Les leçons et vérités de Richard Boni Ouorou aux « pseudo-panafricanistes » (Opinion)

Ces derniers temps, je constate une prolifération de messages bruyants émanant de prétendus défenseurs de la lutte contre l’impérialisme et d’autres sujets connexes. Ce n’est pas la cause en elle-même qui me dérange ; en effet, la lutte pour la dignité de l’Afrique face à un Occident au discours souvent ambigu est une noble entreprise. Ce qui me trouble, ce sont les individus qui s’approprient cette cause et la discréditent par leur arrogance, leur violence, et surtout par leur ignorance profonde des enjeux réels.

Ces derniers temps, je constate une prolifération de messages bruyants émanant de prétendus défenseurs de la lutte contre l’impérialisme et d’autres sujets connexes. Ce n’est pas la cause en elle-même qui me dérange ; en effet, la lutte pour la dignité de l’Afrique face à un Occident au discours souvent ambigu est une noble entreprise. Ce qui me trouble, ce sont les individus qui s’approprient cette cause et la discréditent par leur arrogance, leur violence, et surtout par leur ignorance profonde des enjeux réels.

Lorsque j’entends certains débattre sans profondeur ni technicité de questions aussi complexes, comme la sortie du franc CFA, sans même envisager d’abord de mettre en place des mécanismes réalistes pour assurer une croissance économique stable, lutter contre les inégalités socio-spatiales, et reconstruire nos économies, je me dis qu’il est grand temps qu’ils s’instruisent sérieusement sur le sujet. Dans notre monde globalisé, il est illusoire de croire qu’on peut se développer en s’isolant. Même la Russie et la Chine, que ces pseudo-panafricanistes vénèrent, participent activement à la mondialisation pour tirer leur part de la croissance mondiale.

Bien que le franc CFA soit un mécanisme monétaire dépassé et qu’il nécessite une réforme, ce n’est pas le problème principal de nos pays africains. Le véritable défi réside dans l’inconscience de nos politiciens, plus préoccupés par leurs réélections que par leur mission fondamentale : réfléchir à des moyens concrets pour sortir le peuple de la misère, créer les conditions d’une prospérité partagée, lutter contre la corruption et établir un État de droit où chaque individu détient une parcelle de pouvoir équilibrée par celle des autres, afin de maintenir l’équilibre des pouvoirs.

Ce pseudo-panafricanisme bruyant et mercantile est à des années-lumière des véritables préoccupations des populations. Il ne fait qu’exploiter les émotions d’un peuple souvent peu instruit, pour leur vendre des illusions. Je m’insurge contre ce type de manipulation et d’abus.

Prenez soin de vous.

Boni Richard Ouorou

Bénin-Problématique de la monnaie en Afrique de l’Ouest: L’indépendance du FCFA et la création de l’ECO au cœur d’une assise de l’ANSALB

Les réflexions autour de la question de l’indépendance du FCFA et la perspective de la création de la monnaie unique ECO pour les pays de la CEDEAO préoccupe l’Académie nationale des sciences arts et lettres du Bénin (ANSALB). Au cours d’une assise organisée le mercredi 6 décembre 2023 au Palais des Congrès de Cotonou, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire, le Professeur Mamadou Koulibaly a animé une conférence à cet effet.

Les réflexions autour de la question de l’indépendance du FCFA et la perspective de la création de la monnaie unique ECO pour les pays de la CEDEAO préoccupe le Collège B de l’Académie nationale des sciences arts et lettres du Bénin (ANSALB). Au cours d’une assise organisée le mercredi 6 décembre 2023 au Palais des Congrès de Cotonou, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire, le Professeur Mamadou Koulibaly a animé une conférence à cet effet.

Œuvrer pour l’indépendance totale du FCFA ou laisser le FCFA pour créer la monnaie unique l’ECO pour tous les pays de la Cedeao? A cette interrogation, l’Académie nationale des sciences arts et lettres du Bénin (ANSALB) a donné des éléments nécessaires d’analyse aux participants d’une de ses assises qui s’est déroulée à Cotonou le mercredi 6 décembre 2023. L’ossature principale des discussions reste la communication présentée par le professeur d’économie Mamadou Koulibaly. Le franc CFA peut-il être indépendant et s’intégrer de l’Eco, future monnaie de la Cedeao ? Telle est le thème de la thématique dont le développement a été fait par l’ancien président de l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire.

Face aux nombreuses réactions et positions que suscitent le débat sur le FCFA au Bénin, cette thématique a des raisons d’être débattue au Bénin estime le vice-président de l’ANSALB Moudachirou Manzourou parlant de l’importance des réflexions.« Cette présente conférence va étudier les questions liées au développement du Bénin et d’ailleurs pour des recommandations appropriées », a-t-il laissé entendre à l’ouverture devant l’assistance.

Dans le développement de  Mamadou Coulibaly, il faut entre autres retenir que ce n’est pas parce que les pays utilisant le FCFA sont indépendants qu’ils ont eu le libre choix d’adopter le FCFA comme monnaie. « La plupart des élites qui ont accepté l’instauration de cette monnaie dans leur pays étaient elles-mêmes déjà sous contrôle pendant toute la période de la fin de la colonisation », a-t-il clarifié. Le conférencier va par la suite lever un coin de voile sur les trois critères qui doivent être remplis par une Banque Centrale   avant que l’indépendance monétaire soit une réalité. La Banque Centrale doit avoir une indépendance opérationnelle, une indépendance organique et une indépendance financière, cite-t-il.

Pour une indépendance monétaire opérationnelle, le professeur Mamadou Koulibaly va inviter donc  les parlements des différents États de la CEDEAO à voter des lois allant dans ce sens.

Des questions des participants ont enrichi les échanges donnant la preuve de ce que l’indépendance monétaire véritable reste une préoccupation des citoyens Béninois.

Par Christophe KPOSSINOU

Bénin : La balance des paiements dégage un excédent de 45,550 milliards de FCFA en 2019

Le solde global de la balance des paiements du Bénin au titre de l’année 2019 a dégagé un excédent de 45,550 milliards de FCFA (68,325 millions d’euros), selon les données du Comité de la balance des paiements de ce pays validé par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Cependant ce solde de la période sous revue est très nettement en deçà de celui dégagé en 2018 et qui se situait à 196,860 milliards de FCFA, soit un repli de 151,31 milliards de FCFA. Au plan macro-économique, le Bénin a connu une dynamique économique en 2019 qui s’est traduite par la réalisation d’un taux de croissance économique estimé à 6,9% contre 6,7% en 2018 grâce aux performances des filières d’exportation et à la mise en œuvre  satisfaisante du programme d’actions du Gouvernement.

Le déficit structurel de la balance des transactions courantes s’est légèrement réduit en ressortant à 340,177 milliards de FCFA en 2019 contre 360,362, milliards de FCFA l’année précédente. « Cette évolution s’explique par une diminution du déficit de la balance des biens, dont les effets ont été modérés par la progression du déficit des services et du revenu primaire », souligne le Comité de la balance des paiements. Selon toujours cette structure, le déficit de la balance des biens a reculé de 45,241 milliards de FCFA par rapport à 2018, en liaison avec une diminution plus importante des importations de biens comparativement aux exportations de biens. Cette évolution est en relation avec l’évolution de la conjoncture économique durant les cinq derniers mois de l’année 2019.

Quant au déficit des services nets, il s’est accru de 14,988 milliards de FCFA, en se situant à 162,430 milliards de FCFA en 2019 contre un déficit de 147,441 milliards de FCFA en 2018. Le renforcement du déficit des services est expliqué par la satisfaction des besoins internes liés aux services spécialisés et aux services de conseil en gestion. En ce qui concerne le revenu primaire, son déficit s’est accentué de 10,889 milliards de FCFA pour se situer à 41,481 milliards de FCFA  en 2019 en relation avec les dividendes versés aux actionnaires au titre des revenus des investissements étrangers ainsi que les intérêts payés sur les titres de créance, les autres investissements et la dette publique.

Par ailleurs, le comité de la balance des paiements a relevé que l’excédent du revenu secondaire est ressorti à 127,074 milliards de FCFA, essentiellement sous l’effet des appuis budgétaires reçus par les administrations publiques et les envois de fonds des travailleurs. Pour sa part, l’excédent du compte de capital s’est consolidé de 7,156 milliards de FCFA, en s’établissant à 116,304 milliards de FCFA  au cours de l’année sous revue contre 109,147 milliards de FCFA en 2018, en liaison avec la conjoncture internationale.

« Dans ces conditions, souligne le comité, l’exécution des échanges avec l’extérieur s’est soldée par un besoin de financement de 223,873 milliards de FCFA  entièrement couvert par les opérations financières ». De son côté, le compte financier affiche ainsi un passif net de 265,497 milliards de FCFA. S’agissant de la position extérieure globale), elle dégage un passif financier net de 2.235,141 milliards de FCFA  au 31 décembre 2019 contre 2.015,685 milliards de FCFA  au 31 décembre 2018. Les données du comité de la balance des paiements indiquent que les variations nettes induites par les autres changements d’actifs et de passifs se sont élevées à 487,8 millions de FCFA, imputables essentiellement aux variations du taux de change sur l’encours de la dette extérieure et sur les droits de tirage spéciaux.

Source: financialafrik