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S’il accepte les quatre mois de prison ferme pour avoir giflé le 8 juin Emmanuel Macron dans la Drôme, Damien T. refuse les peines complémentaires qui lui ont été infligées. Il a donc décidé de faire appel de ces dernières, a-t-on appris lundi auprès de la cour d’appel de Grenoble.
Le tribunal a notamment prononcé à son encontre une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique
S’il accepte les quatre mois de prison ferme pour avoir giflé le 8 juin Emmanuel Macron dans la Drôme, Damien T. refuse les peines complémentaires qui lui ont été infligées. Il a donc décidé de faire appel de ces dernières, a-t-on appris lundi auprès de la cour d’appel de Grenoble.
L’homme de 28 ans, écroué depuis son procès du 10 juin, conteste une partie des peines auxquelles le tribunal correctionnel de Valence l’a astreint, selon la même source, confirmant une information de la radio France Bleu Drôme Ardèche.
Obligation de travail ou de formation
Outre la peine de 18 mois de prison, dont 14 mois avec sursis, assortie d’un mandat de dépôt, le tribunal avait prononcé à son encontre une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique, l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et la privation des droits civiques, civils et familiaux pour trois ans. Damien T. avait également été soumis à une obligation de travail ou de formation.
Le parquet, qui avait demandé à l’audience 18 mois de prison ferme, a formé un appel incident, c’est-à-dire en réaction à l’appel du condamné, a précisé la cour d’appel, en ajoutant que la date de cette nouvelle audience n’avait pas été fixée.
Deux jours après les faits qui ont suscité une réprobation unanime du monde politique, le verdict est tombé. Le tribunal correctionnel de Valence a condamné ce jeudi Damien Tarel à 18 mois de prison, dont 14 mois avec sursis, avec mandat de dépôt, pour avoir giflé deux jours plus tôt le président Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans la Drôme.
L’homme de 28 ans, qui a reconnu lors de l’audience avoir donné cette gifle au chef de l’Etat, a été incarcéré.
Deux jours après les faits qui ont suscité une réprobation unanime du monde politique, le verdict est tombé. Le tribunal correctionnel de Valence a condamné ce jeudi Damien Tarel à 18 mois de prison, dont 14 mois avec sursis, avec mandat de dépôt, pour avoir giflé deux jours plus tôt le président Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans la Drôme.
Le procureur de la République de Valence avait requis 18 mois de prison pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique. L’homme de 28 ans, qui a reconnu avoir donné cette gifle au chef de l’Etat lors de l’audience, a été incarcéré.
Jusque-là inconnu des services de la Justice, Damien Tarel a aussi été condamné à une obligation de travail ou de formation et à une interdiction de port d’armes pendant cinq ans.
Cette gifle, « parfaitement inadmissible » est un « acte de violence délibérée », a soutenu le procureur de la République Alex Perrin face au mis en cause, cheveux longs, t-shirt vert et lunettes sur le nez, qui était jugé en comparution immédiate. Ce dernier pouvait demander un renvoi du procès pour mieux préparer sa défense mais a demandé à être jugé « immédiatement ».
Alex Perrin s’est inquiété d’un possible risque de récidive, disant percevoir « une sorte de détermination froide » chez ce résident de la petite ville de Saint-Vallier.
« Investi par les gilets jaunes »
Damien Tarel a admis lors de l’audience avoir frappé le président, d’un geste « impulsif ». « Je ne l’apprécie pas et quand il s’est dirigé directement vers moi, dans un premier temps, ça m’a surpris », a raconté celui qui s’est dit « investi par les gilets jaunes dont la voix n’est plus entendue ».
Avant de se l’expliquer. « C’est sa campagne : il essaie de cibler la jeunesse française ». « Quand j’ai vu son regard sympathique et menteur, j’ai compris », a-t-il rapporté, qu’il « voulait faire de moi un potentiel électeur ».
La présidente du tribunal s’est étonnée de ce geste, alors que le mis en cause se dit féru d’arts martiaux. « En quoi votre réaction de mardi est-elle conforme à ces principes, à la chevalerie, à la maitrise que vous enseignent les arts martiaux ? »
« Si on reste dans la réalité, j’ai juste giflé Emmanuel Macron car un sentiment d’injustice m’a parcouru. Cela n’a rien à voir avec la chevalerie ou mes activités personnelles », lui a-t-il répondu.
Damien Tarel a reconnu son ancrage à la droite du spectre politique, assurant que son cri « Montjoie Saint-Denis » prononcé avant sa gifle « fait référence au cri de ralliement historique des chevaliers français. C’est aussi un slogan patriote », a-t-il dit devant le tribunal de Valence.
« Homme lambda »
Sans emploi et vivant du RSA, le mis en cause a reconnu des difficultés scolaires dues à sa dyslexie, un bac passé en deux fois, une formation en thanatopraxie interrompue avant le diplôme national. Depuis la mort de son père, il y a deux ans, il n’a plus retravaillé.
Pour revivifier « sa petite ville de campagne mourante », il a monté trois associations : un club d’arts martiaux médiévaux, une association de jeux et un festival de manga. Et lisait beaucoup sur le Moyen-Age.
Dans sa plaidoirie, son avocate Elodie Guellier s’est émue du rôle de la presse – « ça fait 48 heures que l’entourage vit un enfer » – et a demandé au tribunal de « relativiser les faits ». « Son objectif était d’échanger avec le président », a-t-elle ajouté, reconnaissant un « geste particulièrement inadapté » venant d’un homme « lambda » « qui n’a jamais frappé quelqu’un ». « Je pense qu’il a pris conscience de la gravité des faits ».
Appelant le tribunal à ce qu’il n’y ait pas « de justice d’exception » ni de justice « pour l’exemple », elle a suggéré, en vain, des travaux d’intérêt général, car l’incarcération « ne l’amènera à rien ». « Cette décision sera observée, scrutée » et aura même « un écho médiatique international », avait pronostiqué Alex Perrin, en référence aux nombreux journalistes massés au tribunal.
La gifle infligée à Emmanuel Macron à Tain l’Hermitage avait suscité l’indignation de l’ensemble de la classe politique même si le président de la République a relativisé le geste, dénonçant des « faits isolés » commis par « des individus ultraviolents ».
Emmanuel Macron a de nouveau minimisé cet épisode jeudi, estimant que le pays n’est pas dans une situation de tension comme pendant la crise des « gilets jaunes » et préférant insister sur l’ambiance d' »optimisme » qu’il sent en France. « Il faut relativiser et ne rien banaliser » mais « ce n’est pas grave de recevoir une gifle quand on va vers une foule », a-t-il ajouté un entretien à la chaîne BFMTV.
Le suspect a reconnu à l’audience avoir giflé le président et avoir tenu « des paroles dénonçant la politique », avait précisé le parquet. Il s’est dit proche de « la mouvance des ‘Gilets jaunes' » et a expliqué avoir agi « sans réfléchir » pour « exprimer son mécontentement ». Son geste « parfaitement inadmissible » a été qualifié d’« acte de violence délibéré » par le représentant du ministère public.