Ces derniers temps, je constate une prolifération de messages bruyants émanant de prétendus défenseurs de la lutte contre l’impérialisme et d’autres sujets connexes. Ce n’est pas la cause en elle-même qui me dérange ; en effet, la lutte pour la dignité de l’Afrique face à un Occident au discours souvent ambigu est une noble entreprise. Ce qui me trouble, ce sont les individus qui s’approprient cette cause et la discréditent par leur arrogance, leur violence, et surtout par leur ignorance profonde des enjeux réels.
Lorsque j’entends certains débattre sans profondeur ni technicité de questions aussi complexes, comme la sortie du franc CFA, sans même envisager d’abord de mettre en place des mécanismes réalistes pour assurer une croissance économique stable, lutter contre les inégalités socio-spatiales, et reconstruire nos économies, je me dis qu’il est grand temps qu’ils s’instruisent sérieusement sur le sujet. Dans notre monde globalisé, il est illusoire de croire qu’on peut se développer en s’isolant. Même la Russie et la Chine, que ces pseudo-panafricanistes vénèrent, participent activement à la mondialisation pour tirer leur part de la croissance mondiale.
Bien que le franc CFA soit un mécanisme monétaire dépassé et qu’il nécessite une réforme, ce n’est pas le problème principal de nos pays africains. Le véritable défi réside dans l’inconscience de nos politiciens, plus préoccupés par leurs réélections que par leur mission fondamentale : réfléchir à des moyens concrets pour sortir le peuple de la misère, créer les conditions d’une prospérité partagée, lutter contre la corruption et établir un État de droit où chaque individu détient une parcelle de pouvoir équilibrée par celle des autres, afin de maintenir l’équilibre des pouvoirs.
Ce pseudo-panafricanisme bruyant et mercantile est à des années-lumière des véritables préoccupations des populations. Il ne fait qu’exploiter les émotions d’un peuple souvent peu instruit, pour leur vendre des illusions. Je m’insurge contre ce type de manipulation et d’abus.
Prenez soin de vous.
Boni Richard Ouorou