Etre de nationalité béninoise, et ne pas avoir un accent typiquement béninois peut vous faire passer, dès fois, un sale quart d’heure. Ce n’est pas Guy Mitokpè, béninois d’origine mais qui a vu le jour de l’autre côté de la Côte d’Ivoire qui nous contredira.A travers un témoignage publié sur sa page Facebook, Guy Mitokpè raconte d’ailleurs comment il a été expulsé d’une réunion par un ministre de l’enseignement supérieur pour son « accent ivoirien » alors qu’il était responsable étudiant. En mode « Kpakpato Sans Payer »,
Etre de nationalité béninoise, et ne pas avoir un accent typiquement béninois peut vous faire passer, dès fois, un sale quart d’heure. Ce n’est pas Guy Mitokpè, béninois d’origine mais qui a vu le jour de l’autre côté de la Côte d’Ivoire qui nous contredira.A travers un témoignage publié sur sa page Facebook, Guy Mitokpè raconte d’ailleurs comment il a été expulsé d’une réunion par un ministre de l’enseignement supérieur pour son « accent ivoirien » alors qu’il était responsable étudiant. En mode « Kpakpato Sans Payer », nous vous proposons le contenu.
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TU N’ES PAS SORO ET LE BÉNIN N’EST PAS LA CÔTE D’IVOIRE…
Nous sommes en janvier 2005, la Fédération Nationale des Etudiants du Bénin (FNEB), après une longue crise, a finalement mis sur pied un Bureau d’Union Nationale (une sorte de Gouvernement d’Union Nationale).
Pressenti pour occuper le poste de Secrétaire à la Communication et à la Mobilisation (SCM), j’ai finalement été imposé Premier Vice-président.
Nous étions une équipe soudée et dynamique malgré la crise politique qui précédait notre mise sur pied. Nous sommes restés soudés jusqu’à ce jour où je relate ces faits.
Cependant, il arrivait que nous ne partagions pas les mêmes avis sur les problèmes estudiantins. Le Ministre de l’Enseignement Supérieur d’alors était perçu comme un homme dur et réformateur.
Les responsables étudiants que nous étions, je peux l’avouer aujourd’hui, avions la frousse, lorsqu’il haussait le ton et durcissait ses positions.
Alors que nous avions lancé un appel à la grève, dénommé « campus mort », le Ministre nous invita à la salle de réunion du Ministère de l’Enseignement Supérieur ( la même salle de réunion jusqu’à ce jour je crois).
Dès l’entame de la rencontre , sans round d’observation, il engage la séance avec un ton haut et demande au Président de lui présenter les excuses de notre Bureau pour le mouvement de grève lancé.
Nous venions d’être pris de vitesse, éberlué, le Président tituba, alors juste assis à ses côtés, je lui dis à l’oreille: » Ne présente pas d’excuses Président, Sinon il va nous casser ».
Le Ministre dans un accès de colère, dit : c’est qui celui-là ?
Je pris la parole. Après m’être présenté, j’ai essayé d’argumenter la raison pour laquelle, j’ai parlé à l’oreille de mon Président, sans même que je finisse, il répliqua : sortez de la salle, avec votre accent ivoirien… Vous vous prenez pour SORO Guillaume? Ici c’est le Bénin et non la Côte d’ivoire… »
Un peu confus, je sorti de la salle plus galvanisé que jamais.
Après une telle colère d’une autorité de ce rang, vous devez vous attendre aux représailles et ça n’a pas manqué.
La pression s’est accentuée sur le Président du BEF, les instructions étaient claires : destituer le PVP Guy MITOKPE du BEF ou plus de financements des activités de la FNEB.
L’ordre venait d’où ? Je ne saurais le dire avec précision mais c’était entre le DG CENOU et le Recteur de l’Université.
La destitution devrait selon les textes de la FNEB, passé impérativement par les Honorables du Conseil Central Fédéral (CCF). Le Secrétaire Général du CCF d’alors, pilotait le processus de destitution avec beaucoup de maestria.
Le jour- j, alors que j’avais passé la nuit chargée, je rencontrai au réveil, les Honorables Conseillers, prêts à être embarqué pour l’IUT de Lokossa, c’est là que la destitution devrait être prononcée.
Naïf et sous-informé, je n’avais reçu aucune fuite de ce qui se tramait.
J’ai seulement posé la question de savoir où vont-ils ? Ils m’ont répondu qu’ils partaient pour une activité du CCF à Lokossa. Je continuai mon chemin tout en leur souhaitant un excellent voyage.
En pleine séance de lessive dans l’après-midi de ce dimanche, je reçois un coup de fil, qui m’annonce l’échec de ma destitution à l’IUT de Lokossa.
Je tombe des nues, quoi? Desti quoi?
Et l’on me donne les détails du processus, je vous en fait l’économie…
Dans les textes de la FNEB à cette époque, lorsque le processus de destitution est déclenché, le refus d’un seul membre du Bureau du CCF, annule la destitution, quelque soit le vote des Honorables Conseillers (une trentaine) du CCF .
Alors que sur les sept (7) membres qui composaient le Bureau du CCF, six (6) pratiquement avaient donné leur veto en faveur de la destitution, il se trouva un Homme bien, un Homme lucide, un Homme qui n’a même pas trouvé utile de me marchander son soutien.
Cet Homme était le représentant de la FSS au sein du Bureau du CCF, il était même le Trésorier Général du Bureau, il a refusé de voter pour la destitution, il se nomme Dr LAFIA Deen.
Dr LAFIA, je confesse que je n’avais aucune proximité avec lui, lorsque je l’ai rencontré afin de lui dire toute ma gratitude (je ne peux oublier de lui réitérer ma gratitude), je lui posai cette question:
Pourquoi n’es tu pas allé dans le sens des autres membres de ton Bureau ?
Il m’a répondu, « chez moi à la FSS, les étudiants ne s’intéressent pas trop à la politique estudiantine mais beaucoup suivent les actions de Guyzo dans le BEF ». Je n’avais donc pas de raison valable pour donner mon accord…
Je garde un bon souvenir de la manière dont Dieu peut vous secourir alors même que vous ne doutez pas du danger.
Ça aussi …. c’est passé…
He. Guy MITOKPE