Retrait du Mali, du Niger et du Burkina-Faso de la Cédeao : Lionel Zinsou se prononce et évoque les conséquences 

Dimanche 28 janvier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé vouloir quitter la Cedeao avec « effet immédiat ». Interrogé par RFI, l’ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, passe en revue les implications socio-économiques de cette décision.

Dimanche 28 janvier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé vouloir quitter la Cedeao avec « effet immédiat ». Interrogé par RFI, l’ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, passe en revue les implications socio-économiques de cette décision.

RFI : L’annonce du Mali, du Niger et du Burkina Faso est-elle une surprise ?

Lionel Zinsou : Pas du tout. Ces trois pays étaient suspendus de la Cédéao (après les coups d’État qui ont porté à la tête des juntes militaires), avec des sanctions en sus. Même si elles ont été levées pour le Mali, elles sont particulièrement dures pour le Niger. On voit qu’il y a une solidarité entre ces trois pays. Qu’ils quittent la Cédéao en même temps n’est donc pas une surprise, c’est la conséquence d’une vraie crise avec l’institution.

La CEDEAO a-t-elle été trop loin selon vous ?

Je ne dirais pas ça. C’est dans la logique de la Cédéao de vouloir garder une situation normalisée en matière de fonctionnement démocratique, plutôt que de légitimer des régimes issus de coup d’États. Suspendre les pays concernés est dans la logique des institutions. Après, il s’établit des rapports de force et ce que l’on voit en est une manifestation. Chacun est dans sa propre légitimité : la Cédéao veut faire respecter ses principes de droit, et les pays du Sahel tentent d’échapper à des sanctions qui ont des conséquences économiques et sociales importantes.

Que va-t-il se passer au niveau des institutions ?

Théoriquement, il se passe un an entre la notification et le départ effectif de la Cédéao. Mais il a été dit que les annonces prenaient effet sans délai. Je pense plutôt qu’il va y avoir une négociation. Une médiation officielle du président du Togo est d’ailleurs en cours. Peut-être que nous sommes dans une phase de transition plutôt que de rupture immédiate.

Quelles sont les conséquences de ces départs de la Cédéao ?

Quand le Mali, le Burkina Faso et le Niger auront quitté la Cédéao, des droits de douanes vont s’appliquer pour faire entrer leurs marchandises dans les pays membres de communauté économique. Cela risque donc d’être un petit peu plus difficile pour les entreprises de ces pays qui travaillent déjà dans toute la région, mais aussi pour attirer de nouveaux investisseurs.

Les pays sahéliens sont des fournisseurs importants des pays côtiers, notamment en denrées animales. Les choses vont être aussi plus compliquées pour les services de transports et les ports, puisque les pays de l’Alliance des États du Sahel (formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en septembre 2023) sont enclavés. Or, ils ne peuvent pas évacuer leurs productions vers le Nord en traversant le désert algérien. En outre, il est impossible que ces pays s’isolent, car d’un bout à l’autre de la Cedeao, les échanges de population sont trop importants. Les éleveurs qui font de la transhumance vont continuer de passer à travers les frontières sont poreuses.

On peut donc imaginer qu’il y aura des accords bilatéraux avec le Maroc ou la Mauritanie pour faire sortir la production des pays sahéliens ?

Ce n’est pas la fin de l’histoire. On ne peut pas couper les pays les uns des autres, car ils sont beaucoup plus intégrés qu’on ne le croit. Les statistiques douanières ne prennent pas en compte le commerce informel, qui est très important. Par ailleurs, il faudra bien évacuer l’uranium et le pétrole du Niger par le Bénin, ou encore envoyer de l’électricité de la Côte d’Ivoire jusqu’au Mali. Même d’un simple point de vue culturel et humain, les pays sont trop liés pour qu’ils s’isolent. Il faudra traduire ça institutionnellement : soit par des accords bilatéraux, soit par un compromis avec la Cédéao, soit par un régime particulier.

Pensez-vous que l’étape d’après pour les États de l’Alliance des pays du Sahel consiste à sortir de l’Uemoa et à créer leur monnaie commune ?

C’est en tout cas beaucoup plus compliqué que de sortir d’un marché commun. L’Uemoa permet d’échanger avec le reste du monde en utilisant les ressources de devises de tous les pays membres. Elle permet aussi de financer les déficits budgétaires de ses membres. Sortir de là, ça veut dire trouver des moyens monétaires pour palier à ces deux problèmes. Ce n’est pas évident dans le cas des pays de l’Alliance des États du Sahel, qui ont deux déficits importants (6,8% pour le Niger en 2022, 8,5% pour le Burkina Faso, N.D.L.R) et une situation sécuritaire difficile. Quant à la création d’une monnaie commune, c’est un processus très complexe. En Afrique de l’Est, la communauté d’Afrique de l’Est (EAC) travaille depuis des années à créer une monnaie commune entre le shilling kenyan, tanzanien, ougandais et le franc burundais et rwandais… Ce sont des démarches très difficiles. C’est pour cela que ce n’est pas forcément l’étape suivante.

Source : Rfi

Visite de Macron au Bénin : Lionel Zinsou aperçu au palais de la marina

Une fois encore, Lionel Zinsou confirme que son ‘‘palabre’’ avec son ancien challenger à la présidentielle de 2016 est définitivement terminé. De retour au bercail en février 2022 malgré sa condamnation en août 2019 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale », l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 a été aperçu au Palais de la marina, ce mercredi 27 juillet 2022.

Une fois encore, Lionel Zinsou confirme que son ‘‘palabre’’ avec son ancien challenger à la présidentielle de 2016 est définitivement terminé. De retour au bercail en février 2022 malgré sa condamnation en août 2019 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale », l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 a été aperçu au Palais de la marina, ce mercredi 27 juillet 2022.

Cette présence de l’ancien premier ministre s’inscrit dans le cadre de la visite de Emmanuel Macron au Bénin.

Lionel Zinsou, Emmanuel Macron et Patrice Talon n’ont pas manqué de se dire un petit mot lors de la visite de  l’exposition diptyque « ART DU BÉNIN, D’HIER ET D’AUJOURD’HUI : DE LA RESTITUTION À LA RÉVÉLATION » – Trésors royaux et Art contemporain du Bénin.

Peut être une image de 4 personnes, personnes debout et costume

Sa fille Marie-Cécile Zinsou également présente au palais de la marina a pu arracher un selfie à Talon et Macron.

Comme quoi, cette visite de Macron à Cotonou, donne l’occasion de prouver au monde entier que Talon a fumé le calumet de la paix avec certains de ses anciens opposants.

 Manassé AGBOSSAGA

 

Roger Gbégnonvi : « Komi Koutché est un homme tourmenté » à cause de l’exil

Connu pour ses prises de position en faveur du Gouvernement, Roger Gbégnonvi s’invite dans le débat ‘‘Komi Koutché-Lionel Zinsou’’. Interrogé sur les propos tenus par l’ancien ministre de l’Economie et des finances à l’endroit de l’ex-premier  ministre sur les antennes de Rfi, il a ouvertement désavoué le président du mouvement ‘‘S’engager pour le Bénin’’. Et ce, tout en lui trouvant des circonstances atténuantes…

 

Connu pour ses prises de position en faveur du Gouvernement, Roger Gbégnonvi s’invite dans le débat ‘‘Komi Koutché-Lionel Zinsou’’. Interrogé sur les propos tenus par l’ancien ministre de l’Economie et des finances à l’endroit de l’ex-premier  ministre sur les antennes de Rfi, il a ouvertement désavoué le président du mouvement ‘‘S’engager pour le Bénin’’. Et ce, tout en lui trouvant des circonstances atténuantes…

Sur la chaîne de télévision E-Télé, l’ancien ministre de l’alphabétisation de ‘‘courte durée’’ dans le gouvernement de Boni Yayi a désapprouvé les propos de Komi Koutché à l’endroit de Lionel Zinsou.

 

« J’ai le sentiment et même la certitude que le ministre Komi Koutché n’a pas le bon discours, n’a pas la bonne méthode », a d’abord fait remarquer  l’Universitaire, avant d’ajouter d’un ton presque, ironique, « mais je le comprends ».

En effet, Roger Gbégnonvi met en avant la situation politique de l’ex argentier national pour justifier sa posture ou ses frasques, lui qui est en exil aux Etats-Unis.

Dans un jeu de comparaison, où il compare  la prison à l’exil, l’Universitaire fait remarquer  que la prison même si ce «  n’est pas la joie », donne des raisons d’espérer à une sortie de prison, sans oublier que le détenu peut recevoir la visite de ses proches.

Par contre, poursuit il « quand vous êtes exil et que ça dure et que ça a l’air de ne pas pouvoir s’arrêter, l’exil devient un tourment ».

Et de conclure «  Je comprends que Komi Koutché soit aujourd’hui un homme tourmenté ».

No comment !!!

Manassé AGBOSSAGA

Kpakpato Sans Payer: « Lionel Zinsou est désormais membre du gouvernement Talon depuis le dernier remaniement », selon Richard Boni Ouorou

Le come-back de Lionel Zinsou après une longue absence au pays et malgré sa condamnation pour dépassement de frais de campagne suscite toujours des réactions. Dernière en date, celle de Richard Boni Ouorou.

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Sur son compte meta, le Politologue,  très critique contre le régime de la Rupture, a indiqué que le retour et le changement de ton de l’ancien premier ministre de Boni Yayi ne sont pas anodins.

Il y voit le signe d’un ex-adversaire de Patrice Talon qui partage désormais « le gâteau national sous couvert ».

Richard Boni Ouorou

Et là-dessus, Richard Boni Ouorou soutient que Lionel Zinsou occupe une place de choix dans la gouvernance Talon, depuis la publication du dernier gouvernement.

« …il a changé d’avis depuis qu’il a eu un poste de Ministre conseiller qu’il a glissé subtilement à un de ses jeunes hommes de main peu connu du grand public afin de passer inaperçu », fait observer le Politologue avant de certifier «  Lionel Zinsou est désormais membre du gouvernement Talon depuis le dernier remaniement ».

Une réaction qui n’est sans doute pas étrangère à la nomination de  Hamet Aguemon au poste de Ministre Conseiller du président de la République chargé des investissements. Ce dernier avait travaillé pour SouthBridge, mise sur pied par Donald Kabéruka (ancien patron de la BAD) et Lionel Zinsou.

 

Manassé AGBOSSAGA

Patrice Talon : « Il n’y a pas d’adversité durable en politique en dehors de la compétition »

C’est  Patrice Talon qui le  dit.  Interrogé sur ses rapports avec son challenger au second tour de la présidentielle de 2016, de retour au pays, le vendredi dernier, le chef de l’Etat a laissé entendre que la période électorale est le seul moment de l’adversité en politique.

« Il n’y a pas d’adversité en politique durable,  en dehors de la compétition », clarifie Patrice Talon au micro de Frissons Radio.

L’équivoque levée, Patrice Talon rassure que ses rapports avec Lionel Zinsou  sont au beau fixe après la présidentielle de 2016.

« Nous avons été des adversaires.   Puis les élections sont passées.  Je n’ai plus d’adversaires depuis.  Lionel Zinsou n’a jamais été  mon adversaire autre que mon compétiteur.

Nous avons compéti ensemble. J’ai gagné.  Après il n’est pas revenu dans les élections… Nous avons l’occasion de nous parler,  de nous voir.  Parfois aussi,  le temps adouci les frustrations parce qu’un échec est toujours dur, peut être que l’occasion a fait le larron », a expliqué Patrice Talon.

Manassé AGBOSSAGA

Kpakpatotiquement parlant: Lionel Zinsou toujours fan du ‘‘Agbada’’…Qui a dit que les tenues locales étaient pour impressionner en 2016 !

S’il a renoncé à la Force cauris pour un Bénin émergent (FcBe) avec lequel il s’est présenté à la présidentielle de 2016, Lionel Zinsou n’a pas, par contre,  mis une croix sur les tenues locales. Le franco-béninois et banquier d’affaires continue  de ‘‘liker’’ le ‘’booba’’ ou autre tenue locale.

 

S’il a renoncé à la Force cauris pour un Bénin émergent (FcBe) avec lequel il s’est présenté à la présidentielle de 2016, Lionel Zinsou n’a pas, par contre,  mis une croix sur les tenues locales. Le franco-béninois et banquier d’affaires continue  de ‘‘liker’’ le ‘’booba’’ ou autre tenue locale.

 Sa présence au palais de la marina ce samedi 19 août, en mode traditionnel,   pour apprécier les trésors  royaux exposés, en dit long.

Après son come-back au pays, le vendredi dernier malgré sa condamnation, l’ancien premier-ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2016    s’est rendu au palais en tenue ‘‘Agbada’’.

Un  »agbada » bien brodée qui cachait, sans doute,  sa fierté d’appartenir à la nation béninoise.

Par cet acte, Lionel Zinsou vient,  peut-être,  de clouer le bec à ses détracteurs. En effet, nommé premier ministre, puis désigné candidat du parti au pouvoir à la présidentielle de 2016, l’homme s’affichait à toutes ses sorties en tenue locale.

Par magie, le banquier d’affaires a réussi à renoncer à la veste et  costume.

Pour ses détracteurs et autres observateurs de la vie politique, ce nouveau style vestimentaire, cachait en réalité,  une opération séduction de l’électeur.

Pour eux, Lionel Zinsou voulait juste impressionner les électeurs.

Mais quand l’homme sur qui pèse cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale » se présente au palais de la marina  en ‘‘Agbada’’, il y a des raisons de penser à une erreur de jugement.

Kpakpatotiquement parlant, on peut dire que Zinsou en style  vestimentaire local, c’était, au-delà de tout, une affaire de ‘‘love’’.

Manassé AGBOSSAGA

 

Exposition des trésors royaux: « c’est un moment exceptionnel dans l’histoire de notre pays », selon Lionel Zinsou

Passionné d’art, Lionel Zinsou n’a pas boudé son plaisir à se rendre au Palais de la marina après son retour au Bénin et malgré sa condamnation en août 2019 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale ».

Passionné d’art, Lionel Zinsou n’a pas boudé son plaisir à se rendre au Palais de la marina après son retour au Bénin et malgré sa condamnation en août 2019 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale ».

Ce samedi 19 février 2022, accompagné de sa fille Marie-Cécile Zinsou, l’ancien premier ministre a effectué le déplacement du palais, transformé en l’occasion  sur un espace de plus de 2 mille mètre carrés en musée aux critères  internationaux, pour apprécier les 26 trésors royaux et autres œuvres d’arts exposés.

Grand connaisseur d’art, il dit avoir vu du ‘‘lourd’’ au Palais de la Marina.

«… Techniquement,  on se croirait dans l’un,  des plus grands musées du monde », déclare t-il tout heureux.

Ce qui amène Lionel Zinsou à dire, que le Bénin vit un moment magique à travers cet évènement.

« C’est un moment exceptionnel dans l’histoire de notre pays », constate le Banquier d’affaires après sa visite.

Pour Lionel Zinsou, cet évènement est d’autant plus exceptionnel qu’il permet de découvrir et révéler le talent des artistes mais également et surtout de mobiliser acteurs politiques, ancien (Ndlr : Nicéphore Soglo) et président en exercice (Ndlr : Patrice Talon), rois, président d’institution,…

Il ajoute que ce vernissage révèle que « le travail de paix se fait à travers l’art ».

Puis de renchérir en homme averti«   …  La création et le respect, c’est des valeurs au-dessus de toutes les valeurs qui pourraient éventuellement nous diviser » .

Manassé AGBOSSAGA

Bénin : Patrice Talon ramène Lionel Zinsou malgré sa condamnation (Vidéo)

 

C’est effectif ! Comme annoncé, Lionel Zinsou est de retour au Bénin. Condamné en août 2019 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale »,   l’ancien premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2016 a regagné  sa terre natale dans la soirée de ce vendredi 18 février 2022.

 

En réalité, c’est le président Patrice Talon qui s’est chargé,  en personne,  de ramener Lionel Zinsou  après sa participation au sommet Union européenne – Union africaine à Bruxelles.

Comme le montre la vidéo, les deux hommes, en costume,  étaient à bord du même avion. Le président de la République est descendu en premier de l’avion. A sa suite, l’invité surprise, Lionel Zinsou en costume noir. Les deux finalistes de la présidentielle de 2016 ont ensuite salué les officiels présents, avant d’embarquer dans leurs véhicules respectifs.

Principale question à présent, quel sera l’agenda de Lionel Zinsou ?

Manassé AGBOSSAGA

Zozopiaa !!! Patrice Talon et Lionel Zinsou dans le même vol pour Cotonou

 

Boooooom ! C’est sans doute l’information de l’année. Patrice Talon et Lionel Zinsou sont dans le même vol à destination de Cotonou.

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D’après les confidences de Frissons Radio, l’avion qui ramène le président de la République, après sa participation  au sommet Union européenne/Union africaine et l’ancien premier ministre de Boni Yayi est déjà dans les airs à destination de Cotonou.

Nos confrères confient que leur avion pourrait atterrir en milieu de soirée, de ce  vendredi 18 février.

Candidat malheureux à la présidentielle de 2016 face à Patrice Talon, Lionel Zinsou avait  été condamné le vendredi 2 août 2019 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour « faux » et « dépassement de fonds de campagne électorale »

Manassé AGBOSSAGA

Lionel Zinsou félicite Romuald Wadagni : « Le Bénin a un bon ministre des Finances »

Pas la peine d’essayer de lui faire parler de politique. Alors que le Bénin s’apprête à entrer dans la campagne pour la présidentielle du 11 avril prochain, lors de laquelle Patrice Talon briguera un second mandat, Lionel Zinsou, candidat malheureux à la présidentielle de 2016 face au président sortant, ne veut pas en dire un mot.

Désormais, l’ancien Premier ministre de Thomas Boni Yayi, qui l’avait désigné pour porter les couleurs de son parti lors de la dernière présidentielle, semble vouloir tourner la page de la « politique politicienne ». Des difficultés de l’opposition béninoise à ses propres déboires judiciaires – en février 2020, il a été condamné en appel à quatre ans d’inéligibilité dans une affaire de dépassement de frais de campagne – il ne sera pas question. Lionel Zinsou veut se concentrer sur son métier de banquier.

Le Franco-Béninois, cofondateur et associé de l’ex patron de la Banque africaine de développement Donald Kaberuka au sein de la banque d’investissements Southbridge, n’est en revanche pas avare de réponses dès lors qu’il s’agit de livrer son analyse de la gestion des finances publiques du Bénin. Il salue en particulier le caractère « sans précédent » de la double émission d’eurobonds réalisée par le Bénin, début janvier.

Pour l’économiste, cette levée de fonds sur les marchés internationaux, tout comme celle réalisée dans la foulée par la Banque ouest-africaine de développement, marque un changement radical dans le rapport des investisseurs au continent.

Lionel Zinsou félicite Romuald Wadagni : « Le Bénin a un bon ministre des Finances »

Jeune Afrique : Le Bénin vient d’émettre des Eurobonds pour 1 milliard d’euros. Est-ce un signe que les marchés internationaux font confiance au pays ?

Lionel Zinsou : C’est effectivement très frappant. C’est la première émission de ce type de l’année, qui a été en outre été suivie d’une émission de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), également spectaculaire [la cotation officielle de cet emprunt, de 750 millions sur douze ans, à 2,75 % d’intérêts, est prévue le 22 janvier 2021]. Ces deux émissions font l’histoire. On ne le dit pas assez, mais il s’agit d’un basculement.

D’abord, parce que le prix de la dette est de plus en plus bas. Deuxièmement, parce que la maturité est longue : les trente ans du Bénin et les douze ans de la BOAD, c’est du jamais-vu dans cette zone du monde. Troisièmement, ces émissions ont été sursouscrites, avec des investisseurs venus du monde entier, et notamment d’Asie, particulièrement pour l’eurobond de la BOAD. Cet intérêt de l’Asie aussi, c’est complètement nouveau.

Enfin, quatrièmement – et même s’il y a incontestablement beaucoup de liquidités internationales, et pas beaucoup d’offres, ces émissions réussies montrent que les investisseurs révisent leurs positions sur l’Afrique, sur la perception du risque.

J’ai toujours répété que les risques africains étaient largement surestimés. Là, c’est la première fois que les marchés internationaux commencent effectivement à admettre qu’il y avait des primes de risques excessives. Cette éducation du marché, l’arrivée de nouveaux investisseurs, dans cette nouvelle géographie, indiquent à mon sens une tendance nouvelle et profonde.

Sur le papier, les taux peuvent pourtant sembler importants, notamment pour la double émission menée par le Bénin…

Ce qui est important, c’est la tendance, forte, de réduction de la prime de risque. À 4,8 % pour le Bénin à dix ans, on est, par rapport à l’eurobond de 2019, qui est tout de même très récent, un point plus bas, alors qu’on a allongé de trois ans la maturité.

Normalement, les taux montent avec la durée. Là, ils baissent, et permettent notamment de rembourser l’émission de 2019, et donc, rétrospectivement, d’en abaisser le taux… C’est d’ailleurs une chose que l’on avait observé en fin d’année 2020 avec la Côte d’Ivoire.

Même chose sur la tranche à trente ans. D’abord, personne n’aurait parié que le Bénin pourrait proposer une telle maturité. Nous sommes donc face à un vote de confiance, un plébiscite des capitaux. Alors, c’est vrai, il y a une prime pour les investisseurs qui s’engagent pour trente ans. Mais sur trente ans, on peut amortir des investissements d’infrastructure qui ont des rendements à deux chiffres.

Enfin, et c’est le plus important, le niveau de taux du Bénin à dix ans (4,8 %) – et encore plus celui de la BOAD (2,75 % !), sont à mettre en rapport avec le taux de croissance du PIB en valeur (inflation comprise) qui est projeté entre 7 et 9 % dans cette zone : quand vous avez une croissance supérieure à votre taux d’endettement, il se fait un basculement : vous êtes alors dans une situation où vous gagnez plus en richesses créées que ce que vous payez en service de la dette.

Cela signifie que la dette est soutenable, que l’on entre dans un cercle vertueux. Sur ce front, l’Uemoa est pionnière, et elle rejoint ainsi certains pays, comme le Maroc, pour lesquels le service de la dette est tout à fait soutenable.

Ces émissions, cette dette supplémentaire, interviennent cependant alors que la croissance se rétracte, du fait de la pandémie de Covid-19 principalement…

Les marchés croient aux prévisions du FMI, qui dit que l’Afrique va rebondir, dès 2021, et que l’Uemoa va rebondir un peu mieux encore, parce qu’elle a la chance de ne pas avoir de ressources naturelles minérales dépréciées, et, enfin, qu’à l’intérieur de l’Uemoa, le Bénin va probablement connaître un des plus forts rebonds.

Pour le cas du Bénin, faut-il mettre cette réussite de l’opération d’émission d’eurobonds au crédit du ministre des Finances et de l’Économie, Romuald Wadagni ?

Il est vrai que le Bénin a un bon ministre des Finances, et vous ne m’entendrez pas le dénigrer. Mais ce qui compte, c’est la signature du pays. Ce sont les 12 millions de Béninois…

Sur la situation économique du Bénin, justement. La croissance (2 %) y est supérieure à celle de la sous-région. Mais elle est essentiellement soutenue par le coton et les investissements dans les infrastructures. Ce modèle est-il soutenable ?

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D’abord, il faut insister sur le fait que le coton n’est pas le seul à tirer la croissance. C’est l’agriculture dans son ensemble : l’anacarde, les cultures vivrières…

Ces dernières, en particulier le maïs et le manioc, sont d’ailleurs peut-être les plus importantes, d’une certaine manière, pour le pouvoir d’achat des populations. Dans l’Uemoa, l’agriculture, c’est entre 25 et 30 % du PIB. C’est le premier client et le premier fournisseur de tous les autres secteurs. C’est un modèle agrarien qui est soutenable, parce qu’il irrigue aussi bien les services que l’industrie.

Quant aux investissements publics, pour reprendre la formule de Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne : « Il n’y a de bonne dette publique que s’il y a des investissements publics rentables. » C’est le cas au Bénin, comme au Sénégal ou en Côte d’Ivoire : il n’y a pas d’éléphants blancs. Les investissements, ce sont des centrales, des ports, des routes… Des équipements qui ont des effets sur l’ensemble de l’économie. C’est un grand changement par rapport à l’Afrique d’il y a quarante ans. Les investissements publics sont disciplinés et rentables.

Sur le plan des investissements public, le Bénin propose un plan de relance qui va représenter 5 à 7 % du PIB. C’est sans précédent. La Côte d’Ivoire va adopter, en février, un plan exceptionnel, qui représentera également une part du PIB très importante, avec des investissements spectaculaires dans l’industrie, l’énergie. Ce n’est certes pas le plan « Biden », mais pour la première fois, fois on est à la bonne mesure pour assurer le rebond de l’économie.

N’y a-t-il pas un risque de voir se créer une nouvelle bulle de la dette ?

La doctrine générale de l’austérité, c’est du passé. Je ne crois pas du tout à un risque de bulle de la dette. C’est vrai, il y a eu des mises en garde de la Banque mondiale, il y a un an, vis-à-vis de la Banque africaine de développement (BAD). Cela a fait polémique, les gouvernements ont réagi vivement à ces attaques…

C’est vrai, sur les 55 pays de l’Union africaine, il y a une différenciation à faire.

Quelques-uns subissent des chocs exogènes, par exemple en raison de la baisse du prix du cuivre ou du pétrole. Mais il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt. Et justement, les investisseurs commencent à éduquer leur regard, à différencier les pays, et ils suivent ceux qui ont des plans de relance très ambitieux. L’accueil que les marchés financiers ont donné à nos eurobonds le confirme.

Mais il y a un autre problème, sur lequel des solutions sont en train d’être trouvées : c’est la capacité à soutenir les entreprises et les ménages par l’expansion de la microfinance, par des garanties apportées aux PME, et, je l’espère, désormais, par des prêts participatifs de long terme. L’Afrique n’est pas surendettée, elle est sous-financée.

Entendez-vous par là que les fonds empruntés par les États n’irriguent pas suffisamment l’économie réelle ?

Si les États sont obligés de recourir à la dette publique, c’est parce que les entreprises et les ménages ne parviennent pas à obtenir les crédits qui leur seraient nécessaires. On fait de grands progrès sur le front de la dette publique, mais ce chantier de l’accès des entreprises – notamment des PME – et des ménages à ces financements est fondamental.

Cette confiance nouvelle des investisseurs change-t-elle les termes de l’âpre débat qui s’est joué en 2020 sur la pertinence d’un moratoire sur les dettes africaines ?  

Il était très important de proposer un moratoire, parce que cela a donné de l’espace budgétaire sur les dettes bilatérales – qui ne constituent pas la part principale de la dette – mais cela a permis de l’espace budgétaire aux pays qui en avaient besoin. Ce qui a été décidé, au sein du Club de Paris, c’est que les États pouvaient recourir à ce moratoire ou pas. L’important, c’est que les États étaient libres d’utiliser ou pas cette facilité.

Le principe d’un moratoire différencié, en faveur duquel plaidait d’ailleurs le ministre béninois des Finances dans vos colonnes, a fait consensus : si une majorité des pays y ont eu recours, tous ne l’ont pas fait.

Maintenant, l’UA travaille, très efficacement, sur deux choses complémentaires : faire en sorte que les pays qui sont très endettés, comme la Zambie, bénéficient d’un traitement particulier, par le rachat des dettes compromises. Mais, et c’est sans doute le plus important, elle travaille aussi à un dossier qui n’était jusqu’ici guère bloqué que par l’administration américaine : la distribution de droits de tirages spéciaux (DTS) à l’ensemble des pays africains.

Cela donnerait beaucoup d’espaces budgétaires. Ce sera notamment au centre de la conférence qu’Emmanuel Macron prépare sur le financement plus équitable de l’économie africaine. C’est le chantier le plus important, notamment avec la coopération des pays européens, qui ont proposé, à l’initiative d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, de flécher une partie des DTS à la destination de l’Europe vers les pays africains. Si cela aboutit d’ici à avril, cela changera la donne sur la reprise.

Beaucoup craignent que les pays africains ne soient pas prêts à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), dont la mise en œuvre a théoriquement démarré ce 1er janvier. N’aurait-il pas mieux valu approfondir l’intégration au niveau des entités sous régionales avant de lancer l’intégration au niveau du continent ?

Même au niveau régional, les frontières sont un peu artificielles… Quand le Maroc dit qu’il est candidat à entrer dans la Cedeao, ce n’est pas absurde. Quand le Tchad le souhaite également non plus, parce qu’il y a des effets de frontières. Pour moi, plus  l’intégration est globale, mieux cela vaut.

En outre dans un contexte de mondialisation, il faut avoir la bonne échelle. L’Afrique, c’est un milliard de consommateurs et de producteurs, 7 000 milliards de dollars de PIB. On est dans une échelle comparable à l’addition de l’économie allemande, française et espagnole. C’est une échelle parfaitement logique compte tenu de la mondialisation, par rapport à la Chine, à l’Inde ou à l’Union européenne.

Cela reste cependant un horizon lointain, pour le moment…

Oui, mais pour aller vers l’horizon, il faut nécessairement partir de là où l’on se trouve !

Source Jeune Afrique