout à fait normal parce que le nombre qui fascine ailleurs est un chiffre qui fait peur à l’endroit, à cause de sa lourde charge politique et sa densité stratégique effrayante. D’où la lutte inter idéologique et fractionnelle dont l’arène de prédilection est le marigot diplomatique qui ne permet pas seulement de patauger, mais aussi et surtout de révéler les grands enjeux du développement du Monde.

Le Chiffre utilisé comme tel par et pour les Renseignements, est plutôt le Nombre, dans toute son importance et sa valeur marginale en Démographie.

Sa densité de charge pour la Diplomatie d’un pays qui me chatouillait depuis l’IFORD (mon École de Démographie au Cameroun) m’a récemment été rappelée par un collègue, bien sympathique au demeurant, et à qui je renouvelle ici toute mon amitié !

À l’IFORD où nous dissertions largement et longuement sur les statistiques démographiques des pays de sous-fécondité supposée, mais qui pourtant fournissent à l’occasion aux Nations-Unies des états de population quémandeurs d’aides au développement consistantes (prébendes), Je m’étais définitivement rassuré que c’est la Démographie, outil politique par excellence, qui dirige le Monde.

De sorte que la fascination pour le Nombre reste ambiguë et fatalement multidimensionnelle :

1- multidimensionnelle parce qu’elle est transversale à la dynamique sociale: tous les domaines de la vie sociale y sont basés ;

2- ambiguë, parce qu’elle est toujours sujette à escalade, sous les divers prismes des chapelles spécifiques : discours sur la démographie galopante par-ci, détresse outrée sur la sous-natalité, par ailleurs…

Dans l’Inconscient Collectif ainsi fossilisé ou cristallisé, un fils de la communauté qui se démène pour être millionnaire fait bien ; mais, sitôt qu’il peut devenir multimillionnaire et qu’il le devient, il fait encore mieux ! Et si un multimillionnaire s’acharne à être milliardaire et qu’il y arrive, il est déifié. « Demi-Dieu, parce que représentant de DIEU Tout-Puissant sur Terre, et ce n’est pas un blasphème, vous le savez très bien !

Homme super puissant, il est d’office, l’intercesseur entre DIEU Tout-Puissant et les communautés démunies et espérantes.

Ainsi, dans l’Inconscient collectif, avec l’aide de DIEU TOUT-PUISSANT (The Highest), « Demi-Dieu » peut mener à bon port sa communauté, pour la survie du Clan et la perpétuation de l’espèce.

Une femme qui nourrit une fascination exacerbée (donc, une focalisation) pour le sexe de l’enfant n’aura de cesse de procréer, si des dispositions énergiques (ou vigoureuses) ne sont pas promptement prises pour endiguer ou recanaliser ses ardeurs pronatalistes.

La diplomatie et la coopération au développement, dépendantes d’un faisceau de considérations ou de paramètres, subiront alors éventuellement les outrages de l’ingérence dans le secteur de la reproduction sociale qui devrait pourtant être une arène de souveraineté fondamentale. Or, ce qui se passe désormais dans le domaine de la diplomatie et de la coopération au développement obéit à la loi de l’offre et de la demande : en somme, « qui a la farine, a la pâte ! »

D’où la problématique de la fécondité optimale qui veut qu’un État qui engloutit des fortunes pour le bien-être continué de sa population, en ressente à terme un bon retour sur investissement, en termes d’amélioration qualitative du standing de vie de ses communautés.

La Diplomatie qui se nourrit de clientèles diverses et de chapelles variées, est ainsi un corps ou une arène tellement feutrée que peu de personnes, novices en somme, s’y aventurent !

Je prends donc encore le défi de m’y aventurer, afin de jauger les interactions entre la Démographie, la Diplomatie pour le Développement du Bénin.

Pour moi, le thème est davantage plaisant depuis que la voix prépondérante et puissante du Numéro 1 Béninois, le Président Patrice TALON, a remis au goût et à l’ordre du jour, l’importance de la croissance démographique pour le développement du Bénin où les fruits semblent ne pas encore refléter la beauté des fleurs.

Sans préjuger des résultats vivement attendus des Assises Nationales sur la Croissance démographique et le Développement prévues sur le thème en septembre 2023 au Bénin, je me dis que, révéler l’importance déjà avérée pour la Démographie dans la coopération bilatérale ou multilatérale au développement est nécessaire. Elle justifiera inévitablement certaines grandes décisions qui engageront la vie du Pays Bénin, surtout que sa carte diplomatique est actuellement en ébullition pour un nouveau produit certainement plus performant, le mieux étant l’ennemi du Bien !

Il est donc normal d’envisager de ma position de Sociologue Démographe, une réflexion sur le triplet 3D (Démographie – Diplomatie – Développement), avec pour centralité la coopération au développement, talon d’Achille de la Diplomatie.

En fait, la croissance démographique conduit à une compétition plus grande pour les ressources. Cela entraîne généralement des frictions entre communautés et entre pays: la diplomatie peut alors intervenir pour mitiger de tels tensions.

Par exemple, une croissance démographique élevée (parce que plombant les efforts de développement du pays) conduit fatalement à une population de jeunes élevée en compétition plus ou moins tendue dans la recherche d’emploi, avec des migrations vers d’autres pays plus nantis mais généralement peu réceptifs à l’envahissement par les pairs.

De tels pays ne sont pas toujours accueillants pour de tels migrants. Souvent monstrueux, c’est le rôle de la diplomatie économique d’intercéder auprès de ces pays pour négocier et convaincre l’autre partie des gains pouvant émaner de telles migrations.

La Diplomatie utilise ainsi le Nombre, la Démographie pour améliorer le vivre-ensemble, vecteur de communication et de développement.

C’est réellement de la diplomatie dite économique qu’il s’agit car la croissance démographique augmente effectivement les besoins économiques de toutes sortes: importations accrues, migrations externes, investissements extérieurs, etc…

Le rôle de la diplomatie économique consiste donc à faire de sorte que ces besoins grandissants soient résolus sans friction, avec tact, et au bénéfice du pays.

Le Nombre est donc un symbole caractéristique d’une unité ou une collection d’unités considérée comme une somme vectrice de messages et de symboles capitalisables par les pairs et la Diplomatie.

C’est déjà pour ça qu’on dit depuis que la valeur d’une civilisation est sa capacité à dépasser les symboles pour la transcendance du vivre-ensemble.

L’Écriture des nombres (Chiffre) pour entretenir la Vie par la transmission de l’information essentielle manifeste donc le Nombre concret, le Nombre de fois (fréquence d’occurrence et d’impact).

Il est donc normal d’envisager la relation susceptible d’exister entre la Diplomatie (branche de la science politique qui concerne les relations internationales en termes d’action et manière de représenter son pays auprès d’une nation étrangère et dans les négociations internationales) et le Nombre (Démographie) pour un mieux-être dans le vivre-commun.

Une pensée bien répandue qui stipule qu’ « il n’est de richesse que d’hommes » sera toujours d’actualité, parce que moteur de la Société, c’est l’Homme qui en demeure le gouvernail.

Les grandes expansions de l’Histoire, qui ont bouleversé, tissé et réajustent encore la carte du Monde et partant, les relations entre les pays ont plusieurs causes dont trois méritent toute notre attention.

*A- la croissance démographique et le souci de conquérir un « espace vital » pour abriter une population sans cesse croissante.*

*B- l’habitat des populations mais aussi leurs autres besoins essentiels inassouvis: alimentation, éducation, loisirs sains et confort social minimum.

*C– les ambitions hégémoniques des dirigeants et leurs rêves de grandeur et de richesse.

Ils prennent alors prétexte de ce besoin d’espace vital pour assouvir leurs ambitions expansionnistes.

Ces trois éléments participent de ceux qui créent et structurent les relations entre communautés (ou groupes sociaux) et qui, par le fait même, fondent les relations entre les états et la Diplomatie, centralisant les populations.

De ce qu’on sait du Royaume du Danxômè (Bénin), le Souverain venu de Tado après l’étape d’Allada, s’est débarrassé du chef de terre DAN pour avoir un espace suffisant pour les siens et le puissant royaume qui en est issu.

Les menées expansionnistes de Napoléon Bonaparte en France et d’Hitler en Allemagne s’inscrivent ainsi dans la même logique démographie – diplomatie – développement !

Si l’Europe a entrepris de conquérir des horizons nouveaux, c’est entre autres, parce qu’elle était le Continent le plus peuplé sur un espace de plus en plus restreint face à des espaces inexplorés : l’Afrique, les Amériques et l’Orient, continents dont on ne connaît rien mais que l’on soupçonne riches et qui se sont révélés quasi déserts, démographiquement parlant.

Si la Chine fait trembler le monde et s’impose aujourd’hui comme une puissance incontournable, c’est d’abord à cause de sa démographie. Après le « Printemps de Pékin » en 1990, les pays occidentaux avaient décrété un embargo contre la Chine. Le Leader Chinois DENG XIAO PING, confiant du poids démographique de son pays, a alors justement pronostiqué que « _La Chine est comme une pierre trop grosse que l’Occident essaye de soulever _et se la_ laisse tomber sur les pieds »_

Très vite, tous les pays qui mirent en quarantaine la Chine, revinrent rapidement à la raison et rétablirent successivement leurs relations diplomatiques avec elle, sans conditions.

Aujourd’hui, l’Inde, par sa démographie, en impose au monde et est l’objet de bien de soucis, surtout avec sa diplomatie bien entreprenante….

La perspective d’une croissance exponentielle du Continent Africain qui tutoiera les 2 milliards d’âmes dans quelques décennies, inquiète sérieusement l’Occident, à la population vieillissante ou vieillie : le lobby malthusien résolu, s’active d’emblée.

Diplomaties secrète et orthodoxe sont donc à l’œuvre pour imposer aux États Africains une politique de contrôle des naissances tous azimuts, dans le genre de ce qui s’est produit en Inde dans les années 1960-1970 et dont les résultats sont des plus mitigés.

Les pays Africains doivent donc comprendre que l’une de leurs premières richesses c’est le poids de population à reconsidérer. C’est un facteur de sens et de puissance à traiter autrement pour lui faire jouer son rôle propulseur central.

À dessein ou par faille diplomatique, on ne le dit pas assez, mais l’époque de la fécondité naturelle élevée est de plus en plus révolue. La procréation responsable (parenté responsable) pour la santé de la mère et de l’enfant s’impose déjà insidieusement, même dans les communautés rurales.

Dans de nombreux groupes socio-culturels au Bénin, une aversion certaine pour les descendances nombreuses s’impose déjà résolument, de plus en plus. Elle en stabilise le summum à trois, dépassant ainsi largement l’enfant unique de la Chine qui fit long feu.

Je ne serais donc point surpris que la fécondité optimale pour des pays volontaristes comme le Bénin figure dans l’intervalle [1,3], manifestant l’attachement au modèle familial de la reproduction sociale et prenant en compte les contraintes et les astreintes du Monde difficile actuel.

Il est donc souhaitable que la Diplomatie plaide résolument pour la santé de la Mère et de l’Enfant, dans l’arène sociopolitique d’une IEC responsable. Cette nouvelle pédagogie de l’Information, de l’Éducation et de la Communication (I.E.C), mobilisera d’office les communautés sur leur intérêt à privilégier la fécondité optimale, celle le plus favorable au développement du Bénin, au maximum 3 enfants.

C’est ce que J’AI encore pensé !

Professeur Gilles GOHY

– Sociologue-Anthropologue

– Statisticien Démographe

– Politologue

– Expert en Genre, Prospective & Développement

Assises nationales sur la croissance démographique et le développement : La position du Dr Aymard Aguessivognon, (Tribune)

La population mondiale a triplé de 1950 à 2015. Pendant ce temps, celle du Bénin s’est multipliée par 7 alors que la création de la richesse nationale n’a pas suivi le même rythme. Pour reculer la pauvreté qui en résulte, l’État décide de questionner le génie béninois pour repositionner la démographie dans le sens du développement du pays. Cependant, ce débat prévu pour septembre prochain suscite déjà des antagonismes. Mais est-ce qu’un débat national sur la croissance démographique est-il moralement justifié?

La population mondiale a triplé de 1950 à 2015. Pendant ce temps, celle du Bénin s’est multipliée par 7 alors que la création de la richesse nationale n’a pas suivi le même rythme. Pour reculer la pauvreté qui en résulte, l’État décide de questionner le génie béninois pour repositionner la démographie dans le sens du développement du pays. Cependant, ce débat prévu pour septembre prochain suscite déjà des antagonismes. Mais est-ce qu’un débat national sur la croissance démographique est-il moralement justifié?

Une date, septembre 2023! Nous débattrons de notre qualité de vie à l’aune de la croissance démographique. La procréation et le bien-être familial seront mis en débat public. Un sujet sensible relevant, à priori, de la vie privée.

Aux assises, l’on évoquera la taille du ménage, la pauvreté, la régulation des naissances, le bonheur familial; notions subjectives qui peuvent cliver et fâcher. D’ailleurs, certains esprits s’échauffent déjà. Des accusations et thèses complotistes fusent. Pourtant, à en croire M. Wilfried Houngbédji, Porte-Parole du Gouvernement; l’État convoque moins un match de catch qu’une rencontre où les Béninois mutualiseront leurs réflexions afin de concilier dynamique démographique et qualité de vie.

Dans cette tribune, je rappelle quelques faits historiques susceptibles de nuancer notre positionnement par rapport au lien entre la démographie et le développement. L’exercice pourrait nous aider à tirer le meilleur parti des prochaines assises indépendamment de nos postures doctrinaires sur les approches de développement.

Avant tout, admettons que le fait de rechercher un équilibre entre la taille d’une population et les ressources disponibles pour satisfaire à ses besoins; est un réflexe aussi vieux que l’humanité. Dans « Histoire de la contraception de l’antiquité à nos jours », McLaren démontre que la planification familiale est une pratique bien ancienne. Selon cet auteur, Égyptiens, Grecs et Romains anciens utilisaient déjà l’allaitement prolongé, la magie, le coït interrompu à titre de moyens de contrôle des naissances. Aussi, recouraient-ils aux méthodes radicales telles que l’homosexualité, l’infanticide et l’abandon d’enfants pour maitriser l’accroissement de la population. La question de maitrise de la démographie était si importante dans la Grèce antique qu’Aristote proposa « qu’il faut, de fait, avoir fixé une limite au nombre d’enfants à procréer; et si, par la suite de l’union de tel ou telle malgré ces règles, quelque enfant est conçu, on doit, avant qu’il y est sensibilité et vie, pratiquer l’avortement ». Et ce, pour éviter la dispersion de l’héritage. Donc, le contrôle des naissances poursuit explicitement un but matérialiste.

Ces faits renseignent bien sur l’existence de la planification familiale dans l’antiquité et la détermination qu’on y mettait pour parvenir à ses fins. De ce fait, l’on peut retenir que la volonté d’adapter la croissance démographique aux ressources disponibles a traversé toutes les civilisations et cultures sans égard pour les moyens de la concrétiser. C’est un réflexe ancien et existentiel. Le fait nouveau est, sans doute, la bataille idéologique autour de l’ordre de priorité entre la maitrise de la démographie et les investissements dans le processus de développement. Ainsi, la question serait : faut-il ralentir le rythme d’accroissement de la population pour améliorer la qualité de vie ou créer davantage de richesses pour y parvenir? Il est, certes, difficile d’y répondre. Néanmoins, nous devons dépasser la confrontation idéologique qui s’y associe afin de trouver la réponse adaptée à notre contexte.

Fécondité et développement, une corrélation qui incite à la retenue

Depuis l’annonce des assises nationales sur la fécondité, l’on assiste à une prolifération d’éléments audiovisuels sur les réseaux sociaux où certaines personnes condamnent l’idée. Pour les uns, on n’a pas besoin de limiter les naissances avant de développer un pays. Il suffit juste d’investir. Pour d’autres, c’est un complot de l’Occident mis en œuvre par ses relais locaux parce que les pays d’Asie sont plus peuplés que le nôtre mais ils se développent. Donc, la croissance démographique ne peut pas être un frein au développement etc… Pourtant, l’analyse de la relation entre la fécondité et le développement exige plus de subtilité et j’y reviendrai. Mais avant, commençons par dédramatiser les critiques formulées au sujet de l’initiative gouvernementale; celle d’ouvrir le débat sur la perspective d’arrimer notre croissance démographique au processus de développement national.

En réalité, l’opposition à l’idée de réguler les naissances à des fins de développement remonte à plusieurs décennies. Elle date de l’époque où les occidentaux ont posé, de façon inappropriée, les problèmes de développement en termes démographiques. Depuis lors, deux blocs idéologiques se font face. D’un côté, se rangent ceux qui souhaitent un contrôle délibéré des naissances pour revigorer le processus de développement. Et de l’autre, leurs opposants pour lesquels; la baisse de fécondité devrait être une conséquence du développement économique d’où le slogan « la meilleure pilule, c’est le développement ». L’on a ainsi deux visions opposées du développement, soit l’approche de développement reposant sur la maitrise démographique et celle fondée sur les investissements. Pour les besoins de la cause, admettons la façon dont je formule la seconde approche tout en ayant à l’esprit qu’on a besoin d’investissements pour le développement, peu importe l’approche considérée.

Cette opposition d’approches a atteint son point culminant à la conférence internationale sur la population et le développement tenue à Bucarest en 1974. La conférence programmée initialement pour adopter un plan mondial d’action sur la population et le développement a très vite tourné à l’affrontement politique entre les pays capitalistes emmenés par les États-Unis et les autres notamment la Chine, les pays non alignés et les pays sous influence de l’URSS. Les premiers apeurés à l’idée de devoir partager leurs ressources avec 6 à 7 milliards d’âmes en 2000, réclamaient un plan mondial d’action pour réduire les naissances tandis que les autres pays demandaient plus de justice sociale dans la répartition des ressources de la planète. Finalement, le plan d’action adopté à la fin des assises n’était qu’une pâle copie du document issu des travaux harassants des comités préparatoires thématiques de la Conférence. Néanmoins, l’unanimité était faite sur l’interdépendance de la démographie et du développement quitte à ce que chaque pays décide de l’ordre de priorité selon ses réalités contextuelles. Cependant, les choses n’en restèrent pas là. Dix ans plus tard, coup de théâtre, les antagonismes autour de l’idée de réduire les naissances à des fins de développement se sont réduits à la Conférence de Mexico. Entretemps, la Chine avait réalisé sa transition démographique en passant de près 6 enfants par femme à 2,7 entre 1967 et 1978. Une prouesse historique! De plus, les délégués chinois arrivèrent à Mexico en ayant en poche la politique de l’enfant unique implantée en 1980 par le Parti Communiste. Ce revirement inédit de la Chine qui proclamait, en 1974 à Bucarest, « l’avenir radieux » des peuples prolifiques; surprit plus d’un. Les Américains, pour leur part, reconnurent finalement que la baisse des naissances n’est pas une condition suffisante pour le développement avant qu’un plan mondial d’action sur la population et le développement soit adopté en 1994 à la Conférence du Caire. Le plan mondial d’action du Caire met l’accent sur les droits à la santé reproductive des couples et des individus. Aussi, incite-t-il les gouvernants à mobiliser les moyens nécessaires pour permettre aux personnes désireuses de planifier les naissances en vue d’améliorer leur qualité de vie.

A posteriori, la Chine a validé l’approche de développement basée sur la réduction des naissances même si l’on conteste sa stratégie de planification familiale. Une chose est sûre. La transition démographique a sérieusement profité à l’économie chinoise. Parce que l’essor économique de ce pays coïncide avec l’époque des plus bas taux de fécondité de son histoire récente. Alors qu’elle implantait sa politique de l’enfant unique, la Chine s’est pratiquement développée en une génération. Son économie a fait un bond qualitatif de 1980 à 2010 avec une croissance moyenne de 10% par an et un quadruplement du revenu par habitant. Mais face aux perspectives de ralentissement de l’économie chinoise et au vieillissement de la population, le Parti Communiste revient sur la politique de l’enfant unique en l’assouplissant en 2013 avant d’y mettre un terme deux ans plus tard. Toutefois, les gains en termes de relèvement du taux de fécondité restent encore très modestes. La propension matérialiste et le coût d’opportunité élevé des enfants liés à l’émergence économique; ont sans doute modifié l’ordre des priorités chez les Chinois. Ironie du sort, la Chine a maintenant besoin de bébés pour son économie. De quoi requinquer ceux qui estiment que le développement est le meilleur contraceptif. Toutefois, il est intéressant de constater qu’à long terme; les deux approches de développement conduisent à la baisse de fécondité. Et l’on ne peut plus raisonnablement accuser ceux qui réclament moins de naissances pour relancer le développement; d’être responsables du déclin démographique à long terme. Parce que le développement économique demeure un outil de réduction des naissances jamais égalé. Un examen rapide du nombre d’enfants par femme dans les pays développés démontre éloquemment que l’amorce du déclin démographique à laquelle les Chinois sont confrontés aujourd’hui, n’est pas une exclusivité de leur pays. À cette étape, retenons qu’à long terme; les deux approches de développement révèlent une parité d’effet en ce qui regarde le déclin démographique. Examinons dès à présent l’approche de développement par les investissements.

Les défenseurs de cette approche dénient à la croissance démographique toute responsabilité dans les problèmes économiques. Selon eux, le sous-développement d’un pays est la faute des dirigeants politiques qui manquent à leurs obligations de consentir les investissements nécessaires. Il s’agit d’une thèse classique, des éléments de langage pour les campagnes électorales dans la mesure où l’approche pose plus de défis de mobilisation de ressources surtout dans un contexte de forte fécondité. Nous pouvons tester la validité de cette affirmation au moyen des arguments suivants.

D’abord, admettons que très peu de pays sous-développés ont amorcé leur essor économique dans un contexte de forte fécondité. Presque tous ont coché la case de réduction des naissances avant de déclencher le processus de développement. Ce préalable non suffisant mais essentiel induit la transformation de la structure d’âge de la population avec un avantage numérique en faveur de la population active. Ainsi, la réduction des coûts de prise en charge des personnes dépendantes notamment des enfants et des personnes âgées; permet aux ménages et à l’État d’épargner et de contribuer substantiellement au financement du développement. De plus, la bonne capacité de mobilisation des ressources intérieures crédibilise l’État dans son élan de recherche des financements additionnels à l’extérieur. Et ce, parce que nul ne prête son argent à une personne morale ou physique qui est incapable d’épargner. Du coup, les défenseurs de l’approche de développement par les investissements doivent être les premiers à se féliciter de la capacité d’épargne associée à la réduction des naissances. Malheureusement, leur approche de développement se prive de l’opportunité de profiter de l’épargne intérieure du fait de maintien d’une fécondité élevée; la rendant trop dépendante des financements extérieurs. Un choix extrêmement risqué du fait de son impact sur la dette publique si l’on parvient à mobiliser les financements.

D’autre part, à la faible capacité d’épargne intérieure liée à la fécondité libre vient s’adjoindre l’assujettissement de l’État et des ménages aux dépenses contraintes sans cesse grandissantes pour maintenir l’accès aux services sociaux dont la santé, l’éducation, l’eau etc… Une situation qui compromet davantage la possibilité de l’épargne nationale, et remet constamment en cause les efforts de structuration de l’économie. Aussi, savons-nous que le développement nécessite des investissements structurants conséquents dans les infrastructures de transports, les télécommunications, l’énergie etc… Or une fécondité incontrôlée peut anéantir de façon cyclique les efforts étatiques dans certains domaines. Prenons, par exemple, le cas de l’énergie qui est un facteur clé de développement. Au Bénin, nous n’avons pas encore atteint l’autosuffisance énergétique. Cependant, la pression démographique nous oblige à transférer une partie de l’énergie disponible pour répondre aux besoins des nouvelles infrastructures sanitaires, éducatives et résidentielles. Ainsi, nous réduisons la quantité d’énergie mobilisable pour les unités de production quitte à saper l’attractivité de notre pays aux yeux des investisseurs potentiels. On peut mobiliser à souhait les faiblesses de l’approche de développement par les investissements. Toutefois, le but de l’exercice n’est pas de mettre une approche de développement en face de ses propres contradictions. Je veux simplement nous rappeler la délicatesse de la corrélation entre fécondité et développement afin que nul ne soit voué aux gémonies en raison de sa préférence pour une approche. D’où l’importance d’avoir un débat serein et franc pour trouver les moyens d’améliorer notre qualité de vie.

Inquiétudes et débats sur le taux de fécondité au Bénin, historique et pertinence

Environ 12,6 millions d’âmes vivent aujourd’hui dans notre pays. En 1950, elles n’étaient qu’un million et demi avant de passer à dix millions et demi en 2015. En d’autres mots, entre 1950 et 2015, la population béninoise s’est multipliée par 7. Pendant ce temps, celle du monde a seulement triplé. Au Bénin, l’indice synthétique de fécondité est actuellement 5,7 enfants par femme. Du coup, notre pays se retrouve parmi les 15 pays ayant les plus forts taux de fécondité dans le monde. Néanmoins, est-ce qu’à 12 millions seulement; nous sommes si nombreux au point de discuter pour trouver un point d’équilibre entre le rythme d’accroissement de la population et les ressources auxquelles nous pourrions prétendre?

En effet, nul n’ignore que nous n’exploitons aucune ressource minière. De plus, notre économie est moins robuste que la pression démographique. Pour lutter contre la pauvreté qui en découle, notre pays a adopté en 1996 une déclaration de politique de population. Et l’un des objectifs principaux de l’initiative est de réduire les naissances pour améliorer la qualité de vie dans notre pays. À l’époque, on s’attendait à une chute du nombre moyen d’enfants par femme à 4,8 en 2015 puis à 3,9 à l’horizon 2027 alors qu’il était à 6; un niveau désespérément élevé.

Pour ce faire, la nécessité de mener des actions pertinentes afin de réduire les naissances a été réaffirmée lors de la relecture de la politique en 2006 puis en 2013. C’est dans ce cadre qu’a été implanté le plan national de repositionnement de la planification familiale de 2011 à 2015. Un autre plan est en cours d’exécution. Cependant, l’utilisation des moyens contraceptifs a été augmentée de manière marginale. La pression démographique n’a jamais été aussi forte. Et la pauvreté devient un adversaire plus redoutable parce que nous sommes de plus en plus nombreux. Dans l’absolu, il est choquant d’entendre cela parce qu’à 1,4 milliard d’âmes de chaque côté, Chinois et Indiens vivent de mieux en mieux. Donc, nous pouvons prétendre à une meilleure qualité de vie sans qu’il soit besoin de baisser la fécondité. Un tel raisonnement est tout à fait erroné dans la mesure où les effectifs impressionnants des Chinois et Indiens cachent une réalité économique qu’il faut savoir lire. D’abord, soulignons que quatre pays du groupe des BRICS font partie des 10 pays les plus peuplés du monde. Je pense à la Chine, à l’Inde, au Brésil et à la Russie. N’est-ce pas chose étonnante? Des pays populeux qui se développent avec des taux de pauvreté en deçà du nôtre. De plus, il n’échappe à personne qu’ils sont traversés par des systèmes politiques différents allant de la « démocratie » à « l’autocratie ». La taille de la population est également très variable dans ces pays, soit 1,4 milliard pour la Chine et l’Inde; 143 millions pour la Russie et 214 millions pour le Brésil. Chaque pays a aussi ses propres caractéristiques. Toutefois, si l’on part de la prémisse selon laquelle les mêmes causes produisent les mêmes effets; il y a fort à parier que l’émergence économique de ces pays dépende d’une cause commune à l’ensemble. Là-dessus, il n’y aucun mystère. La faible fécondité est la caractéristique commune à tous ces pays. Du coup, ils bénéficient du dividende démographique c’est-à-dire de la croissance économique liée au renforcement de la population active au détriment de celle à charge. Avec des taux de fécondité faibles, 1,3 enfant par femme pour la Chine, 1,7 pour le Brésil, 1,5 pour la Russie; la population active dépense moins pour l’entretien des enfants et augmente ses revenus en consacrant plus de temps au travail productif. Logiquement, la qualité de vie augmente et la pauvreté recule. Avec ses 5,7 enfants par femme, le Bénin n’est pas en mesure d’offrir une qualité de vie élevée parce que la population à charge est plus importante que celle qui crée la richesse. Pour cette raison, il faut vraiment discuter pour trouver les moyens d’inverser la tendance. La convocation des assises nationales est une exigence sociale et non un caprice de nos gouvernants. Nous devons anticiper sur les difficultés qui se profilent. Nous vivons dans un monde qui devient de moins en moins sûr. Les grandes puissances accroissent leurs budgets militaires en prélude aux conflits armés en perspective. De plus, les résultats des programmes économiques nationaux dépendent désormais moins du sérieux que nos gouvernants y mettent que des turbulences internationales. Dans un contexte international aussi fragile, nous devons repenser sérieusement notre mode de production et de reproduction.

Dr Aymard Aguessivognon, PhD

 Spécialiste des questions de population

Démographie et développement : 03 arguments de Richard Boni Ouorou pour éviter inutilement aux béninois (ses) le ‘‘serrage de libido’’

Pourquoi la croissance démographique n’est pas un obstacle pour le développement et la croissance économique?
La croissance démographique est souvent considérée par les malthusiens pour des raisons très discutables et très peu soutenues scientifiquement, comme un obstacle au développement et à la croissance économique.

𝗖𝗿𝗼𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱é𝗺𝗼𝗴𝗿𝗮𝗽𝗵𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗲𝘁 𝗱é𝘃𝗲𝗹𝗼𝗽𝗽𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁

𝙏𝙚𝙧𝙧𝙞𝙚𝙣,𝙣𝙚𝙨

Pourquoi la croissance démographique n’est pas un obstacle pour le développement et la croissance économique?

La croissance démographique est souvent considérée par les malthusiens pour des raisons très discutables et très peu soutenues scientifiquement, comme un obstacle au développement et à la croissance économique.

Essayons alors,  d’examiner les arguments qui soutiennent que la croissance démographique n’est pas nécessairement un obstacle pour le développement et la croissance économique.

Mais avant, essayons de comprendre ce qui permet la croissance et le développement économique.

L’augmentation du taux de croissance économique dépend de nombreux facteurs, tels que les politiques économiques ( selon le niveau de l’économie et la population. Un marché économique ouvert qui ne protège par le tissu économique et industriel local pourrait être contre-productif dans le cas béninois) , les niveaux d’investissement, les échanges commerciaux, l’innovation technologique, la qualité des institutions, la qualité des formations etc.

Maintenant revenons au sujet de départ, nous parlions de la relation positive entre la croissance économique et la croissance démographique.

𝟭𝗟𝗲 𝗽𝗼𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗲𝗹 é𝗰𝗼𝗻𝗼𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗿𝗼𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱é𝗺𝗼𝗴𝗿𝗮𝗽𝗵𝗶𝗾𝘂𝗲

La croissance démographique peut être considérée comme une source de potentiel économique. En effet, une population plus nombreuse peut entraîner une augmentation de la demande pour les biens et services, ce qui peut stimuler la croissance économique. De même, une population en croissance peut signifier une main-d’œuvre plus importante, ce qui peut conduire à une augmentation de la production et de la productivité.

𝟮𝗟𝗲𝘀 𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁𝗮𝗴𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲𝘀𝘀𝗲 𝗱é𝗺𝗼𝗴𝗿𝗮𝗽𝗵𝗶𝗾𝘂𝗲

Une population jeune peut également être un atout économique. Les jeunes travailleurs peuvent être plus productifs et plus créatifs que les travailleurs plus âgés. De plus, une population jeune peut être plus encline à l’innovation, ce qui peut encore stimuler la croissance économique.

𝟯𝗟𝗲 𝗽𝗼𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗲𝗹 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗼𝗺𝗺𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻

Une population en croissance peut également conduire à une augmentation de la consommation, ce qui est susceptible de contribuer à la la croissance économique. Lorsque la population augmente, il y a une demande accrue pour les biens et services de base, tels que la nourriture, le logement et les vêtements, etc. Cela conduit inéluctablement à une augmentation de la production et par ricochet de l’emploi dans ces secteurs. Mais, regardons du côté des possibles inconvénients

𝗟𝗲𝘀 𝗶𝗻𝗰𝗼𝗻𝘃é𝗻𝗶𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗿𝗼𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱é𝗺𝗼𝗴𝗿𝗮𝗽𝗵𝗶𝗾𝘂𝗲

Bien sûr, il peut y avoir des inconvénients à la croissance démographique. Une population en croissance peut entraîner une pression accrue sur les ressources naturelles et l’environnement ( argument malthusien – Théorie de Malthus), argument famélique chez nous, car  le Bénin dispose de ressources encore non exploitées.

Aussi, une population en croissance peut-elle signifier une augmentation de la pauvreté et des inégalités, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur la croissance économique (hypothèse); sauf qu’au Bénin, nous ne sommes pas dans une démographie exagérée ou hors norme qui puisse constituer un obstacle pour le développement. Si une population accroit plus vite, elle contraint l’Etat, dans une vision prospective, à mettre en place ou en œuvre un plan d’investissement économique qui tient compte d’une main d’œuvre abondante sur le long terme, un plan d’investissement conséquent dans la formation et dans le développement de nouvelles technologies. En complément de tout cela, il doit mettre en œuvre une politique de lutte contre l’évasion fiscale et la corruption pour tirer des revenus qui lui permettront de subventionner des politiques sociales ou de financer la sécurité sociale et soutenir des projets innovants portés par les startups.

En conclusion, la croissance démographique n’a d’inconvénients que lorsque l’Etat, par incompétence ou laxisme, démissionne de ses fonctions  et obligations de prévision pour s’adapter à l’évolution du monde et de sa population. De façon très mécanique, comme il est enseigné en économie, la forte demande des biens et services (due à la forte démographie) entraine la croissance économique (mécanisme de production et de consommation). Dès lors, il n’est pas tenable de soutenir que la démographie béninoise est un obstacle pour le développement et à la croissance économique, mais plutôt comme une opportunité pour une croissance économique durable. Et pour cela,  il faut investir dans l’avenir et non dans le ciment et le sable tout de suite.

#Prospéronsensemble

𝐈𝐬𝐬𝐚 𝐑𝐢𝐜𝐡𝐚𝐫𝐝 𝐁𝐨𝐧𝐢 𝐎𝐮𝐨𝐫𝐨𝐮